Olivier

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Édito juin 2024 > Sport et religion

Avec l’arrivé de la flamme olympique à Marseille et l’ouverture prochaine des J.O. de Paris, nous entrons dans une période durant laquelle le sport et la rencontre des autres auront une grande place. Dans un contexte international traumatisé par les conflits, la violence, les guerres et les inégalités, oser la rencontre et prôner la fraternité a du sens et peut nous aider à comprendre que nous sommes dans l’obligation de vivre ensemble et d’être solidaires si nous voulons trouver des solutions durables pour offrir un avenir viable aux générations futures.

École de la vie
Le sport est aussi l’occasion de redécouvrir de beaux principes de vie, qui ne sont pas sans rapport avec les messages de fraternité, de solidarité et d’engagement que nous transmettent les religions. D’ailleurs, il ne manque pas de références sportives dans les écrits religieux et dans les grands textes fondateurs. Le dépassement de soi, l’effort, le courage, la concentration, l’entrainement, la joie de la réussite et du partage, le sens du collectif… tout cela peut nous aider à vivre et à comprendre le véritable sens de l’existence. S’il y a de la compétition, nous savons d’expérience qu’elle trouve son sens non dans la haine de l’autre – même si nous sommes hélas parfois témoins du dévoiement de ce beau principe et par des violences qui dénaturent l’esprit sportif à sa racine – mais dans l’émulation, pour donner le meilleur de soi-même.

Goût de l’effort
Avec le sport, nous découvrons que la facilité n’est pas bonne conseillère et que savoir se donner de la peine pour atteindre un objectif est source de joie et d’accomplissement. Nous vivons aussi cela dans la vie collective à l’Œuvre, en particulier pendant les camps, et tout spécialement lors des activités sportives ou des randonnées. S’il y a de la peine à faire des effort, il y a un grand bonheur à parvenir à un sommet ou un point d’étape qui nous semblait impossible à atteindre. Ce que nous expérimentons physiquement s’enracine profondément dans notre être et peut nous aider à vivre les grandes étapes et épreuves de notre vie. Quand l’impossible devient possible, alors on comprend ce que veut dire espérance et confiance.

Force du collectif
Avec le sport nous sommes aussi invités à découvrir la force du collectif. Même pour les épreuves individuelles, nous savons bien que c’est en équipe que l’on s’entraine, que l’on progresse, que l’on se stimule. Et pour les sports d’équipe c’est encore plus flagrant. Les qualités d’une équipe reposent sur les capacités individuelles, mais aussi et surtout sur la manière de collaborer, de se soutenir, de s’entraider et de trouver sa juste place en laissant l’autre trouver la sienne. C’est aussi ce que tout groupe et communauté découvre et met en place. Pour les chrétiens, nous parlons de « vivre en Église », dans le sens où nous comprenons que nous faisons partie d’un corps plus grand que la somme de nos individualités et que nous sommes chacune et chacun membres de ce corps, différents, complémentaires, unis sans être identiques.

Joie du partage
Cette force du collectif porte des fruits dans l’entrainement et l’émulation, mais aussi dans la grande joie de vivre ensemble. En cas de victoire c’est évident, mais même en cas d’échec ou de difficulté, le fait d’avoir vécu une expérience extrême avec d’autres, d’avoir traversé les étapes qui mènent à une rencontre décisive, nous fait rentrer dans une dimension particulière du sens de l’existence. C’est aussi ce que vivent les jeunes lors de leur passage à l’Œuvre et en camp. L’expérience de la vie collective, du partage, du service, de l’entraide et de la solidarité, peut fonder une vie tournée vers les autres et en capacité d’engagement.

Honnêteté
Le sport est aussi une école d’honnêteté. S’il faut toujours combattre la triche, l’anti-jeu ou le dopage, les authentiques sportifs savent bien que ce n’est pas par peur du gendarme et de la sanction que l’on résiste à ces facilités, mais parce que si l’on ne vit pas honnêtement sa démarche sportive, alors on passe à côté de ce qu’elle peut nous apporter. Une victoire en trichant n’a pas le même goût qu’une victoire honnête, ni même qu’une défaite en ayant la fierté de s’être donné à fond. Nous sommes souvent tentés par la facilité de la triche, mais nous savons qu’elle ne porte pas de fruit ; tout comme l’argent volé reste souvent de l’argent « sale », que l’on ne dépense pas de la même manière que celui qui a été gagné à la sueur de son front et dont on peut être fier.

Foi, espérance, charité
Le Christ, tout au long de son existence, a fait preuve d’une grande endurance, d’une honnêteté sans faille, d’un esprit collectif incomparable. Il a su passer le relais à d’autres, en leur faisant confiance, même au-delà de leurs échecs ou de leurs failles. En cela il nous ouvre un chemin de vie et nous donne à voir un visage de l’humanité qui peut nous inspirer… Dans les principes fondamentaux du sport on peut retrouver les vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité.

