Olivier

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Le jeune homme et la Bible

Un jeune homme s’apprêtait à obtenir son diplôme de fin d’études. Pendant plusieurs mois il avait admiré une belle voiture sport exposée dans un salon d’exposition et sachant que son père pouvait bien la lui offrir, il lui avait déjà dit que c’est ça qu’il voulait comme cadeau.
Comme le jour de la remise des diplômes approchait, le jeune homme s’attendait à voir des signes que son père lui avait déjà acheté la voiture.
Finalement, au matin du jour « j », son père l’appela dans son bureau et il lui dit comment il était fier d’avoir un fils aussi intelligent et formidable, et comment il l’aimait beaucoup. Le père tendit à son fils une boîte dans un emballage cadeau ; curieux mais aussi déçu, le jeune homme ouvrit la boîte et découvrit une belle Bible avec une couverture en cuir.
Très furieux, il éleva la voix contre son père et lui dit ; « avec tout ton argent, tu ne m’offres qu’une Bible ? » et claquant la porte, il sortit de la maison en laissant derrière lui la Sainte Bible.
Plusieurs années ont passé et le jeune homme se trouva couronné de succès dans le monde des affaires, il s’acheta une grande et belle maison et il fonda une famille merveilleuse ; il se souvint de son père qui était devenu très vieux et se dit qu’il devait aller le voir, car il ne l’avait plus revu depuis le jour où il avait obtenu son diplôme.
Juste avant de partir, il reçut un télégramme lui disant que son vieux père venait de mourir et qu’il avait cédé tous ses biens à son fils. Il devait donc partir immédiatement pour s’occuper de son héritage.
Quand il arriva dans la maison de son père, soudain, son cœur fut rempli de tristesse et de regret… il se mit à fouiller dans les dossiers importants de son père et il tomba sur cette Bible à l’endroit même où il l’avait laissée il y a plusieurs années. Il éclata en sanglots, ouvrit la Bible et se mit à tourner les pages.
Et comme il lisait ces paroles, une clef de voiture tomba d’une enveloppe qui était collée à la couverture arrière de la Bible. La clef avait une étiquette avec le nom du concessionnaire automobile, le même concessionnaire qui vendait la belle voiture sport qu’il désirait tant avoir et sur l’étiquette figurait la date du jour de la remise de son diplôme, et ces mots… « tout est payé »

2022-01-15T10:02:57+01:00

Il y eut un orage

Il y eut un orage avec de violents coups de tonnerre
Dieu n’était pas dans les coups de tonnerre.

Il y eut un déploiement de la force des armées romaines
Dieu n’était pas dans le déploiement de la force des armées.

Il y eut un cri de vengeance dans la nuit
Dieu n’était pas dans le cri de vengeance.

Il y eut des larmes de désespoir dans une maison
Dieu n’était pas dans les larmes de désespoir.

Il y eut l’arrivée d’un enfant dans une mangeoire.
Comme tout enfant il était germe de vie
Et Dieu était cet enfant
Dieu comme nous, Dieu avec nous.

Il n’était pas là pour arrêter l’orage
Du ciel ou des hommes.
Il était là pour être avec nous
Tout simplement
Pour nous accompagner
Dans nos folies et nos désespérances
Afin qu’elles deviennent amour et espérance.

Il n’était pas là pour tout effacer
Mais pour nous dire :
Je suis avec vous
Dans vos craintes, dans vos espoirs
Dans vos luttes, dans vos souffrances.

Jésus-Dieu avec nous
Non pour faire pour nous, mais pour faire avec nous. Habiter avec nous.

C’est cette folle espérance
Que les bergers sont venus chercher à la crèche
Eux, les exclus du peuple,

Ils ont compris
que cet enfant les accueillait.
L’Espérance avait pris corps

C’est cette folle espérance
Que nous continuons d’accueillir aujourd’hui !

Une folle espérance remise en cause

Malheur à celui qui n’a pas de travail…. !
Malheur à celui qui ne peut payer son loyer… !
Malheur à l’étranger qui veut vivre en famille… !

