Aujourd’hui, dans la nuit du monde
et dans l’espérance de la Bonne Nouvelle,
j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles
rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille
ballotté par le courant de la vie,
sans avoir la possibilité d’influencer en quoi que ce soit
le cours des évènements.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme
est à ce point captif de la nuit sans étoile,
du racisme et de la guerre ;
que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité
ne pourra jamais devenir une réalité.
Je refuse de faire mienne la prédiction cynique
que les peuples descendront l’un après l’autre dans le tourbillon du militarisme
vers l’enfer de la destruction thermonucléaire.
Je crois que la vérité et l’amour sans conditions
auront le dernier mot effectivement.
La vie, même vaincue provisoirement,
demeure toujours plus forte que la mort.
Je crois fermement que,
même au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent,
il reste l’espoir d’un matin radieux.
J’ose croire qu’un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir
trois repas par jour pour la vie de leur corps,
l’éducation et la culture pour la santé de leur esprit,
l’égalité et la liberté pour la vie de leur cœur.
Je crois également qu’un jour toute l’humanité reconnaîtra en Dieu
la source de son amour.
Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi.
Le loup et l’agneau pourront se reposer ensemble.
Chaque homme pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne
et personne n’aura plus raison d’avoir peur.
Je crois fermement que nous l’emporterons.
Amen.
Martin Luther King
le 10 décembre 1964