Cet Évangile est lu le jour de Noël à l’aube durant la messe de l’aurore, on l’appelle « l’Évangile des bergers ».

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux :
« Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. »
Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Le contexte
Nous sommes à Bethléem, Marie vient d’accoucher en dehors du village. Seul Joseph est présent. Luc précise qu’elle dépose son enfant nouveau-né dans une mangeoire. Et aussitôt un ange dit à des bergers : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » Les bergers sont donc les premiers témoins de cette naissance. Ils représentent pour Luc les gens du dehors, dormant à la belle étoile, vivant de façon précaire et souvent pauvres. Or ce sont eux qui bénéficient de cette nouvelle inouïe : Dieu vient dresser sa tente parmi nous !En chair et en os !

Un nouveau-né couché dans une mangeoire.
Luc ne nous parle pas de la mangeoire pour assouvir notre curiosité. A quoi renvoie la mangeoire ? Ce détail nous permet de deviner ce que sera la mission de Jésus, être pain pour ses disciples et pour le monde. Jésus est déposé là où est mise la nourriture pour les animaux. Vous l’avez compris, l’Évangile des bergers nous indique ce que sera l’apport de Jésus durant sa vie, être le Pain Vivant pour l’humanité afin que nous ayons la vie éternelle.

Après avoir vu
Si Marie et Joseph étaient dans l’obligation de se rendre à Bethléem pour répondre à la demande de recensement faite par l’empereur romain, les bergers y viennent, eux, de façon libre et volontaire. Ainsi, dans le contexte de la naissance du Sauveur, la marche des bergers préfigure la délivrance à venir. Symboliquement, on peut dire que de leur nuit, les bergers se dirigent vers la lumière, vers le jour du Seigneur. Témoins d’un tel événement, les bergers voient et racontent et ce ne seront pas les seuls. Souviens-toi ? Plus tard, les femmes à la vue des anges au tombeau vide, puis les disciples d’Emmaüs après un partage et un repas deviendront témoins du Ressuscité. La contemplation et la parole des bergers anticipent l’annonce de la résurrection.

Une parole qui étonne et détonne
Ceux qui en sont les porteurs, ces pauvres bergers, n’ont pas la science des intellectuels, ils n’ont pas la pureté des religieux, ils ne sont que des petits aux yeux du monde qui deviennent alors porte-parole de Dieu. Les bergers sont déjà disciples. Ils ne sont plus seulement responsables de leur troupeau mais aussi de la parole de Dieu.

Marie et la parole des bergers
Marie retenait tous ces événements et les méditait en son cœur. De quels événements s’agit-il ? Certainement, celui de la naissance de Jésus mais aussi dans ce contexte, des paroles des bergers. Celle qui a mis au monde le divin enfant annoncé par l’ange, vient de saisir la portée de la parole des bergers et, ainsi, le réel destin de l’enfant. Le témoignage des bergers donne à la naissance du Sauveur une autre signification. Le messie tant attendu par Israël apporte donc la Paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. C’est ainsi que l’enfant apportera une délivrance et la joie au peuple, en commençant par les plus petits, assumant ainsi sa mission dès sa naissance

Didier Rocca

Les bergers dans le Nouveau Testament
Dès sa naissance Jésus se trouve placé sous le signe des bergers. On peut aussi parler des pasteurs. Comme nous venons de le dire ci-dessus, ce sont eux qui les premiers viendront reconnaître et adorer Celui qui sera amené à les conduire : « Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. » D’ailleurs, Jésus n’aura de cesse durant sa vie d’avoir recours à l’image du pasteur dans ses paraboles. Jésus affirme dans l’une d’elles : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » La suite de la parabole précise les qualités du bon berger, celui qui connaît ses brebis, celles-ci reconnaissant sa voix. Mais Jésus rappelle aussi que le pasteur a pour mission de réunir les brebis égarées, celles « qui ne sont pas de cet enclos. »