Exclusions, mensonges, tueries,
Larmes, tristesse, cris.
Jésus en croix ou en enfance
a connu cette ambiance !

Une folle espérance que nous vivons aujourd’hui….

Jésus ressuscité c’est Jésus avec nous :
Notre espérance ne peut mourir.
Avec lui, nous bâtissons la communion des vivants
Qui fait de nous des solidaires
Et brise nos solitudes.

Comme les bergers de la crèche,
Jésus nous relance dans l’avenir
Lorsque nous réveillons la justice, l’accueil et l’amour,
Lorsque nous remettons l’homme au centre des décisions.

Les membres de la
Mission Ouvrière

2022-01-15T10:01:25+01:00

Je ne peux pas dire Père

Je ne peux pas dire PÈRE,
si dans ma vie, il n’y a pas une place pour les autres et leurs besoins.

Je ne peux pas dire NOTRE,
si je ne montre pas cette relation dans ma vie quotidienne.

Je ne peux pas dire QUI ES AUX CIEUX,
si tous mes intérêts et mes activités sont sur cette terre.

Je ne peux pas dire QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE,
si moi qui porte son Nom, je ne suis pas saint.

Je ne peux pas dire QUE TON RÈGNE VIENNE,
si je ne veux pas renoncer à ma souveraineté et accepter la justice du règne de Dieu.

Je ne peux pas dire QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE,
si je n’accepte pas la volonté de Dieu dans ma vie ou si je suis irrité à cause de Sa volonté.

Je ne peux pas dire SUR LA TERRE COMME AU CIEL,
si je ne suis pas prêt à me mettre moi-même maintenant à Son service.

Je ne peux pas dire DONNE NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN DE CE JOUR, si je ne fais pas sincèrement effort pour le gagner ou si je feins de ne pas connaître les besoins d’autrui.

Je ne peux pas dire PARDONNE NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS A CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES, si je continue à garder de la rancune contre quelqu’un.

Je ne peux pas dire DÉLIVRE NOUS DU MAL
si je ne suis pas prêt à lutter dans le royaume spirituel avec l’arme décisive de la prière.

Je ne peux pas dire A TOI LE RÈGNE,
si je n’obéis pas comme un sujet fidèle.

Je ne peux pas dire A TOI LA PUISSANCE ET LA GLOIRE,
si j’ai peur de ce que peuvent dire mes voisins.

Je ne peux pas dire DANS LES SIÈCLES,
si je me tourmente pour les évènements de chaque jour.

Je ne peux pas dire AINSI SOIT-IL,
si je ne puis dire sincèrement « coûte que coûte, ceci est ma prière »

2022-01-15T09:57:47+01:00

Si

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour ;
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser, sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.

Rudyard Kipling, traduction de Paul Éluard

2022-01-15T09:58:17+01:00

Camp Noël 2021 > les Aînés

Les Aînés à Orcières

Comme tous les ans, les Animateurs et les Jeunes Aînés sont partis quelques jours au ski, du 26 au 30 décembre, histoire de vérifier si la neige était bonne. Après une année sans sport d’hiver, ils étaient très motivés. Mais le nombre (14) n’était pas suffisant pour que l’ouverture de la grande maison de Larche soit financièrement raisonnable. Ils ont donc demandé l’hospitalité aux Iris qui étaient en camp à Orcières Merlette, et ils ont acceptés de bon cœur.

Hormis les conditions météorologiques assez mauvaises (neige, blizzard, pluie…) ils se sont régalés et ont bien profité du grand air et de l’ambiance entre eux.

Ils ont aussi beaucoup appréciés d’être avec les jeunes des Iris et se sont sentis très bien accueillis et intégrés par les animateurs et les adultes responsables. merci les Iris !

