Olivier

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Camp Toussaint 2025 > les Benjamins

Les Benjamins à Carabelle

Enfin l’heure pour les Benjamins de partir à l’aventure. Pendant ces 5 jours, les BJ’s n’ont pas arrêté, toujours prêts à aider. À peine arrivées, voilà déjà que Matilde et Zoé n’arrivent plus à se différencier. Mais les BJ’s et les JKD’s ont su les aider et leur problème était réglé. Puis est venu le moment de dire au revoir aux Jeunes Cadets. Dans la soirée, deux maîtresses avaient besoin d’être aidées. Puis c’est parti pour une nouvelle journée, à peine réveillés, un bon petit déjeuner, puis c’est parti pour aider et cette fois-ci, les BJ’s ont passé un concours pour devenir chirurgiens même si ils n’avaient pas trop révisé. Dans l’après-midi, c’est par deux scientifiques en désaccord que les Benjamins ont été sollicités. Après un bon repas préparé par Véro, Marc et Arnaud, c’était la guerre à Carabelle, mais comme d’habitude, les BJ’s ont su trouver un terrain d’entente et le problème était réglé. Le lendemain, c’est par la team Scooby et les New-Yorkaises que les Benjamins se sont fait réveiller. Blaire, Serena et Georgina ont fait appel à la team Scooby et aux BJ’s car un fantôme hantait Central Park. Toute la journée, les BJ’s ont enquêté puis piégé le fantôme qui n’était autre que Serena. Après une bonne nuit de sommeil, c’est alors que Dora a sollicité les BJ’s car Chipeur n’arrêtait pas de chiper. C’est alors que dans l’après midi, Charlotte et Charline avaient perdu Charlie et les BJ’s ont assuré pour le retrouver malgré la pluie. Dernière soirée pour les Benjamins, encore une fois prêts à aider. Robin des bois et petit Jean, désespérés, ont demandé aux BJ’s de les aider à retrouver leur trésor caché. Pour les récompenser, Robin des bois et petit Jean ont donné leurs pièces aux BJ’s qui les ont savourées. Dernière journée, l’heure de nettoyer Carabelle de fond en comble est arrivée. Tout le monde est à fond. Dernièr repas puis dernier temps libre, tout le monde s’amuse ensemble une dernière fois en musique. L’heure de partir est arrivée, les BJ’s disent tous au revoir à Carabelle et puis retour à Marseille. Tout le monde rentre la tête pleine de souvenirs.

Anna & Pénélope

2025-11-18T14:57:34+01:00

Édito décembre 2025 > La présence réelle

Dans les églises, les hosties consacrées durant la messe sont conservées dans un petit meuble qui s’appelle un tabernacle, éclairé par une lumière qui indique qu’il contient ce que l’on nomme « la présence réelle ». Pour les croyants, cette présence réelle, c’est celle de Dieu incarné, car pendant la célébration de l’eucharistie le pain sans levain devient, par la consécration et la reprises des gestes et des paroles de Jésus lors de son dernier repas avec les disciples, le corps du Christ. Les croyants ont donc un grand respect pour ces hosties consacrées et gardent précieusement celles qui n’ont pas été consommées lors de la célébration de la messe. C’est devant le tabernacle que les croyants s’inclinent lorsqu’ils rentrent dans une église, et ils sont invités à prier particulièrement devant cette présence réelle : c’est ce que l’on appelle l’adoration eucharistique. Il existe un objet liturgique spécial pour exposer une hostie consacrée et permettre aux croyants de prier, c’est l’ostensoir ; les jeunes de l’Œuvre le découvrent lors du temps d’adoration proposé entre la messe et le loto lors de la grande fête de l’Épiphanie célébrée début janvier.

Dieu en nous
Cette présence réelle et sacramentelle est une invitation à comprendre que si l’hostie consacrée est consommée par les croyants, c’est pour qu’ils deviennent eux-mêmes des tabernacles, c’est-à-dire que Dieu repose en eux, présence réelle et vivifiante. À la sortie de la messe nous devrions nous prosterner les uns devant les autres comme on salue le tabernacle… La présence réelle au cœur de nos existences est encore plus importante que celle qui repose dans le tabernacle, car Dieu agit en nous afin que la Bonne Nouvelle transforme le monde de l’intérieur par l’intermédiaire de nos actes et de notre manière de vivre. C’est pour cela qu’il faut vite sortir de l’église à la fin de la messe pour aller mettre en œuvre et en pratique la présence réelle de Dieu en aimant nos sœurs et frères en humanité.

