Olivier

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L’Évangile du mois de juillet 2021

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

Étant sorti de là, Jésus se dirigea vers son village natal et ses disciples le suivaient. Arrivé le jour du sabbat, Jésus se mit à enseigner dans la synagogue et de nombreux auditeurs en étaient stupéfaits : « D’où lui vient tout cela ? » disaient-ils. « Il a reçu là une étrange sagesse, et ce sont des miracles peu ordinaires qui tombent de ses mains ! Ce n’est pourtant que le charpentier, le fils de Marie ; c’est un frère de Jacques, de Josès, de Judas et de Simon. Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici chez nous ? » Ils étaient scandalisés donc et ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit : « Le seul endroit où l’on ne reconnaît pas un prophète, c’est dans sa patrie, entre ses parents et dans sa famille ! » Il ne put faire là aucun miracle, si l’on néglige quelques malades qu’il guérit par une imposition de mains. Il s’étonnait de leur manque de foi.

Pour prendre un bon départ…
Nous nous retrouvons dans la synagogue de Nazareth, comme au tout début de l’Évangile. Entre temps, Jésus a beaucoup parlé, il a effectué des miracles, il a rencontré de nombreuses personnes. Son retour dans son village natal est donc en quelque sorte des retrouvailles, sauf que son statut a changé. Il n’est plus un membre quelconque de son village.

D’où cela lui vient-il ?
La réponse à cette question avait été déjà donnée précédemment : son autorité lui vient de Dieu. Si la question est reposée, c’est que la réponse n’a pas été intégrée. L’étonnement de ses proches n’est pas ici un émerveillement mais plutôt un questionnement. Les membres de sa famille n’arrivent pas à comprendre que Jésus parle de la bouche de Dieu. À Nazareth, tout le monde croit le connaître. Par ailleurs, ils se disent que puisque Jésus est de chez eux, il est forcément pour eux. C’est un phénomène d’appropriation, une forme de chauvinisme spirituel. Il y a un non-dit de leur part : qu’il reste chez nous plutôt que de faire des miracles ailleurs !

Jésus le charpentier
Jésus n’est pas seulement le fils adoptif de Joseph, charpentier de Nazareth. Il l’est lui-même. Jésus a véritablement travaillé dans son village de nombreuses années. Le charpentier était à l’époque un technicien spécialisé capable d’organiser l’espace intérieur d’une maison afin qu’on puisse y vivre selon les exigences de la Torah. La difficulté pour ses proches est de comprendre que Jésus ne peut pas être réduit à ce qu’ils croient connaître de lui.

Ils étaient scandalisés
Quelqu’un qui est scandalisé ayant vu ou compris quelque chose n’avance plus sur le chemin du Royaume. Ici, ce qui scandalise les proches de Jésus est d’imaginer que le fils de Marie puisse être le fils de Dieu. Aujourd’hui encore, le fait que Dieu puisse s’être fait homme est chose proprement ahurissante pour certains. Comment accepter que l’Éternel se donne à voir dans quelque chose d’aussi particulier, un charpentier de Nazareth ? Comment se fait-il que pour accéder à la transcendance il n’y ait que celui-ci pour nous y conduire ? C’est une vraie difficulté. Ses proches ne peuvent pas le comprendre. Difficile d’être prophète chez les siens. Ce n’est qu’en revenant d’entre les morts que sa parole pourra être accueillie véritablement et qu’ils pourront confesser que Jésus est bien le fils de Dieu.

Pas de foi donc pas de miracle…
La relation que les gens de Nazareth ont avec Jésus n’est pas de l’ordre de la foi. Certains le connaissent ou l’ont fréquenté mais ils n’ont pas foi en lui. Jésus affronte comme les autres prophètes avant lui l’échec de la Parole. Il n’a pas peur de vivre cette incompréhension. Il faut une transformation intérieure pour que la Parole soit à l’œuvre en nous, les croyants.

Didier Rocca

Le mot du jour : Synagogue

La synagogue est le lieu destiné à l’étude de la Torah et de la prière. C’est en pratique une maison très simple. Il y a un siège, appelé « chaire de Moïse », pour celui qui fera l’homélie. Hommes et femmes sont séparés. Les rouleaux sont rangés dans un coffre, une jarre d’où un servant les apporte au lecteur.