Les Aînés

2022-01-15T09:51:48+01:00

Le conte pour Noël de Julot Ducarre-Hénage – décembre 2021

L’amateur de crèches

Crèches et santons emplissaient sa maison ; il ne se contentait pas d’en construire  une chaque année puis de ranger le tout jusqu’à l’an prochain. Non, il en laissait  quelques-unes en exposition dans sa maison et cherchait en permanence à étendre sa collection de santons. Lorsqu’on l’interrogeait, il concédait qu’il avait toujours aimé les crèches. Sans doute gardait-il ce goût du temps de son enfance, lorsqu’avec ses parents ils faisaient « le tour des crèches ». Ces visites occupaient une partie des vacances de Noël en un temps où on se satisfaisait d’aller dire bonjour aux diverses branches de la famille. Il restait bouche-bée devant les crèches éclairés « à la lumière noire » mais aurait pu rester en contemplation pendant des heures devant celles qui étaient animées. Son bonheur était monté d’un cran lorsqu’il avait découvert les « crèches blanches »1 qui faisaient sortir pour quelques jours la Sainte Famille de l’étable dans laquelle on l’avait confinée pendant des semaines. 

Il ne se lassait jamais. Il admirait le talent de ceux qui bâtissaient ces décors invraisemblables, ces univers de fantaisie, ces paysages dont parfois la minutie rappelait les petits jardins japonais (ou chinois, il n’avait jamais bien su) qu’il voyait chez sa grand-mère. Il aurait aimé pouvoir se blottir dans cet univers moussu qu’abritaient  les feuillages. Il suivait le Chasseur sur les restanques qui montaient haut dans les collines ou le Pêcheur dans la fraîcheur des cascades en papier d’argent. Il accompagnait le Berger dans la lande, le meunier qui poussait son âne, le laboureur  jusqu’à son mas et à son pigeonnier. Il rêvait à ce qu’aurait pu être la vie des personnages figés dans l’attitude que leur avait donné le santonnier, avant qu’ils viennent rendre hommage au nouveau-né ; il se demandait aussi ce qu’ils devenaient, si, passé le seuil de leur maison, ils retournaient simplement à leurs habitudes ou s’ils continuaient de refléter la grâce du regard qui avait dû les toucher.

Au fil des années, sa curiosité s’était aiguisée. Il était devenu un habitué des « Rondes de crèches », passant dans la même journée d’un village à un autre, pour retrouver , ici, la cueillette des olives, là, le ferrement du mulet, ailleurs le foulage du raisin. Son goût s’affina ; il en vint à trouver vulgaire le pittoresque complaisant, les vieillards trop chenus et la vétusté affectée des constructions. Il jeta son dévolu sur les beaux santons, ceux des maîtres d’Aubagne, bien sur, mais aussi sur les hauts santons d’église et sur les grands personnages habillés, comme ceux qu’on admire à Cruis2. Son émotion culmina lorsqu’il fit le voyage, pour ne pas dire le pèlerinage, à Cannes pour voir l’extraordinaire crèche musicale et animée du Suquet. Et puis, son intérêt déclina. Il avait eu la nostalgie de ce passé imaginaire où le temps, le soi-disant bon vieux temps, paraissait s’être arrêté, mais les représentations folkloriques l’avaient lassé. Son enthousiasme, en quelque sorte esthétique, avait fini par faire long feu.

Il avait prêté quelque attention aux crèches que l’aggiornamento d’une partie du clergé après le concile Vatican II permettait à certains fidèles d’imaginer avec une frénésie d’iconoclastes. Ce n’étaient qu’évocations de la misère du monde dans un décor de bidonville et il fut parfois étonné que l’Enfant-Jésus n’ait pas été remplacé par un santon à l’effigie de Che Guevara. Cela renvoyait peut-être au temps présent, mais il ne retrouvait pas l’émotion qu’il éprouvait autrefois devant ces évocations qui avaient désormais pour lui la saveur du paradis perdu. 

Un beau jour, il entra dans une chapelle où la Nativité qui avait été installée se trouvait résumée à la Sainte Famille qu’entouraient deux bergers déférents et quelques moutons. C’étaient de beaux santons d’église, anciens sans doute, dont l’expression le frappa. Il se rapprocha pour les examiner. Saint Joseph, debout, attentif, protégeait d’un regard ferme la femme et l’Enfant dont il avait accepté la garde. Sans doute ignorait-il alors, se disait notre ami, que sa mission s’achèverait lorsque l’Enfant commencerait la sienne. Il apporterait, c’était certain, sans familiarité, mais non sans affection, toute son attention, tous ses soins pour que s’accomplisse ce qui ne devrait rien à sa propre volonté.