Dieu en tous
Cette présence réelle dans nos vies déborde donc la communion eucharistique : « Chaque fois que vous êtes réunis en mon nom, je suis présent au milieu de vous » dit le Christ dans l’Évangile. Si la participation à la messe nous fait vivre physiquement cette présence par la consommation de l’hostie, il est bien évident que ce n’est pas de la magie et que ce symbole très fort nous renvoie à la présence de Dieu au cœur de chacune de nos vies, même en dehors de la communion sacramentelle. Il est bien évident que Dieu n’a pas besoin de notre participation à la messe pour être présent dans nos cœurs et pour agir par nos vies. Si la communion a une utilité et une efficacité, c’est parce qu’elle nous aide à comprendre avec notre corps, dans l’expérience physique de la consommation de l’hostie, que Dieu habite en nous. Pour les croyants pratiquants, la communion et la participation aux sacrements est un rappel et un signe de ce qu’ils vivent intérieurement sans toujours s’en rendre compte : par l’amour que nous mettons en œuvre dans nos relation avec les autres, nous laissons Dieu émerger de nos vies, nous le rendons présent. C’est aussi le sens du mot communion qui évoque la relation aux autres dans une qualité intérieure qui produit l’unité. Quand nous « faisons Église », que nous sommes ensemble et que nous mettons l’amour au centre de nos relation, nous communions à cette présence réelle de Dieu.

Dieu dans les plus petits
Dans notre manière de mettre l’amour au cœur de notre vie et de toutes nos relations, nous rendons la présence de Dieu réelle dans le monde. En cherchant à incarner l’amour dans toute notre existence, nous trouvons Dieu enfoui dans la profondeur de notre être. En allant à la rencontre de l’autre, en particulier le plus petit, le plus pauvre, le plus méprisé, le plus défiguré, nous rencontrons Dieu et nous découvrons qu’il est présent dans chaque personne que nous croisons. Cette présence réelle est tellement déroutante et improbable qu’elle semble en contradiction avec une conception mondaine de Dieu et de son rapport à l’humanité, au point que bien souvent nous avons du mal à la comprendre et à l’accepter. Que Dieu soit présent dans ce qui brille et qui est grand, c’est humainement logique, car nous projetons sur Dieu nos rêves de grandeur et de réussite, mais qu’il se révèle dans ce qui est petit et fragile nous demande un déplacement énorme… C’est pourtant bien ce que Jésus nous donne à comprendre par son incarnation. À Noël, Dieu nous fait découvrir sa manière d’être au monde, et elle nous déstabilise. Nous sommes invités à nous laisser déplacer par l’originalité du message chrétien : Dieu n’est pas présent dans la force, dans la violence, dans la puissance mais dans la fragilité, dans l’amour, dans la paix et dans la fraternité.

