Le 14 janvier, ce sera la grande fête de l’Œuvre mais ailleurs, dans le monde entier, nous célèbrerons le 2e dimanche du temps ordinaire avec un bel Évangile écrit par saint Jean.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

Le lendemain, Jean-Baptiste était là de nouveau, et deux de ses disciples étaient avec lui. Jean-Baptiste fixa son regard sur Jésus qui passait et il dit : « Voici l’agneau de Dieu. » Lorsque ces deux disciples l’entendirent, ils allèrent et suivirent Jésus. Jésus se retourna et vit qu’ils le suivaient ; alors il leur dit : « Que cherchez-vous ? »
Ils lui dirent : « Rabbi (c’est-à-dire Maître), où demeures-tu ? » Jésus leur dit : « Venez et vous verrez ! »
Ils vinrent donc pour voir où il restait, et ce jour-là ils demeurèrent avec lui. Il était environ quatre heures de l’après-midi. L’un de ces deux disciples qui avaient écouté Jean et avaient suivi Jésus, était André, le frère de Simon-Pierre. Il alla d’abord trouver son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ». Et il l’amena à Jésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képhas » (ce qui veut dire Pierre).

Le contexte
Nous sommes au début de l’Évangile de Jean, au lendemain du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain. Et le « Verbe fait chair » ne perd pas de temps puisque ce passage raconte l’appel de ses trois premiers disciples.

Jésus passait…
Les disciples de Jean-Baptiste sont comme nous, en recherche de la Vérité, ils marchent mais ils sentent bien que Jean-Baptiste n’est qu’un intermédiaire qui va leur faire découvrir quelqu’un de plus grand encore. C’est sans mérite de leur part qu’ils rencontrent Jésus. « Jésus passait » nous dit-on. C’est son œuvre principale, passer et nous faire passer avec lui de la mort à la vie.

Où demeures-tu ?
La question des disciples est étonnante. Si tu avais Jésus face à face, quelle question lui poserais-tu ?
Certainement pas celle du lieu où il demeure. Et pourtant, la demeure de Dieu qui intéresse tant les deux disciples est un thème très présent dans la Bible. Pour les juifs, c’est à Jérusalem, dans le Temple, que Dieu trouve son « repos ». C’est là que l’on viendra adorer Dieu et offrir des sacrifices. Plus tard, le peuple sera déporté et le temple détruit. Dès lors on comprendra mieux, ce que l’on sentait déjà confusément : Dieu est là où je me trouve si toutefois j’accepte de l’accueillir. Comment ? En accueillant les autres. Cette « réunion » fraternelle n’est pas forcément concrète : l’amour peut se vivre par la prière. Cette fraternité prend visage dans notre communauté rassemblée à la messe.

Un autre passage…
On va passer de l’Ancienne Alliance (les disciples du Baptiste en sont encore là) à la Nouvelle. « Venez voir », leur dit Jésus. Remarque l’abondance du verbe « voir » dans ce récit : on passe de l’audition à la vue, ainsi on entre dans la demeure de Dieu. Bientôt, il faudra en sortir et, plus tard, aller par le monde pour annoncer un Christ redevenu invisible puisque ressuscité. Le nouveau temple échappe au regard et n’est plus localisable. Il est fondé sur le Oui de Pierre.

Une nouvelle fraternité
Tu remarqueras que cette nouvelle fraternité autour de Jésus se constitue à partir d’une fraternité humaine puisqu’André et Pierre sont déjà frères. Jésus ne supprime pas les liens familiaux, il les élargit à la famille humaine.

Pour actualiser
« Venez et voyez » dit Jésus. Sois attentif cette semaine à ce que Jésus fait pour toi. Dans un même mouvement, communique à tes proches ces découvertes. C’est cela l’évangélisation qui passe toujours par le témoignage ! Ce n’est pas faire de la communication ou de la publicité pour Jésus mais c’est le laisser rayonner dans ta vie et par conséquent, donner à voir cette joie que tu portes !

Didier Rocca

Le nom du mois : agneau
De nos jours, l’agneau évoque un animal bien fragile, tout juste capable de bêler. Pour les disciples de Jean, l’agneau évoque immédiatement l’agneau pascal, égorgé et consommé la veille du départ d’Égypte vers la Terre promise. Cet animal évoque aussi la protection de Dieu : l’ange exterminateur qui viendra ravager l’Égypte passera (Pâque signifie passage) sans donner la mort devant les portes des Hébreux, marquées du sang de cet agneau. C’est donc à la Pâque que renvoie le thème de l’agneau. C’est dans le Christ que va se réaliser tout ce que l’agneau biblique préfigurait. C’est pourquoi à la messe pour parler de Jésus, on dit : « Voici l’agneau de Dieu… »