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Lettre du Villard – Septembre 2025

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 septembre 2025

Bien cher ami,
Les préparatifs de votre séjour en Chine expliquent sans doute que vous n’ayez pu trouver le temps de nous envoyer un petit mot et nous comprenons bien cette situation dont nous ne percevons sans doute pas toute la complexité car ce pays impose, paraît-il, certaines formalités auxquelles nous ne sommes pas habitués. Nous pensons que vous êtes maintenant sur le départ et que Mademoiselle Reynaud, notre chère factrice, aura le plaisir de nous apporter bientôt une lettre de Chine en faisant pétarader sa moto de trial.
Vous avez dû lire dans la Presse que des précipitations importantes avaient affecté la vallée ; rassurez-vous, au Villard, il a plu mais nos chemins et nos maisons ont résisté et les torrents sont restés dans leurs lits. Ces pluies ont donné un regain de vitalité à la végétation qui, en certains endroits, a repris des tonalités printanières. On voit cependant, par ci, par là, quelques feuilles de bouleau blondir et tout nous porte à croire qu’au moins en ce qui concerne les couleurs de la végétation, nous aurons un bel automne.
Nous espérons que ces petits bonheurs nous aideront à supporter le spectacle que va nous donner notre pays. Je n’évoque même pas ce qu’avec nos vieux amis du Villard nous ressentons en considérant que notre vaste monde est dans une sorte de dérapage incontrôlé. Les guerres se perpétuent, l’ordre qu’on avait espéré pouvoir être mondial n’est plus reconnu, même pas du bout des lèvres, les droits ne sont plus invoqués que par ceux qui ne peuvent pas montrer leurs forces et les usages, comme ce qu’on appelait les bonnes manières, sont moqués. Mimiquet, lui-même, nous disait qu’il avait l’impression que nous étions dans une luge sur une piste de toboggan dont on ne voyait pas la fin. L’ami Gastinel a tempéré en estimant que nous étions plutôt dans un bobsleigh car cet engin dispose de freins et d’un moyen de direction. Il n’a pas convaincu Béraud qui a relevé que, si les équipiers de bob portaient un casque intégral, c’était bien parce que ce sport était à haut risque. « En tout état de cause, a-t-il ajouté, que ce soit en luge ou en bob, on arrive toujours plus bas que là d’où on est parti. Et c’est bien ce qui nous pend au nez ! » Poulenc, qui n’est pas encore retourné prendre ses quartiers d’hiver à Lyon, est plus sensible qu’eux à l’évolution des idées et des mœurs ; il ne comprend pas l’intérêt de la violence gratuite, de forme comme de fond, de films qu’on propose, ni des situations marginales que mettent en avant nombre de livres qu’on publie. Et il désespère de ceux qui, après s’être hissés à la tête de partis politiques ou d’organisations syndicales, font assaut de propositions que toute personne tenant compte du contexte sinon mondial, du moins européen, trouvera inadaptées. « On est tenté de penser, constata Béraud, que, contrairement à ce qu’on nous a toujours seriné, l’Histoire n’est pas maîtresse de vie1, que l’expérience ne sert pas et que le premier démagogue venu emporte le morceau, pourvu qu’il ait bien ficelé son propos » « Vous êtes un peu rapide, reprit Poulenc. Qu’une part non négligeable de nos compatriotes ne fasse pas souvent l’effort d’étendre ses regards au-delà de ses préoccupations immédiates et s’en remette à ceux qui sont sensés savoir est bien certain, mais faut-il l’accabler pour autant ? Si elle est ainsi, n’est ce pas parce que les conditions d’existence du plus grand nombre, les mille soucis du quotidien, la vie de famille, les problèmes d’emploi, le pouvoir d’achat – et la liste est sans fin – l’empêchent de lever les yeux au-delà de ce qui accapare leur attention ? » « Si vous voulez, l’interrompit Mimiquet, mais tout le monde n’a pas la tête dans le guidon et, si vous aviez raison, il faudrait se poser la question du bien-fondé des élections au suffrage universel. En effet, si les gens ne voient pas plus loin que le bout de leurs chaussures, pourquoi leur donne-t-on la possibilité de confier les responsabilités les plus importantes à d’autres ? » Vous vous souvenez sans doute de notre conversation de l’été dernier au cours de laquelle Béraud soutenait que si le pays était dans l’état dans lequel il était – et qui n’a pas changé – c’était moins aux élus qu’il fallait s’en prendre qu’au corps électoral. « Après tout, disait-il, ne nous plaignons pas des dirigeants politiques ou syndicaux ; ils sont là parce qu’ils ont été choisis ou parce qu’ils représentaient un pis-aller. Finalement, si les propositions des uns et des autres ne sont pas cohérentes n’est ce pas simplement parce que les Français ne savent pas ce qu’ils veulent ? » Vous aviez relevé que les divisions méthodiquement entretenues conduisaient à l’oubli de l’impérieuse nécessité de travailler à l’élaboration de points de convergence. Et vous vous affligiez que ceux qui sont sur le devant de la scène ne rappellent pas, y compris à leurs troupes, le couple que forment les droits et les obligations dans le Contrat social2. « De fait, a convenu Poulenc, si notre pays dégringole en de multiples domaines, cela est dû sans doute autant à ceux qui sont sur la scène qu’a l’assistance qui est assise dans la salle. On peut toujours reprocher aux premiers de ne rien faire, ou de ne pas faire assez, pour renverser ou infléchir la tendance, mais un nombre croissant de personnes croit encore au mirage d’une société où l’on pourrait, comme dans la Rome décadente, vivre de pain et de jeux3. » « Si vous voulez, constata Mimiquet, mais c’est l’histoire de la poule et de l’œuf : quelle est la cause première ? » J’ai suggéré qu’il n’était pas à exclure que cette cause première ne soit pas à rechercher dans la pensée de certains philosophes, animés peut être en sous-main par le Komintern4, qui, dans le milieu du siècle passé, ont distillé toutes sortes d’idées portant à son paroxysme la remise en cause de notre monde occidental. Le capitaine nous fit sourire en citant César, répondant au docteur Venelle dans la pièce de Marcel Pagnol : « Oh ! alors, si tu fais de la philosophie ! Oh aïe, aïe ! »
Nous nous posons bien des questions sur la société que vous trouverez en Chine, mais nous serions surpris que vous nous appreniez que les dirigeants sont les simples exécutants des aspirations du peuple. Enfin… On peut toujours s’amuser de l’idée.
Nous espérons avoir prochainement confirmation de votre installation sur les bords du Huangpu !
Et vous assurons de nos pensées les plus amicales.