Olivier

2025-11-18T09:37:32+01:00

Lettre du Villard – Novembre 2025

Lettre du Villard

Le Villard, le 10 novembre 2025

Cher ami lointain,
Nous nous réjouissons de constater que malgré les kilomètres, les frontières, les fleuves, et les déserts ( !) qui nous séparent, notre relation épistolaire n’est en rien affectée. Votre dernière lettre de Shanghaï nous permet d’un peu mieux connaître votre environnement qui, vous le soulignez, se trouve pour le moment limité à quelques relations professionnelles et de voisinage. Vous notez que ce petit univers cultivé, anglophone, qui n’est sans doute pas très représentatif de ce qu’on pense dans l’Empire du Milieu, est cependant assez bien informé de ce qui se vit chez nous. Ces gens-là, en effet, ne manquent pas de moyens pour contourner la « Grande Muraille Numérique » que contrôle le pouvoir. Et, ce qui nous étonne le plus, est d’apprendre ainsi que notre monde ne les attire pas. Il faut dire, ajoutez-vous, que la situation politique française ne permet pas actuellement de se faire une haute idée de la démocratie représentative à la française. Les messages que vous recevez vous recommandant de vérifier votre inscription au registre des Français à l’étranger vous donnent à penser que la possibilité d’élections législatives anticipées n’est peut-être pas seulement un rêve d’exaltés.
Nous discutions de cette hypothèse hier avec les amis du Villard tout en comparant les qualités respectives de quelques variétés de châtaignes que Mimiquet avait apportées et faisait griller sur le brasero qu’il avait installé sous votre appentis. Était-ce l’effet euphorisant du Jurançon dont le colonel Gastinel avait tenu à nous régaler, mais la conversation prit une autre direction lorsque Mimiquet compara la scène politique actuelle à une partie de paintball entre chefs de partis qui paraissent moins préoccupés par les impacts de leurs tirs que par l’image que les médias leur renvoient de leurs postures. « Autrement dit, intervint Gastinel, c’est plutôt du recball que du speedball, du récréatif plutôt que du compétitif, comme on dit dans le milieu. Quoi qu’il en soit, c’est tout de même le contribuable qui paiera les billes de peinture. Et cela, je l’admets de moins en moins ! J’ai l’impression que nous vivons dans un monde où l’irresponsabilité prospère. Entendons-nous bien ; je ne pense pas que jadis les gens aient été plus vertueux ni plus portés que maintenant à assumer leurs responsabilités, mais la pression sociale leur permettait sans doute moins facilement de se laver les mains des conséquences de leurs actes. » « À quoi cela tient-il ? questionna Béraud en soufflant sur ses châtaignes. Il est vrai que, dans notre société, nous cherchons à mieux analyser les actes et leurs motivations, que nous sommes plus facilement que par le passé enclins à comprendre et à excuser, mais cela n’explique pas tout. Je crois aussi que le fait que nous soyons passés d’une civilisation constituée de groupes de taille modeste – le village, le quartier – et de milieux sociaux bien identifiés – les artisans, les paysans, par exemple – où tout le monde, ou presque, se connaissait, à une société aux frontières incertaines, peut expliquer, au moins en partie, que les inconséquences puissent s’y évanouir. » « Comme l’oued dans le sable – crut bon d’ajouter Mimiquet – sans compter, ajouta Gastinel, que la juxtaposition des cultures qui en résulte altère les références. » Craignant qu’il s’aventure sur un terrain où nous n’aurions peut-être pas été à notre aise, j’ai émis l’idée que ce qu’on appelait souvent l’irresponsabilité était plutôt la disposition d’esprit qui fait qu’on ne cherche pas à voir ce à quoi mène ce qu’on fait, par paresse, par cécité ou par sottise. « Eh oui, nota Mimiquet, il y a ceux qui pensent au coup d’après, comme on dit, et il y a les autres. » « Lénine avait bien vu ça, reprit Gastinel lorsqu’il écrivait que les capitalistes vendraient la corde qui servirait pour les pendre ! » Béraud a nuancé en émettant l’idée qu’en l’occurrence Lénine devait penser que l’esprit de lucre devait obnubiler la pensée capitalisco-bourgeoise. Nous avions parlé de cela avant votre départ en évoquant l’aveuglement des Occidentaux lorsqu’ils avaient ouvert en 2001 l’Organisation Mondiale du Commerce à la Chine. Était-ce une expression de leur esprit de lucre ? Les exemples ne manquent pas de circonstances où il apparaît qu’on n’a pas en tête « le coup d’après » qu’a évoqué Mimiquet. Beraud est convaincu que notre monde est intrinsèquement inconséquent. « Voyez, dit-il, tous ces gens de la vallée qui, pour un oui et pour un non, achètent par l’un des grands réseaux de vente par internet n’importe quel livre ou un vêtement – dont ils n’ont pas toujours un réel besoin – au prétexte que c’est plus rapide ou moins cher, puis qui se plaignent du déclin des commerces locaux. » « Ne parlons pas, glissa Gastinel, des entreprises qui ferment parce que le contexte social ne permet pas d’ajuster les coûts de production au marché. Et cela nous ramène au spectacle que nous donnent les acteurs de la tragicomédie parlementaire actuelle. Vous, moi, savons que les dépenses de notre train de vie sont conditionnées par nos revenus, mais le simple fait de pouvoir prétendre exprimer le point de vue d’électeurs affranchit certains du devoir de respecter le bon sens du boutiquier. Fi donc ! On ne se pose pas la question – parce qu’on ne veut pas avoir à y répondre – de savoir s’il ne vaudrait pas mieux, avant d’augmenter les recettes, réduire les dépenses. Autrefois, on pouvait faire marcher la planche à billets, mais le système ne fonctionne plus ; alors on s’endette ! » Poulenc qui était resté silencieux, a estimé que le « modèle social français », qui consiste, à son avis, à faire payer par les autres les dépenses qu’on ne peut ou qu’on se refuse à assumer a eu peut-être sa justification dans un pays prospère porté par une démographie dynamique, mais que le contexte est différent. « Ah ! grinça Mimiquet, vous n’allez pas nous seriner que tous nos problèmes viennent de la Sécurité sociale ! » – « Que non ! Je bénéficie assez du système qui a cette année le même âge que moi ! Il n’empêche que lorsqu’on l’a créée, on n’a pas su ou voulu voir “le coup d’après” qui vous est cher ; j’ai le souvenir de discussions dans ma famille, dans les années 1960, entre deux de mes oncles qui s’opposaient déjà sur le sujet ; l’un disait que le système reposait sur trop d’hypothèses incertaines – ce n’étaient pas exactement ses mots, vous vous en doutez – l’autre, qu’après la guerre, la société serait riche et pourrait en assumer la charge. L’expression de leurs opinions était tellement véhémente qu’il fallait veiller à ce qu’ils ne soient pas trop proches pendant les repas ! Un avant-goût de ce à quoi on assiste aujourd’hui à l’assemblée ! »
Beraud s’est demandé si cette propension à l’inconséquence n’était pas ce qu’on appelle, dans le christianisme, le péché originel. « C’est bien ce que je vous disais ! glissa Mimiquet. Si Adam avait eu la jugeote pour comprendre ce qui pouvait découler de son geste, nous n’en serions pas là ! »
Nous nous sommes alors opportunément demandé si les habitants du Céleste empire étaient tracassés par la notion du péché originel. Vous pourrez sans doute nous répondre.
Nous attendons maintenant ici la première neige ; je vous enverrai une photo de votre maison.
Tout le Villard se joint à moi pour vous assurer de notre amitié.

