Avec l’arrivé de la flamme olympique à Marseille et l’ouverture prochaine des J.O. de Paris, nous entrons dans une période durant laquelle le sport et la rencontre des autres auront une grande place. Dans un contexte international traumatisé par les conflits, la violence, les guerres et les inégalités, oser la rencontre et prôner la fraternité a du sens et peut nous aider à comprendre que nous sommes dans l’obligation de vivre ensemble et d’être solidaires si nous voulons trouver des solutions durables pour offrir un avenir viable aux générations futures.

École de la vie
Le sport est aussi l’occasion de redécouvrir de beaux principes de vie, qui ne sont pas sans rapport avec les messages de fraternité, de solidarité et d’engagement que nous transmettent les religions. D’ailleurs, il ne manque pas de références sportives dans les écrits religieux et dans les grands textes fondateurs. Le dépassement de soi, l’effort, le courage, la concentration, l’entrainement, la joie de la réussite et du partage, le sens du collectif… tout cela peut nous aider à vivre et à comprendre le véritable sens de l’existence. S’il y a de la compétition, nous savons d’expérience qu’elle trouve son sens non dans la haine de l’autre – même si nous sommes hélas parfois témoins du dévoiement de ce beau principe et par des violences qui dénaturent l’esprit sportif à sa racine – mais dans l’émulation, pour donner le meilleur de soi-même.

Goût de l’effort
Avec le sport, nous découvrons que la facilité n’est pas bonne conseillère et que savoir se donner de la peine pour atteindre un objectif est source de joie et d’accomplissement. Nous vivons aussi cela dans la vie collective à l’Œuvre, en particulier pendant les camps, et tout spécialement lors des activités sportives ou des randonnées. S’il y a de la peine à faire des effort, il y a un grand bonheur à parvenir à un sommet ou un point d’étape qui nous semblait impossible à atteindre. Ce que nous expérimentons physiquement s’enracine profondément dans notre être et peut nous aider à vivre les grandes étapes et épreuves de notre vie. Quand l’impossible devient possible, alors on comprend ce que veut dire espérance et confiance.

Force du collectif
Avec le sport nous sommes aussi invités à découvrir la force du collectif. Même pour les épreuves individuelles, nous savons bien que c’est en équipe que l’on s’entraine, que l’on progresse, que l’on se stimule. Et pour les sports d’équipe c’est encore plus flagrant. Les qualités d’une équipe reposent sur les capacités individuelles, mais aussi et surtout sur la manière de collaborer, de se soutenir, de s’entraider et de trouver sa juste place en laissant l’autre trouver la sienne. C’est aussi ce que tout groupe et communauté découvre et met en place. Pour les chrétiens, nous parlons de « vivre en Église », dans le sens où nous comprenons que nous faisons partie d’un corps plus grand que la somme de nos individualités et que nous sommes chacune et chacun membres de ce corps, différents, complémentaires, unis sans être identiques.

Joie du partage
Cette force du collectif porte des fruits dans l’entrainement et l’émulation, mais aussi dans la grande joie de vivre ensemble. En cas de victoire c’est évident, mais même en cas d’échec ou de difficulté, le fait d’avoir vécu une expérience extrême avec d’autres, d’avoir traversé les étapes qui mènent à une rencontre décisive, nous fait rentrer dans une dimension particulière du sens de l’existence. C’est aussi ce que vivent les jeunes lors de leur passage à l’Œuvre et en camp. L’expérience de la vie collective, du partage, du service, de l’entraide et de la solidarité, peut fonder une vie tournée vers les autres et en capacité d’engagement.

Honnêteté
Le sport est aussi une école d’honnêteté. S’il faut toujours combattre la triche, l’anti-jeu ou le dopage, les authentiques sportifs savent bien que ce n’est pas par peur du gendarme et de la sanction que l’on résiste à ces facilités, mais parce que si l’on ne vit pas honnêtement sa démarche sportive, alors on passe à côté de ce qu’elle peut nous apporter. Une victoire en trichant n’a pas le même goût qu’une victoire honnête, ni même qu’une défaite en ayant la fierté de s’être donné à fond. Nous sommes souvent tentés par la facilité de la triche, mais nous savons qu’elle ne porte pas de fruit ; tout comme l’argent volé reste souvent de l’argent « sale », que l’on ne dépense pas de la même manière que celui qui a été gagné à la sueur de son front et dont on peut être fier.

Foi, espérance, charité
Le Christ, tout au long de son existence, a fait preuve d’une grande endurance, d’une honnêteté sans faille, d’un esprit collectif incomparable. Il a su passer le relais à d’autres, en leur faisant confiance, même au-delà de leurs échecs ou de leurs failles. En cela il nous ouvre un chemin de vie et nous donne à voir un visage de l’humanité qui peut nous inspirer… Dans les principes fondamentaux du sport on peut retrouver les vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité.

Olivier