Olivier

2024-05-21T22:42:54+02:00

L’Évangile du mois de juin 2024

Nous lirons ce passage le dimanche 9 juin, le 10e dimanche du temps ordinaire.
À l’Œuvre, ce sera le dimanche des premières communions…

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

En ces temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Alors arrivent sa mère et ses frères. (…) Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

Le contexte
Jésus revient à la maison. Elle se trouve à Nazareth, là où il a vécu une trentaine d’années avec sa famille. Il retrouve les siens après une première série de miracles effectués hors de sa ville natale et qui ont marqué les esprits. L’Évangile de ce jour est composé de deux épisodes qui évoquent les liens que Jésus entretenait avec sa famille.

Jésus étouffe
La première scène est particulièrement étonnante. Jésus est là et on ne peut même pas manger. C’est quand même incroyable, la plénitude du Royaume de Dieu, le Christ en personne est là et on ne peut pas manger ! Celui que Jean appellera le « pain de vie » empêche par sa présence à ses proches de pouvoir manger. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. De plus, sa famille ne reconnait pas en lui le Messie, mais le petit charpentier qu’il a toujours été à la suite de Joseph. La foule l’oppresse et le considère comme un faiseur de miracles, comme une bête de foire. Bref, le début de la vie publique de Jésus est ici mal perçu.
Cela devrait nous rassurer chacun dans nos missions respectives : parents, personnes consacrées ou en recherche, nous aimerions parfois que notre chemin soit plus facile, que nos familles soient plus conciliantes avec nous.

Tel maitre, tels fils…
Ne prétendons pas vivre autrement que notre Seigneur Jésus-Christ. Accueillons les embûches de nos vies pour ce qu’elles sont, sans leur donner trop d’importance. Si nous regardions plus souvent les plus petits que nous devons servir, nous relativiserions davantage nos contrariétés, nos difficultés dans la mission ou dans nos vies. Et avec nos familles, acceptons de parfois être incompris, une occasion de plus de grandir en humilité.

Il a perdu la tête
Sa famille se fait du souci, « il a perdu la tête » dit l’un de ses proches. Le raisonnement est simple : Jésus est de chez nous, il est donc à nous, il est donc pour nous. C’est un phénomène classique d’appropriation que nous vivons quand nous profitons d’un membre de notre famille pour obtenir un piston ou de l’argent. Or, les miracles les plus impressionnants n’ont pas été exécutés à Nazareth mais ailleurs. Une forme de déception atteint sa famille puisqu’à leurs yeux, il est de chez eux mais il les ignore.

Un nouveau critère de choix
Dans le deuxième petit épisode, Jésus élargit considérablement la notion de famille. Elle n’est plus liée à l’appartenance à un même arbre généalogique mais au partage de la même foi. Font partie de la famille de Jésus « ceux qui font la volonté du Père ». On peut comprendre la circonspection de son entourage et nous, la joie de faire partie de sa famille.

Didier Rocca

Le nom du mois : Nazareth
Que reste-t-il aujourd’hui de ce Nazareth du temps de Jésus ? S’il n’existe plus aucune maison datant de l’époque du Christ, les nombreuses grottes creusées à même la roche sont encore visibles de nos jours. Parmi elles, la « maison de la Vierge » et la grotte de l’Annonciation, des lieux bénis que la tradition célèbre depuis des siècles comme ceux des évènements rapportés dans les Évangiles.

2024-05-20T21:31:27+02:00

Camp Printemps 2024 > les Jeunes Cadets

Les Jeunes Cadets à Carabelle

Sur un matin ensoleillé ☀️ les JKD’s se sont retrouvés entre 8 h et 9 h à l’Œuvre pour leur départ au camp de Pâques 🐣 qui devait durer cinq jours. Hop ! Un bisou à papa et maman et un pied dans le master direction Carabelle ! Le trajet a duré approximativement 1 h 15.
Arrivés à Carabelle les JKD’s croisent les KD’s, c’est la joie dans la maison, tout le monde est super-content 😁 ! Pour commencer ce camp en beauté rien de mieux que d’apprendre tous les prénoms de ses camarades, donc on s’est mis en rond et tout le monde a appris le prénom de chacun grâce à un petit jeu sympa et rapide ! Ensuite, ils se sont assis en cercles pour démarrer le pique-nique 🍟. Après ça, place aux règles de vie pour que tout le monde puisse passer un camp dans le respect et la bonne humeur, et après place au jeu commun JKD-KD donc 1 h 30 d’amusement pour les jeunes ! 16 h l’heure du goûter et ensuite place au douches 🚿, 17 h-19 h le 5/7 : une partie du groupe révise la kermesse et l’autre fait des activités sportives. 19 h le repas 🍽️ et ensuite place à la veillée, ce soir-là les jeunes ont rencontré deux moustiques qui faisaient une soirée avec plein de mini-jeux et la possibilité de miser de l’argent sur certaines équipes ! 22 h 30 la prière et 23 h au lit 🛌.
Le lendemain les jeunes se réveillent à 8 h 30 et déjeunent à 9 h. Après un bon petit déjeuner 🥞, place au jeu jusqu’à midi. 12 h le repas 🍽️, et ensuite le deuxième jeu de la journée, 16 h goûter pour reprendre des forces ! Et place aux douches 🚿, ensuite 5/7 avec répétition de la kermesse et pour l’autre groupe une thèque, un jeux sportif un peu comme le baseball ⚾️. Les jeunes se sont régalés tout le monde a rigolé et s’est dépensé. 19 h le repas 🥘, les Jeunes-Cadets se sont régalés avec les plats de Béa et Bernard 😋. Ensuite, on se brosse les dents comme d’habitude entre chaque repas. 21 h l’heure de la veillé, ils ont rencontré un groupe de youtubeurs qui était là pour tourner une vidéo « pouleurs chaîneses ».
Le camp s’est déroulé ainsi dans la bonne humeur et le partage. Il s’est terminé sur de la joie et des bons moments, ils s’en souviendront très longtemps. Le temps était excellent malgré la pluie qui faisait parfois une apparition.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, mais les Jeunes-Cadets ont pu apprendre à se connaître chacun et chacune et ils ont pu apprendre à vivre ensemble grâce aux règles de vie. Ils ont partagé plein de moments inoubliables. C’est un bon groupe qui ne va faire qu’évoluer !