P. Deladret

2025-11-18T09:28:57+01:00

Camp Toussaint 2025 > les Jeunes Cadets

Les Jeunes Cadets à Carabelle

Les Jeunes Cadets à Carabelle pour 5 jours de partage, de jeux et de prières.
Endurcir le groupe c’est avant tout accepter les différences de chacun, et encourager l’autre quand il n’y arrive pas.
Souffle de fraîcheur pour les JKD, loin des yeux près du cœur avec leur parents.
Spirituels, lors d’une discussion animée par les animateurs, Olivier et Magali, les enfants ont pu s’exprimer sur des sujets en rapport avec leur quotidien, tout en faisant un lien vers la religion.
Équipés de mains rouges ou bleues, les JKD sont prêts à peindre la toile adverse mais leurs t-shirts ne s’en sont malheureusement pas sortis.
Pizzas au menu, préparées par nos chefs étoilés les JKD, chacun d’entre eux ont mis la main à la pâte.
Toujours dans la bonne humeur, la musique sert à motiver les JKD ou à mettre l’ambiance en temps libre ou à la douche.
N’oublions pas le rituel de chaque camp : l’apprentissage d’une nouvelle danse collective.
À la rencontre de multiples imaginaires… les 7 nains… des éboueurs… une abeille et une fleur… des jardinières… des espions… des professeurs d’art… des organisateurs de soirée… un scénographe de théâtre… des cow-boys ou encore des jumelles !
Imaginaire est un un mot important pour s’amuser en vivant une expérience unique pour les JKD à chaque nouveau personnage.
Ne jamais négliger un temps libre, le moment le plus attendu de la journée ; ping-pong… football… basketball… cerceaux… jeux de société, sans oublier les magnifiques cabanes.
Souvenirs plein la tête, c’est comme ça que le groupe des JKD finit ce camp.

Hector

2025-11-18T14:56:06+01:00

L’Évangile du mois de décembre 2025

Cet Évangile est lu le jour de Noël à l’aube durant la messe de l’aurore, on l’appelle « l’Évangile des bergers ».

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux :
« Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. »
Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Le contexte
Nous sommes à Bethléem, Marie vient d’accoucher en dehors du village. Seul Joseph est présent. Luc précise qu’elle dépose son enfant nouveau-né dans une mangeoire. Et aussitôt un ange dit à des bergers : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » Les bergers sont donc les premiers témoins de cette naissance. Ils représentent pour Luc les gens du dehors, dormant à la belle étoile, vivant de façon précaire et souvent pauvres. Or ce sont eux qui bénéficient de cette nouvelle inouïe : Dieu vient dresser sa tente parmi nous !En chair et en os !

Un nouveau-né couché dans une mangeoire.
Luc ne nous parle pas de la mangeoire pour assouvir notre curiosité. A quoi renvoie la mangeoire ? Ce détail nous permet de deviner ce que sera la mission de Jésus, être pain pour ses disciples et pour le monde. Jésus est déposé là où est mise la nourriture pour les animaux. Vous l’avez compris, l’Évangile des bergers nous indique ce que sera l’apport de Jésus durant sa vie, être le Pain Vivant pour l’humanité afin que nous ayons la vie éternelle.

Après avoir vu
Si Marie et Joseph étaient dans l’obligation de se rendre à Bethléem pour répondre à la demande de recensement faite par l’empereur romain, les bergers y viennent, eux, de façon libre et volontaire. Ainsi, dans le contexte de la naissance du Sauveur, la marche des bergers préfigure la délivrance à venir. Symboliquement, on peut dire que de leur nuit, les bergers se dirigent vers la lumière, vers le jour du Seigneur. Témoins d’un tel événement, les bergers voient et racontent et ce ne seront pas les seuls. Souviens-toi ? Plus tard, les femmes à la vue des anges au tombeau vide, puis les disciples d’Emmaüs après un partage et un repas deviendront témoins du Ressuscité. La contemplation et la parole des bergers anticipent l’annonce de la résurrection.

Une parole qui étonne et détonne
Ceux qui en sont les porteurs, ces pauvres bergers, n’ont pas la science des intellectuels, ils n’ont pas la pureté des religieux, ils ne sont que des petits aux yeux du monde qui deviennent alors porte-parole de Dieu. Les bergers sont déjà disciples. Ils ne sont plus seulement responsables de leur troupeau mais aussi de la parole de Dieu.

Marie et la parole des bergers
Marie retenait tous ces événements et les méditait en son cœur. De quels événements s’agit-il ? Certainement, celui de la naissance de Jésus mais aussi dans ce contexte, des paroles des bergers. Celle qui a mis au monde le divin enfant annoncé par l’ange, vient de saisir la portée de la parole des bergers et, ainsi, le réel destin de l’enfant. Le témoignage des bergers donne à la naissance du Sauveur une autre signification. Le messie tant attendu par Israël apporte donc la Paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. C’est ainsi que l’enfant apportera une délivrance et la joie au peuple, en commençant par les plus petits, assumant ainsi sa mission dès sa naissance

