Dimanche 16 mai, nous célébrerons le 7e dimanche du Temps Pascal.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

Le contexte

Ce passage est un extrait de la prière que Jésus fait à son Père. Elle exprime un peu aussi son testament spirituel.

Garde-les en ton nom

Jésus demande au Père de garder les disciples dans la foi et la communion. Dans l’Église, il y a des personnes que j’aime et d’autres moins. Si Jésus prie pour ceux que je n’aime pas, il me faut convertir mon regard.

Qu’ils soient un

Cette expression qui sera répétée plus loin constitue le sommet de la prière de Jésus. Nous pouvons le comprendre de trois manières :

  1. Qu’ils soient unis entre eux et pas divisés.
  2. Que cette unité soit véritablement fondée en Dieu.
  3. Que chacun soit un, c’est-à-dire unifié dans sa personne.

Ce Nom que tu m’as donné

C’est au nom de cette communion avec Dieu que Jésus a gardé ses disciples. Il n’a pas fait que les enseigner, il les a aussi protégés. D’ailleurs, au moment de son arrestation, Jésus veillera à les épargner. On peut trouver curieux qu’au verset précédent Jésus prie le Père de garder les disciples dans son nom puis qu’il dise au passé qu’il les a gardés. En Jésus, il n’y a pas de séparation entre sa prière et son action. Ainsi, il prie ce qu’il fait et il fait ce qu’il prie !

Une joie complète

Cette joie n’a rien à voir avec une quelconque satisfaction matérielle, elle réside dans le sentiment d’une plénitude intérieure. Nous savons ce qui va se passer après la résurrection. Les disciples vont être détestés, parfois persécutés mais ils vont être aussi habités par la joie de ceux qui savent pourquoi ils vivent. En s’adressant à Dieu dans la prière, Jésus parle aussi à ses disciples pour qu’ils restent accrochés à la joie du Christ.

Être du monde

Une des spécificités des disciples est de n’être pas du monde. Autrement dit, leur nationalité devient seconde et tous les humains deviennent des frères en humanité. Comme le dit le cantique, « notre cité se trouve dans les Cieux » non pas au ciel mais en Dieu.

Non pas les enlever du monde mais les garder du Mauvais

Le but ultime de Jésus n’est pas de sauver ses disciples du monde mais de les sauver avec le monde. Ce monde n’est pas une réalité mauvaise en soi mais elle est à transformer. « Jésus n’est pas venu pour condamner le monde mais pour que, par Lui, le monde soit sauvé ».

Sanctifie-les dans la Vérité

C’est la vérité de la parole qui fait que les disciples ne sont pas du monde tout en demeurant dans le monde. Cette parole de Dieu qu’ils relaient n’est pas la leur, ils ne l’ont pas inventée mais ils acceptent de la partager, de la communiquer au monde avec humilité et persévérance. En régime chrétien, c’est la parole qui sanctifie, qui consacre les personnes. Ainsi, les disciples que nous sommes sont sanctifiés par la parole que nous avons la responsabilité d’offrir au monde. Charge à nous de ne pas la trahir, de la vivre, de l’honorer. Cette parole est une parole vivante et qui donne vie à celui qui l’écoute.

Didier Rocca

Le mot du jour : Nom

Dans la pensée hébraïque, nommer quelqu’un est une façon de définir son être.  Le nom participe de son identité.
Dans le Notre Père, ne disons-nous pas « Que ton nom soit sanctifié » ?
D’ailleurs, dans la bible, changer de nom c’est changer d’identité. Saül devient Paul ; Abram devient Abraham…