Olivier

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L’Évangile du mois d’octobre 2021

Nous entendrons cet Évangile le 24 octobre, journée de la mission universelle de l’Église.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Puis, comme il sort de la ville avec ses disciples et bon nombre de gens, un mendiant est là assis au bord du chemin ; c’est Bartimée, le fils de Timée, et il est aveugle. Quand il apprend que c’est Jésus de Nazareth, il se met à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Beaucoup le sermonnent pour le faire taire, mais il crie encore plus fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le ». On appelle l’aveugle et on lui dit : « Courage, lève-toi, il t’appelle ». L’aveugle laisse son manteau, et d’un bond il est près de Jésus. Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle répond : « Rabbouni, que je voie ! » Alors Jésus lui dit : « Va ! ta foi t’a sauvé ! » À l’instant même cet homme voit ; et il se met à suivre Jésus sur le chemin.

La foule
Bartimée dérange la visite bien préparée par quelques disciples dans la ville de Jéricho (voir mot du mois). Cette foule agglutinée autour de Jésus a un rôle paradoxal puisque, dans un premier temps, elle empêche Bartimée de voir Jésus et de lui parler puis, à la demande du maître, cette foule fait venir Bartimée à Jésus. Cela renvoie au rôle de l’Église dont une des missions est de se faire l’écho des misères des plus petits et d’être au plus près de ces blessés de la vie. Parfois, hélas, l’Église peut être un obstacle et commettre de regrettables contre-témoignages. Le plus souvent, elle est la porte-parole des sans voix comme avec Bartimée.

Confiance, lève-toi, il t’appelle !
Trois actions correspondent aux trois paroles :

  1. « Confiance » et il se débarrasse de ses sécurités, de ses seules richesses. Il lâche alors son manteau. Ce geste ne paraissait pas nécessaire. On peut l’interpréter comme un désir de se dépouiller pour aller au plus vite vers Jésus.
  2. « Lève-toi », ce verbe qui renvoie à la résurrection. Bartimée fait bien davantage que de se mettre debout, il bondit. Cela lui permettra d’être à la même hauteur que Jésus. Un regard pourra être échangé. Voici Bartimée relevé !
  3. « Il t’appelle ». Bartimée répond à un appel de Jésus. Cet appel est indirect puisqu’il est effectué par un des disciples. Une fois encore est signifiée la mission de l’Église, mettre en contact le Christ avec les plus petits, ceux qui sont ou se croient éloignés de Dieu.

Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Bartimée est aveugle et mendiant. De plus, il est assis, au bord du chemin. Il est le prototype de celui qui semble avoir été oublié par Dieu. Que va-t-il demander ? Quel est son profond désir ? De l’argent, la vue ? Un chien d’aveugle ? Sa réponse est claire : il veut voir. Marc joue avec ce verbe qui peut avoir deux sens. S’agit-il d’être soigné de son aveuglement physique ou de sa cécité spirituelle ? Le texte ne le dit pas.

Va ! Ta foi t’a sauvé !
La foi a sauvé Bartimée, elle ne l’a pas seulement guéri. Bartimée est guéri corps et âme à la mesure de sa foi simple et profonde. Jésus ajoute le « va » et non « viens ». Il met l’aveugle dans une situation dynamique. Le terme « sauver » montre qu’il a fait un chemin de disciple. Aussitôt, il obtient la vue. La requête est juste, elle est exaucée. Remarquons que Bartimée suit Jésus sur le chemin, manière de dire que sa mission de disciple est d’emprunter le même chemin que son maître, chemin d’humiliation qui le mènera jusqu’à la croix. Qu’est devenu Bartimée ? On ne le sait pas mais il n’est pas interdit de penser qu’il a fait partie des premiers membres de la communauté chrétienne après l’événement pascal.

Bartimée
Le personnage de Bartimée synthétise les traits du disciple modèle. C’est la seule personne guérie par Jésus qui devient son disciple. La guérison n’est pas décrite en tant que telle. C’est sa transformation intérieure qui devient centrale. La réaction de Bartimée après sa guérison est notable. Il conforme ses gestes à la volonté du Christ.

Didier Rocca

Le mot du jour : Jéricho

Cette ville au bord de la mer Morte est à 400m au-dessous du niveau de la mer. C’est la ville la plus basse du monde. L’ambiance y est insurrectionnelle. Jéricho abrite le palais du roi Hérode.