Didier Rocca

Les bergers dans le Nouveau Testament
Dès sa naissance Jésus se trouve placé sous le signe des bergers. On peut aussi parler des pasteurs. Comme nous venons de le dire ci-dessus, ce sont eux qui les premiers viendront reconnaître et adorer Celui qui sera amené à les conduire : « Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. » D’ailleurs, Jésus n’aura de cesse durant sa vie d’avoir recours à l’image du pasteur dans ses paraboles. Jésus affirme dans l’une d’elles : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » La suite de la parabole précise les qualités du bon berger, celui qui connaît ses brebis, celles-ci reconnaissant sa voix. Mais Jésus rappelle aussi que le pasteur a pour mission de réunir les brebis égarées, celles « qui ne sont pas de cet enclos. »

2025-11-18T09:31:29+01:00

Camp Toussaint 2025 > les Cadets

Les Cadets à Carabelle

On est arrivés à Carabelle vers 10 h 30, impatients de découvrir ce qui nous attendait. On a commencé par poser les règles de vie du camp, histoire que tout le monde parte sur de bonnes bases. Ensuite, direction le repas, suivi d’un grand moment de présentation où chacun a pu se présenter à tout le groupe. L’après-midi, des personnes venues des îles nous ont rejoint pour proposer un super jeu, plein d’énergie et de bonne humeur. Après le goûter, on a eu un temps libre pour souffler un peu, avant de finir la journée par une veillée conviviale qui a permis de souder encore plus le groupe.
Le deuxième jour, on s’est levés vers 8 h 30, encore un peu fatigués mais motivés. Après le petit-déjeuner, on a lancé un nouveau jeu, mais malheureusement, la météo n’était pas de notre côté l’après-midi. Pluie oblige, on a improvisé une discussion autour d’un thème original : qu’est-ce que représente l’Œuvre pour nous ? Ensuite, chacun a pu partager s’il souhaitait devenir animateur un jour, et pourquoi. La soirée s’est poursuivie avec une veillée qui s’est terminée en beauté avec un fil d’Ariane.
Le troisième jour, la pluie n’a pas cessé de tomber, alors on s’est adaptés et on a fait plein de jeux à l’intérieur. Malgré le mauvais temps, l’ambiance est restée top. Le soir, on a vécu un moment fort avec la messe, suivie d’une veillée chaleureuse où tout le monde a bien ri.
Le quatrième jour, c’était la grande journée à thème (JAT). L’ambiance était incroyable, on a fait des jeux toute la journée dans la bonne humeur. Le soir, on a enfilé nos tabliers pour un atelier pizza, et franchement, on s’est régalés ! C’était déjà le dernier soir, et ça se sentait : on voulait en profiter jusqu’au bout.
Le lendemain, il a fallu se remettre au ménage pour tout ranger avant le départ. Les jeunes cadets nous ont rejoints, et on a déjeuné séparément avant de se retrouver pour un grand jeu collectif, super dynamique, où tout le monde s’est donné à fond. Après le goûter partagé, il était déjà temps de reprendre la route, fatigués mais le sourire aux lèvres.
On s’est vraiment régalés, c’était un super camp ! Les animateurs première année, on était ravis de cette expérience, et on a déjà hâte de vous retrouver pour les prochains camps !

Inès

2025-11-18T15:00:49+01:00

Camp Toussaint 2025 > les Grands Cadets

Les Grands Cadets à Taizé

Pendant les vacances, notre groupe des Grands Cadets est parti passer une petite semaine à Taizé. Ce fut une belle aventure, riche en rencontres et en rires ! Nous avons eu la chance de rendre le service du thé et du goûter, ce qui a beaucoup plu aux jeunes : cela leur a permis d’échanger avec de nombreux autres groupes venus des quatre coins du monde. Chaque jour, nous participions aux trois prières communautaires. Si au début le rythme a pu sembler un peu difficile, chacun a fini par s’y habituer et à y trouver un vrai moment de paix et de réflexion. Bien sûr, le camp ne fut pas que prière et service : nous avons aussi beaucoup ri ensemble ! Le mythique jeu des signes, le saut de haie à Taizé et les soirées à Oyak après la prière du soir resteront de très bons souvenirs. Côté repas, disons que ce n’était pas de la grande gastronomie, mais comme on dit : les aventures forgent la jeunesse !
Ce séjour a surtout permis aux premières et aux deuxièmes année du groupe de tisser de beaux liens, dans une ambiance simple et chaleureuse.
Ce fut un super camp pour tous, plein d’énergie et d’espérance, qui promet une très belle année à venir !