L’équipe des JKD’s

2024-05-20T21:20:41+02:00

Lettre du Villard – mai 2024

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 mai 2024

Nous avançons doucement vers l’été que devraient animer les compétitions des Jeux Olympiques ; un avant-goût nous a été donné par le passage de la fameuse flamme dans notre vallée. Par où ne sera-t-elle pas passée, d’ailleurs, le jour où elle parviendra à Paris ? Nous avions pu trouver une place devant le marché couvert. Le colonel Gastinel a observé que nous avions été assez chanceux de la voir portée par une authentique sportive et non, comme cela a été vu ailleurs, par des saltimbanques censés attirer du public. Beraud, qui avait fait le déplacement avec nous, lui a fait remarquer qu’il n’était pas mauvais que de tels évènements amènent des gens qui souvent s’ignorent à exprimer les sentiments communs qu’ils éprouvent et qu’il ne fallait pas faire la fine bouche quant aux moyens employés.
« Si vous voulez, rétorqua le colonel, mais à ce compte-là, puisqu’on a fait porter la flamme olympique à des personnes qui ne sont pas connues pour leurs performances sportives, pourquoi ne pas avoir confié le rôle de maître de cérémonie de l’ouverture du festival de Cannes à un catcheur professionnel plutôt qu’à Camille Cottin1 ? »
Mimiquet nous a rejoints à la terrasse du Choucas où nous nous étions laissés aller à prendre l’apéritif ; inutile de vous dire que la flamme était déjà partie en voiture vers une ville plus importante. Beraud a rappelé en levant son verre la formule qu’on prête à Pierre de Coubertin, mais qu’il aurait empruntée à un évêque épiscopal américain : « L’important, n’est pas de gagner, c’est d’y prendre part. » « Si seule une personne peut porter la couronne de lauriers, a-t-il commenté, tout le monde peut partager la joie de la compétition. N’est-ce pas merveilleux ! » « Voire, enchaina Gastinel, mais cela a-t-il quelque rapport avec la réalité, lorsqu’on sait que pour participer, il faut avoir été sélectionné, c’est-à-dire avoir déjà évincé un grand nombre de candidats, autrement dit il faut avoir gagné pour participer ! On nous tympanise avec cette formule car elle est dans l’air du temps, du moins dans l’air que fredonnent les médias. L’exclusion est à exclure et tout le monde a ses chances ; c’est bien gentil, mais ce n’est pas ce qu’on voit dans la vraie vie, comme on dit aujourd’hui, où la sélection et l’exclusion scandent toutes les étapes d’une vie professionnelle. » « En va-t-il différemment en d’autres domaines ? » a hasardé Béraud. « Ne dit-on pas d’un artiste, qu’il soit musicien, peintre, comédien, qu’à un certain moment de sa carrière, il s’est imposé, c’est-à-dire qu’il a pris le pas sur d’autres ? »
Vous disiez dans votre dernière lettre que vous étiez frappé par les conversations de vos amis qui, quel que soit le milieu professionnel, considèrent que le rapport des jeunes générations au travail et à la réussite professionnelle est bien différent de celui qui avait été celui de votre génération ; ne parlons pas de la nôtre ! Vous notiez dans leurs propos une incompréhension devant ce qu’ils ressentaient comme un désintérêt. Vous admettez que l’idée de ne pas consacrer au travail une part important de son existence est tout à fait recevable. Je crois comprendre que vous n’êtes pas loin de penser que faire croire que l’on s’épanouit dans la vie professionnelle, c’est-à-dire dans un domaine d’obligations, pouvait être considérée comme le miroir aux alouettes que ceux qui ont été favorisés – et qui n’ont pas besoin de travailler – tendent à ceux dont la condition est moins favorable. Ne dites-vous pas, en plaisantant, que l’Éternel, qui par définition sait tout, a condamné l’homme au travail pour le punir ? Je racontai cela pendant que nous attendions que le serveur nous rendît la monnaie. Beraud a souligné qu’on avait autrefois une opinion tellement défavorable du travail que le fait pour un aristocrate d’exercer une activité professionnelle était déchoir. « Et moi-même, ajouta-t-il, lorsque je me suis arrêté de travailler, j’ai rêvé de vivre comme les nobliaux de province d’autrefois ; ils n’avaient pas l’occasion de s’ennuyer ; ils lisaient, chassaient, rédigeaient parfois des chroniques savantes, rencontraient des amis, faisaient de la musique, s’adonnaient au dessin ou à la peinture. Parfois même ils cherchaient une distraction dans la recherche du perfectionnement de techniques ; voyez l’exemple de Louis XVI qui était passionné de serrurerie… » Mimiquet l’interrompit pour glisser que notre monde irait sans doute mieux si certains chefs d’État se contentaient de s’amuser à la serrurerie plutôt que de s’entêter à faire ce qu’on n’attend pas d’eux.
« On est bien d’accord, avança Gastinel, sur l’idée que le travail ne devrait pas être une fin en soi et que, pour parler (un peu) comme Pascal, le philosophe du xviie siècle, je dis cela pour Mimiquet, l’homme est perverti lorsqu’il privilégie la chasse par rapport à la prise, c’est-à-dire les moyens par rapport à la fin. On peut et on doit pouvoir se réaliser autrement. Il n’empêche que la majorité des gens honnêtes n’ont pas encore trouvé le moyen de gagner leur vie sans travailler et que les aspirations des zélateurs de la décroissance ne leur permettraient pas de vivre comme de purs esprits. » Mimiquet, qui a trimé toute sa vie, nous a jeté : « Si ceux dont parle votre ami ne pouvaient compter sur la protection que leur assure la société ils feraient un peu moins la fine bouche. Ils accepteraient d’aller travailler ailleurs que là où ils ont envie et admettraient des conditions de travail et des niveaux de salaire qui ne leur permettraient sans doute pas de vivre comme ils le souhaiteraient. Entendons-nous, c’est bien pour eux, mais cela risque de n’avoir qu’un temps… » Beraud a rebondi en se demandant si, dans un monde de concurrence, il était possible dans notre petit hexagone de vivre comme si la compétition internationale n’existait pas, comme si nous étions seuls au monde. « Il suffit de voir notre dégringolade au classement Pisa2. La médiocrité dans laquelle nous risquons de nous enfoncer, si on refuse de voir la situation en face, finira par nous rendre de moins en moins compétitifs dans un nombre croissant de domaines. Fera-t-on encore la fine bouche ?
Voilà qui vous permettra peut-être de prolonger les conversations que vous avez avec vos amis sur le sujet. Nous pourrons à notre tour les poursuivre lorsque la Flamme olympique arrivera à Paris. Nous espérons bien en effet que vous serez à ce moment-là au Villard.
Soyez assuré de nos sentiments les plus cordiaux.