P. Deladret

  1. Ciceron, « L’Histoire est maîtresse de vie », De oratore.
  2. Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, 1762.
  3. En latin « Panem et circenses », Juvenal, Poète latin, Ier siècle, Satire X.
  4. Komintern : Nom donné à l’Internationale communiste créée en 1920 par Lénine.
2025-09-15T18:07:32+02:00

Édito octobre 2025 > Politique & religion

Le climat politique en France n’est pas paisible, et le rapport des religions avec le monde politique est une question complexe. La particularité de la laïcité française insiste sur la séparation des Églises et de l’État, mais elle tombe parfois dans une idéologie antireligieuse qui n’est pas respectueuse de la liberté de conscience ni de la liberté religieuse. Cependant, la question se doit d’être posée car les croyants sont avant tous des citoyens et sont donc partie prenante de la vie de la société. Leurs convictions et leurs conceptions de la vie ne peuvent rester cantonnées à la sphère privée. Les croyants votent, ils travaillent, ils ne sont pas déconnectés de la vie sociale, ils ne sont pas des citoyens au rabais…

Convictions et clivages
Si la laïcité impose la neutralité religieuse à ses représentants, elle ne le demande pas aux citoyens. Une religion qui ne s’incarnerait pas dans des convictions humaines, sociales et politiques n’aurait pas de sens. Nous savons bien que la pratique religieuse ne se réduit pas à la pratique rituelle, mais qu’elle implique aussi des engagements humains et sociaux. La difficulté réside dans le fait que le jeu politique est souvent facteur de clivages et de divisions. Les représentants politique ont des postures à tenir, faute de quoi ils seraient pointés du doigt comme étant sans convictions et inconstants. C’est compréhensible, mais c’est aussi souvent consternant, car du fait de ces postures ils s’interdisent des choix qui seraient bons et justes mais qui ne sont pas dans leur ligne politique, et ainsi, ils se tirent une balle dans le pied, ils se dévalorisent aux yeux des électeurs et ne travaillent plus au bien commun mais à leur survie politique ou à celle de leur parti. Il est souvent difficile de parler politique sans prendre parti et sans entrer dans les clivages idéologiques qui divisent et ne permettent pas des échanges constructifs et apaisés.

Convictions et fraternité
Les croyants ont une vision de l’existence particulière, qui prend en considération la dimension transcendante et spirituelle de la vie ; cela les engage aussi à se positionner sur les grandes questions de société et sur le bien commun. Ils se doivent de veiller à la cohérence de leur vie, et peuvent exprimer leurs convictions ou leurs désaccords, comme tous les autres citoyens. La fraternité et le bien commun sont premiers dans le message chrétien, et cela implique de ne rejeter personne et de travailler à vivre la communion. Parfois cet impératif de fraternité universelle rentre en conflit avec des convictions qui peuvent sembler incompatibles voire intolérables. Les croyants se sentent alors déchirés : comment tenir bon dans l’ouverture aux autres, dans la fraternité, dans la solidarité, dans le souci des plus pauvres, dans l’accueil de l’étranger, et tout à la fois ne pas combattre ceux qui pensent autrement ? Comment arriver à ne pas se fâcher tout en abordant des questions qui fâchent ? Cela peut devenir douloureux et compliqué. Comment trouver la bonne manière de mettre en œuvre la Bonne Nouvelle chrétienne sans tourner le dos à ceux qui ne la comprennent pas ou qui la combattent ? Nous pouvons nous inspirer de l’attitude de Jésus Christ : il n’a rejeté personne, il s’est fait proche de tous, tout en acceptant de se voir rejeté, trahi, jugé, condamné, torturé, tué. Mais cela n’était pas sa volonté, puisque son choix était de montrer l’amour total et universel de Dieu pour tous. Jésus a rencontré les puissants et les hommes forts de son temps, même ceux qui lui étaient opposés, mais il n’a pas changé de cap dans son message de fraternité, de solidarité et d’amour. À l’image du Christ, le chrétien est invité à ne rejeter personne tout en continuant courageusement à se positionner, voire à se révolter contre ce qui est contraire au message évangélique. Cela lui demande un sérieux travail de discernement : il faut distinguer ce qui est relatif de ce qui est vital. Nous pouvons accepter de faire des compromis sur certains points tout en gardant le cap sur l’essentiel. Et surtout il nous faut veiller à ne jamais nous prendre pour Dieu : notre mission n’est pas de juger ou de condamner, mais d’annoncer et de nous engager pour mettre en œuvre dans nos vies ce que nous croyons. Si l’on peut combattre des idéologies, il nous est demandé de ne pas combattre les autres et de ne pas faire l’amalgame entre les idées et les personnes. Sinon comment parler d’amour universel ?

