Nous lirons ce passage le 26 janvier à l’occasion du troisième dimanche du temps de l’Église. En ce jour et désormais chaque année à la même période, le pape François nous propose d’honorer particulièrement la Parole de Dieu à travers les textes qui seront lus et priés, en particulier cet Évangile. Une occasion supplémentaire de le méditer avec attention.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :
« Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée ». À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ».
Le contexte
Nous sommes au début de l’Évangile. Matthieu après avoir raconté l’enfance de Jésus, poursuit son récit par le début de la vie publique de Jésus. Précisément ici, nous assistons à une forme de passage de relais entre Jésus et son cousin. Jean-Baptiste est arrêté, il va bientôt mourir. Le lecteur est invité à comprendre que Jésus suivra les pas de Jean-Baptiste. Il est clair que cet événement a été pour Jésus décisif dans la compréhension progressive qu’il a eu de son identité et de sa mission. Comme si le Père lui disait « le précurseur te laisse la place, à toi de jouer ».
Une lumière s’est levée
Maintenant que Jean-Baptiste n’est plus sur le devant de la scène, Jésus revient dans la Galilée de son enfance mais il ne reste pas à Nazareth. Il part pour Capharnaüm, ville de garnison à la frontière entre la Palestine et la Décapole, un territoire païen. Sa mission commence véritablement maintenant avec les responsabilités et les dangers qui vont avec. Matthieu use de la symbolique de la lumière pour nous faire comprendre le sens de l’arrivée de Jésus dans la région de Capharnaüm. Jésus vient comme la lumière des nations. Il vient dans ces terres de mixité religieuse pour y apporter la lumière de la foi. Il ne vient pas s’adresser à des convaincus mais il prend le risque de l’échec au risque de sa vie.
Jean-Baptiste et Jésus
Ce passage nous annonce tout l’enjeu de l’Évangile. Se convertir afin d’accueillir la personne, le message de Jésus. « Convertissez-vous »… Jean-Baptiste ne disait pas autre chose lorsqu’il était dans le désert. Jésus, au fond reprend la même thématique mais l’oriente différemment. Il ne s’agit pas seulement de se convertir pour extirper le péché de sa vie mais plus encore de libérer son cœur de tous ses conditionnements afin de pouvoir être attentif à un autre type de discours. Le message que Jésus délivre, c’est sa propre personne, seule capable d’éclairer notre vie.
De Nazareth à Capharnaüm
D’un côté, Nazareth, le lieu de sa vie cachée, de l’enfouissement, des racines familiales. De l’autre, Capharnaüm, lieu de passage, de frontière, de la vie publique. À Nazareth, il est le fils de Joseph et de Marie. À Capharnaüm, il est reconnu peu à peu comme le Messie. Ce passage d’une ville à l’autre souligne un changement radical. Ces 30 km qui séparent ces deux bourgades, au fond, ont été parcourus en trente ans. À Nazareth, il est bien connu, du moins le croit-on. À Capharnaüm, il est reconnu en vérité pour ce qu’il est vraiment. Parfois, à nous aussi, il faut du temps pour reconnaître l’autre pour ce qu’il est vraiment.
Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre
Le mot du jour : Zabulon et Nephtali
Le pays de Zabulon est un petit territoire, au sud de la montagne de Galilée ; c’est là que se trouve Nazareth. Le pays de Nephtali est plus étendu, à l’est des collines en remontant la haute vallée du Jourdain, ici se trouve Capharnaüm. Zabulon et Nephtali désignent deux des douze tribus d’Israël correspondant aux douze fils de Jacob (appelé aussi Israël).