P. Deladret

  1. Camille Cottin, actrice de cinéma, née en 1978, maîtresse de cérémonie pour l’ouverture du Festival de Cannes 2024.
  2. Le classement Pisa (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) mesure l’efficacité des systèmes éducatifs dans 85 pays.
2024-05-20T21:32:51+02:00

Camp Printemps 2024 > les Cadets

Les Cadets à Carabelle

Le camp de Pâques à Carabelle a été une expérience inoubliable pour les enfants. Avec sa superbe piscine, les plus courageux ont pu se baigner dans une eau à 13 degrés et profiter du soleil printanier lors d’une unique session piscine. Ensuite, nous sommes partis faire une petite balade vers Beaumont-de-Pertuis pour explorer les sentiers et les paysages magnifiques que nous offre la nature.
Le lendemain, le Petit Prince et ses amis ont débarqué à la maison. Axés sur le thème de l’amitié, les enfants ont pu explorer les liens qui les unissent en s’amusant ensemble. Le soir, ils sont partis visiter un planétarium pour ajouter une touche de fascination cosmique, élargissant leur horizon.
Le samedi matin, quatre femmes de différents pays ont fait irruption à la maison. Elles avaient besoin d’aide pour déterminer quel pays était le plus fort. Plusieurs défis amusants ont été organisés, mettant en valeur les talents et les caractéristiques uniques de chaque culture représentée. L’après-midi, quatre enfants de maternelle sont arrivés pour une histoire de vol de jouets qui ont été cachés dans différents endroits de Carabelle. Après avoir retrouvé les jouets, ils ont pu créer différentes pizzas pour le repas et finir sur une soirée film pleine de rigolade.
Ce fut un camp rempli de souvenirs inoubliables, d’amitié et d’aventures mémorables, laissant à chacun le cœur rempli de joie et d’expériences enrichissantes.
Nous vous attendons en forme pour le grand camp !