Convictions et liberté
La question se pose alors de savoir si l’on peut, comme chrétien, s’engager en politique ou exprimer des opinions et faire campagne pour un candidat ou un parti politique. Je connaissais un prêtre qui prônait ce qu’il appelait la « chasteté politique » : il avait des convictions, mais comme prêtre il ne voulait pas que ses convictions divisent la communauté qu’il avait pour mission de servir, et donc il n’exprimait pas ses idées politiques, tout en donnant des critères et des repères basés sur l’Évangile, et il votait « blanc », s’abstenant de prendre parti lors des scrutins. Il y en d’autres qui expriment plus ouvertement leurs convictions, prenant le risque de ne plus rassembler toutes les personnes de leur communauté, mais avec sincérité et dans la fidélité à ce que ferait le Christ s’il était à leur place, au risque d’être incompris ou combattus… Il n’y pas de règle, sauf celle de l’amour, du respect et du bien commun. Facile à dire, pas toujours facile à mettre en œuvre.

Olivier

2025-09-15T15:42:35+02:00

L’Évangile du mois d’octobre 2025

L’Évangile du mois est celui qui sera proclamé le 12 octobre. Il s’agit d’un récit de miracle étonnant…

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Comme Jésus faisait route vers Jérusalem, il arriva aux frontières de la Samarie et de la Galilée. Il entrait dans un village quand dix lépreux vinrent à sa rencontre ; Se tenant à distance, ils lui crièrent : « Jésus, Maître, aie pitié de nous ! »
Voyant cela, il leur dit : « Allez-vous montrer aux prêtres. »
Et pendant qu’ils y allaient, ils furent guéris. Se voyant guéri, l’un d’eux revint, rendant gloire à Dieu à haute voix. Il tomba le visage contre terre aux pieds de Jésus et il le remercia. Or lui était un Samaritain.
Alors Jésus demanda : « Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont les neuf autres ? Il n’y a donc eu que cet étranger pour revenir et rendre gloire à Dieu ? » Jésus lui dit : « Relève-toi et va ton chemin, ta foi t’a sauvé.»

Le contexte
Dans ce passage, les données géographiques sont importantes. Jésus se dirige vers le Jérusalem, le lieu de sa Passion, vers la lèpre du monde. Il quitte définitivement sa région de Galilée et arrive dans un territoire très particulier, la Samarie, puisque leurs habitants sont des juifs qui ne reconnaissent pas le Temple de Jérusalem. Les samaritains représentent les « mauvais » croyants.

Dix lépreux…
Étonnant de rencontrer dix lépreux… Pas tant que cela. Les maladies de peau en général, et la lèpre en particulier, étaient signe de malédiction pour ceux qui en étaient victimes. C’est pourquoi, il était fréquent qu’ils se regroupent afin d’avoir un semblant de vie sociale.

Une pièce en deux actes…
Les lépreux ne demandent pas formellement la guérison, ni l’aumône. Jésus suivant la Loi les envoie vers les prêtres qui doivent constater la guérison pour les réintégrer dans la communauté des croyants. L’attitude des dix lépreux est donc pleine de foi puisqu’ils font confiance à Jésus avant même d’être guéris. La première partie de cet Évangile insiste donc sur la puissance de la Parole de Jésus et sur la foi des dix lépreux.
En outre, l’un d’eux semble avoir saisi que Jésus est l’unique prêtre et temple. C’est bien devant lui qu’il se prosterne et qu’il glorifie Dieu. Or c’était un Samaritain. Étonnant ! En règle générale, les Samaritains ne s’associent pas aux Juifs. Et inversement. Notons que la lèpre a réuni, à l’écart du monde, des hommes de ces deux clans. L’impureté unit plus les hommes que la pureté. Or le dessein de Dieu et de son Christ n’est-il pas de rassembler les fils perdus ? Hélas, malade ou guéri, un Samaritain ne pourra aller au Temple de Jérusalem : il en est exclu ! Qui aurait pu dès lors le déclarer pur ? C’est donc ici la pointe de notre récit. Le lieu du Temple ne permet ni la guérison, ni une pleine réconciliation. De la même manière, ce Samaritain ne se rendra pas au mont Garizim (là où se trouve le temple des Samaritains). Il est le seul à avoir reconnu en Jésus celui qui instaure ce nouveau règne de Dieu, unissant, dans la foi, juifs et non-juifs.

Relève-toi et va, ta foi t’a sauvé
C’est une phrase récurrente dans les récits de miracles de Jésus, qui associe foi et salut. Le salut ne réside pas seulement dans la guérison. Il est une renaissance : « Relève-toi », telle une résurrection, un retour à une vie sociale et religieuse qui trouve sa source dans le Christ. Mais il ne s’agit pas d’un retour à une vie passée ou rêvée. La parole de Jésus n’est pas un constat, un diagnostic, mais un envoi. Pour Luc, le véritable salut consiste en cette écoute de sa parole et cette marche à la suite du Christ, celui qui vient révéler la miséricorde de son Père, envers tous ses enfants.

Pour nous aujourd’hui…
Jésus agit partout dans le monde par son Esprit et il ne faut pas s’étonner qu’il le fasse au profit de toute personne quelle que soit sa culture ou sa religion. Les guérisons opérées par Jésus nous invitent à voir dans toute guérison un signe de son action dans le monde. Elles nous invitent aussi à une guérison de notre foi. Guérir notre foi, c’est faire ce passage de la confiance, de la foi en ses œuvres à l’abandon, à la conversion, à la foi en sa personne.

