Dieu, source de toute vie,
je voudrais rejoindre l’instant, le moment primordial,
où l’être humain, de toi, a pris conscience.
Était-ce dans la douce lumière d’un lever de soleil,
ou dans la chaleureuse illumination de l’embrasement d’un soir ?
Quand s’ouvre le parfum des fleurs
que le silence de la terre recueille les derniers bruits du jour ?
Était-ce dans la fulgurance des éclairs,
les rugissements du tonnerre,
la sauvagerie des eaux qui se ruent et saccagent,
la violence des tempêtes et des pires ouragans ?
Oui, Seigneur,
à quel moment es-tu devenu Dieu dans la pensée d’un homme ?
Qui le saura jamais ?
Mais comment t’identifier au feu,
à l’eau, aux vents et même aux astres ?
Ne serais-tu que création dans la pensée des hommes ?
À moins qu’un jour, Seigneur, un moment de tendresse,
un instant d’amour fou et de grande passion
a fait surgir au cœur d’un homme ou d ‘une femme
que tout cet amour-là pouvait porter ton nom.
Chanté par les poètes, enseigné par les sages,
il devenait le nom au-dessus de tout nom.
Son énergie intime transfigurait les êtres
mais personne jamais ne prononçait ce nom.
Je crois, Seigneur, qu’un jour ce nom a pris visage
au creux d’une humble crèche où tu pris notre chair.
C’est sur ta croix, Seigneur, que se fait la rencontre.
Ô Christ ressuscité, deviens enfin Quelqu’un.

Mgr Patenôtre