L’Évangile du mois sera proclamé le 18 mai durant le temps pascal, ces 50 jours qui prolongent la grande fête de Pâques.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants ,c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
Le contexte
Cet extrait se situe durant le dernier repas de Jésus entre l’annonce de la trahison de Judas et celle du reniement de Jésus. On a le sentiment que le départ de Judas apporte un soulagement qui détend l’atmosphère. Maintenant qu’il n’est plus là, Jésus peut commencer le discours des adieux à ses disciples. Tel un maitre spirituel, Jésus commence ici son testament spirituel.
Le Fils de l’Homme a été glorifié
Dans l’Évangile de Jean, la gloire évoque la vérité ultime d’une personne. Jésus a donc été glorifié dans le geste du lavement des pieds, clé de lecture du sens de sa présence parmi nous. Par conséquent, « Dieu a été glorifié en lui », Jésus lavant les pieds de ses disciples, il glorifie Dieu, Dieu se révélant ainsi dans le service du prochain.
Petits enfants
Cette mention a bien évidemment un caractère affectueux. On peut entendre aussi cela au premier degré. Au moment où Jésus va mourir, ses disciples peuvent se considérer comme des enfants orphelins puisque leur divin maitre va mourir.
Un commandement nouveau ?
Rien de nouveau sous le soleil ! S’aimer les uns les autres n’a rien d’un commandement original. En fait, dans l’Ancien Testament, l’amour du prochain se confond avec la justice, ici, Jésus donne un sens nouveau à un commandement ancien. Il s’agit d’aimer jusqu’à laver les pieds de ses proches.
Commander d’aimer ?
Si par définition l’amour est gratuit, comment peut-il se commander ? Et s’il se commande, ce n’est plus de l’amour. La seule façon de sortir de cette impasse est de ne pas considérer l’amour comme un sentiment mais comme une action. Jésus ne nous commande pas d’éprouver de l’affection pour telle ou telle personne mais de nous mettre concrètement au service de notre prochain. Ce n’est pas la même chose !
Comme je vous ai aimés
Le modèle de l’amour se trouve dans l’attitude de Jésus avec ses disciples. Pour le définir en une phrase, c’est l’action que j’entreprends pour faire grandir mon prochain dans toutes les dimensions de sa personne. C’est en étant enracinés dans l’amour de Dieu que nous pouvons aimer notre prochain. Remarquons que Jésus ne dit pas « aimez-moi comme je vous ai aimés ». L’amour n’est pas un commerce mais une circulation : « Comme je t’aime, aime ton prochain »
Être disciple ?
Ce n’est pas le raisonnement, ni la foi qui définit le disciple mais d’abord l’amour. Oui, l’amour est la marque du disciple, c’est d’ailleurs ce que nous avons pu expérimenter. Remarquant telle ou telle personne particulièrement aimante, au service, nous avons compris qu’elle était une disciple de celui au nom de qui elle servait, aimait.
Ces réflexions ont été librement inspirées à partir du livre d’Antoine Nouis
« Le Nouveau Testament » Commentaire intégral. Volume 1.
Didier Rocca
L’expression du mois : Être disciple
Dans les Évangiles, Jésus s’adresse souvent au groupe des disciples. Ce qui les caractérise est d’être des proches de Jésus qu’il a connus durant sa vie publique. Ne les idéalisons pas, ils nous ressemblent à la fois dans leur générosité et leur enthousiasme mais aussi dans leurs incompréhensions et leurs péchés. Une partie du ministère de Jésus consiste à les former à des pratiques évangéliques comme dans ce passage. Jésus ne les trompe pas, il ne dilue le message. Il demande beaucoup. C’est cela être disciple du Christ : Suivre le Christ « quoiqu’il en coûte ».