Le 8 novembre, le dimanche qui suit les vacances de Toussaint, nous lirons la parabole des dix jeunes filles…

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Voyez ce qui se passera alors dans le Royaume des Cieux. Dix jeunes filles ont pris leurs lampes et sont parties à la rencontre du marié. Cinq d’entre elles sont des étourdies, mais les cinq autres savent prévoir. Les étourdies ont pris leurs lampes, mais n’ont pas emporté d’huile en plus, tandis que les prévoyantes ont pris en même temps que leurs lampes une réserve d’huile. Mais voici que le marié se fait attendre ; toutes les filles tombent de sommeil et bientôt elles s’endorment. Au milieu de la nuit on entend un cri : « Voici le marié, sortez pour le recevoir ! » Toutes aussitôt se réveillent et préparent leurs lampes. Les étourdies disent alors aux prévoyantes : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes sont près de s’éteindre. » Mais les prévoyantes répondent : « Il n’y en aurait sûrement pas assez pour nous et pour vous. Allez trouver ceux qui en vendent et achetez-en pour vous. » Les voilà donc parties pour en acheter, et c’est alors que le marié arrive. Celles qui sont prêtes à le recevoir entrent avec lui pour les noces, et on referme la porte. Plus tard arrivent aussi les autres : « Seigneur, Seigneur, disent-elles, ouvre-nous ! » Mais lui répond :« En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas ! Restez donc éveillés car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Le contexte
Avant d’achever son Évangile en racontant la Passion et la résurrection de Jésus, Matthieu nous propose trois paraboles que nous entendrons ces trois prochains dimanches. Aujourd’hui, la parabole des dix vierges ou des dix jeunes filles. Attention, pas de contresens, Jésus ne nous dit pas ici qu’il ne faut pas partager, cela serait contradictoire avec d’autres passages. Le sens de la parabole est tout autre. Cherchons un peu…

Les éléments de la parabole.
Des lampes à huile dont quelques-unes sont sans huile. Des protagonistes qui dorment sans qu’on le leur reproche. Un époux qui arrive à l’improviste. Les insensées qui se retrouvent à la porte. Bizarre, bizarre !

Le temps…
Il ya de nombreuses manières de considérer le temps qui passe. Pour un chrétien, cette réalité est positive. Le temps ne nous fait pas tourner en rond, il a une finalité : nous préparer à la venue du Seigneur. Ici, Jésus nous transporte dans cette parabole au terme du voyage de l’humanité, quand le Royaume de Dieu sera pleinement accompli. Ce Royaume est représenté par un soir de noce. On peut déjà en déduire que le but de Jésus en racontant cette histoire n’était pas d’inquiéter son auditoire. Au contraire, Jésus veut les inciter à se préparer à l’irruption du Royaume dans leur vie.

Savoir dire « non »
La première leçon à tirer est que la sagesse consiste parfois à dire « non ». Dire « non » à tout ce qui nous éloigne de notre rendez-vous divin ultime, dire « non » à tout ce qui nous fait dévier de notre chemin de sanctification. La vraie sagesse consiste à courir vers l’époux, les yeux fixés vers ce qui est devant, en délaissant ce qui est derrière nous.

Veiller…
De nombreux passages évangéliques nous invitent à veiller. À Gethsémani, Jésus lui-même invite les disciples à veiller avec lui. Plus tard, Pierre nous invitera à cette même vigilance face à notre Adversaire, celui que l’on appelle aussi Satan. Soyons vigilants, veillons, car Jésus (re)vient.
Veiller c’est vivre chaque jour cette ressemblance avec le Père pour laquelle nous avons été créés. Elle est un don du Père, il suffit de la vouloir vraiment de tout son cœur.
Veiller au fond, c’est être toujours prêt à le recevoir. Cette rencontre avec l’époux ne s’effectuera pas qu’à la fin du temps mais à chaque jour du temps. C’est chaque jour qu’il nous modèle à son image.
Veiller ce n’est pas stagner. Comme Jésus, voyons-y une occasion de prier, de connaître Dieu, et de rechercher sa volonté que nous savons bonne.
Veiller c’est témoigner au monde entier que l’évangile est vrai, que Dieu est vivant, et qu’un jour toute langue confessera que Jésus-Christ est le Seigneur.

Didier Rocca

Le mot du jour : huile

Cette huile évoquée dans cette parabole symbolise le Saint-Esprit qui…
…
est un don de Dieu. Il se reçoit individuellement, il ne se partage pas.
… nous guide dans la prière.                                          … nous rend capable d’aimer de l’amour de Dieu.
… scelle notre identité nouvelle en Christ.                  … nous rend apte au service par le moyen des dons.
… nous communique la joie et la paix de Dieu.          … nous fait grandir spirituellement.