2021-09-22T13:46:44+02:00

Lettre du Villard – août 2021

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 août 2021

Bien cher ami,
Nous sommes heureux d’apprendre que votre voyage de retour samedi dernier n’a pas été perturbé par ces manifestations où se retrouvent des centaines de milliers de personnes qui refusent de se faire vacciner contre ce virus qui est en train de dynamiter notre société – ou qui entendent ne pas être obligées de le faire. Sur quoi cela débouchera-t-il ? Vous vous souvenez sans doute de cette soirée où Gastinel et Beraud se sont opposés sur le sujet ; il a fallu tout votre humour pour les calmer avec une formule anglaise qui les a désarçonnés ; le temps qu’il leur a fallu pour décrypter « Let’s agree to defer »1 leur a permis de retrouver leur calme. Il n’empêche qu’on ne peut écarter le risque que la frange de l’opinion publique qui exprime son désaccord au sujet de la vaccination ne fasse pas le lit d’autres exaspérations qu’engendrent des sujets comme l’extension des ZFE2.
Notre cénacle du Villard était réuni hier chez nous car le rafraîchissement du « fond de l’air » nous avait empêchés de déjeuner dehors. Mimiquet, qui revenait d’une cueillette au génépi, s’est déclaré prêt, lui aussi, à saisir l’étendard de la révolte en apprenant qu’un arrêté préfectoral en limitait le ramassage. Me Beraud n’a pas eu de peine à le convaincre qu’il ne fallait pas tout confondre, que les mécontentements des uns et des autres n’avaient pas de cause commune, mais a convenu qu’ils pouvaient s’ajouter et qu’un état dont le chef venait de se faire gifler dans la rue paraissait mal armé pour tous les contenir. Gastinel rétorqua que cette anecdote était peut-être sans réelle portée politique en rappelant qu’en 1899 Émile Loubet3 avait bien reçu sur son haut-de-forme un coup de canne du baron de Christiani sans que cela fasse trembler la République. « Certes, certes », convint Beraud, « mais en ce temps-là le Président apparaissait aux courses d’Auteuil coiffé d’un huit-reflets et non sur les réseaux sociaux en tee-shirt noir ». Mimiquet qui n’avait plus entendu parler de Loubet depuis le certificat d’études remarqua que le coup de canne reçu par Loubet montrait que le huit-reflets ne confortait sans doute pas plus la fonction présidentielle que le tee-shirt. « Je ne suis pas loin de penser comme vous », intervint Beraud, « car ce qui importe, c’est l’opinion qu’on a de la personnalité, du caractère, de l’expérience de celui qui est sous le huit-reflets ou dans la chemise ». « Si vous voulez », enchaîna Gatimel « mais je serais surpris que le résultat de l’élection présidentielle du printemps prochain dépende vraiment de l’opinion qu’auront la majorité des électeurs de la réelle personnalité de celui qui obtiendra le plus de voix. Les gens, bien souvent, ne votent que pour ceux qui tiennent les propos qu’ils veulent entendre ».
Je n’ai pas cru nécessaire de renchérir, aussi me suis-je contenté de souligner qu’un paramètre important serait le taux de participation, et donc d’abstention, l’exemple des élections régionales de juin dernier étant un désastre pour la démocratie. « Croyez-vous ? » interrogea Beraud, « je me demande au contraire si ces résultats ne montrent pas que notre société est parfaitement mature. Je m’explique ; je me plais à penser – pour m’amuser, je vous rassure – qu’une majorité de personnes inscrites sur les listes électorales ne se sont pas déplacées parce qu’elles considéraient que les marges d’actions sont tellement faibles que peu importe qui détient la majorité et qu’il n’est pas nécessaire de tenter de modifier des équilibres instables ; la gauche ne redistribue plus, la droite n’assume pas ses idéaux et tout le monde fait la même tambouille. J’exagère peut être un peu ». Mimiquet rappela que le problème n’était pas nouveau en fredonnant l’air de Clairette de la Fille de Madame Angot 4 « C’n’était pas la peine, (bis) , non pas la peine assurément, de changer de gouvernement ! ».
J’ai glissé que le taux de participation n’était qu’une des expressions de la vitalité démocratique d’un état et que la pluralité des options entre lesquelles un choix pouvait être fait en était une autre. Gastinel est venu m’appuyer en relevant qu’un taux de participation particulièrement élevé n’était pas nécessairement le signe d’une grande vitalité démocratique et qu’il suffisait de voir ce qui se passait dans les pays où la démocratie n’est que de façade, autrement dit l’essentiel des pays de culture non-européenne, pour en être convaincu. « Regardez la Chine ! » continua-t-il. « Xi Jinping a été réélu en 2018 avec 99,66 % des votants ! ». Me Beraud releva qu’on savait très bien ce qu’il en était de la démocratie dans ce pays – qui ne l’avait jamais connue – mais que, dans ce cas précis, il fallait être un peu fair-play et ne pas mésestimer le fait que le parti communiste qui célébrait cette année son centenaire était arrivé à faire en un siècle de la Chine le deuxième pays le plus riche du monde s’il faut en croire le FMI. « … et sans doute aussi, persifla Mimiquet, les Chinois qui lui fournissent les chiffres »… Gastinel s’exclama : « On ne joue pas sur les chiffres avec les médailles obtenues cette année aux J.O. de Tokyo ! Les chinois sont deuxièmes et talonnent les États-Unis pour le nombre de médailles d’or ! Le jour où les chinois s’occuperont sérieusement du Tour de France, ils ne se contenteront plus de finir lanterne rouge comme Ji Cheng en 2014 ». « Espérons, crut bon d’ajouter Mimiquet, que lorsqu’ils lanceront leur Tour de Chine, ils prévoiront des courses en relais ! ».
Il vous reste encore quelques jours, je crois, pour préparer votre rentrée effective. Vivez les pleinement. « Ce qui sauve », comme le confesse Guillaumet à St Ex dans Terre des hommes, « c’est de faire un pas. Encore un pas ».
Avec toute notre amitié.

