L’Évangile du mois raconte le Baptême de Jésus. Ce jour-là, à l’Œuvre, nous fêterons l’Épiphanie.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Le lendemain du baptême de Jésus, Jean le voit qui vient à lui et il dit :« Voici l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. Je parlais de lui lorsque j’ai dit : “Après moi vient un homme qui déjà me dépasse, car bien avant moi il était.” Je ne le connaissais pas, mais je suis venu avec le baptême d’eau pour qu’il puisse se manifester à Israël. »
Jean fit cette déclaration : « J’ai vu l’Esprit qui descendait du ciel sur lui comme fait la colombe, et il est resté sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé pour baptiser avec de l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras que l’Esprit descend et reste, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.” Cela, je l’ai vu, et je peux déclarer que c’est lui le Fils de Dieu. »

Le contexte
Jésus vient d’être baptisé la veille et Jean-Baptiste prend conscience peu à peu de l’impact de cette rencontre dans sa vie. C’est l’occasion d’une belle catéchèse sur l’identité de Jésus. Qui est-il vraiment ? Que dirions-nous de Jésus, nous qui le connaissons ? Comment parlons-nous de lui ?
Jean-Baptiste témoigne ici d’une relation intime avec Jésus et nous offre un portrait qu’il nous faut quelque peu décrypter.

L’agneau de Dieu
Un agneau est l’animal propre à être offert au Temple en holocauste. Jésus est donc celui qui, comme un agneau, va être sacrifié. En sa personne, il transforme les sacrifices sanglants d’animaux renouvelés en un sacrifice unique, définitif. La Messe est d’ailleurs le mémorial de ce sacrifice unique fait par amour. Plus de sang versé mais un amour offert.

Qui enlève le péché du monde
Le sens du sacrifice du Christ qui, au passage ne peut se résumer à la Croix mais englobe toute sa vie terrestre nous est révélé par cette expression. Jésus donne sa vie pour que le monde soit sauvé, pour révéler à l’humanité que ce n’est pas le péché, aussi grand soit-il, qui a le dernier mot. Jésus ne signifie-t-il pas « Dieu sauve ». Jésus est notre Sauveur. Il est venu nous sauver du péché, du mal sous toutes ses formes.
Bien avant moi, il était !
Nous apprenons ici de la bouche du Baptiste que le Verbe de Dieu, deuxième personne de la Trinité, existe depuis toujours même s’il n’est entré dans l’histoire des hommes qu’il y a un peu plus de deux mille ans. Ce que Jean-Baptiste nous dit ici peut à juste titre nous plonger dans un abîme de perplexité. Pourtant, Jésus n’est-il pas pleinement Dieu ? Il ne l’est pas devenu, il l’est depuis toujours. Il est aussi vieux que son Père, si on peut dire, pour autant que la notion de temps ait un sens en Dieu.

La colombe
Cet oiseau est un symbole évocateur. Il rappelle la paix, l’innocence, la douceur. Plus encore, la colombe est un oiseau d’une telle discrétion qu’elle peut se déposer sur notre épaule ou sur notre tête sans même que nous nous en rendions compte. Ainsi, l’Esprit Saint « comme » une colombe s’approche de nous avec une grande délicatesse.

C’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint
Jésus est celui qui baptise dans l’Esprit Saint. Ne nous trompons pas, ce n’est pas tel prêtre ou tel diacre qui baptise, c’est le Christ qui baptise et ce baptême manifeste le don de l’Esprit Saint. Jésus transforme ce rite d’eau, rite de conversion opéré par Jean Baptiste en une « onction d’Esprit Saint » qui nous fait passer de la mort à la vie, au fond une nouvelle naissance.

Le Fils de Dieu !
Cette qualification est de grande importance. Jean-Baptiste anticipe une réalité qui ne sera saisie que progressivement à la lumière de la résurrection. Sa divinité est « révélée » lors de son baptême et à la transfiguration. L’usage du terme de Fils ne doit pas nous laisser croire que le Fils serait inférieur au Père. Il n’y a pas de hiérarchie en Dieu mais une communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Didier Rocca