Proclamé le 6 septembre, l’Évangile de ce mois sera le 23e dimanche du temps ordinaire. Nous célébrerons à cette occasion les baptêmes des jeunes de l’œuvre et des adultes qui devaient avoir lieu lors de la nuit de Pâques et qui ont été reportés à cause de la crise sanitaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Si ton frère a péché, va le reprendre toi seul avec lui. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes de façon que toute l’affaire se règle en présence de deux ou trois témoins. S’il ne les écoute pas, dis-le à l’Église, et s’il n’écoute pas l’Église, qu’il soit désormais pour toi comme un païen ou un publicain.
En vérité je vous le dis : tout ce que vous liez ici sur terre sera lié dans le ciel, et ce que vous déliez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis également que si deux d’entre vous se mettent d’accord ici, sur terre, pour demander quoi que ce soit, mon Père dans les cieux fera qu’ils l’obtiennent. Car dès que deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.

Le contexte
Cet extrait nous propose une partie du quatrième discours de Jésus qui aborde la question du pardon. La communauté devra s’organiser après le départ de Jésus lorsque des tensions inévitables apparaitront. Il leur donne quelques indications valables aussi pour nous.

Progressivité
Jésus enseigne que si un frère commet une faute contre moi, s’il m’offense, je dois user de charité envers lui et, avant tout, lui parler personnellement, en lui expliquant que ce qu’il a dit ou fait n’est pas bon. Et s’il ne m’écoute pas ? Jésus suggère une intervention progressive : d’abord, retourner lui parler avec deux ou trois personnes, afin qu’il soit plus conscient de l’erreur qu’il a faite ; s’il persiste, le dire à la communauté ; et à la fin, il faut lui faire percevoir la fracture et la séparation qu’il a provoquées, en diminuant la communion avec ses frères dans la foi.
Les étapes de cet itinéraire indiquent l’effort que le Seigneur demande à la communauté pour accompagner celui qui se trompe, afin qu’il ne se perde pas. Il faut d’abord éviter le bruit des faits divers et le potin de la communauté – c’est la première chose, éviter cela. Cette attitude est faite de délicatesse, de prudence, d’humilité, d’attention à l’égard de celui qui a commis une faute, en évitant que les paroles blessent et tuent le frère. Car, on le sait d’expérience, les paroles aussi peuvent faire très mal ! Quand je médis, quand je fais une critique injuste, je blesse très profondément mon frère.

Discrétion
Lui parler seul à seul permet de ne pas impressionner inutilement le pécheur. C’est à la lumière de cette exigence que se comprend aussi la suite qui prévoit l’implication de quelques témoins, puis de la communauté. Le but est d’aider la personne à se rendre compte de ce qu’elle a fait, et que par sa faute elle a offensé non seulement une personne, mais tous. Le but est aussi de nous aider à nous libérer de la colère ou du ressentiment, qui ne font que du mal.

Tous pécheurs
En réalité, devant Dieu nous sommes tous pécheurs et nous avons besoin du pardon. Tous. Jésus en effet nous a dit de ne pas juger. La correction fraternelle est un aspect de l’amour et de la communion qui doit régner dans toute communauté chrétienne, c’est un service réciproque que nous pouvons et devons nous rendre les uns aux autres. Corriger le frère est un service, qui n’est possible et efficace que si chacun se reconnaît pécheur et reconnaît qu’il a besoin du pardon du Seigneur. La même conscience qui me fait reconnaître la faute de l’autre, me rappelle d’abord que j’ai moi-même fait des fautes et que je fais si souvent des fautes.
Au début de la Messe, nous sommes invités à reconnaître devant le Seigneur que nous sommes pécheurs, en exprimant par les paroles et par les gestes le repentir sincère du cœur. Et nous disons : « Aie pitié de moi, Seigneur. Je suis pécheur ! » Nous ne disons pas : « Seigneur, aie pitié de celui-là qui est à côté de moi qui est pécheur ». Tous nous avons besoin du pardon du Seigneur. C’est l’Esprit-Saint qui parle à notre esprit et nous fait reconnaître nos fautes à la lumière de la parole de Jésus. Nous devons toujours nous rappeler cela.

Je suis là au milieu de vous
Jésus est présent lorsque se renouent les liens entre deux personnes. Lorsque ensemble, nous prenons la décision d’aller l’un vers l’autre pour le bien de la communauté, Jésus est là et nous soutient. La démarche quoique délicate nous relie au Christ.

Didier Rocca

Le mot du jour : Deux ou trois

Dans cet extrait d’Évangile ou dans d’autres, l’auteur sacré insiste sur la présence de « deux ou trois » témoins. Pourquoi donc ? Dans la loi juive, pour qu’un témoignage soit validé, il faut absolument qu’il soit prononcé par « deux ou trois » personnes. Seul le témoignage de Dieu ou du Christ ne nécessite pas d’autres témoins.