2021-05-27T18:18:21+02:00

L’Évangile du mois de juin 2021

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive ». Ils laissèrent la foule et prirent Jésus comme il était dans la barque ; d’autres barques l’accompagnaient. C’est alors que se lève une violente rafale de vent : les vagues se jettent sur la barque au point que déjà l’eau monte, mais lui, allongé sur le coussin à l’arrière, il dort. Ils le tirent du sommeil et lui disent : « Cela ne te fait rien si nous coulons ! » Jésus s’est réveillé, il rappelle à l’ordre le vent et dit à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Aussitôt le vent tombe et c’est le grand calme. Alors il leur dit : « Pourquoi vous mettre dans un tel état ? Vous n’avez donc pas la foi ? » Ils furent saisis d’une grande crainte ; ils se disaient l’un à l’autre : « Qui donc est-il ? Même le vent et la mer lui obéissent ! »»

Pour prendre un bon départ…
Jésus vient de finir son discours en paraboles. Cela a été l’occasion pour lui d’insister sur le fait qu’il faut du temps pour que la parole prenne racine dans nos cœurs. Elle requiert notre consentement, notre adhésion. Ce discours vient après qu’on a interrogé Jésus sur l’origine de sa puissance. C’est en éprouvant la puissance de sa parole que nous allons pouvoir reconnaître d’où il vient. C’est dans l’écoute de sa parole que se donne à reconnaître son autorité.
Pour illustrer cela Marc nous propose des gestes significatifs ; ici, un miracle particulièrement impressionnant : celui de la tempête apaisée.

Passons sur l’autre rive…
Cette information signifie simplement traverser une frontière. De fait, Jésus est autour de Capharnaüm, en Galilée, sur la rive ouest du lac. Jésus va donc vers l’est en territoire païen. Nous ne sommes plus en Galilée, nous ne sommes plus en terre sainte. Une foule compacte suit Jésus. Dans la pensée de Marc, aller chez les païens suppose que la parole que Jésus incarne s’adresse à tous.

Dieu comble son bien-aimé 
quand il dort
Les tempêtes sont assez fréquentes sur ce lac. Notons l’attitude de Jésus, il dormait. Le coussin était un sac de lest qui permettait d’équilibrer le bateau pendant la pêche. Il était rempli de cailloux. Nous avons ici le vocabulaire de la résurrection : dormir, sommeil, périr, réveillé. Jésus déploie déjà sa puissance de ressuscité comme dans tous les miracles d’ailleurs. Rappelons que ces signes ne sont pas mis par écrit pour nous impressionner et nous faire croire en Jésus mais pour que nous, croyants en la résurrection, nous en mesurions toutes les implications.

La réaction des disciples
Les disciples se plaignent que Jésus ne réagisse pas. Or, ce sont eux les professionnels de la mer, pas Jésus ! Plus profondément, ils reprochent à Jésus de beaucoup parler mais de ne pas agir. Ne serait-ce pas les mêmes reproches que nous pourrions adresser nous aussi à Jésus ?

L’action de Jésus
Notons l’extrême sobriété du récit. Il suffit pour Jésus de dire « silence » pour que celui-ci ait lieu. On se souvient que le « Silence, tais-toi » a déjà été prononcé par Jésus au tout début de l’Évangile (voir Notre Écho de janvier 2021) dans la synagogue de Capharnaüm à l’adresse d’un possédé à l’esprit impur. Jésus le posait dans le silence afin de lui permettre d’écouter le Père. Ainsi, la parole de Jésus a la puissance de faire taire ce qui l’empêche de l’écouter. Ce que Dieu doit nous dire, nous le savons mais le problème n’est pas de le savoir, mais de le mettre en pratique par la même occasion. Notre endurcissement de cœur est parfois un obstacle à une bonne écoute.