Roxane

2025-11-18T15:03:38+01:00

Lettre du Villard – Octobre 2025

Lettre du Villard

Le Villard, le 8 octobre 2025

Bien cher ami,

Mademoiselle Raynaud a failli ne pas s’en remettre ! Venue nous porter votre première lettre de Shang Haï, notre factrice a remarqué que « Finalement, deux semaines pour venir du bout du monde, ça n’a rien d’excessif ! Quand vous voyez le temps qu’il faut pour qu’une carte postale nous arrive de La Salette ! » Comme elle s’apprêtait à reprendre son couplet habituel sur l’insuffisance des moyens qui font que le service public n’est plus ce qu’il était, Mimiquet a opportunément détourné la conversation sur le prix de sa nouvelle moto de trial dont elle se sert pour sa tournée.
Vous voici donc au bord du Huangpu. Vous avez, dites-vous, été immédiatement confronté au problème de la langue, car les espoirs que vous aviez mis dans votre bonne maîtrise de l’anglais ont été rapidement douchés. « Ne parlons pas, dites-vous, du français qui est ici autant pratiqué que peut l’être le grec ancien en France. »
Je ne suis donc pas certain que le spectacle politique qui, chez nous, se joue en ce moment à guichets fermés et qui passionne d’autant plus ceux qui sont dans la salle qu’ils se doutent bien qu’ils auront à acquitter une rallonge au prix du billet à la fin de la représentation, retienne l’attention des gens avec qui vous vivez.
Nous parlions bien évidemment de cela hier à l’apéritif. L’ami Béraud a offert à notre méditation les propos, rapportés par le journal Le Monde, d’un homme de théâtre franco-libanais, Wajdi Mouawad, qui fait remarquer que lorsque les grands dramaturges grecs du passé ne parvenaient pas à conclure leurs tragédies, ils faisaient intervenir un « deus ex machina »1 pour dénouer d’une manière impromptue une situation sans issue. Et Béraud se demandait quels seraient les dieux qui pourraient, sinon trancher, du moins délier les nœuds gordiens2 qui maintiennent inextricables la situation en Ukraine, le devenir de Gaza, voire, dans un plus modeste domaine, les relations au sein de notre microcosme politique français.
« Nos problèmes franco-français, fit Gastinel en se resservant, sont tout de même moins dramatiques que les deux autres que vous citez et qui, malheureusement, ne sont que la partie, sinon émergée du moins médiatisée, des tragédies de notre temps. L’occlusion intestinale française a quelque chance de régresser à l’issue des élections qui interviendront bien un jour ou l’autre. Cela ne réglera pas le problème de la dette publique mais on peut espérer que ceux qui font tout pour que rien ne marche n’occuperont plus le devant de la scène.
« Il y a tout de même des pays, persifla Poulenc, où cela ne se produit pas ; regardez ce qui se passe en Chine, en Russie, en Iran et sans doute en bien d’autres pays qu’ignorent les médias. Les talibans, notamment, ont une bonne longueur d’avance, et ils viennent même de progresser en efficacité en coupant Internet. Voilà des gens qui ont pris la mesure du problème. Circulez, il n’y a rien à voir. Ni à voir, ni à montrer. C’est comme ça qu’on rend la société homogène. »
Béraud reprit en remarquant que les États qu’il citait n’avaient pas de culture démocratique, qu’ils n’avaient jamais connu la démocratie, ni sous les tsars, ni sous les empereurs, pas plus qu’avec les shahs, les sultans et autres despotes plus ou moins éclairés. Ces peuples n’ont pas eu le temps d’apprendre à vivre en démocratie. Notre démocratie occidentale est d’invention récente puisqu’elle n’a guère plus de deux siècles, même si, en Grèce puis à Rome, on a pu trouver un semblant de démocratie dans ce qui n’était que des oligarchies. « Il ne faut pas se raconter d’histoires, continua-t-il. La démocratie ne va pas de soi et on comprend bien que ceux qui, depuis des millénaires, sont conditionnés dans une soumission aux pouvoirs établis ne puissent adopter spontanément des conduites démocratiques. »
« De fait, reprit Poulenc, à quelques exceptions près, les peuples qui se sont émancipés au cours du dernier siècle mettent bien souvent en œuvre une démocratisation qui n’est que formelle ; il y a bien des élections et un parlement mais les relations de clientélisme subsistent et le régime des castes, que remplace le parti unique, prospère. »
Je suis allé dans leur sens en rappelant que, s’il faut parfois peu de temps pour installer un régime qui se dit démocratique, il en faut en revanche beaucoup pour que les gens apprennent à vivre en démocratie. En Europe occidentale, le premier coup d’arrêt à l’absolutisme du monarque a été donné en Angleterre au xiiie siècle, lorsque les féodaux ont obligé le roi à recueillir leur accord pour lever l’impôt3. Mais il a fallu six siècles pour que, petit à petit, un peu partout sur le Vieux Continent, les nations parviennent à gérer les souverainetés qu’ils avaient conquises. Six siècles ! Sans doute a-t-il fallu tout ce temps pour que la culture chrétienne permette aux peuples encore rudes de se libérer de comportements individualistes, serviles ou tribaux qu’ils traînaient comme des avatars du péché originel !
« Je ne comprends pas, fit Béraud, que des gens aujourd’hui ne veuillent pas admettre l’importance qu’a eue le christianisme dans le développement de l’idée même de la démocratie. Prenez le problème par le bout que vous voulez, ce n’est que dans le monde occidental qui émane de la culture européenne, elle-même émanation du christianisme, que les citoyens peuvent s’exprimer et faire prévaloir des décisions qui traduisent un point de vue majoritaire. Si le christianisme n’avait pas façonné cette culture de référence, nous n’aurions pas découvert cette liberté. La preuve ? Eh bien, regardez ailleurs ! »
Je ne suis pas certain que vous puissiez librement vous ouvrir de cela auprès de vos amis chinois. Peut-être suis-je mal informé… Enfin, sachez qu’au Villard nous nous plaisons à croire en cela. Ici, la vie, « simple et tranquille » , évoquée par Verlaine, suit son cours normal. Ce matin, le Villard s’est trouvé enveloppé par un immense troupeau qui descendait de l’estive pour descendre jusqu’à la grand-route où l’attendaient les bétaillères. Le froid gagne un peu plus chaque jour ; les arbres blondissent puis laissent couler leurs feuilles que le vent balaie en larges risées.
Vous devez en rêver dans la touffeur du Huangpu !
Nos pensées vous accompagnent dans votre nouvelle vie ! Faites-la nous partager !
Et soyez assuré de notre indéfectible amitié.