 

P. Deladret

  1. Nous sommes d’accord sur le fait que nous ne sommes pas d’accord.
  2. Zones à Faible Émission, qui doivent avoir pour effet d’interdire l’utilisation des véhicules à moteur diesel dans des délais assez brefs.
  3. Émile Loubet, président de la République de 1899 à 1906.
  4. Opéra-comique de Charles Lecoq, 1872.
2021-08-24T23:48:10+02:00

Camp d’été 2021 > les Benjamins

Les Benjamins à Orcières

Cette été les Benjamins sont partis une quinzaine de jours à Orcières-Merlette. Entre maison et camping ils ont pu développer leur côté débrouillards, apprendre à être d’avantage bienveillants les uns envers les autres, mais aussi apprendre à vivre en communauté.
Après une journée où les Benjamins étaient en compétition contre leur animateurs, ils se sont vite rendu compte que c’était bien plus rigolo de jouer avec les animateurs et ces derniers ont eux aussi avouer leur défaite et étaient très contents de pouvoir continuer à faire partie des jeux !
Le camping a été aussi une belle épreuve. Une première pour beaucoup d’entre eux ! Planter les tentes, manger dehors, cohabiter avec des pinces oreilles… Mais tout ces petits tracas ont vite été oubliés et la magie d’un groupe soudé a opéré. Grâce à la superbe base nautique les BJ’s, les JKD’s et les KD’s ont pu se réunir pour une journée commune ! Ensemble ils ont eu pour but de créer la plus grande et spectaculaire soirée. Cette journée pleine d’euphorie s’est soldée par une grande soirée dans la maison avec tout les groupes réunis !
Nous sommes tous rentrés avec plein de souvenirs joyeux de ce grand camps, et nous espérons que les Benjamins seront tous présents nombreux pour les prochains !

Jeanne dV

2021-08-24T18:54:29+02:00

Édito septembre 2021 > La vie chrétienne

En ce temps de rentrée, je vous propose de résumer en quelques lignes ce que c’est qu’être chrétien. Ce sera l’occasion de nous donner quelques repères pour cette nouvelle année qui démarre.

Dieu nous aime
Avant tout, être chrétien, c’est ce reconnaître aimé. C’est bien ce qui se révèle dans toute l’histoire biblique de la relation de Dieu avec le peuple hébreu, et tout particulièrement dans son incarnation en Jésus Christ : il n’exclu personne, se fait proche des plus démunis, s’identifie aux pauvres. Il vient nous dire qu’il aime tout le monde sans frontière est sans limite.
Être chrétien, c’est entendre Dieu qui nous dit que nous avons du prix à ses yeux, que nous comptons pour lui, personnellement. Nous sommes tous uniques et Dieu nous aime chacun pour ce que nous sommes, avec ce que nous sommes, comme une mère ou un père aime chacun de ses enfants d’une manière unique et absolue.

Dieu nous envoie
Être chrétien, c’est entendre que Dieu nous dit qu’il compte sur nous pour assumer sa mission, qui consiste à incarner l’amour au cœur du monde. Nous n’avons pas d’autre vocation que d’aimer, comme Dieu aime, sans compromission avec les forces du mal et sans replis identitaire. Aimer, c’est accompagner, encourager, relever. Ce n’est pas juger ou rejeter, c’est croire en l’homme et en sa capacité de changement. Aimer c’est aussi savoir se révolter face à l’injustice et agir pour transformer le monde de l’intérieur.
Pour accomplir cette mission, nous avons, en premier lieu, besoin de reconnaître l’amour bienveillant de Dieu : nous ne sommes pas meilleurs que les autres, nous ne sommes pas supérieurs, nous sommes tous de la même pâte humaine, nous sommes fragiles, capables du pire et du meilleur, pêcheurs pardonnés. Et c’est seulement si nous expérimentons dans nos existences cet amour qui relève, encourage et pardonne que nous pourrons l’annoncer.

Communion en Église
Pour assumer cette mission, nous ne sommes pas seuls, nous sommes encouragés à vivre notre vocation en Église, avec d’autres, en découvrant la richesse et la fécondité de la différence. Cette diversité nous ouvre à la communion, qui est une invitation à comprendre que si la mission chrétienne est unique et universelle, les manières de la mettre en œuvre sont multiples, que les sensibilités et les différences ne sont pas des obstacles mais des trésors, que nous devrions nous émerveiller que d’autres assument la mission d’une autre façon que la notre, qu’il n’y a pas concurrence mais coopération avec ceux qui agissent différemment pour atteindre le même objectif.

Priorité aux pauvres
Cette mission à vivre en communion dans l’Église sera d’autant plus conforme au désir de Dieu qu’elle sera orientée vers les plus pauvres et les plus petits. Les chrétiens doivent être capables de discerner les injustices et de mettre en œuvre la solidarité et la fraternité. Ça a été la priorité du Christ, ce doit être celle de tous les croyants. La primauté aux pauvres peut être un critère de discernement pour l’Église et pour tous les croyants. Avant de prendre des décisions, nous pouvons nous demander en quoi cela sera au service de plus de justice et de fraternité.

Catholicité de l’Église
La mission chrétienne n’est pas limitée à une élite ou à un public cible, elle est universelle, c’est le sens du mot « catholique ». Il ne s’agit pas de faire nombre ou de viser la rentabilité, il s’agit d’annoncer que l’amour de Dieu est pour tous, que chaque personne compte pour lui et qu’il compte sur chacun de nous pour que notre vie soit un signe et un moyen de l’incarnation de son amour dans le monde. Le pape François nous invite à briser les murs et à construire des ponts entre les hommes, parce que c’est le projet de Dieu : nous accompagner pour accomplir notre vocation à la fraternité.
Nous sommes particulièrement invités, en ces temps bouleversés par la pandémie, par les incertitudes sur l’avenir de notre planète et par les crises sociales, économiques et migratoires qui sont à craindre, à prendre notre part et à découvrir que nous avons quelque chose à faire pour que le projet de Dieu s’accomplisse.

Olivier

2021-08-24T18:40:25+02:00

Camp d’été 2021 > les Jeunes Cadets

Les Jeunes Cadets à Orcières

Connaissez-vous la chanson de La petite mandarine (cf. https://www.youtube.com/watch?v=8YSMyWZmcm8) ? Celle-ci a été réécrite par les Jeunes Cadets qui ont très bien résumé l’excellent camp d’été qu’ils ont vécu tous ensemble.