Le Petit Prince

2024-05-20T21:23:32+02:00

Camp Printemps 2024 > les Grands Cadets

Les Grands Cadets à Ganagobie

Le premier jour, nous sommes partis de l’Œuvre à 9 h, nous avons fait deux heures de route pour arriver à Ganagobie. Une fois arrivés : nous avons fait les chambres, pique-nique entre nous, règles de vies puis un groupe est parti chercher du bois et d’autres ont visité le nouveau lieu avant de faire un premier un jeu commun ! Au 5/7, comme à tous ceux du camp, nous avons préparé la kermesse ! Le soir trois humoristes se sont occupés de la veillée pour trouver des nouveaux candidats pour LOL : qui rit, sort ! Le mardi 30 avril, réveil à 8 h 30 en musique puis petit déjeuner à 9 h. Le matin, nous avons eu la visite de quatre hôtesses de l’air qui avaient perdu leur compagnie et faisaient donc appel à nous pour avoir de la clientèle puis des avions. Petit temps libre et repas ! L’après-midi trois baby-sitters ayant égaré leur enfant sont venus nous demander de l’aide pour le retrouver ! Ensuite, petite messe dans l’oratoire de la maison, suivie de la kermesse, des douches et du repas. Le soir, nous avons regardé le film La haine et nous avons débattu et discuté ensemble. Le mercredi 1er mai, nous avons eu la visite de Rick et Morty, venus dans notre monde pour faire une detox d’arme, car Morty est trop accro à la violence. Nous les avons donc accompagnés dans cette journée sans arme. Après le petit déjeuner, nous avons pris le minibus pour nous rendre au monastère. À 10 h nous sommes arrivés sur place, accueillis par un moine qui nous a fait une visite explicative de l’église jusqu’à 11 h. À 14 h nous sommes partis pour une surprise préparée par Rick et Morty. Arrivé là-bas, Rick nous a expliqué qu’il n’arrivait pas à arrêter l’utilisation d’armes donc il avait besoin d’une activité pour se détendre, il nous a donc invités à la faire à ses côtés ! Vous l’avez compris, nous sommes au laser-game pour nous affronter sur 2 parties très sportives. À 20 h, départ rapide pour le monastère car nous allons partager une des prières des moines, celle des Complies. Une bonne expérience pour tous ! Après une veillée sportive et l’aide des GKD, Rick et Morty ont enfin réussi à réouvrir leur portail pour voyager dans un autre monde que le nôtre, et pour cela ils ont choisi la moitié d’entre nous pour vivre cette expérience ! Jeudi matin, réveil habituel à 8 h 30, on demande aux GKD de faire leur sac avant le petit déjeuner qui est à 9 h car nous devons partir à Carabelle dans la matinée ! Après une bonne heure de trajet nous retrouvons les JKD’s à Carabelle. Une fois le bilan des JKD’s fini nous nous retrouvons et nous déjeunons tous ensemble ! Après un bon repas, nous avons un bon gros temps libre durant lequel nous passons du bon temps tous réunis, certains jouent au foot, d’autres font de petits jeux sympas, d’autres mettent de la musique, etc. Après ce temps libre sympathique nous avons eu l’honneur de nous réunir pour aider Jul, Naza, Kofs et SCH à retrouver leurs disques d’or et de platine. Un jeu qui a beaucoup fait rire et durant lequel nous nous sommes régalés. Suite à ce jeu, nous prenons le goûter avant que les JKD’s nous quittent pour rentrer à Marseille. Douche et kermesse. Nous nous réunissons aux alentours de 19h15 pour le dîner durant lequel nous avons souhaité un JOYEUX ANNIVERSAIRE à Inès pour la 14e fois de la journée, nous en gardons un très bon souvenir ! Le soir nous avons eu la joie de rencontrer un démon et les fées avec qui nous avons passé une super veillée. Après la veillée les animateurs nous ont réservé un jeu bien spécifique à Carabelle, une guerre des sifflets ! Pour la dernière soirée à Carabelle, que demander de mieux ? Après cette super fin de soirée, la prière a lieu, ne pas oublier l’importante présence de Dieu au sein de notre groupe ! Une prière au coin du feu et s’ensuit une nuit tous réunis dans la salle de veillée, une première pour les GKD’s ! Après une nuit agréable ou presque à même le sol de Carabelle, nous avons pris un petit déjeuner revigorant pour une série de mini jeux collectifs ! Ensuite nous avons réuni nos affaires, fait le ménage et nous sommes rentrés à Marseille, avec beaucoup de super-souvenirs de ce camp passé ensemble !

Louis, Camille, Hector, Joséphine et Cléa

2024-05-20T21:29:06+02:00

Pour la paix

Ô Sainte Vierge, Mère de Dieu,
Ma Mère, Reine de la Paix,
Demande à ton fils Jésus qu’il me fasse don de sa Paix.

Prie pour moi, pour que je retrouve la Paix,
La paix dans mon cœur, mes pensées et mon âme,
La Paix dans ma famille,
La Paix parmi mes proches,
La Paix de Jésus,

Ô Jésus, mon Dieu et mon Sauveur, mon frère, Prince de la Paix,
Je viens vers toi avec Marie, Reine de la Paix,
Afin de te demander en toute humilité de m’accorder un peu de ta paix.

Accorde-moi Ô Jésus la paix intérieure,
La paix dans ma famille,
La Paix dans ma vie quotidienne
Donne la paix à mon peuple, à tous les peuples,
La paix à tous les humains, la paix au monde entier.

Ô Jésus, toi qui es si près du Père,
Emporte-moi tout près du Seigneur pour recevoir sa Paix.