P. Deladret

  1. Deus ex machina : Dieu sorti de la machine, en référence aux dieux qui étaient déposés sur la scène par une grue pour imposer la paix.
  2. Nœud gordien : ce nœud, dit la légende, liait au joug le timon du char du roi Gordias et ne pouvait être défait ; Alexandre en serait venu à bout en le tranchant d’un coup d’épée.
  3. Il s’agit de la Magna carta de 1215.
2025-10-13T21:23:43+02:00

Édito novembre 2025 > Témoins plus que maîtres

Le pape Paul VI disait en 1974 lors d’une audience générale : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. Il éprouve en effet une répulsion instinctive pour tout ce qui peut apparaître mystification, façade, compromis. Dans un tel contexte, on comprend l’importance d’une vie qui résonne vraiment de l’Évangile ! » Cette réflexion reste d’actualité et concerne l’Église mais aussi toute l’humanité. On le voit bien avec la méfiance de nos contemporains vis-à-vis des politiciens, des syndicalistes, des journalistes et de toute personne en charge de responsabilité. Si les actes ne sont pas en conformité avec les paroles, alors le message est rejeté en bloc. C’est une invitation à l’exigence personnelle pour tous ceux qui ont des responsabilités.

Appel à l’exigence
Il est bien normal que les gens attendent de la part de ceux qui transmettent des messages qu’ils soient à la hauteur de ce qu’ils annoncent. Sinon ils sont considérés comme des hypocrites ou des menteurs. Nous savons que les messagers sont humains, donc imparfaits et perfectibles, mais ils se doivent de tout faire pour avancer vers l’idéal qu’ils annoncent et pour travailler intérieurement à se conformer à ce qu’ils proposent comme chemin positif et de bonheur. Sinon ils sont des donneurs de leçons qui n’appliquent pas ce qu’ils proposent comme chemin de vie. Cela doit nous engager à essayer de vivre du message, et à tendre vers l’idéal que nous annonçons. Le Christ est le seul qui incarne parfaitement la parole de Dieu, au point que de lui seul nous pouvons dire qu’il n’est pas un messager mais qu’il est lui-même le message. Bien que nous soyons incapables d’incarner parfaitement l’Évangile dans nos vies, nous devons nous rappeler que c’est vers ce but que nous devons tendre, c’est tout le sens de l’appel à la sainteté qui nous est adressé lors de notre baptême.

Appel à l’humilité
Les messagers, pour être dignes du message qu’ils portent, doivent se rappeler qu’ils ne sont pas exempts de défauts et que le message lui-même les dépasse, nécessitant leur propre transformation. Les gens acceptent que les responsables aient des limites et ne soient pas parfaits, mais ils peuvent être profondément blessés si les messagers prétendent incarner parfaitement le message et jugent et condamnent alors qu’ils sont eux-mêmes imparfaits. Le message évangélique n’est pas un critère de condamnation mais une Bonne Nouvelle qui soutient les hommes et les femmes dans leur cheminement, les aide à se relever après une chute et à retrouver courage face aux obstacles. Pour les chrétiens, seul le Christ, le seul homme parfait, pourrait être autorisé à condamner. Pourtant, il n’a jamais condamné, mais a toujours accueilli, accompagné, pardonné et invité à la conversion.