Connaissez-vous l’histoire… JKD’s JKD’s…
D’un groupe de Jeunes Cadets… JKD’s JKD’s…
Qui partait en grand camp… JKD’s JKD’s…
Sur la montagne d’Orcières-Merlette… JKD’s JKD’s…

Le groupe est composé… JKD’s JKD’s…
De 37 Jeunes Cadets… JKD’s JKD’s…
Accompagnés d’anims… JKD’s JKD’s…
Qui étaient vraiment très très cools… JKD’s JKD’s…

Ils faisaient plein de jeux… JKD’s JKD’s…
Des jours d’activités… JKD’s JKD’s…
Ils dormaient dans des tentes… JKD’s JKD’s…
Et ils aimaient jouer ensemble … JKD’s JKD’s…

Après 15 jours passés… JKD’s JKD’s…
Il est l’heure de rentrer… JKD’s JKD’s…
Nous sommes tous satisfaits… JKD’s JKD’s…
De notre super camp d’été… JKD’s JKD’s…

Nous avons tous créé… JKD’s JKD’s…
De supers amitiés… JKD’s JKD’s…
Qui resteront gravées… JKD’s JKD’s…
Pour tout le monde et à jamais… JKD’s JKD’s…

Nous espérons que cette chanson vous a plu, parce qu’elle a été écrite avec le cœur, et résonne de bonheur.

Les Jeunes Cadets et les animateurs

2021-08-24T18:57:28+02:00

L’Évangile du mois de septembre 2021

L’Évangile de ce mois sera le 26e dimanche du temps ordinaire et la journée du migrant et du réfugié.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

« Maître, nous avons vu quelqu’un qui se servait de ton nom pour chasser les démons, et nous l’avons empêché car il n’est pas disciple avec nous ». Jésus lui répond : « Ne l’empêchez pas ! Car personne ne peut faire un miracle en mon nom et aussitôt après parler mal de moi. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Celui qui vous donne un verre d’eau parce que vous êtes disciples du Christ, je vous dis qu’il ne perdra pas sa récompense.
Si ton œil te fait pécher, arrache-le.
Si quelqu’un devait faire chuter l’un de ces petits qui croient, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette dans la mer.
Si ta main doit te faire chuter, coupe-la ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec une seule main, que t’en aller avec tes deux mains à la géhenne, au feu qui ne s’éteint pas.
Et si ton pied doit te faire chuter, coupe-le ! Mieux vaut pour toi entrer dans la vie avec un seul pied, qu’être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne.
Si ton œil doit te faire chuter, jette-le loin de toi ! Mieux vaut pour toi entrer dans le Royaume de Dieu avec un seul œil que d’en avoir deux et d’être jeté dans la géhenne, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »

Le contexte
Au cœur de l’Évangile selon saint Marc, cet extrait clôt un dialogue avec ses disciples. Il fait suite à la deuxième annonce de sa Passion et sa Résurrection.

Qui n’est pas contre nous est pour nous.
Les disciples imaginent être les seuls à pouvoir parler de leur maitre. Or, annoncer Jésus même de façon maladroite est toujours un bien. L’expérience missionnaire est le lieu par lequel nous allons apprendre à le connaitre, à l’aimer. Au fond, tant que je ne contredis pas le Credo, même si je n’ai pas les mots bien justes, je ne dois pas avoir de scrupules pour annoncer l’Évangile. Le but de l’Église n’est pas d’empêcher les autres mais de proclamer et vivre le royaume. Suis-je capable de me réjouir de ceux qui sont différents de moi, qui confessent leur foi avec d’autres mots, avec un autre style ? Cette attitude d’ouverture différencie l’Église d’une secte.

Qui donnera un verre d’eau…
On trouve à l’extérieur de l’Église des personnes qui font preuve de compassion. C’est bien évident. Même s’ils ne sont pas disciples, ils recevront leur récompense. Ce verset fait l’écho à la parabole du jugement dernier dans l’évangile de Matthieu : « J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ».

Arrache-le !
Si nous devions prendre ces paroles du Christ au pied de la lettre, il y aurait beaucoup de borgnes, de manchots parmi nous, en commençant par nous-mêmes. Ces paroles doivent être entendues par chacun d’entre nous avec gravité mais aussi par nos communautés. Un chrétien, une Église se juge à la façon dont elle traite les petits. Il s’agit de ne pas les faire chuter, de ne pas les scandaliser. C’est malheureusement d’actualité…
L’Eglise des débuts se sentait menacée par l’hostilité du monde et par la persécution. Jésus lui dit qu’elle est surtout menacée par le manque d’amour fraternel. Que les difficultés vis-à-vis de ceux qui ne confessent notre foi ne doivent pas nous faire perdre de vue le péché qui est au-dedans de nous, au-dedans de l’Église.
On peut aussi entendre dans ces sérieux avertissements adressés par Jésus comme un appel à ce que nos mains, nos pieds ou nos yeux ne soient pas des obstacles à notre fidélité à l’Évangile. Est-ce que nous laissons dicter tous nos gestes, nos paroles, nos pensées par l’espérance du monde à venir ?

Pour actualiser
Tout d’abord, un appel à l’humilité, ne pas croire que ceux qui sont « du dehors » sont mauvais. Comme chrétiens, nous ne sommes pas le centre du monde, seulement et c’est déjà beaucoup un signe et un moyen par lequel Dieu est annoncé.
Surtout, Jésus exige de nous que nous ne soyons pas source de scandale ! Il ne s’agit pas de se couper un œil, une jambe ou une main mais de se couper de certaines situations, certaines images ou certaines postures. Au travail !