Ô Père, Père de Jésus, Notre Père, Mon Père,
Je viens vers toi avec votre fils Jésus pour demeurer en Paix.

Amen.

2024-04-16T15:43:25+02:00

Édito mai 2024 > Dieu, Esprit saint

Durant le temps pascal qui s’étend sur cinquante jours après la solennité de Pâques que nous avons célébrée en grande pompe à l’Œuvre, nous avons l’occasion d’approfondir ce qu’implique cette fête de la victoire de la vie contre la mort, de l’amour contre la haine, de la paix contre la violence. La Pentecôte clôt ce beau temps liturgique en célébrant le don de l’Esprit saint aux apôtres, et par là même à tous les baptisés par le sacrement de la confirmation. Ainsi nous comprenons que nous sommes baptisés pour participer à la mission de Dieu, à savoir annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile.

Dieu en nous
L’Esprit saint est une des trois « personnes » de la trinité, avec le Père et le Fils. Dieu est présent par sa force créatrice et recréatrice, que nous attribuons à la figure du Père ; il se fait proche de nous comme un frère pour partager notre vie, nous accompagner, nous ouvrir un chemin par sa vie offerte, ouverte, donnée en Jésus Christ, que nous appelons le Fils ; et enfin, par l’Esprit saint, nous comprenons que Dieu est présent en chacun de nous. La force d’amour de Dieu est agissante au cœur de toute existence humaine et c’est sa manière d’être au monde aujourd’hui que d’agir par nous. À bien y réfléchir, cela devrait nous donner le vertige, car nous comprenons que Dieu – qui nous connait, qui sait notre fragilité et que nous sommes parfois capables du pire – nous fait confiance : il sait que nous sommes aussi capables du meilleur et il compte sur nous pour que nous agissions afin que le monde corresponde à son projet de paix, de fraternité, de justice et d’amour.

Dieu compte sur nous
Nous comprenons aussi que si le Royaume de Dieu est en marche et grandit, cela ne peut se faire qu’avec notre collaboration. Dieu n’agit que par nos mains, nos vies, nos cœurs. Cela nous donne une responsabilité, car nous sommes invités à nous engager à transformer nos vies pour changer le monde. Nous avons tous à prendre notre part de la mission de Dieu. Heureusement, tout ne repose sur nos petites épaules, nous sommes avec d’autres, en groupe, en Église pour agir, et chacun, comme membre d’un même corps, peut trouver sa place et sa fonction afin de faire croitre ce corps et de rendre l’Église agissante pour faire grandir la justice, la fraternité et la paix.

Amour de Dieu
Cette manière de voir les choses nous permet d’appréhender la notion de « puissance de Dieu ». Elle n’est pas une puissance de magie, qui agirait sur les événements. Sinon tout se passerait parfaitement dans le monde, il n’y aurait pas de catastrophes naturelles, d’accidents, d’handicaps ou de maladies ; sinon Dieu serait un tyran ou un sadique qui déciderait que certaines personnes souffrent et que d’autres vivent dans la facilité. Et dans ce cas-là toute personne intelligente avec un esprit critique et une liberté de conscience arrêterait de l’adorer, et au contraire le détesterait, s’en méfierait et le combattrait. Ce n’est pas non plus une force qui nous obligerait à faire des choses contre notre volonté, sinon il n’y aurait plus d’injustice, ni de crime, ni d’inégalités, mais il n’y aurait plus non plus de liberté, nous serions réduits à êtres des marionnettes ou des animaux dans un troupeau ; ce qui fait notre dignité serait réduit à néant et nous tomberions dans la fatalité avec une vision du destin qui serait un chemin imposé. Ce n’est pas non plus une puissance judiciaire qui nous obligerait à faire des choses pour éviter une punition ou pour gagner une récompense, ce qui nous entrainerait dans le registre du mérite et du marchandage ; nos actions seraient alors calculées pour avoir une contrepartie, et l’amour de Dieu ne serait pas gratuit. Dans cette conception, Dieu ne serait pas tout puissant puisqu’il ne pourrait pas aimer ou sauver une personne qui ferait les mauvais choix ou poserait des actes mauvais. Non, la puissance de Dieu est une puissance d’amour et de pardon inépuisable et gracieuse. Rien ne peut l’empêcher de nous aimer et de vouloir le meilleur pour chacun de nous. Dieu ne cherche pas à nous punir mais plutôt à nous accompagner afin que nous ayons une vie qui soit belle et fructueuse.

Mettre l’amour au centre de nos vies
Cela transforme totalement la vision de nous pouvons avoir de la religion, de Dieu et de la relation que nous avons avec lui. Dieu est source de vie et d’amour. Il n’est pas un juge ou un père fouettard dont nous devrions avoir peur ou qui nous tendrait des pièges. Il n’est pas non plus un marionnettiste qui jouerait avec nous et qui déciderait de ce qui se passe dans nos vies. De ce fait, accepter Dieu dans sa vie, lui laisser de la place, le célébrer, décider de répondre à ce que nous comprenons de ce qu’est une vie de croyant et de pratiquant, c’est mettre l’amour au centre de sa vie et décider de vivre en cohérence avec cet amour que nous concevons comme reçu gratuitement et sans contre-partie. Quand on se sait aimé sans condition et que l’on a compris que cet amour nous accompagne pour traverser les événements de toute notre vie, alors on a envie de lui laisser toute la place, et on comprend que la seule manière de manifester cette acceptation, c’est d’aimer les autres, sans condition et gracieusement. C’est à cela que nous sommes appelés : laisser l’Esprit saint travailler en nous.