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Didier Rocca

2025-09-15T17:56:48+02:00

Édito septembre 2025 > Une Œuvre chrétienne

L’Œuvre a été fondée par un prêtre de Marseille, Jean-Joseph Allemand, qui a créé une communauté pour les jeunes qui s’étaient investis depuis les débuts de cette aventure et qui étaient devenus ses proches collaborateurs. Il leur a proposé de se mettre au service des enfants en s’engageant dans la vie religieuse. Ceux que l’on appelle les Messieurs de l’Œuvre en sont les successeurs. Ce sont des chrétiens qui ont la charge et la responsabilité de mettre en œuvre les intuitions et la mission proposées par Monsieur Allemand et fondées sur l’Évangile.
La mission de l’Œuvre
Notre fondateur a défini la mission de l’Œuvre par une formule qui n’est pas très compréhensible de nos jours : « Aider les jeunes et les membres de la communauté à se sanctifier ». On pourrait dire avec des mots plus actuels : accompagner les jeunes dans leur rencontre avec Dieu, dans leur croissance humaine, afin qu’ils trouvent le sens de leur vie, qu’ils s’épanouissent, qu’ils grandissent en liberté, qu’ils se découvrent aimés et pardonnés, et qu’ils comprennent que le bonheur est dans l’engagement, le partage et le service. Ainsi ils avancent vers l’idéal que le Christ propose comme chemin vers la vie en plénitude. Monsieur Allemand et les responsables de l’Œuvre à sa suite ont ainsi veillé à accueillir le plus grand nombre de jeunes afin qu’ils trouvent leur chemin de sanctification, et pas seulement les jeunes déjà christianisés. Dans le contexte de la fondation de l’Œuvre en 1799, au sortir de la Révolution française, le christianisme avait perdu de son influence dans la société, et certains jeunes accueillis à l’Œuvre étaient issus de famille éloignées de l’Église. D’ailleurs, dans les anciens registres d’inscription qui sont dans nos archives, on trouve devant un grand nombre de noms de jeunes la mention : « tout à faire », pour dire que les enfants n’étaient ni baptisés ni catéchisés.

Pas seulement
 pour les chrétiens
L’histoire de l’Œuvre couvre les xixe et xxe siècle, et au cours de son histoire elle a connu des périodes où les jeunes inscrits étaient presque tous chrétiens. L’Œuvre pouvait être considérée comme une Œuvre pour les chrétiens. L’époque actuelle, pour ce qui concerne l’appartenance religieuse des jeunes inscrits à St-Sa, présente des similitudes par rapport à l’époque des débuts de l’Œuvre. Certains jeunes inscrits ne sont pas baptisé ni catéchisés, issus de familles aux références religieuses mixtes ou indifférentes à la dimension religieuse. Les parents ne sont pas contre le fait que nous proposions à leurs enfants de découvrir le message chrétien et que nous les accompagnions dans une compréhension de la vie ouverte à la spiritualité, mais cette question n’est pas leur première préoccupation. Il y a aussi au sein de l’Œuvre des animatrices et des animateurs qui cheminent et ne sont pas baptisés ; ils sont cependant conscients que la dimension religieuse est au cœur de la vie de l’Œuvre, et ils sont partie prenante de l’aspect spirituel de notre proposition éducative. Ils avancent eux aussi tout en accompagnant les jeunes qui leur sont confiés. On peut donc dire que l’Œuvre est chrétienne bien que n’étant pas seulement pour les chrétiens ni pour faire des chrétiens, car nous ne pouvons pas obliger une personne à être chrétienne, le respect de la liberté de chacun étant un point fondamental de l’acte éducatif.

Une Œuvre chrétienne
La question de ce qui définit une Œuvre chrétienne est donc légitime. Si le but de l’Œuvre n’est pas de s’occuper exclusivement des jeunes chrétiens ou de convertir au catholicisme ceux qui la fréquentent, qu’est ce qui la définit comme chrétienne ? En réalité, l’Œuvre est chrétienne dans ce qui fonde son action et sa conception de la vie et de l’éducation. Nos manières d’accueillir les jeunes, de les accompagner, de les respecter, d’espérer en eux, de pardonner et d’ouvrir un avenir au-delà de l’échec ou de l’erreur, définissent la catholicité de notre action. À la suite du Christ, nous essayons de recevoir chaque jeune comme une personne unique, aimée et dépositaire de potentialités à faire émerger. À la suite des premiers chrétiens, nous essayons de recevoir chaque jeune comme étant le Christ lui-même, considérant que toute personne humaine est habitée par l’esprit d’amour de Dieu. Ainsi, ce qui fait que l’Œuvre est chrétienne, c’est sa manière d’être plus que le public auquel elle s’adresse. Est-ce un renoncement par rapport à la mission que l’Église nous propose d’assumer ? Bien au contraire ; car le but de l’Église n’est pas de s’occuper d’elle-même ni de faire nombre, mais d’être au cœur du monde le signe et le moyen de la présence et de l’action de Dieu. Cette présence de Dieu dépasse l’appartenance religieuse ou la pratique rituelle. Nous accomplissons notre mission chrétienne lorsque nous témoignons de cette foi en la présence de l’esprit d’amour de Dieu dans toute existence humaine. Dans le cadre de l’Œuvre, nous avons la chance d’exprimer en toute liberté notre foi et notre espérance en cette action de l’Esprit Saint dans le cœur des jeunes, tout en respectant la liberté et le cheminement de chacun. Cette liberté et ce respect nous prémunissent de tout pessimisme et de tout prosélytisme. Nous croyons que chaque jeune est habité par l’esprit d’amour de Dieu qui s’incarne de manière mystérieuse en nous, et qui se révèle lorsque nous arrivons à mettre la fraternité et l’amour au cœur de nos relations. Nous sommes invités, à la suite du Christ, à respecter le cheminement de chacun, à nous émerveillés des fruits de cette présence en chacun, et ce faisant nous avançons nous aussi sur notre propre chemin.