Didier Rocca

Le mot du jour : géhenne

La géhenne est le synonyme des enfers. Ce mot renvoie à une vallée au sud de la ville de Jérusalem, où des Ammonites, une ethnie cananéenne, offraient des enfants en sacrifice au dieu Moloch. On y jetait les détritus qui étaient brûlés et mangés par les vers. Une vie qui fait chuter est une abomination qui relève de la géhenne, elle doit être brulée comme un détritus.

2021-08-24T18:43:50+02:00

Camp d’été 2021 > les Cadets

Les Cadets autour du lac de Serre-Ponçon

Voilà, on arrive à la fin de cette année et du grand camp. Je vous ai vu grandir, et vous aussi. Je vous ai détestés, je vous ai adorés, et vous aussi. J’ai commencé il y a près de 5 ans, j’en avais 15, vous en aviez 8. Je découvrais l’animation, vous découvrirez la vie de l’Œuvre. Je me revoie à votre place. Maintenant je vous vois face à moi, et quand je vous regarde, tous ces souvenirs me reviennent, tous ces camps, ces fous-rires, ces pleurs, ces moments un peu plus virulents. Toutes ces marches, ces activités, ces jeux, ces chants. Je ne vous oublierai jamais. Je n’oublierai jamais Baleine, suavemente, le fait de continuer le décompte après que vous vous soyez comptés, nos foots, nos combats de coq dans l’eau, notre coupe du monde, notre nuit à la belle étoile qui a tourné à la flotte, nos randonnées, nos camps à thème, que ce soit de Mario jusqu’à Harry Potter, nos journées à thème, tellement de thèmes, tellement de jeux… J’ai tellement transpiré de joie avec vous, dans la victoire et le chambrâge comme dans la défaite et la marronage. Je n’oublierai jamais le caca d’Ulysse, la panthère de Jade, le conducteur de car sans permis, Monique dans la fosse, bref tous ces moments incroyables qui resteront gravés à jamais dans mon esprit. Vous m’avez tellement apporté, vous ne vous en rendez pas compte. Je sais que je donne l’image d’un animateur autoritaire, pas forcément hyper-calme, mais sachez que je donnerai beaucoup pour ce groupe. Je prie de tout mon cœur pour que vous continuiez sur votre lancée, deveniez animateurs et viviez tout ça. C’est si fou, tellement fatiguant et usant, mais avec tellement de bonheur infini à la clef. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, d’essayer de mettre en pratique ce que j’ai essayé de vous apprendre maladroitement, continuez comme vous êtes car vous êtes tous aussi formidables les uns que les autres.
Chers amis animateurs, si seulement vous saviez comme je suis fier de vous, vous avez tellement grandis cette année, vous n’avez plus rien à voir avec les Grands Cadets que j’ai découvert en septembre. J’ai essayé d’être le meilleur possible pour vous, d’être le plus présent et le plus à l’écoute. Évidemment je suis loin d’être comme je voudrai, je suis très impulsif, je n’utilise pas forcément les bons mots ou le bon ton, parfois trop violent même, je m’en excuse, mais croyez-moi j’ai tout donné pour vous transmettre le plus possible, j’ai tout donné pour vous apprendre tout ce que je sais. Je vous remercie aussi, je vous remercie pour cette année incroyable, bien qu’amputée. J’ai adoré vous découvrir, découvrir votre univers, vos vies. Et sachez que vous êtes tous aussi merveilleux les uns que les autres. Que ce soit Fabio et sa maniaque attitude face à tout ce qui peut se présenter, sa détermination et sa justesse de paroles, ou encore Mayumi, dont l’esprit est parfois décalé de quelques secondes, partante pour tout, une guerrière haïtienne abritant une douce petite fille, il y aussi Violette, notre princesse du 8e, pilote hors-pair, directive et organisée, emplie d’une immense gentillesse, nous avons aussi Zacharie, notre rockeur, notre force tranquille, toujours prêt à écouter et à aider son prochain quel qu’il soit, surtout s’il vient de la Plaine, et enfin nous avons Nayef, notre hurluberlu, un véritable philosophe des jeux de mots et références, cachant un garçon bourré de bonheur. Je ne changerai mon groupe d’animateurs première année pour aucun autres groupes avec 10 ans de bagage.

