Nous lirons ce passage le 1er juin, en ce dimanche « coincé » entre la fête de l’Ascension et celle de Pentecôte….

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean


En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux.

Le contexte

Cette prière de Jésus dans l’Évangile de Jean conclut les discours d’adieu à ses disciples, introduisant ainsi le récit de la Passion. Nous lirons la fin de celle-ci. Dans sa première partie, cette prière vient manifester la solidarité et la communion du Père à l’égard du Fils qui livre sa vie par amour et garantit l’unité des disciples qui devront faire face aux épreuves. Dans ces derniers versets, la prière de Jésus s’élargit au-delà du cercle des premiers disciples. Elle s’adresse à toutes les communautés. Leur unité, fondée en l’amour du Père et du Fils, dit quelque chose de leur identité et leur mission.

Une progression…
Cette prière laisse apparaître un crescendo : que tous soient un, puis qu’ils soient un en nous, qu’ils soient un comme nous, et enfin qu’ils deviennent parfaitement un. L’insistance sur ce thème de permet de comprendre combien cette unité est non seulement vitale, mais représente l’identité même de la communauté des disciples. Son existence doit sa pérennité à son attachement indéfectible au Christ, comme entre ses membres, y compris dans les épreuves et les passions subies.

Comme toi, comme nous
La communauté pleinement en communion devient alors le reflet vivant de l’unité du Père et du Fils. La qualité de cette union prend sa source dans la Révélation. Dans le contexte historique, l’unité représente surtout leur implication à la fois dans le monde et au sein de la communauté. Comme le Père et le Fils sont unis, et cela jusqu’au cœur de la Passion, ainsi les membres de la communauté sont invités à vivre parfaitement de cette communion. L’amour du Père et du Fils devient le ciment des relations communautaires. Comme le Christ est uni au Père, de même le Fils s’unit à ses disciples.

Afin que le monde sache
Cette unité fondamentale représente le témoignage missionnaire de la communauté : pour que le monde croie que tu m’as envoyé, afin que le monde sache que tu m’as envoyé. L’unité des disciples n’est donc pas un en-soi théorique et encore moins un entre-soi qui enferme. L’amour mutuel, qui prend sa source dans l’amour de Dieu, a pour destination le monde qui pourtant harcèle cette communauté ecclésiale et même qui la persécute.
L’unité fraternelle est à la fois le fruit de l’amour du Christ et la réponse à ses opposants. Car cette union parfaite et accomplie entre les disciples puise sa force dans la croix qui en révèle tout le sens.

Pour que l’amour soit en eux comme moi aussi je suis en eux
La Passion de Jésus qui s’approche est ainsi définie en terme de don : pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. Marchant résolument vers sa Passion, le Christ s’affirme comme celui qui fait vivre sa communauté, garantit son unité et sa communion au Père. La prière de Jésus donne sens à la mission ecclésiale en l’inscrivant dans son amour livré. Dès lors la croix devient don de vie et d’espérance pour des communautés déchirées, en lui ouvrant un avenir, une résurrection promise.

Réflexion tirée du site du père François Bessonnet 
« Au large biblique » avec son aimable autorisation.

Didier Rocca

 

L’expression du mois : Être disciple

Dans les Évangiles, Jésus s’adresse souvent au groupe des disciples. Ce qui les caractérise est d’être des proches de Jésus qu’il a connus durant sa vie publique. Ne les idéalisons pas, ils nous ressemblent à la fois dans leur générosité et leur enthousiasme mais aussi dans leurs incompréhensions et leurs péchés. Une partie du ministère de Jésus consiste à les former à des pratiques évangéliques comme dans ce passage. Jésus ne les trompe pas, il ne dilue le message. Il demande beaucoup. C’est cela être disciple du Christ : Suivre le Christ « quoiqu’il en coûte ».