Olivier

2025-08-24T14:46:57+02:00

Camp Été 2025 > les Benjamins

Les Benjamins à Orcières-Merlette

Voilà que s’achève déjà le dernier camp de l’année.
Deux semaines qui se sont envolées plus vite que jamais.
En arrivant à Orcières vous n’étiez que connaissances,
Mais vous êtes rentrez à Marseille avec la faculté d’être un groupe comme grande puissance.
Car oui, les rencontres faites pendant ce camp
Sont maintenant des personnes avec qui vous passerez sûrement beaucoup de bons moments.
Grandir dans le même groupe et devenir amis,
C’est le commencement du reste de votre vie.
Aujourd’hui, nous rentrons chez nous avec des souvenirs pleins la tête,
Ou de « refs » comme vous dites :
Counounou, les danses, « pan ! le loup est mort » et autres chansons, vos talents de chasseurs de mouches, les scoubidous à gogo, et bien d’autres encore.
Grâce à tout cela nous avons bien ri, même très fort !
Rien n’aurait été possible sans vous,
Alors merci pour tout.
Ce camp ne marque pas la fin mais bien le début,
Le début du groupe que vous êtes devenus.
Merci aussi aux animateurs d’avoir tout donné,
Et ce tout au long de l’année,
Car ces moments resteront à jamais gravés dans nos mémoires !
Dans l’attente de vous revoir,
Vos animateurs bien aimés
Vous souhaitent un bel été !

Zoé

2025-08-24T10:23:57+02:00

L’Évangile du mois de septembre 2025

Nous lirons ce passage le 1er juin, en ce dimanche « coincé » entre la fête de l’Ascension et celle de Pentecôte….

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.”
– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.
Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !”
– Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.
Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »

Le contexte
La parabole précédente invitait les disciples à être des gérants généreux en grâce et en miséricorde de Dieu. Le cadre de cet épisode est cette fois plus conflictuel car la suite des versets voit revenir des pharisiens sur le devant de la scène. Cette parabole vient dénoncer un rapport à l’argent, à la Loi et aux autres pervertis. Remarquons que si on peut être en règle dans notre comptabilité, on ne l’est jamais avec Dieu. N’oublions pas aussi le lien fort entre l’amour de Dieu et du prochain.

 

L’un riche, l’autre pauvre
Dans sa parabole, Jésus commence par présenter deux personnages que tout oppose : l’un est riche, l’autre pauvre ; l’un est vêtu de pourpre, l’autre couvert d’ulcères. La pourpre et le lin n’évoquent pas seulement que cet homme vit dans le luxe, mais cela révèle aussi son rang social élevé. Le riche mène grand train alors que le pauvre n’a accès à aucune miette, et n’a que des chiens pour compagnie. Tout oppose donc ces deux personnes. L’un semble comme béni de Dieu avec ses richesses, son statut social tandis que le pauvre semble maudit de Dieu, miséreux et même misérable.

Le riche anonyme 
et le pauvre Lazare
Méfions-nous des apparences entre ces deux hommes. Le prestige de l’homme vêtu richement le placerait du côté de la bénédiction divine à laquelle n’a pas accès celui qui est apparemment maudit aux yeux des hommes. Mais déjà la parabole introduit un point bénéfique non négligeable en faveur du pauvre : il est le seul ici dont nous connaissons le nom. Le riche est et restera anonyme. En prononçant son nom, Jésus introduit Lazare dans une bénédiction : il est un familier de Dieu. Ce riche anonyme peut, quant à lui, porter tous les noms : celui des pharisiens comme celui de l’auditeur, mais aussi le nôtre.

Un père et deux fils :
 une fraternité malade
Deux fils, Lazare et le riche. Un père, Abraham. Un fils qui se croit loin de Dieu parce qu’il a vécu dans la misère la plus totale et un autre, le riche qui se croit proche parce qu’il a vécu dans l’abondance. Cela ne te rappelle rien ? Cet épisode n’est pas sans liens avec la parabole des deux fils puisqu’il est question aussi de fraternité. À deux reprises, le riche s’adresse à Abraham en disant « Père Abraham » ou« Mon Père ». Certes, il implore son pardon mais il n’en tire pas toutes les conséquences. Le riche a une vision réduite de la fraternité. Jamais, il ne s’adresse directement à son frère. Il ne se rend pas compte que Lazare est son frère. Ses richesses l’ont empêché de communiquer et d’entrer en communion avec lui. Un abîme, un fossé, un monde sépare le riche de Lazare. À notre mort, nous serons sans richesses matérielles mais aurons-nous été fraternels grâce à elles de notre vivant ?

Pour actualiser
Jésus, par sa vie pauvre et sa mort sur la croix, nous rappelle que la bénédiction de Dieu n’est pas liée au statut social ou à la réussite mondaine. En avons-nous bien conscience ? De plus, la fraternité, véritable fil rouge de toute la révélation biblique, reste encore à consolider. À notre mesure, efforçons-nous de regarder toute personne comme un frère, une sœur !