Olivier

2024-04-16T15:26:10+02:00

L’Évangile du mois de mai 2024

Lecture des Actes des Apôtres

Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

Le contexte
Nous ne lisons pas ce mois-ci une page d’Évangile mais un passage des Actes des Apôtres, deuxième tome des écrits de Luc, l’évangéliste qui raconte ce jour si particulier au cours duquel est née l’Église…

Pentecôtes
En ce jour de Pentecôte, il y avait du monde à Jérusalem… Normal, de nombreux juifs étaient venus en pèlerinage à Jérusalem pour célébrer cette fête (voir mot du mois). Les disciples étaient réunis tous ensemble. Pour décrire cette expérience unique, Luc convoque des images bibliques bien connues, le feu, le vent. Surtout, il nous dit que les apôtres se mirent à parler en d’autres langues. Arrêtons-nous sur cela : parler la langue de l’autre… Parfois, nous sommes de la même famille, de la même communauté et nous sommes incapables de nous comprendre. L’Esprit Saint nous donne de parler et d’entendre la langue de l’autre. Il nous délivre des incompréhensions liées au langage. Quelle Bonne Nouvelle !

Venus de si loin…
Le récit de Luc détaille l’origine géographique des pèlerins. Certaines régions sont des points chauds du globe : Soudan, Syrie, Ukraine, Libye et j’en passe. Comment ne pas être touché par l’actualité de ces contrées d’Europe et du Proche Orient ? Se pourrait-il que l’Esprit Saint permette à tous les habitants de ces régions de se parler et même de se comprendre ? Non pas avec une même langue comme à Babel. Mais que chacun puisse se faire comprendre dans la langue de l’autre. On imagine les conséquences dans la vie du monde : une paix durable, une fraternité retrouvée. Ce migrant trouvera-t-il un Crétois parler sa langue pour lui permettre d’envisager un avenir meilleur ? Ce réfugié ukrainien pourra-t-il dialoguer dans sa langue avec un Égyptien pour lui redonner courage ? De la même manière, dans tous les conflits, qu’ils soient entre personnes ou entre États, saurons-nous nous montrer dociles à l’Esprit Saint pour parler et entendre la langue de l’autre ?

Tous, nous les entendons parler dans nos langues les merveilles de Dieu
L’Esprit Saint n’agit pas individuellement. Il souffle sur tous. Effectivement. Mais il ne peut être reçu que par chacun. Si comme le note Luc, certains se moquent et prennent les apôtres pour des ivrognes, soyons, grâce à l’Esprit Saint, frères en humanité de ces pèlerins du monde entier. Si notre monde manque de quelque chose, c’est surtout de fraternité, de solidarité, d’amour vécu concrètement. Que l’Esprit Saint en ce jour de Pentecôte nous fasse devenir vraiment des frères à l’image du Fils de Dieu fait homme qui s’est fait frère !.

Didier Rocca

Le nom du mois : Pentecôte
Pour les juifs, Pentecôte renvoie au don de la Loi sur le mont Sinaï sur des tables de pierre grâce à Moïse.
Pour les chrétiens, Pentecôte rappelle le don de l’Esprit au Cénacle dans le cœur de chacun.