Vous n’avez pas encore la foi !
Jésus s’étonne de leur manque foi. Ses interlocuteurs l’écoutent mais ils ne croient pas. Il faudra attendre sa mort et sa résurrection pour que la parole de Jésus trouve un écho favorable. Jésus nous provoque à la foi. Cela fait des semaines qu’il est avec ses disciples et cela n’a pas fonctionné. Les disciples étaient dans la peur, ils sont dans la crainte ; c’est tout de même un progrès. La peur, c’est dire que Dieu nous a laissé tomber alors que la crainte consiste à éprouver que nous sommes tenus dans la main de Dieu. Il leur faudra faire un pas de plus, vivre dans l’espérance, cette certitude que Dieu ne les abandonnera jamais. Jésus est maitre de la mer, de la mort et de la peur.

Didier Rocca

Le mot du jour : mer

Dans notre mentalité, la mer renvoie au soleil, à la vie, au sable chaud. Dans la Bible, la mer est symbole de mort, la mer est ce qui empêche les hommes d’habiter sur la terre. Calmer la mer, c’est vaincre la mort.

2021-05-27T18:16:29+02:00

Édito mai 2021 > L’Esprit Saint

Cinquante jours après la fête de Pâques, les chrétiens célèbrent la Pentecôte, le jour où les apôtres ont reçu l’Esprit Saint. Mais qu’est-ce que les croyants désignent exactement par ce terme ?

La Trinité

L’Esprit Saint fait partie de ce que l’on appelle la Trinité, avec le Père et le Fils. Cette Trinité est compliquée à saisir ; elle nous permet d’appréhender Dieu comme relation. Les chrétiens croient en un seul Dieu, mais qui se donne à connaître en trois « personnes », chacune nous offrant de mieux entrer en relation avec lui. Dieu est le créateur, de qui tout le créé est sorti. Nous le découvrons quand nous nous intéressons à la merveille de la nature et du cosmos, à l’infiniment grand, mais aussi au mystère de la vie et à la complexité du corps humain, l’infiniment petit. Dieu est le Fils, Jésus Christ, qui vient nous rencontrer à hauteur d’homme, qui s’est incarné dans un lieu particulier, en un temps précis, et qui a partagé la condition humaine. Ainsi Dieu n’est pas seulement le grand horloger de l’univers, il est aussi le plus proche, notre frère. L’existence de Jésus nous fait comprendre qu’il veut être proche de tous, et en particulier des plus petits et des plus humbles, afin que personne ne puisse imaginer que Dieu est loin de lui. Enfin, la troisième « personne » de la Trinité, l’Esprit Saint, signifie la présence de Dieu en toute personne humaine comme une force de vie et d’amour. Dieu se rend présent en nous pour que nous devenions capables de vivre la fraternité, la solidarité, l’amour. Avec la Trinité, Dieu se révèle dans toutes les dimensions de notre vie : à l’intérieur de nous, dans les autres et dans le monde que nous habitons.

L’homme divinisé

Avec l’Esprit Saint, nous concevoir notre vie d’une nouvelle façon : nous ne sommes pas seulement des êtres de chair ou des animaux super développés, nous sommes en capacité de laisser Dieu agir en nous. Nous sommes des êtres spirituels et cette présence de l’Esprit nous donne accès à la plénitude de notre existence. C’est ainsi que nous pouvons dépasser le stade d’une vie qui se contenterait d’être dans la possession, le matérialisme, les plaisirs éphémères et la survie, pour atteindre la joie parfaite du partage, de l’amour, du don de soi et de la gratuité. Cette compréhension donne une immense dignité à l’être humain, puisqu’il est le lieu que Dieu veut habiter. Nous savons bien que nous sommes parfois capables des pires choses, mais nous découvrons aussi que nous sommes surtout capables du meilleur, et c’est en raison de cette capacité que Dieu désire habiter nos vies pour nous accompagner dans ce combat pour que le bien, le beau et le bon l’emportent. Dire que l’homme est divinisé, c’est exprimer qu’il est invité à comprendre qu’il peut vivre comme Dieu le veut. Le modèle de cette vie selon le désir de Dieu, c’est le Christ qui nous donne à voir ce que c’est que de vivre en enfant de Dieu : au service de la vie, de la liberté, du bien et de l’amour, sans frontière entre les personnes.