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Didier Rocca

2025-08-24T14:44:51+02:00

Camp Été 2025 > les Jeunes Cadets

Les Jeunes Cadets à Orcières-Merlette

Samedi 5 juillet : Tout commence avec un départ… retardé de 3 heures. Pas grave, les JKD’s en profitent pour poser les bases : règles de vie obligatoires, parce qu’un camp sans règles, c’est pas un camp 🧠. Les présentations s’enchaînent autour des âges, classes, phobies et petites folies de chacun. Le ventre vide se fait sentir, alors direction le repas collectif avec les BJ’s dans la salle de foot en salle. 🍽️
Enfin, c’est le grand départ ! Le trajet se passe dans une bonne énergie : ça sent bon le camp réussi. Arrivés au camping, place au goûter, puis à un tuto montage de tentes. Après l’installation, c’est le rituel du 5/7 : douches et temps libre. Mais la soirée prend une tournure étrange : un alien et un mystérieux homme en costard, nommé « X » venu tout droit de la CIA, rendent visite au camp. Malgré l’aide des JKD’s… l’alien s’échappe. Mais pour combien de temps ?
Dimanche 6 juillet : On attaque fort avec une activité VTT pour certains, pendant que d’autres accueillent un cow-boy et un shérif au camping 🤠. L’après-midi, baignade courageuse dans une piscine à la température glaciaire 🥶💧. Après la messe et le repas, le soir, les Men in Black débarquent, bien décidés à capturer l’alien échappé la veille…
Lundi 7 juillet – Première JAT (journée à thème) : Phinéas et Ferb sont en froid, et leurs amis – Perry, Dr Henz (qui a besoin d’eux pour une expérience) et le colonel Francis – sollicitent l’aide des JKD’s pour les réconcilier. Le matin, place aux souvenirs ; l’après-midi, les duos se forment pour raviver l’amitié. Mission réussie : un vaisseau est construit pour l’expérience de Dr Henz 🚀.
Mardi 8 juillet : Première rando ! Direction la « Cascade de la Pisse » (oui, oui, c’est vraiment son nom). Une balade à travers des paysages magnifiques, avec marmottes et vaches 🐮. Le soir, cinéma à la belle étoile 🌟 !
Mercredi 9 juillet : Journée pleine de jeux et de rencontres improbables : facteurs épuisés, Pokémon déchaînés et fermiers un peu clichés 🎲.
Jeudi 10 juillet : C’est l’heure de quitter le camping. Après un bon repas et des jeux partagés avec les BJ’s, les JKD’s découvrent leur nouvelle maison. Les farfadets arrivent à Orcières pour le grand festival 🎉.
Vendredi 11 juillet : Deuxième randonnée, cette fois dans le Parc national des Écrins. Encore des vaches 🐄, des marmottes, et même un chien-guide de rando improvisé. Le soir, place au théâtre : les JKD’s dévoilent leur créativité sur scène 🎭.
Samedi 12 juillet : Visite d’un parc animalier le matin 🦃🐐, puis l’univers de Clash Royale envahit le camp pour une bataille épique. Le soir, changement d’ambiance : les princesses Disney nous emmènent dans leur monde enchanté 👑✨.
Dimanche 13 juillet :
Accrobranche pour une partie du groupe pendant que l’autre profite du lac tout proche. On échange les rôles l’après-midi 🔁. Retour à la maison pour une messe partagée avec les BJ’s, puis veillée histoires : du rire, des frissons, et des souvenirs 📚🔥.

Lundi 14 juillet JAT : Le jeu du Calamar. Une journée à thème sous le signe de Netflix et d’une compétition éprouvante 🦑. Les JKD’s doivent rembourser leurs dettes de calamars pour pouvoir réouvrir leur restaurant. Le soir, montée à la station pour assister au feu d’artifice 🎆 du 14 juillet.
Mardi 15 juillet : On quitte la maison… donc c’est ménage collectif 🧹 ! Retour au camping pour le repas, les jeux, la baignade et surtout… la veillée tribunal : là où le mal est soigné par le mal ⚖️.
Mercredi 16 juillet : Le matin, les JKD’s animent leur premier jeu : les Lolirock. Après-midi shopping à la station 🛍️, et le soir, visite d’étranges vendeurs de bandes dessinées…
Jeudi 17 juillet : Sortie nautique : paddles, kayaks, pédalos… une balade sur l’eau aussi fun que rafraîchissante. L’après-midi, les JKD’S ont eu la visite de deux sumos, qui nous ont fait découvrir que dans ce sport, il n’y a pas que la force brute qui compte. Le soir, boum avec les BJ’s pour fêter tout ça 💃🕺 !
Vendredi 18 juillet : Paintball au programme pour bien finir ce grand camp 🫟 ! L’après-midi est consacrée aux jeux d’eau, au volley et à la baignade à la base de loisirs. Le soir, on refait le film du camp à travers les meilleures photos et souvenirs. Un beau moment d’émotion.
Samedi 19 juillet : Dernier réveil. Les JKD’s nettoient leurs salles, font le bilan du camp, et prennent le dernier repas tous ensemble. Puis c’est l’heure du retour…
👋 Bonjour les parents, au revoir cher camp. Merci pour cette belle aventure ❤️ !