2024-04-16T15:28:39+02:00

Lettre du Villard – avril 2024

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 avril 2024

Bien cher ami,
Notre vallée a pris un petit air de Bavière de carte postale : les montagnes enneigées dominent le paysage verdoyant et ensoleillé que le printemps a révélé. Vous imaginez donc notre désappointement lorsque nous avons vu arriver, au lieu de la Sissi que le cadre pastoral appelait, Mademoiselle Reynaud venue, « d’un saut de moto » nous affirma-t-elle, coller une affiche pour promouvoir la liste que sa coterie appelle à choisir aux élections européennes. Gastinel lui ayant demandé si elle ne craignait pas de gaspiller du papier en placardant ainsi dans notre bout du monde s’est entendu répliquer que l’important était de « marquer son territoire » ! Mimiquet, qui était venu tailler vos lilas, n’a pu s’empêcher de lui glisser qu’avec son caractère d’épine son territoire était déjà bien gardé.
Gastinel s’interrogeant sur l’intérêt de ce mode de propagande, Béraud lui a fait remarquer qu’il avait déjà dû se demander si le travail des colleurs d’affiches dans les villes lui paraissait plus pertinent et conclure qu’il était peu concevable que cela influe sur le choix de l’électeur, « mais enfin, conclut-il, c’est une habitude et ne pas y souscrire pourrait faire penser qu’on ne croit pas à ce qu’on affirme par ailleurs ; alors… »
Ne pas croire ce qu’on affiche ! De façon inattendue – vous devez vous en souvenir – vous avez soulevé cette question l’an passé lors du baptême des catéchumènes pendant la nuit de Pâques. Vous étiez ému par leur démarche. Vous admiriez la force de caractère qu’il fallait à des jeunes gens issus de familles athées ou d’autres confessions pour oser ce choix. Vous admiriez aussi le rayonnement de la religion à laquelle ils adhéraient. Mais votre interrogation concernait ceux qui étaient issus de milieux catholiques ; vous vous demandiez pour quelles raisons leurs parents ne les avaient pas fait baptiser à leur naissance. Autant l’indifférence de certains foyers expliquait la situation, autant vous paraissait plus difficile à comprendre le choix de parents catholiques de laisser leur enfant se déterminer plus tard. Vous ne mésestimiez pas l’argument selon lequel il ne faut pas peser sur les consciences, mais vous releviez qu’il n’est pertinent que dans des familles qui n’ont pas de pratiques catholiques. Si non, comment peut-on penser qu’un enfant dont les parents reçoivent régulièrement les sacrements ne sera pas influencé ? Et il vous paraissait étonnant qu’au motif de préserver la liberté de choix de l’enfant on ne tienne pas à lui faire partager ce qu’on croit.
Béraud est tout aussi dubitatif que vous ; il ne comprend pas que les parents les plus incertains ne prennent pas le pari de Pascal1, de faire baptiser leurs enfants « au bénéfice du doute » en quelque sorte. Mimiquet a traduit le pari à sa façon, en constatant que « si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal ! » Béraud ne comprend pas plus que ceux qui se réclament de la foi catholique tablent sur l’espérance que le discernement de l’enfant lui permettra de les rejoindre dans leurs convictions. « Enfin…, dit-il, je comprendrais mieux que des parents proposent à leurs enfants dès leur plus jeune âge la croyance qu’ils affichent. Ceci-dit, chacun fait ce qu’il trouve bon, et puis, nous qui les avons faits baptiser, est-ce que nous les avons vraiment éduqués, comme nous nous y étions engagés, et est-ce que nous leur avons donné l’envie de suivre la voie proposée ? Est-ce que nous croyons ce que nous affirmons ? Est-ce que nous croyons ce que nous nions ? »
« C’est curieux », intervint Gastinel, mais le fait de vivre en ne parvenant pas toujours à croire ce qu’on dit n’est-il pas plus répandu qu’on ne le pense généralement ? Regardez ce qui se passe actuellement en Ukraine ; les informations qu’on reçoit et les commentaires qu’elles suscitent sont de nature dramatique. On nous dit qu’il n’est pas à exclure que cela entraîne notre pays dans une guerre, qu’il faut s’y préparer… et tout se passe comme si nous ne le pensions pas possible. « En renfort de potage », comme dit Nicole dans le Bourgeois Gentilhomme2, on n’exclut pas l’hypothèse que des bombes atomiques puissent être utilisées… On le dit, et à satiété, mais on ne le croit pas. Parce que si nous y croyions, les empoignades sur le creusement du déficit budgétaire qui agitent les folliculaires3 et les parlementaires seraient ramenées au niveau d’aimables conversations de salon.
Béraud lui répondit que tout se passait comme si le discours alarmiste n’était plus entendu et l’issue du conflit assez certaine. Les difficultés de l’Ukraine pour convaincre de nouvelles recrues à s’engager sous le drapeau national donnent à penser que même les Ukrainiens n’y croient plus. En tout état de cause, que pourrions-nous faire ? L’importance de notre déficit public ne nous permet pas d’envisager d’autres mesures que symboliques. La révélation d’un déficit prévisionnel de 5,1 % du budget en 2014 s’est accompagnée d’une formule qui fera date et que l’on doit, paraît-il, au plus haut niveau de l’État : « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives, mais un problème de moindres recettes ». Non seulement on ne peut pas faire plus mais on ne peut que faire moins, en essayant, comme des radeliers4, d’éviter les écueils des mécontentements qui vont affleurer.
Je leur ai fait remarquer que les perspectives électorales donnaient à penser que Mademoiselle Reynaud n’avait finalement pas tort de « marquer son territoire », même si on pouvait discuter de la pertinence de son affichage au Villard. Les professionnels de la politique savent que « Trop fort n’a jamais manqué »5, comme on disait, paraît-il, autrefois dans la Marine.
J’espère que lorsque vous viendrez pour les prochaines vacances la situation se sera apaisée. Nous nous devons d’espérer, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ce que nous affirmons ? Alors… Croyons-le !
Nous vous assurons de nos sentiments les plus cordiaux.

P. Deladret

  1. Pascal, philosophe français du wviie siècle, a proposé aux sceptiques de croire en Dieu puisqu’ils n’avaient rien à y perdre.
  2. Acte III, scène III.
  3. Journaliste qui rédige des feuilles périodiques ; cf. G. Brassens : Trompettes de la renommée.
  4. Bateliers conduisant des radeaux de bois sur les cours d’eau.
  5. Il peut sembler ridicule d’utiliser des équipements surdimensionnés, mais, au moins, on est certain qu’ils ne casseront pas à l’usage.
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