Une nouvelle fraternité

Concevoir que l’homme est habité par l’Esprit Saint nous aide à vivre notre relation aux autres de manière renouvelée : si l’Esprit Saint est présent en l’homme, alors cela veut dire qu’il l’est dans tous ceux que nous rencontrons. De ce fait les relations interpersonnelles sont transformées : quand nous rencontrons les autres, ce ne sont pas des concurrents ni des ennemis mais des sœurs et des frères, habités par cette capacité au meilleur, même s’ils l’ignorent ou le refusent. Le chrétien devient capable de voir en l’autre le meilleur, en dépassant les préjugés et les jugements hâtifs. Son combat n’est pas contre l’autre mais contre ce qui l’empêche de laisser de la place à l’Esprit Saint qui vient transcender son existence de l’intérieur. La conversion consiste à travailler à ce que l’Esprit Saint prenne toute la place dans nos propres vies et dans celle des autres.

L’Église, corps du Christ

Lorsque les disciples reçoivent l’Esprit Saint, ils prennent le relais de Jésus dans la mission d’annonce de la Bonne nouvelle, et nous comprenons ainsi que le corps agissant de Dieu dans le monde, c’est le peuple des croyants qui sont habités par l’Esprit Saint, l’Église. Et l’Église, ce ne sont pas les grands prélats à Rome autour du Pape, ce ne sont pas seulement les évêques, prêtres et diacres, mais ce sont tous les chrétiens : nous tous sommes le corps du Christ.

Olivier

2021-04-26T10:53:54+02:00

L’Évangile du mois de mai 2021

Dimanche 16 mai, nous célébrerons le 7e dimanche du Temps Pascal.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

Le contexte

Ce passage est un extrait de la prière que Jésus fait à son Père. Elle exprime un peu aussi son testament spirituel.

Garde-les en ton nom

Jésus demande au Père de garder les disciples dans la foi et la communion. Dans l’Église, il y a des personnes que j’aime et d’autres moins. Si Jésus prie pour ceux que je n’aime pas, il me faut convertir mon regard.

Qu’ils soient un

Cette expression qui sera répétée plus loin constitue le sommet de la prière de Jésus. Nous pouvons le comprendre de trois manières :

  1. Qu’ils soient unis entre eux et pas divisés.
  2. Que cette unité soit véritablement fondée en Dieu.
  3. Que chacun soit un, c’est-à-dire unifié dans sa personne.

Ce Nom que tu m’as donné

C’est au nom de cette communion avec Dieu que Jésus a gardé ses disciples. Il n’a pas fait que les enseigner, il les a aussi protégés. D’ailleurs, au moment de son arrestation, Jésus veillera à les épargner. On peut trouver curieux qu’au verset précédent Jésus prie le Père de garder les disciples dans son nom puis qu’il dise au passé qu’il les a gardés. En Jésus, il n’y a pas de séparation entre sa prière et son action. Ainsi, il prie ce qu’il fait et il fait ce qu’il prie !

Une joie complète

Cette joie n’a rien à voir avec une quelconque satisfaction matérielle, elle réside dans le sentiment d’une plénitude intérieure. Nous savons ce qui va se passer après la résurrection. Les disciples vont être détestés, parfois persécutés mais ils vont être aussi habités par la joie de ceux qui savent pourquoi ils vivent. En s’adressant à Dieu dans la prière, Jésus parle aussi à ses disciples pour qu’ils restent accrochés à la joie du Christ.

Être du monde

Une des spécificités des disciples est de n’être pas du monde. Autrement dit, leur nationalité devient seconde et tous les humains deviennent des frères en humanité. Comme le dit le cantique, « notre cité se trouve dans les Cieux » non pas au ciel mais en Dieu.

Non pas les enlever du monde mais les garder du Mauvais

Le but ultime de Jésus n’est pas de sauver ses disciples du monde mais de les sauver avec le monde. Ce monde n’est pas une réalité mauvaise en soi mais elle est à transformer. « Jésus n’est pas venu pour condamner le monde mais pour que, par Lui, le monde soit sauvé ».

