– Quand tu vas te confesser, tu penses d’abord : 
 »qu’est-ce que je vais lui dire? »
puis : « qu’est-ce qu’il va penser? »
enfin : « qu’est-ce qu’il va me dire? »
pense donc d’abord : « qui vais-je rencontrer? »
« qu’est-ce que je vais recevoir? »
– Tu attaches beaucoup trop d’importance à tes péchés, et pas assez à l’Amour Rédempteur que tu vas recevoir.
– Si Jésus Christ est venu sur terre, s’Il a souffert, s’Il est mort et ressuscité, c’est essentiellement pour vaincre le péché. Te confesser, c’est recevoir le Sacrement de Pénitence et le recevoir, c’est rencontrer Jésus Christ et t’unir à Lui dans le mystère de Sa mort et de Sa résurrection.
– Par le péché originel, les hommes se sont séparés de Dieu, et séparés les uns des autres. Par le baptême, ils choisissent de s’unir à Jésus sauveur et, en Lui, redeviennent fils du Père et frères les uns des autres.
– A chaque fois que tu reçois le Sacrement de Réconciliation, tu choisis à nouveau Jésus en te « retrempant » dans ton baptême, renouant ainsi, ou renforçant les liens rompus ou distendus avec ton Père, avec tes frères.
– Pour te lever chaque jour, il faut renouveler ton effort.
Pour travailler, il te faut chaque jour reprendre ton outil.
Pour aimer, il faut chaque jour te renoncer.
Ton refus du péché et ton attachement à Jésus Christ ne sont pas, hélas, définitifs. Par le Sacrement de Réconciliation, il te faut souvent retourner aux sources de ton baptême, pour renouveler ton choix.
– Pourquoi me confesser, je recommencerai! C’est justement pour cela qu’il faut te confesser, car recevoir le Sacrement de Réconciliation, c’est accueillir toute la force triomphale de la Résurrection.
Mais je la gâcherai! Non, car si tu tombes a nouveau, au moins, tu tomberas en montant.
– Par la mort de Jésus-Christ, le pardon de tes péchés est acquis. Ainsi tu n’as pas à le conquérir, mais à le recevoir librement.
– Le père du prodigue attendait son fils pour lui donner son pardon. Encore fallait-il que le fils revînt. Dieu a besoin de toi pour introduire le salut en ton coeur et dans le monde.
– Chacun reçoit d’amour ce que son cœur peut contenir,
Chacun reçoit de grâce ce que son âme peut porter.
A tous est offert le même Salut infini, mais pour chacun à la mesure de son ouverture à ce Salut.
– Plus tu te connaîtras pécheur, plus tu souffriras de tes manques d’amour,
Plus tu auras faim de pardon, plus tu recevras de Salut.
– Comment veux-tu chercher une autre solution a ton problème de mathématique si d’abord tu n’as pas constaté que tu avais fait une erreur? Comment veux-tu te convertir si tu n’as pas découvert que tu t’es trompé de route?
– Sur la Croix, Jésus Christ a déjà pris tous tes péchés; Mais parce que tu es libre, aujourd’hui tu dois les lui donner librement.
– Tes péchés doivent passer devant les yeux de ta conscience, ils doivent être reconnus, acceptés, pour être authentiquement donnés au Christ Sauveur. La confession est un mystérieux échange. Tu donnes tous tes péchés à Jésus Christ; Il te donne toute sa Rédemption.
– Si tu ne vérifies tes comptes que tous les ans, tu auras bien du mal à retrouver tes erreurs. Si tu examines ta conscience une seule fois par an, tu ne découvriras pas toutes tes fautes.
– Parce qu’elles manquent de délicatesse, certaines personnes font de la peine aux autres sans même s’en apercevoir. Si tu ne vois pas tes fautes, c’est que tu ne fais pas assez attention, mais surtout, c’est que ton amour n’est pas assez profond et pénétrant.
– Si tu veux faire un bon examen de conscience, il faut te mettre d’abord en présence de Dieu, ensuite en présence de toi. La laideur du péché se mesure en face de Dieu, et non en face de toi.
– Tu remarques ce que tu as fait de mal, recherche aussi ce que tu n’as pas fait de bien.
Plus tu aimeras, plus tu découvriras tes manques d’amour.
– Ton retour ne peut pas être démarche secrète, dans le fond de ton coeur, mais rentrée publique dans l’Église. Tu ne te confesses pas à Dieu seul, mais « à la bienheureuse Vierge Marie, à tous les Saints et à vous, mon Père », le prêtre qui est ministre de Jésus Christ et témoin de la Communauté.
– Refuseras-tu le trésor parce que la main qui te le tend te déplaît? Qu’importe le visage du prêtre, il tient entre ses mains la mort et la résurrection du Christ.
– Tu as le droit de choisir ton confesseur; tu n’as pas le droit de fuir la confession parce que le prêtre t’intimide ou te déplaît.
– Dans l’Eglise, le bien ou le mal, au coeur de l’un de ses membres, se répercute dans tout le corps. En recevant le Sacrement de Réconciliation, tu offres à tous tes frères un regain de pureté et d’amour.
– Ceux qui sont immédiatement et providentiellement autour de toi bénéficient les premiers du Sacrement que tu reçois. Tu leur transmets le Christ Rédempteur.
– Plus tu seras uni à ton milieu par l’attention, la connaissance et l’amour, plus tu pourras, par le Sacrement de Réconciliation, porter au Christ les péchés de ce milieu, et plus tu pourras porter à ton milieu la Rédemption du Christ.
– Si tu te confesses sans lutter contre le péché en toi et dans le monde, tu ne vaincras pas le mal. Si tu luttes contre le mal en toi et dans le monde sans te confesser, tu ne triompheras pas. Il te faut accueillir le Vainqueur du Mal, Jésus Christ, par le Sacrement de Réconciliation.-

Michel QUOIST