Marie occupait un bât-flanc recouvert d’un manteau. L’humilité de son attitude disait toute sa reconnaissance d’avoir été choisie pour porter celui qui devait sauver les hommes du pêché d’Adam tandis que le bonheur de sa maternité éclairait son visage. Notre ami crut saisir dans son regard un peu de l’inquiétude qu’elle pouvait éprouver en sachant qu’elle était avant tout l’instrument du Tout-Puissant. Cet Enfant lui échapperait, sans doute, comme tous les enfants échappent à leurs parents. Se doutait elle qu’un « glaive de douleur » la transpercerait un jour ? Elle n’avait pas encore rencontré Siméon dont la prophétie lui apporterait l’inquiétude. En souriant, elle acceptait ce qui arriverait pour que les Écritures s’accomplissent. Le santon de l’Enfant Jésus, en revanche, intrigua notre amateur de crèches. Bien emmailloté dans une mangeoire, le nouveau né ne souriait pas aux anges en agitant ses menottes comme le font souvent les « Petits Jésus » de la Foire aux santons. Un léger sourire flottait certes sur ses lèvres, mais il ne regardait ni Marie, ni Joseph, ni même les moutons qui eussent pu l’amuser. Il était, en quelque sorte, déjà dans sa mission, dans son histoire, ailleurs et au-delà, hors de la famille qui accueillait sa naissance, et du temps dans lequel se déroulerait sa vie d’homme.

Notre amateur de crèche rentra chez lui, surpris par les remarques qu’il s’était faites en contemplant ces santons. Non, ces personnages n’étaient pas de simples objets de décoration ! Et même, à bien y regarder, la crèche n’était pas un spectacle de divertissement ! Il y avait peut-être dans ces modestes représentations – plus ou moins sérieuses ou folkloriques de la Nativité – quelque chose qui les rattachait aux vitraux édifiants du passé. La crèche n’était-elle pas un Évangile vivant ? Il en fut tout retourné.

Et c’est ainsi qu’il commença sa collection de crèches.

JDH

  1. Crèche blanche : dans le pays d’Aix, mise en scène, devant un simple drap blanc (de là son nom ) pendant une semaine après la Chandeleur, de la présentation de Jésus au Temple, réunissant la Sainte Famille, le Grand prêtre, Anne et Siméon
  2. Cruis : commune du Pays de Forcalquier qui possède des santons du XIXème siècle inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
2021-12-17T14:45:29+01:00

Édito Janvier 2022 > Jésus enfant

Grâce au travail de fourmi de nos amis anciens de St-Sa qui se passionnent pour le patrimoine de l’Œuvre, nous avons retrouvé un texte qui explique que Monsieur Allemand, le fondateur de l’OJJA, a choisi de fixer la fête patronale de l’Œuvre autour de Noël, car il voulait que l’enfance du Christ soit une référence pour les jeunes. La date exacte de la célébration a évolué pour s’adapter au rythme des festivités familiales et s’est fixée sur celle de l’Épiphanie, qui permettait au plus grand nombre d’être présents pour l’occasion.