Baptiste

2021-08-24T18:55:29+02:00

Camp d’été 2021 > les Grands Cadets

Les Grands Cadets en Corse

15 juillet 9h58
Driiinnng : allez debout les Grands Cadets c’est le grand départ pour la Corse. Un gros sac, des bonnes chaussures et voilà les GKD’s partis. Après un voyage tumultueux, les Grands Cadets posent enfin les pieds sur la fameuse Corse. Ils commencèrent à Algajola où ils purent profiter du sable chaud de la Corse et de son eau claire. Après la visite de Calvi et une balade en bouée tractée au cours de laquelle ils perdirent quelques soldats, vint l’heure de la messe aux bords de la mer accompagnée d’un magnifique coucher de soleil et d’un souffle de paix. Il est déjà temps de repartir en direction de Porto, les GKD’s ont survécu au long trajet accompagné de virages coriaces. Une fois les tentes montées, direction la rivière où les sauts ont été à l’honneur. Les calanques de Piana ont accueilli à bras ouverts le groupe des Grands Cadets : ils ont pu sauter de nouveau et profiter de la rencontre de sportifs olympiques, constructeurs de bâtiments et d’un super duo de bimbos. Sans oublier qu’ils ont eu l’honneur de déjeuner chez la famille de Stan. Les voilà de nouveau repartis mais cette fois-ci, ils montent en altitude en direction d’Asco. Après être passés sous les douches glacées ils sont partis pour gravir une montagne, et oui rien que ça ! Après avoir longé les crêtes durant 2 h le retour au camping fut un soulagement. Après cette longue marche qui a valu sept heures d’effort, il était bien temps de se reposer. Une grosse nuit de sommeil était nécessaire pour repartir de plus belle et une authentique envie de découvrir le monde : il était temps de partir vers la fameuse via-ferrata où ils s’élancèrent dans le vide à plus de 100  m. Durant cette épreuve riche en adrénaline, en courage, et en réflexion pour savoir dans quelle position se mettre pour échapper au vide, les GKD’s ont réussi cette épreuve avec succès. Ils ont été bien courageux puisqu’ils ont dû puiser dans leurs ressources et dans leur mental ainsi que leur physique, pour réussir à escalader ces magnifiques montagnes. Et bien ils en ont fait des choses ! Pour finir ce beau périple les GKD’s partirent en direction de Porto-Vecchio où ils eurent la visite de Zeus et ses compagnons. Ils passèrent ensuite au tribunal de la plage dirigé par des surveillants de baignade pas comme les autres. Le voyage touche à sa fin mais d’abord direction les îles Lavezzi pour une merveilleuse dernière journée.
Malheureusement l’heure du départ arrive. Ce merveilleux voyage s’achève avec l’embarquement en bateau pour partager une dernière soirée mouvementée, qui a été encore une fois un moment de complicité et de rigolade. Une bonne façon de se dire au revoir avant le long été qui continue.
Malgré la chaleur, les longs trajets et la fatigue, les GKD’s ont réussi à créer de magnifiques souvenirs, une belle cohésion de groupe et ont rendu ce camp magique. Une immense vague de souvenirs, de rigolade, de bonne entente a été au rendez-vous durant cet été. Cette mixité et cette entraide sont la preuve même d’une vraie famille. Une famille de 24 personnes mais une famille quand même. Cette magnifique aventure a pu consolider les liens, la confiance et l’attachement que nous avons tous les uns pour les autres.
Merci les GKD’s.
Merci les animateurs.
Merci Clémence et Olivier.
Et Merci Mina, Françoise et Alain pour l’accueil à Piana !