Appel à la sainteté
Nous célébrons en ce mois de novembre la fête de la Toussaint. Les saints sont des femmes et des hommes qui se savaient aimés quoi qu’il arrive, qui savaient que Dieu avait déposé en eux sa force d’amour, son Esprit Saint, et qu’ils pouvaient le faire germer et porter du fruit en aimant les autres et en s’engageant afin de faire grandir la solidarité et la fraternité dans le monde. Les saints ne sont pas des gens parfaits, mais ils ont su se laisser travailler par l’énergie d’amour de Dieu. Ils nous sont donnés comme des signes de ce que nous sommes tous appelés à devenir : d’authentiques témoins de la Bonne Nouvelle. Il y a les saints officiels, reconnus par l’Église, qui ont des statues dans les lieux de cultes et leurs noms dans les calendriers, mais il y aussi tous les saints plus discrets, anonymes, que nous honorons en cette fête de la Toussaint, qui n’ont pas fait l’objet d’un procès de canonisation mais qui sont pour nous des repères. Nous en connaissons certainement dans notre entourage, dans nos familles. Ils sont importants pour nous car ils sont abordables ; nous pouvons nous identifier à eux. Nous savons qu’ils ne sont pas parfaits, ce ne sont pas des anges ni des êtres hors-sol, mais ils ont été capables de faire grandir en eux le cadeau de l’amour de Dieu et de le partager avec nous, même de manière très discrète et banale, dans le quotidien d’une vie normale, sans faire des choses exceptionnelles mais en vivant leur vie de manière extraordinaire. Nous sommes invités à mettre nos pas dans les leurs, à avancer vers une vie toujours plus habitée par la foi, l’espérance et la charité, sans prétention mais sans appréhension non plus devant cet idéal qui nous dépasse et peut nous impressionner. Il est normal – et même plutôt salutaire – que nous soyons pris de vertige devant la Bonne Nouvelle que les chrétiens annoncent, car elle nous propose une perfection de vie qui est au-delà de nos forces humaines. Mais dans la foi nous ne sommes pas livrés à nos propres forces, nous croyons que nous sommes habités par l’esprit d’amour de Dieu qui travaille en nous. La conversion consiste a laisser cette énergie grandir et s’épanouir dans nos vies et dans celle des autres. Pour cela il faut la reconnaître, l’accepter et consentir à la faire fructifier.

Olivier

2025-10-13T18:59:05+02:00

L’Évangile du mois de novembre 2025

Lisons ensemble un court extrait de l’Évangile de la Passion que nous lirons en cette fin d’année liturgique.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : 
« Il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.»

Le contexte
À l’occasion du dernier dimanche de l’année liturgique, nous lisons un extrait de la Passion. Les premiers chrétiens ont reconnu en Jésus dans ce récit les traits du vrai Roi.

Trois tentations
Au tout début de la vie publique de Jésus juste après son baptême, on se souvient que Jésus a été tenté trois fois par le diable :
– « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain ».
– « Si tu te prosternes devant moi, tu auras pouvoir sur le monde entier ».
– « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ».
Et le diable, nous dit saint Luc, « s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. » Remarquons que ces trois tentations sont ici redoublées non plus par Satan mais par trois autres personnes ou groupes de personnes :
– Les chefs des prêtres quand ils disent « Il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est l’Elu de Dieu ! »
– Les soldats romains quand ils s’écrient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. »
– Enfin, celui que l’on appelle le mauvais larron qui s’adressant à Jésus lui dit : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! »
À chaque fois, des injures et un appel à descendre de la croix ! Le pouvait-il ? Oui. Le fallait-il ? Non. Cela aurait signifié que Jésus renonce à sa mission de sauveur.

Le Sauveur et roi 
qui ne se sauve pas
C’est ici tout le paradoxe du mystère de la Croix qui s’exprime. Celui que les anges de la nativité annonçaient aux bergers est ici sur une croix, victime des moqueries des uns, impuissant face au jugement des autres.
De fait, si Jésus n’est pas capable de se sauver, de faire appel, en cette circonstance, à la puissance de Dieu, comment peut-on lui donner le titre de Messie ? Sa souffrance et sa passivité prouvent bien pour les personnes présentes au pied de la Croix qu’il ne peut pas se l’attribuer. Pourtant, c’est bien en cette apparente inaction que Jésus se révèle Fils et Christ, intercesseur auprès du Père.

Roi sans terre
Comme l’indique l’écriteau, Jésus est condamné sous le motif de « Roi des Juifs ». Un roi sans terre, sans épée, sans armée que même des soldats bafouent. Sa royauté est bien synonyme de l’injustice dont il est victime. Ni Pilate, ni Hérode ne l’ont reconnu comme roi des Juifs, pourtant, malgré son innocence avérée, Jésus est condamné pour ce motif. Sa royauté est tout autre.

Le « bon » larron
Pour beaucoup, pour les juifs, pour les païens comme pour nous, il est bien difficile d’articuler Jésus comme figure royale avec la Croix. La royauté du Christ est étonnante, non pas despote, capricieux, dictateur mais soumis à la liberté de l’homme.
Le bon larron est la figure du bon disciple. Il a la crainte de Dieu. Objectivement, pécheur, assumant sa responsabilité, honnête par rapport à son divin Maître comme par rapport à lui, il ne lui demande pas de le sauver mais de se souvenir de lui. Et Jésus lui répond : Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis. Deux façons de comprendre cela :
– Quand tu seras mort, tu seras avec moi dans le Royaume de Dieu.
– Se placer dans cette juste relation avec Jésus, c’est cela le paradis. Pas une question de lieu mais de relation. Par conséquent, le bon larron se met auprès de Dieu alors même qu’il est sur la croix.
Cette deuxième interprétation nous invite à considérer le Royaume non pas comme un objectif à atteindre pour après, mais comme un espace de relations accessible dès aujourd’hui.

Didier Rocca

2025-10-13T19:04:31+02:00