Nous entendrons cet Évangile le 25 octobre. Ce sera le 30e dimanche du temps ordinaire..

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Quand les Pharisiens apprirent que Jésus avait fermé la bouche aux Sadducéens, ils vinrent en groupe, et l’un d’eux voulut mettre Jésus à l’épreuve avec cette question : « Maître, quel est le grand commandement de la Loi ? » Jésus lui dit : « “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Il y en a un deuxième tout à fait pareil : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Toute la Loi et les Prophètes tournent autour de ces deux commandements. »

Le contexte
Nous sommes dans la dernière étape de la vie de Jésus, entre son entrée triomphale à Jérusalem et sa Passion. Les discussions se succèdent entre celui que la foule a reconnu comme Messie et les autorités religieuses qui selon elles, sont les seules à pouvoir dire si Jésus dit vrai ou pas. Après avoir raconté trois paraboles, les sadducéens et les pharisiens répondent en posant trois questions à Jésus. Nous en sommes ici à la 3e et dernière.

Une question banale
La Bible contient 613 commandements en tout. Ce nombre est la somme de 365 (nombre de jours dans une année. 365 représente le temps) et de 248 (nombre d’os dans un corps humain). 248 représente l’humain. Autant dire que la Loi juive concerne toute la vie et tout l’homme. Mais quel est le plus grand ? C’est la question posée par ce légiste. Jésus n’établit pas de hiérarchie entre ces 613 commandements, il ne prend ici aucun risque en reprenant un passage bien connu des juifs dans le livre du Deutéronome.

Le « Notre Père » des juifs
Jésus aurait pu répondre à la question posée en citant un des dix commandements. Au lieu de cela, il préfère citer les premiers mots d’une prière juive équivalente au Notre Père. Elle consiste en une profession de foi au Dieu unique. L’originalité de la citation de Jésus vient du fait qu’elle relie l’amour de Dieu avec celui du prochain. Les deux commandements étaient connus puisque présents dans la Bible mais Jésus considère ces deux préceptes comme n’en formant qu’un seul. Le symbole de la croix peut aider à comprendre ce lien fort entre l’amour de Dieu (c’est l’axe vertical) et l’amour du prochain (c’est l’axe horizontal). À l’intersection des deux axes se trouve Jésus, vrai homme et vrai Dieu.

La Loi et les Prophètes
Que ce soit dans la Loi ou parmi les prophètes, le lien entre amour de Dieu et amour du prochain est central. On peut résumer ainsi leur raisonnement : Si vous voulez être les fils du Dieu qui vous a libérés, soyez à votre tour des libérateurs. Aimer n’est donc pas un sentiment, c’est une conduite concrète. Aimer c’est consoler, relever, accompagner, redonner confiance…

« Comme soi-même »
Le Christ reprenant les Écritures nous invite à aimer son prochain comme soi-même. Sans s’idéaliser bien sûr, cette attitude s’appelle l’humilité. Elle honore Celui qui nous a créés et nous rend capables d’aller vers les autres.

Pour actualiser…
Jésus nous invite à faire deux passages. Pour certains, celui qui consiste à saisir que la foi en Dieu nécessite un amour vrai, sincère de tous ceux qui nous sont proches. Pour d’autres, celui qui consiste à passer d’un humanisme authentique, d’une fraternité vécue à la reconnaissance d’une transcendance, d’un Dieu personnel qui nous aime et qui mendie notre amour.

Didier Rocca

Le mot du jour : Preochain

C’est celui qui est proche : physiquement, celui a côté de qui je suis assis, celui avec qui je travaille. Mais il peut être proche par les liens de famille, tel oncle ou telle grand-mère. Le prochain peut être aussi celui que la vie m’envoie, une personne qui traverse la rue, qui se fait violenter sous mes yeux ou encore ce jeune sans domicile fixe qui me demande de l’aide.