Estelle & Gloria

2021-08-24T18:57:09+02:00

Lettre du Villard – mai 2021

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 mai 2021

Le Villard, le 15 mai 2021
Cher ami,
Nous étions hier à table avec Mimiquet venu faucher votre pré ; nous l’avions retenu à déjeuner (retenu, c’est façon de parler, car il n’avait pas fallu trop insister pour qu’il accepte notre invitation) lorsque le facteur nous a remis votre lettre. Nous avons eu ainsi confirmation que votre petite famille traverse sans encombre les embuscades que le virus nous tend depuis dix-huit mois. Nous commençons enfin à espérer que, dans quelques semaines, nous retrouverons une existence à peu près normale. Je vous concède que, dans notre bout du monde, notre vie quotidienne n’a pas été trop affectée par ces restrictions apportées à notre liberté ; tout au plus grogné-je lorsqu’il me faut porter ce litham1 prophylactique pour aller acheter le pain.
Il semble résulter des conversations du café du commerce que nous tenons sans désemparer avec Gastinel et Beraud – vous connaissez le niveau de compétence épidémiologique de ce cénacle ! – que l’effet cumulé des vaccinations et de la progression de l’immunité collective devrait vous rendre possible sans trop de risque le franchissement des territoires peut-être encore infestés qui nous séparent.
J’ai bien aimé, dans votre dernière lettre, votre rapprochement entre les difficultés que rencontre un citoyen pour savoir ce qu’il doit penser de tel ou tel sujet de la vie publique soumis au vote démocratique et celles que nous éprouvons pour nous former une opinion sur tel ou tel aspect qui touche au Covid. La prolifération d’avis plus ou moins autorisés, notez-vous, a permis au moins une chose, la renaissance du terme « ultracrépidarianisme »2 dont la paternité reviendrait à l’auteur latin Pline l’Ancien et qui aurait été exhumé en 1819 par un critique littéraire anglais. Il faut pourtant bien admettre que, comme le Bourgeois gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, nous faisons tous de l’ultracrépidarianisme à notre insu. De quoi s’agit-il ? Eh bien l’ultra (etc.) est le comportement qui consiste dans le fait de donner son avis sur des sujets pour lesquels on n’a pas de compétence. L’exercice de la démocratie, nous avons eu l’occasion d’en parler, nous voue souvent à ce travers ; je me plais cependant à penser que, si nous le voulons, les informations que nous allons rechercher, les analyses que nous prenons parfois la peine de lire et, pourquoi pas, le débat qu’animent les partis politiques, peuvent nous aider à y voir plus clair.
Vous savez que nos amis n’ont pas tous la même opinion de la démocratie. Gastinel serait prêt à porter son regard ailleurs. Les commémorations, en ce mois de mai, du bicentenaire de la mort de celui qui s’est autocouronné sous le nom de Napoléon Ier, lui ont fait redécouvrir certains aspects d’une histoire dont il privilégiait jusqu’alors d’autres aspects. Il révère désormais en lui celui qui sut mettre un terme à l’anarchie dans laquelle glissait le pays à la suite de la Révolution. Et, dans la foulée, et pour les mêmes raisons, il sait trouver des excuses à Thiers qui, il y a cent cinquante ans ce mois-ci, a eu la main un peu lourde pour mettre fin à la Commune. Je n’ai pas osé lui demander s’il s’associait à la lettre ouverte « Pour un retour à l’honneur de nos gouvernants » que des militaires haut gradés ont adressée au Président de la République, pour dire que le pays court à l’abîme et qu’il devient urgent que les politiques reprennent la situation en main. C’est l’ami Beraud qui a abordé la question, en relevant que l’affaire n’aurait sans doute pas fait tout ce foin, si l’on peut dire, si les signataires n’avaient pas été des officiers généraux, déclarant s’exprimer au nom d’une armée qu’une partie du pays estime en délicatesse à l’égard de la démocratie. Depuis des années, souligne Beraud, des enseignants à la retraite publient des livres qui disent la même chose, des intellectuels s’alarment, on euphémise les délits un peu gênants en « incivilités » , des élus parlent de « zones de non droit », sans que cela provoque de réactions sérieuses. Si les problèmes que ces militaires soulèvent n’ont pas l’importance qu’ils leur accordent, s’ils sont injustement alarmistes, il faut le démontrer sans se contenter de le dénoncer, ne serait-ce que pour apaiser le pays. Et sans attendre. Et si les problèmes soulevés ne sont pas sans fondement, on ne peut pas se contenter de pousser la poussière sous le tapis, comme cela paraît avoir été fait depuis des décennies.
Mimiquet, qui était reparti faucher, rentra en coup de vent pour nous dire de venir voir une harde de bouquetins descendus des hauteurs et qui humaient les pierres à sel que Derbez avaient déposées en limite de votre pré avant de les monter aux estives. C’est dire le froid qui règne encore là haut ! En entendant les derniers mots de la conversation, il nous demanda si pousser la poussière n’était pas la seule solution, lorsqu’on n’avait à sa disposition ni balai, ni aspirateur. Après tout, continua-t-il, les politiques qui se succèdent se retrouvent peut-être dans le constat qu’il faut « faire avec » pour conserver une certaine cohésion au pays ; alors, on croise les doigts en essayant de se convaincre que le pire n’est pas toujours certain. Le problème, conclut-il en sortant, c’est lorsque le tapis n’est plus assez épais pour dissimuler le tas de poussière.
Les questions que vous abordez dans votre lettre, à propos de l’élection présidentielle de l’an prochain, et que j’ai aussitôt partagées avec nos amis, aident peut-être à donner un autre éclairage au sujet. Le président actuel et probable candidat, écrivez-vous, a été élu avec la volonté de dépasser les cadres habituels, notamment le clivage traditionnel droite/gauche et en s’aidant du discrédit qui affecte ce qu’on appelle les « partis de gouvernement ». Vous vous demandez si cette martingale peut durablement produire l’effet attendu. Je n’ai pas encore d’opinion bien arrêtée sur le sujet. À mes yeux, cependant, ces partis avaient un avantage, qui réapparaîtra sans doute, celui de capter, représenter et canaliser la multitude d’exigences qui s’expriment aujourd’hui dans un brouhaha assourdissant. Je doute que les aspirations des groupes sociaux qui à tel moment se sont retrouvés dans tel parti de droite ou de gauche changent vraiment. Les riches, dites-vous, ont besoin d’une droite pour perdre le moins possible de leurs acquis et la gauche a vocation à accueillir ceux qui ont un égal besoin de voir réduites les inégalités Penser que cette opposition puisse disparaître vous paraît relever sinon du calcul du moins de l’incantation.
L’effacement des partis « classiques », poursuivez-vous, qui n’ont su ou pu répondre aux attentes de leur électorat a-t-il ou non favorisé l’émergence de courants qui entendent faire aboutir des exigences sectorielles ? Sans doute, mais on ne peut toujours imputer à ces courants les faits qu’on pousse sous le tapis et qui sont vraisemblablement à mettre au compte de ceux qui ne veulent pas de la société existante.
Le reproche que vous adressez aux grands partis de trahir la démocratie en ayant donné à ses ennemis les moyens de la détruire a ravi Gastinel. Il n’a cependant pas poursuivi sur le sujet et s’est contenté d’avancer que ce que ce que nous vivons était la preuve manifeste de l’existence de la Divine Providence puisque, malgré tout ce qui se passe, le pays continue cahin-caha de fonctionner. Je n’ai su s’il plaisantait. Beraud a donné une interprétation plus sibylline en citant Galilée « E pur, si muove ! »3
Venez vite nous retrouver. Nous avons besoin de la distance que vous prenez pour observer notre monde. L’ombre légère des bouleaux tamise les premières ardeurs du soleil et les feuillages des différents arbres ont chacun un ton de vert particulier. ; tout cela donne à la vallée un relief que le plein été estompera. Gastinel trouve à l’ensemble une tonalité Vert Empire, bien sûr ! alors que Beraud penche plutôt pour le vert de Schweinfurt4, connu de lui seul… Lorsque vous serez au Villard, il sera trop tard pour que vous puissiez départager nos amis sur ce point. Mais vous aurez assez d’occasions d’arbitrer leurs chamailleries.
Dites-nous quand vous comptez arriver pour que je demande à Mlle Reynaud de venir préparer votre maison.
Et soyez assuré de nos sentiments les meilleurs !