Une vie ordinaire
Les Évangiles ne s’étendent pas beaucoup sur l’enfance de Jésus. Il passe de l’état de nourrisson à celui d’adulte en quelques lignes, et hormis l’épisode de la disparition de trois jours à Jérusalem lors d’un pèlerinage avec ses parents vers sa douzième année, la jeunesse de Jésus n’est pas évoquée. L’évangéliste Luc indique simplement que Jésus « était soumis » à ses parents et qu’il « grandissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». On imagine que pendant les trente années de sa vie familiale et discrète à Nazareth, Jésus a reçu une éducation qui l’a marqué et qui a façonné sa personnalité. Mais Marie et Joseph restent dans une ombre très pudique. Jean-Joseph Allemand était sensible à cette dimension de la vie ordinaire : ce n’est pas en premier lieu dans les grands événements et les choses exceptionnelles que se fonde la vie spirituelle, mais sur notre capacité à vivre d’une manière extraordinaire le quotidien souvent banal de nos existences. Si le Christ a vécu quelques années d’une vie publique intense et marquante, relatée dans les Évangiles, les trente premières et discrètes années de sa vie n’en sont pas moins fondamentales. On sait bien que notre manière d’être adulte est enracinée dans ce que nous avons vécu avec nos parents et nos éducateurs, même si nous n’en sommes pas conscients. Nous en retenons le meilleur, nous essayons de ne pas reproduire ce qui n’a pas été positif, parfois nous prenons le contre-pied, ou au contraire nous mettons nos pas dans ceux de nos modèles… Mais que nous le voulions ou pas, nous sommes influencés par ce que nous avons vécu dans notre enfance et notre jeunesse.

Humilité
La manière d’être de Jésus a donc été marquée par ce qu’il a reçu de ses parents et son message a été nourri de cette expérience fondatrice, tout autant que par l’inspiration divine en lui. Pour le dire de manière plus précise, c’est parce que Marie et Joseph ont acquiescé au projet de Dieu pour leur enfant qu’ils ont été capables d’être ses messagers et d’accompagner la croissance de Jésus de la manière que Dieu voulait… Leur propre humilité et leur discrétion ont sans doute beaucoup influencé la manière d’être de Jésus qui n’a pas cherché la gloriole ni les reconnaissances. L’humilité est un des principes fondamentaux sur lequel Jean-Joseph Allemand insistait beaucoup : non pas la fausse modestie mais la capacité à trouver sa juste place, à ne pas être dans le registre de la concurrence avec les autres, à préférer la profondeur du service gratuit et discret à la renommée et à ses artifices, à savoir reconnaître ses talents et les faire fructifier sans comparatisme.

Fragilité et dépendance
L’autre leçon que nous pouvons retenir de ce choix de Dieu de s’incarner et de se faire petit enfant, c’est qu’il se révèle dans la dépendance et la fragilité. Nous sommes loin des images d’un Dieu puissant, fort, redoutable… Le visage que Dieu nous montre en Jésus, c’est celui de la confiance de l’enfant qui a besoin de ses parents pour être en sécurité, pour survivre, pour grandir, pour s’épanouir. La seule chose que le petit enfant peut donner à ses parents, c’est son amour fragile et confiant. C’est dans cette gratuité que réside sa capacité à rendre ses parents capables de prendre cette vertigineuse responsabilité d’avoir donné naissance à un être nouveau et de le faire grandir.

Joie et sincérité
Une autre caractéristique de l’enfance, c’est la capacité à savoir s’émerveiller et à être dans la joie. L’enfant se contente de choses simples et sait se suffire de peu pour être heureux. Sa joie est communicative et profonde. Il n’a pas besoin des chimères et des plaisirs artificiels, mais il sait goûter au véritable sens de la vie et s’extasier devant les belles choses et les mystères de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Nous sommes invités à retrouver une âme d’enfant. Il ne s’agit pas d’être irresponsable, de ne pas assumer nos actes ou de ne pas être capable de nous engager, mais il s’agit de revenir à l’essentiel pour profiter pleinement de la vie. Enfin l’enfant ne fait pas semblant et n’est pas dans la dissimulation. Ce qu’il ressent, il l’exprime : la tristesse ou la joie, la peur ou la colère, la tendresse ou le dégoût. Quand nous devenons adultes nous perdons cette capacité à exprimer nos sentiments avec confiance, alors qu’il y aurait parfois quelque chose de cette transparence à retrouver dans nos comportements d’adultes, si loin, souvent, de ce que nous sommes vraiment. Face à Dieu, nous ne pouvons pas nous cacher derrière un masque ou un personnage, nous sommes tels que nous sommes… Dieu s’est fait enfant pour que comprenions que nous sommes ses fils et ses filles.

