Un vendeur d’eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, part vers la ville distribuer l’eau à ses clients.
Une des cruches, fissurée, perd de l’eau. L’autre, toute neuve, rapporte plus d’argent. La pauvre fissurée se sent inférieure.
Elle décide un matin de se confier à son maître :
– Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l’argent à cause de moi, car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses.
Le lendemain, en route vers la rivière, notre maître interpelle la cruche fissurée et lui dit :
– Regarde sur le bord.
– C’est joli, c’est plein de fleurs.
– C’est grâce à toi, réplique le maître. C’est toi qui, chaque matin, arrose les bas-côtés de la route. J’ai acheté un paquet de graines de fleurs et je les ai semées le long de la route, et toi, sans le savoir et sans le vouloir, tu les arroses chaque jour.
Nous sommes tous un peu fissurés, mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.