Maxime

2025-08-24T10:22:19+02:00

Lettre du Villard – Août 2025

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 août 2025

Bien cher ami
Votre petit mot, dont nous vous remercions, nous confirme que vous avez pu rentrer chez vous en évitant les encombrements que provoquent les chassés-croisés des vacanciers. Vous nous voyez ravis que vous ayez même pris le temps de voir ou de revoir les sites et les monuments remarquables qui se trouvaient sur votre trajet. Ne soyons pas, que diable, étrangers au monde dans lequel nous vivons !
Et maintenant, quelle nouvelle ! Vous nous annoncez que vous allez être détachés pour un an à Shang Haï ! Nous en sommes heureux pour vous, car cela doit s’accompagner d’une promotion, mais vous nous excuserez de regretter ce voyage qui nous prive de la joie de vous voir au Villard pendant quelque temps.
Autre temps, autres mœurs : au xixe siècle, être « shangaîé » consistait à être embarqué de force sur un bateau1… alors qu’aujourd’hui on envoie quelqu’un à Shang Haï pour le promouvoir ! Mais enfin, voyons le bon côté des choses ; vous nous parlerez de Chine, et vous nous permettrez peut-être de comprendre comment cette nation qui, il y a moins d’un siècle, comptait parmi les pays les plus pauvres et qui a connu un nombre invraisemblable de guerres et de révolutions, est devenue un géant qui inquiète même les Américains. Vous nous parlerez aussi de nous, vous nous raconterez comment on nous voit de là-bas, si tant est que l’on sache là-bas ce qu’est la France… Après tout, les Chinois font-ils attention à ce petit pays dont la population ne représente pas 5 % de la leur ? Allez, après cela, croire, comme certains voudraient en donner l’illusion à ceux qu’ils s’emploient à catéchiser, qu’on attache de par le monde une importance aux déclarations et aux protestations de ceux qui sont censés nous représenter !
Enfin, vous serez, avec votre femme, comme Usbek et Rica dans les Lettres persanes2, spectateurs de notre actualité, nous éclairant sur ce qui se vit chez nous avec la distance que donne une différence de culture. Vous nous direz comment nous sommes perçus, vous nous éclairerez sur nous. Il n’est jamais trop tard pour apprendre à « monter sur ses propres épaules ».
Notre ami lyonnais qui nous avait invités hier matin dans son jardin pour un « mâchon »3, a relevé que, s’il était bon d’acquérir l’habitude de prendre du recul, voire de la hauteur pour apprécier les situations dans lesquelles nous nous trouvons, il fallait tout autant se garder de se limiter au point de vue de Sirius. Mimiquet, qui avait interrompu les travaux de peinture qu’il avait entrepris sur votre portail pour découvrir les charmes de l’andouillette tirée à la ficelle, lui ayant demandé qui était ce Sirius-là, Poulenc lui traduisit qu’avoir le point de vue de Sirius consistait à adopter une vision large et bienveillante, en relation avec Sirius, étoile brillante très éloignée de la Terre. Et il a ajouté qu’on ne pouvait se satisfaire de cette seule approche car, ne dit-on pas aussi, que « le diable se cache dans les détails » ? Qu’il suffit de peu de choses pour faire capoter une entreprise ambitieuse ? Mimiquet, a remarqué que cela lui rappelait la fable de l’astronome qui tombe dans le puits qu’il avait apprise à la communale. Ses souvenirs sont un peu inexacts puisqu’il s’agit non d’un astronome mais d’un astrologue4, mais on ne peut lui en vouloir. « Oui, reprit Poulenc, lorsqu’on en reste aux grandes idées, aux grands principes, tout doit pouvoir trouver une solution, mais dès qu’on commence à entrer dans les détails, à définir les mesures pratiques qu’il faudrait prendre, on est bien obligé d’abandonner les rêves. Voyez ce qui se passe chez nous actuellement ; en proclamant lutter pour le bien-être général, c’est-à-dire celui de leurs clientèles, les instances politiques ou syndicales supposées les représenter font avancer le pays dans une situation de blocage politique et financier que nombre de leurs sympathisants ne comprennent pas et n’admettront peut-être pas. »
« Une des erreurs les plus communes, intervint Béraud en se resservant de cervelle de canut5 est de croire dur comme fer qu’il est en tout possible de trouver une solution juste qui satisfasse à la fois aux principes les mieux partagés et aux aspirations du plus grand nombre. La vérité est que dans bien des cas, faute de réelle solution, on assiste à une défaite d’usure ; c’est un armistice de fait, une fin de partie, un dénouement qui ne dénoue rien Oui, le conflit sera enlisé sans vainqueur ni vaincu. La lassitude aura été la solution ». Poulenc a remarqué que ces propos lui rappelaient « 13 jours, 13 nuits »6 qu’il il venait de voir au cinéma de la vallée, notamment ces scènes où les soldats qui défendent l’aéroport de Kaboul contre les marées d’Afghans qui veulent fuir les Talibans les matraquent pour leur en interdire l’accès, car leur excès même interdirait les évacuations en cours. « Si je ne peux être totalement d’accord avec vous sur l’ensemble de votre propos, dit-il à Béraud, je suis bien obligé d’admettre que certaines situations ne peuvent trouver de réponses qui satisfassent à toutes les exigences, à toutes les consciences. Les Marines qui, dans le film, interdisent l’accès à l’aéroport, sont à l’image des forces de sécurité européennes qui repoussent les immigrants. Eux aussi, comme les Afghans en leur temps, fuient l’insécurité, l’intolérance, la misère, l’enfer. Et nos pays ne peuvent pourtant pas les laisser entrer en aussi grand nombre. Le sens de l’Humanité, la morale devraient nous faire accéder à d’autres sentiments que ceux auxquels nous nous résignons, faute de mieux, faute de solution alternative, de solution tout court. En attendant que, comme vous le dites, un rapport de force différent vienne mettre fin à l’armistice ».
Je ne sais, cher ami, si les naturels de l’Empire du Milieu que vous allez bientôt fréquenter partagent ces états d’âme qui agitent le Villard. Après tout, lorsqu’on est sur un porte-avions, on craint moins le clapot que lorsqu’on navigue sur une chaloupe.
Dites-nous quand vous partez ; nous consulterons l’Horoscope chinois. Pour le moment, nous savons seulement que nous sommes dans l’année du Serpent de Bois. Les marges de progression de nos connaissances, comme on dit maintenant, sont encore importantes.
Permettez-nous de penser que nos prières vaudront bien les bâtonnets d’encens qu’on brûle devant le Serpent de Bois.
Recevez le soutien chaleureux de toute la communauté du Villard.

