2020 : année du bicentenaire de l’installation de l’Œuvre à la rue Saint-Savournin, en novembre 1820. C’est pour nous l’occasion de célébrer cet anniversaire et de rendre grâces pour tout ce que nous avons reçu et pour ce que nous vivons encore aujourd’hui à St-Sa. Que nous soyons jeune actif, animateur, ancien, parent, adulte responsable, nous avons la chance d’expérimenter à l’Œuvre une vie collective fondée sur les principes humanistes et spirituels de la Bonne Nouvelle chrétienne, dans l’équilibre proposé par Jean-Joseph Allemand, notre fondateur. Il nous invite à comprendre que la vie chrétienne peut s’accomplir dans le jeu et la prière, les deux étant liés comme les deux mouvements d’une même respiration : la relation aux autres et la relation à Dieu. Depuis 220 ans c’est ce qui se vit dans les Œuvres Allemand, et depuis 200 ans à St-Sa. Certes de manière imparfaite et loin de l’idéal recherché, mais toujours orienté vers cette perfection à laquelle Dieu nous appelle et qui nous pousse à toujours mieux discerner comment rendre compte de l’espérance qui nous habite et qui peut nous aider à assumer notre existence humaine.

Rendre grâce
Nous pouvons rendre grâce pour les personnes qui ont incarné cette belle vision de la vie. Nous avons été marqués par des amis, des animateurs, des adultes, qui ont été des repères, des modèles, des appuis dans les années importantes de notre jeunesse et de notre adolescence. Il n’y a pas eu que du bon : des maladresses et parfois même des blessures ont assombri ce tableau qui n’est pas idyllique. Nous sommes appelés à rendre grâce avec grande humilité car l’institution est constituée d’hommes faillibles, fragiles et qui font parfois des choses regrettables. Mais cette action de grâces doit dépasser la glorification des hommes pour rendre compte de ce qui nourrit véritablement le projet de l’Œuvre : l’incarnation dans un lieu et un contexte donné, avec des personnes et des activités concrètes, d’une vie fondée sur l’Évangile.

Église : signe du Royaume
Comme lieu d’Église, l’Œuvre peut nous donner à voir et à comprendre ce que c’est que vivre selon l’Évangile : nous sommes invités à nous considérer comme sœurs et frères, enfants du même Père, dans une solidarité et un amour indéfectibles. C’est bien ce que nous proposons aux jeunes qui participent à la vie de la maison et qui viennent en camp avec nous. Avec leurs amis et les grands qui les accompagnent, ils expérimentent une vie établie sur l’amitié, l’entraide, le respect, l’accueil de l’autre avec ses différences, le souci du plus petit et du plus fragile. L’Église doit être un signe de ce qu’est la vie selon le projet de Dieu, et l’Œuvre fait partie de ces lieux d’Église qui ont pour vocation de l’incarner.

Église : moyen du Royaume
L’Église est aussi le moyen par lequel cette vie selon la Bonne Nouvelle peut être davantage réalisée. Cela nous donne une responsabilité, car si nous désirons que le Royaume de Dieu soit présent sur terre, il nous est demandé d’y contribuer avec courage et persévérance. C’est la raison pour laquelle tant de moyens humains et spirituels sont mis en œuvre pour réaliser ce projet exigeant. Ce n’est pas pour rien que nous insistons sur la dimension de la prière, comme une nourriture spirituelle qui nous aide à vivre la relation à Dieu et qui transforme notre relation aux autres ; de même que pour les sacrements et la messe en tout premier lieu. C’est aussi pour cette raison que les animateurs et les responsables se forment, spirituellement et humainement, en particulier sur l’animation et la juste relation avec les enfants. C’est aussi la raison pour laquelle les jeunes ont des temps de réflexion et de bilans, pour prendre conscience de ce qu’ils vivent et pour comprendre leur responsabilité vis-à-vis des autres.

Épiphanie
Nous célébrons en ce début d’année la grande fête de l’Épiphanie, particulièrement solennisée à l’Œuvre selon la volonté de Jean-Joseph Allemand. Elle donne à comprendre que Dieu se révèle dans l’humilité et la discrétion, et qu’il vient à la rencontre de tous, en leur confiant la mission de transmettre sa Bonne Nouvelle. Nous sommes tous des signes et des moyens de l’engagement de Dieu dans le monde !

Olivier