Olivier

2022-01-15T11:22:37+01:00

L’Évangile du mois de janvier 2022

C’est l’Épiphanie la fête de l’Œuvre !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Jésus était né à Bethléem de Juda, au temps du roi Hérode ; alors, des pays de l’Orient, des mages arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où se trouve le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus pour lui rendre hommage »
Quand le roi Hérode l’apprit, il en eut un choc, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et ceux qui enseignaient la religion au peuple, car il voulait leur faire préciser où devait naître le Christ. Ils lui firent cette réponse : « C’est à Bethléem de Juda. Car il est écrit dans le livre du prophète : Toi, Bethléem en Juda, tu n’es pas le dernier des chefs-lieux de Juda, car c’est de toi que sortira le chef, le pasteur de mon peuple Israël ». Alors Hérode convoqua les mages en secret et leur fit préciser le moment où l’étoile leur était apparue. Il les mit sur le chemin de Bethléem et leur dit : « Allez là-bas et tâchez de bien vous informer sur cet enfant. Si vous le trouvez, vous me le direz, et moi aussi j’irai lui rendre hommage ».
Après cette entrevue avec le roi ils se mirent en route, et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisait. Finalement elle s’arrêta au dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Revoir l’étoile fut pour eux une grande joie ; ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère et ils se prosternèrent pour l’adorer. Ils ouvrirent alors leurs coffres et lui firent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils reçurent alors un avertissement au moyen d’un rêve : ils ne devaient pas revoir Hérode. Ils repartirent donc vers leur pays par un autre chemin.

Le contexte

Jésus vient de naître. Après la joie de la naissance dans le village de Bethléem et l’accueil de ce petit enfant par des bergers, c’est au tour des mages, ces savants venus d’Orient de venir se recueillir devant lui. Matthieu, dans ce passage au-delà de l’histoire déjà très belle des mages suivant une étoile pour arriver à Bethléem, veut répondre à deux questions au sujet de Jésus : Qui est-il ? Pour qui vient-il ?

Qui est-il ?

Que nous dit-on de Jésus dans ce récit ? C’est le roi des juifs, expression qui sera inscrite sur la croix. On nous parle de chef, de pasteur. Mais c’est l’attitude des mages qui est significative, ils sont venus l’adorer. Il ne s’agit pas d’un futur chef de guerre ou d’un sage comme l’Orient les aime. Il s’agit de Dieu lui-même. Les cadeaux offerts nous aident à mieux comprendre : L’or parce qu’il sera Roi au sens de serviteur, l’encens parce que de nature divine et la myrrhe pour annoncer qu’il sera le Sauveur en donnant sa vie pour l’humanité.

Pour qui vient-il ? 

Avec sous-entendue cette conviction qu’il est bien normal que chaque peuple ait son Dieu, et donc que Jésus vienne pour les juifs seulement puisqu’il est l’un d’eux. Pourtant, cette logique est contrariée là encore par la présence des mages qui représentent l’ensemble des nations païennes. Le Christ est venu pour tous, il ne sera pas le leader, le gourou d’un peuple particulier. Matthieu l’annonce : Jésus est Dieu fait homme pour le monde entier. 

La joie

Le thème de la joie est aussi très marquant. Il ne s’agit pas simplement d’être content lorsqu’on reçoit un compliment ou que l’on est félicité. La joie éprouvée par les mages (qui n’étaient ni trois, ni rois) les a bouleversés comme dans ces rencontres inoubliables qui nous marquent pour toute la vie. La joie est un critère simple pour réaliser la présence de Dieu en soi, en l’autre, dans le dialogue entre les deux.

Choisis ton roi

Enfin, Hérode représente l’anti-Jésus. Menteur, manipulateur, Hérode n’est pas le roi que le monde attend. Lui passera mais il laissera la place à Jésus qui lui règne encore aujourd’hui. Les mages l’ont bien compris et repartent chez eux par « un autre chemin » sans le prévenir.