P. Deladret

  1. Pour compléter les équipages des grands voiliers qui traversaient l’océan Pacifique de San Francisco à… Shang Haï, certains capitaines n’hésitaient pas à faire kidnapper dans des tavernes de pauvres hères soûls qui ne reprenaient leurs esprits que lorsque le bateau était au large…
  2. Lettres persanes, roman épistolaire de Montesquieu, 1721.
  3. Casse-croûte des Lyonnais, composé de cochonnailles, arrosé de beaujolais et de vin du Mâconnais.
  4. « L’astrologue qui se laisse tomber dans un puits », Jean de La Fontaine, 1668.
  5. Fromage frais battu avec des herbes, de l’ail et de l’échalote.
  6. « 13 jours, 13 nuits », film de Martin Bourboulon, 2025.
2025-08-24T14:49:03+02:00

Camp Été 2025 > les Cadets

Les Cadets autour du lac de Serre-Ponçon

Deux semaines.
Deux semaines de soleil, de cris de joie, de pieds mouillés, de visages barbouillés de crème solaire (quand on y pensait), de courses dans les allées du camping, de discussions de tente, de fous rires sur les bouées tractées, et de bouchons de gourdes disparus.
On a posé nos valises dans trois campings autour du lac de Serre-Ponçon, et on a vécu une belle aventure ensemble. Un mélange de vacances, de vie de groupe et de douce folie, comme seul un camp peut en offrir.
Au programme :
– Du rafting, où nos Cadets ont sauté, nagé, défié le courant et même changé de bateaux en pleine navigation.
– De la bouée tractée, avec des cris qui rivalisaient avec les vagues.
– Du paint-ball version commando (surtout cache-cache, pour certains).
– Une rando très sympa, même sans la vue de carte postale à l’arrivée…
– Et un aqua-park où on a ri, glissé, tombé, re-glissé… et surtout bien profité.
Mais le plus beau, c’était tout le reste :
Les jeux inventés par les enfants, les animateurs devenus scientifiques fous, influenceurs déjantés, mécanos improbables, rappeurs marseillais… Et surtout, les KD’s qui se sont surpassés en prenant les rênes du camp chacun leur tour. Une vraie vie de camp, construite ensemble.
Et puis il y a vous, les enfants, qui avez mis vos couleurs dans chaque instant. Merci à Thibaud, Joséphine, Noé, Gabriel, Marius, Manon, Achille, Oluwaseun, Amaury, Solal, Gaétan, Rémi, Jonas, Titouan, Méliné, Isaac, Antonin, Gaspard, Anna, Noa, Clotilde, Lola, Ludmila, Victoire, Marcus, Théo, Rita, Victor, Emma, Léopold, Noah, Marguerite et Raphaële. Vous m’avez toutes et tous touchée, chacun à votre manière. Parce que ce camp, c’était vous.
Et nous, les animateurs, on vous regarde partir avec un petit pincement au cœur, mais surtout avec l’impatience de vous voir évoluer encore que ce soit en GKD ou en KD.
Merci pour votre confiance. Merci pour votre bonne humeur. Merci pour les danses, les discussions, les jeux, les châteaux de cartes, les tours de magie, les siestes dans les hamacs, les bracelets brésiliens, les blagues, les fous rires…
C’est tout ça qui rend un camp vivant, unique, inoubliable.
Prenez soin de vous, bonnes vacances,
Et à très vite pour de nouvelles aventures ! 💛

Roxane

2025-08-24T10:23:37+02:00

Camp Été 2025 > les Grands Cadets

Les Benjamins à Orcières-Merlette

Les GKD’s se sont retrouvés à 16 h 30 à l’Œuvre le 15 juillet pour prendre le bateau direction l’Île de beauté, ils ont passé la nuit sur le bateau… une nuit plutôt courte, arrivés à Porto-Vecchio ils se sont installés dans la maison paroissiale qui les a chaleureusement accueillis malgré leur grand nombre : 35. Le temps de ces trois jours ils ont joué, fait une petite balade en ville, et une belle marche pour aller se baigner sous une magnifique cascade.
Après changement de lieu dans un nouveau camping plutôt sympathique. Durant les quatre jours à Cargèse les GKD’s on pue faire une balade en bateau pour découvrir les calanques de Piana avec un magnifique coucher de soleil et ils ont pu se baigner et se régaler dans un lieu incroyable. Le lendemain il sont retournés dans les calanques de Piana sur une magnifique petite plage où ils ont pu sauter, et pour se rincer il sont allés dans une rivière ou ils ont fait des sauts et des glissades sur les toboggans naturels.
Troisième camping, perdu dans la haute montagne corse en face du Monte Cinto. Pas de réseau téléphonique, de la fraicheur, un peu de pluie… Ils ont quand même pu faire leurs jeux et aussi faire une randonnée assez sportive durant laquelle ils sont passés par toutes les météos : le soleil, la pluie, la grêle… une marche bien éprouvante, ils ont aussi fait de la via ferrata.
Arrive le dernier camping, le plus cool : proche de la mer et avec en plus une piscine avec des petits toboggans et jacuzzi. Ils ont célébré la messe au coucher de soleil et profiter d’une baignade de nuit, ils ont aussi fait de la bouée tractée.
Arrive le temps de la conclusion de ce magnifique séjour. Clémentine va poursuivre l’aventure avec les Grands Cadets l’année prochaine, mais Pierre, Noah et Antoni tournent la page après des années vécues à accompagner les plus anciens de ce groupe. Tout le monde est très ému et ils vont se coucher avec le cœur lourd. Puis le dernier jour ils vont prendre le bateau à Bastia. Dernière nuit très courte, couchés en vrac sur la moquette avec la lumière éclairée toute la nuit. Arrivés à Marseille à 10 h ils ont aidé à tout décharger, et pour bien finir ce camp ils ont pu profiter de la piscine de l’Œuvre ! Merci pour ce merveilleux camps et pour tout ce que nous avons partagé ensemble.

Antoni

2025-08-24T10:25:25+02:00