P. Deladret

  1. Litham : voile couvrant la partie inférieure du visage chez les Touaregs.
  2. Pline rapporte (Histoire naturelle 5-36) que le peintre Apelle aurait lancé à un cordonnier qui, après lui avoir fait remarquer que la chaussure d’un sujet d’un de ses tableaux était mal dessinée – ce que le peintre avait admis – se permettait de critiquer d’autres aspects : « Cordonnier, ne juge pas au-delà de la chaussure (crepida en latin) ».
  3. Et pourtant elle (la Terre) tourne : aurait été marmonné par Galilée après qu’il ait du rétracter sa théorie concernant l’évolution de la Terre autour du Soleil.
  4. Vert de Schweinfurt, ou Vert de Paris : pigment à base d’acéto-arsénite de cuivre, qui serait en partie responsable des troubles neurologiques de Van Gogh et de la cécité de Monet…
2021-05-27T18:19:28+02:00

Édito juin 2021 > Églises et tabernacles

Tabernacles vivants
Les tabernacles qui sont dans nos églises sont des boîtes décorées qui renferment les hosties consacrées qui n’ont pas été consommées pendant les messes. On appelle cela « la sainte réserve », symbolisée par une lumière permanente, et on la respecte scrupuleusement car, pour les catholiques, c’est le corps du Christ en personne qui s’y trouve. Les croyants prennent souvent le temps de prier devant ces tabernacles, ou même de sortir une hostie pour un temps d’adoration que l’on nomme « du saint sacrement ». Il est touchant de voir combien cette pratique nourrit la foi et permet de vivre spirituellement la présence réelle du Christ dans nos vies. Ce respect des hosties consacrées et du tabernacle ne doit pas nous écarter de ce qu’ils représentent : la présence du Christ dans la vie et le corps des croyants. Car si nous célébrons la messe et que nous consacrons du pain et du vin comme corps et sang du Christ, ce n’est pas en premier lieu pour les conserver et les adorer, mais c’est pour les consommer, pour qu’ils rentrent physiquement dans nos corps et qu’ainsi nous saisissions que Dieu est présent dans toutes les dimensions de nos vies, spirituellement et matériellement. Ainsi nous comprenons que l’authentique tabernacle qui contient le corps du Christ, ce n’est pas un meuble dans une église, mais c’est notre propre corps. Dans l’absolu nous pourrions et devrions faire une adoration devant toute personne qui porte en elle le corps du Christ. Si les croyants prient devant les tabernacles, c’est pour vivre pleinement leur vocation de tabernacles vivants et agissants pour que l’Esprit Saint habite leur vie toujours davantage.

Église corps
Cette même logique vaut pour les églises, bâtiments dans lesquels les croyants se réunissent pour prier et célébrer. D’ailleurs on dit que les chrétiens se réunissent « en Église », ce mot désignant le peuple des fidèles, la communauté des croyants qui comprennent qu’ils forment un seul corps, celui du Christ qui n’agit plus directement mais qui passe par nous pour que sa Bonne Nouvelle s’incarne dans le monde. Si les églises bâtiments ont de l’importance pour les croyants, c’est parce qu’elles leur permettent de vivre symboliquement et physiquement leur mission d’incarnation de Dieu au cœur du monde. Si les chrétiens se retrouvent en communauté pour prier et célébrer dans les églises, c’est pour « faire Église », pour intégrer la parole de dieu et se nourrir de son corps afin d’assumer leur mission de témoignage par leurs paroles et par leurs actes dans le concret de leur vie.

La pratique religieuse
Ce que nous venons de préciser par rapport à l’objet tabernacle ou au bâtiment église vaut pour nos pratiques religieuses. Elles sont des moyens de vivre l’adoration réservée à Dieu et de mettre en œuvre l’authentique pratique religieuse qui consiste à aimer les autres en étant engagé auprès d’eux. Après les mois difficiles que nous venons de vivre, bouleversés dans nos habitudes et nos certitudes par la crise sanitaire et ses conséquences, nous avons bien besoin de nous rappeler que nous avons une mission à accomplir : être témoin de la Bonne Nouvelle que nous a annoncée Jésus et qui nous révèle que Dieu est toujours avec nous, pour nous accompagner dans les étapes de nos vies, pour nous soutenir dans les difficultés, non par magie et en transformant les événements, mais par la présence de son énergie d’amour. Pendant ces quelques semaines de vacances estivales, nous sommes invités à être les témoins de cette espérance auprès de tous ceux que nous allons rencontrer au gré de nos activités.

Avec nos fragilités
Parfois nous avons du mal à nous engager dans la voie de cette mission, souvent par scrupule : nous sommes conscients de nos limites, de nos faiblesses, et nous n’imaginons pas que nous soyons capables d’assumer l’idéal chrétien, et encore moins de l’annoncer, car nous savons qu’il nous est demandé de la cohérence entre ce que nous annonçons et ce que nous vivons. Pourtant, si Dieu a fait le choix de passer par les hommes pour agir dans le monde, c’est en connaissance de cause. Il ne nous dit pas : « Soyez parfaits et annoncez la Bonne Nouvelle chrétienne ». En fait c’est presque l’inverse. Il nous dit plutôt quelque chose comme : « Annoncez la Bonne nouvelle, en sachant qu’elle vous dépasse et que si vous êtes des témoins, ce n’est pas comme des juges mais plutôt comme des pêcheurs pardonnés, comme les destinataires de cette parole que vous annoncez. Ne regardez pas les gens de haut comme si vous étiez sur un piédestal, mais restez conscients que vous êtes de la même pâte humaine, fragiles mais surtout aimés de Dieu, moi dont la puissance d’amour est infinie et peut transformer vos vies. »

Olivier

2021-05-27T18:14:34+02:00