Veux-tu honorer le Corps du Christ ? Ne commence pas par le mépriser quand il est nu. Ne l’honore pas ici avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre du froid et de la nudité. Car Celui qui a dit: Ceci est mon corps, est le même qui a dit: Vous m’avez vu affamé et vous ne m’avez pas nourri.
Quelle utilité à ce que la table soit chargée de coupes d’or, quand lui meurt de faim ? Rassasie d’abord l’affamé et orne ensuite sa table. Tu fabriques une coupe d’or et tu ne donnes pas une coupe d’eau. En ornant sa maison, veille à ne pas mépriser ton frère affiigé : car ce temple-ci est plus précieux que celui-là…
Qui pratique l’aumône exerce un ministère sacré. Tu veux voir ton autel ? Cet autel est constitué par les propres membres du Christ. Et le Corps du Seigneur devient pour toi un autel. Vénère-le. Il est plus grand que l’autel de pierre où tu célèbres l’Eucharistie. Et toi, tu ornes l’autel qui reçoit le Corps du Christ et tu méprises celui qui est le Corps du Christ. Cet autel-là, partout il t’est possible de le contempler, dans les rues et sur les places, et à toute heure tu peux y célébrer ta liturgie.
Homélie de St Jean Chrysostome sur Saint Matthieu 50,2-6