L’Évangile du mois sera lu le soir du 11 avril pour la veillée pascale.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala était allée visiter la tombe avec l’autre Marie.Mais voici que la terre tremble. L’ange du Seigneur descend du ciel et s’approche, il fait rouler la pierre, puis il s’assied dessus. Son apparence est celle de l’éclair et son vêtement est blanc comme neige. Il provoque une telle frayeur parmi ceux qui montent la garde, qu’ils restent sous le choc et sont comme morts.
Mais l’ange s’adresse aux femmes et leur dit : « Vous, ne craignez pas ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Mais il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Approchez et voyez l’endroit où on l’avait déposé, et puis, vite, allez dire à ses disciples qu’il s’est relevé d’entre les morts. Déjà il vous précède en Galilée, et là vous le verrez. C’est là tout mon message. »
Vite elles partirent de la tombe, partagées entre la joie immense et la frayeur, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Jésus lui-même vint à leur rencontre et leur dit : « Jour de joie !” » Elles s’approchèrent pour embrasser ses pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Ne craignez pas. Allez dire à mes frères qu’ils partent en Galilée, là, ils me verront. ».

Le contexte

Jésus est mort puis est déposé dans un tombeau, le vendredi soir avant que commence le sabbat. Matthieu nous raconte la résurrection de Jésus.

Le premier jour de la semaine
Matthieu nous fait comprendre par ce détail temporel que nous sommes au début d’une nouvelle création. Quelque chose qui semblait impossible va être inauguré dans cette scène. La mort n’a plus le dernier mot. C’est la vie qui va gagner !

Un ange
L’ange n’est pas n’importe quel messager, il agit avec la puissance de Dieu comme le souligne le symbole du séisme. La pierre, signe de la mort implacable est comme balayée et l’ange s’assoit sur la mort. En principe, les femmes devraient être effrayées par cette présence angélique. Or, ce sont les gardes qui ont peur. Pourquoi ? Ce sont ceux qui gardaient un mort qui deviennent comme morts et n’entendront rien au message de la résurrection.

Ne craignez pas
Les femmes sont dehors et ne font rien. Elles cherchent un mort mais l’ange leur indique qu’il s’agit de rechercher un vivant qui n’est pas dans le tombeau, vide à présent mais en Galilée. Cela confirme les paroles de Jésus qu’il avait prononcées avant d’arriver à Jérusalem.

Le tombeau vide
Il ne représente pas une preuve de la résurrection. Elle est une réalité qui; d’ailleurs, ne peut pas être représentée. Objet central de la foi des croyants révélé par Dieu, nous pouvons être déçus par ce que Matthieu nous en raconte. Pour évoquer la présence du Ressuscité, un ange parle d’un tombeau vide. C’est un peu décevant pour assouvir notre curiosité mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit de comprendre que Jésus nous comble de sa présence dans notre vie ordinaire, notre Galilée.

Il vous précède en Galilée
En demandant à ses disciples de venir le rejoindre sur les lieux où débuta leur aventure commune, le Ressuscité nous invite à lire les Évangiles à la lumière de Pâques. Jésus n’est pas qu’un faiseur de miracles ou une personne impressionnante par son éloquence ou sa charité, il est le Ressuscité. Sur lui, la mort n’a aucun pouvoir.

Jésus comme signe
Après l’ange, c’est Jésus lui-même qui invite les disciples à aller en Galilée. Pourquoi cette répétition a priori inutile ? C’est que les deux paroles ne sont pas tout à fait les mêmes. Jésus parle de ses disciples comme de ses frères. C’est la première fois ! Comme si la résurrection venait sceller une relation nouvelle avec les croyants, un lien qui s’appuie sur leur amitié qui va au-delà et que Jésus appelle la fraternité les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Galilée

C’est la région nord de la Terre Sainte, très verte par rapport à la désertique Judée. C’est aussi le lieu de l’enfance et de la plus grande partie de la vie publique de Jésus. En cadeau, un court extrait d’un texte du pape François qui nous parle de la Galilée : « Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la croix et de la victoire. Tout relire (la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison), tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour. Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie revenir là, à ce point où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. ».