Pour actualiser

Cet Évangile dessine l’itinéraire de tout croyant à la recherche de Dieu : La curiosité d’abord (on scrute le Ciel pour y trouver une étoile), la mise en route, la ténacité (on ne change pas d’étoile en route), le passage par les Écritures (on se soumet à une Tradition, une Histoire), la rencontre avec Dieu dans un acte d’adoration puis le retour dans sa vie ordinaire par un autre chemin.

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Didier Rocca

Le mot du jour : myrrhe

La myrrhe était un ingrédient de l’huile d’onction sacrée. On s’en servait pour parfumer les vêtements ou les lits, et elle entrait dans la fabrication d’huiles de massage ou de lotions pour la peau. On utilisait aussi la myrrhe pour préparer les corps avant leur enterrement.

2021-12-17T14:43:33+01:00

Lettre du Villard – novembre 2021

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 novembre 2021

Mon cher,
Depuis votre départ du Villard, nous voyons chaque jour se rapprocher un peu plus de l’hiver ; quand vous avez fermé votre maison, la plupart des arbres portaient encore leurs feuilles parées des chaudes couleurs de l’automne, mais deux jours de pluie les en ont dépouillés. Nous voici pour quelques semaines réduits aux tons bruns, gris et vert sombre qui font penser, avec un peu d’imagination, qu’on a tendu ici et là des filets de camouflage. Heureusement, la neige ne quitte plus les hautes pentes de la vallée et, jour après jour, descend vers le Villard.
Vous le savez, j’aime beaucoup cette période, que ma femme – et elle n’est pas la seule ! – trouve tristounette ; la diminution des jours, de la lumière et des activités suscitent chez moi un certain apaisement, une sorte de détachement du monde qui me font apprécier les charmes de la vie intérieure. Il y a un temps pour tout, lit-on dans l’Ecclésiaste (3, 1-15), et il est regrettable qu’on l’oublie aussi volontiers, qu’on ne pense pas à aménager des plages dans sa vie, même si la sagesse populaire nous recommande de faire « chaque chose en son temps ». Je ne suis pas certain que cette impatience soit propre à notre temps, même si le « Tout, tout de suite » lancé en Mai 68 a frappé les esprits. Était-on plus patient chez les Grecs ou au Siècle des Lumières ? Je ne le crois pas, mais il y avait alors une structure sociale telle qu’on envoyait les excités jouer dans la cour avec les enfants. Ou qu’on leur coupait la tête, ajouterait Mimiquet, qui, soit dit en passant, vous maudit d’avoir planté tant d’arbres feuillus sur votre terrain car chaque année le volume de feuilles qu’il doit ratisser s’accroît. Il s’efforce de dissuader vos voisins, les Poulenc, qui, tels les agriculteurs de rencontre dont se moque Flaubert1 attendent scrupuleusement le 25 novembre (« À la Sainte Catherine, tout bois prend racine ! ») pour planter un érable.
Nous sommes montés l’autre jour au Défend avec Gastinel, Beraud et Poulenc pour en rapporter, avant que la neige arrive, la mousse et le feuillage que nous destinons à la crèche de notre chapelle du Villard. L’ami Gastinel s’était mis en tête d’essayer de nous convaincre que l’expression « En même temps » qu’utilise souvent le président de la République se rattachait à la même forme de pensée impatiente, en ce sens qu’elle lui paraît induire un refus de hiérarchiser des priorités. Me Béraud pense, au contraire, que c’est l’exposé d’une méthode qui consiste à tenter la synthèse entre une thèse qui ne peut être admise en l’état et une antithèse qui n’est pas plus recevable. Je ne suis pas certain que Gastinel ait été réellement convaincu que ce qui en résulte puisse être considéré comme la résolution réelle de thèses opposées.
Beraud a poursuivi sa réflexion en relevant que le « Tout, tout de suite » inspirait de façon peut-être excessive ceux qui s’indignaient devant les résultats de la COP 26 qui vient d’avoir lieu à Glasgow. « On comprend bien, disait-il, qu’il faille faire des efforts pour réduire au plus vite le réchauffement de la planète, mais on ne peut faire l’économie de la réflexion sur ce que les mesures que certains préconisent peuvent produire dans les domaines économiques, sociaux ou politiques. La multitude d’organisations qui veulent le bien de la planète n’ont pas toutes les mêmes motivations et on comprend que les gouvernements, quand bien même ils seraient d’accord sur le but à atteindre (ce qui reste à démontrer), tiennent à conserver le contrôle des moyens qui sont réclamés à cor et à cri ». J’allai dans ce sens, en mentionnant, pour mémoire en quelque sorte, que les régions les plus pauvres de la planète devaient sans doute se boucher les oreilles lorsqu’elles entendaient des O.N.G. des pays riches préconiser la décroissance et que l’opacité de certaines organisations ne permettait pas d’être certain que leur indignation n’était pas télécommandée. « Vous voyez bien, intervint Poulenc, que les plus dogmatiques, les plus sectaires, sont des gens qui ont investi le terrain de l’écologie qu’ils utilisent comme un Cheval de Troie pour dynamiter nos sociétés occidentales. Cela ne veut pas dire que les questions soulevées sont sans objet, mais ce qui me gêne est qu’à côté de ces mouvements d’agitprop2 il y ait tant de braves gens, sincères, et brûlant du désir d’exemplarité, mais manipulés comme les marionnettes dans le théâtre de Guignol, qui ne cessent de pousser les gouvernements à adopter des dispositions à mon sens parfois discutables qui pénalisent nos entreprises face à la concurrence des pays qui contrôlent les ficelles et tirent profit des handicaps dont nous nous sommes chargés… » « Je vous rejoins, dit Gastinel, à cette nuance près que les personnages de Guignol sont des marionnettes à gaine et non des fantoches animés par des fils… Mais, soit ! On voit bien que le modèle occidental, qui, à un moment de l’Histoire, disposait des moyens d’influence sur l’ensemble de la planète, veut être éradiqué par ceux qui l’auraient certainement fait plus tôt s’ils en avaient eu les moyens, mais aussi par certains de ceux qui en sont l’expression ; voyez les dégâts que cause la cancel-culture3 dont on commence seulement maintenant à percevoir les effets destructeurs ».
« J’aimerais bien que s’expriment sur le sujet les candidats déclarés ou supposés à l’élection présidentielle du mois d’avril, glissa Beraud. vous me permettrez d’ailleurs de me demander si un parallèle ne pourrait pas être tenté entre les préoccupations affichées par la classe politique d’aujourd’hui et les débats des religieux byzantins qui en 14, au moment où les Turcs entraient dans Constantinople, s’interrogeaient sur le sexe des anges ».
Nous étions de retour au Villard ; les flocons voltigeaient autour de nous. Puissent-ils tenir ! Nous pensons déjà à votre venue, savez-vous ?
Avec toute notre amitié.

P. Deladret

  1. Bouvard et Pecuchet, roman de Gustave Flaubert, 1881.
  2. Agitprop : Propagande émotionnelle et provocante ; terme issu du monde bolchevique.
  3. Cancel-culture : pratique consistant à vouer aux gémonies les personnes ou groupes qui sont auteurs d’actes ou de comportements que n’admettent pas d’autres.
2021-11-23T09:27:00+01:00

Camp Toussaint 2021 > les Benjamins

Les Benjamins à Carabelle

Imagination et créativité,
Voilà les mots autour desquels le camp a tourné.
Entre sorcière, gérants d’IKEA et plateau télé,
Les Benjamins ont rencontré une ribambelle de différentes personnalités !
Pendant toute une journée,
Alfred Picou, dessinateur de génie,
Et les benjamins ont créé
Des super-héros aux qualités infinies.
Tout au long du camp,
Les enfants ont développé la vie en communauté,
Mais aussi le goût du jeu et la dextérité.
Ce qui leur a permis d’aller de l’avant.
Grâce au sport, aux travaux manuels et aux jeux,
C’est épanouis que les benjamins sont rentrés chez eux.

Noah et Zoë

2021-11-23T09:15:12+01:00