Sanctifie-les dans la Vérité

C’est la vérité de la parole qui fait que les disciples ne sont pas du monde tout en demeurant dans le monde. Cette parole de Dieu qu’ils relaient n’est pas la leur, ils ne l’ont pas inventée mais ils acceptent de la partager, de la communiquer au monde avec humilité et persévérance. En régime chrétien, c’est la parole qui sanctifie, qui consacre les personnes. Ainsi, les disciples que nous sommes sont sanctifiés par la parole que nous avons la responsabilité d’offrir au monde. Charge à nous de ne pas la trahir, de la vivre, de l’honorer. Cette parole est une parole vivante et qui donne vie à celui qui l’écoute.

Didier Rocca

Le mot du jour : Nom

Dans la pensée hébraïque, nommer quelqu’un est une façon de définir son être.  Le nom participe de son identité.
Dans le Notre Père, ne disons-nous pas « Que ton nom soit sanctifié » ?
D’ailleurs, dans la bible, changer de nom c’est changer d’identité. Saül devient Paul ; Abram devient Abraham…

2021-04-26T10:56:43+02:00

Lettre du Villard – avril 2021

Lettre du Villard

Le Villard, le 18 avril 2021

Pauvre ami !

Vous voici donc à nouveau assigné à résidence et dans l’impossibilité de venir vous ressourcer dans notre vallée du bout du monde ! Vous nous avez heureusement donné des nouvelles par téléphone et nous savons que vous n’avez pas été affectés par l’épidémie. Vous regretterez moins de n’avoir pu venir au Villard lorsque vous saurez que le printemps qui s’annonçait le mois dernier est resté tellement timide nous nous sommes réveillés hier sous la neige.

Cette troisième réclusion qui est imposée au pays en un an est d’autant moins facile à supporter qu’on ne peut être certain qu’elle ne sera pas suivie d’autres ; les responsables politiques l’espèrent certainement ; en sont-ils assurés ? Je doute qu’après tant de mois de tâtonnements devant une réalité fuyante, ils puissent avoir des certitudes sur la voie à adopter.

Ce n’est pas sans rappeler ce que nous vivons au jour le jour. Autant, en effet, il est aisé d’avoir des idées tranchées en des domaines qui nous échappent un peu, tels que la politique étrangère de la Turquie ou les risques liés aux bitcoins1, autant nous tergiversons et pesons le pour et le contre lorsque nous sommes concernés dans notre existence personnelle. Vous m’avez récemment fait remarquer, avec une certaine surprise, qu’en matière politique, notamment, mes idées sont devenues plus abruptes et que je tends à me refermer sur des certitudes que je n’assénais pas auparavant. Je vous avais répondu qu’à mon âge, on pense avoir eu le temps de faire le tour du problème et ne plus voir l’utilité de prêter l’oreille ni à ceux qui ont montré leur incapacité ni aux farceurs et encore moins aux démagogues. À la réflexion, je me demande si ce n’est pas un autre effet de ce qui contribue au durcissement de mes artères… Et puis, peut-être est-ce aussi parce que, de façon pour moi imperceptible, je ressens la vanité de chercher à avoir une opinion aussi bien dans les domaines – nombreux – où je sais manquer de compétences que dans ceux – encore plus nombreux – où mon avis n’est pas attendu.

L’ami Gastinel, dont la fermeture pour cause d’épidémie de ses clubs de scrabble, de philatélie et de bridge met à mal le besoin de contacts, « monte » volontiers au Villard pour bavarder de choses et d’autres. Il me répondit l’autre jour, alors que je revenais une fois de plus sur ce sujet, que nous ne pouvions nous abstenir d’avoir des convictions dans notre système démocratique, où chacun est censé être omniscient puisqu’il lui est demandé de se prononcer, de façon immédiate, par voie de référendum, ou par l’intermédiaire de ses députés, sur des sujets aussi divers que la création d’un « droit à l’euthanasie » ou sur les attributions du Conseil économique, social et environnemental. « Dans la pratique », souleva Me Beraud venu se mettre à l’abri d’une ondée inattendue de neige, « le brave citoyen se contente de réagir dans la sphère de sa vie privée par des réflexions dubitatives ou désabusées lorsqu’il ne se laisse pas passivement emporter par le courant d’idée majoritaire qui aboutit à ce qu’un texte soit adopté alors que personne n’en voyait l’opportunité ». Le reproche, leur ai-je fait remarquer, qui peut être fait au système consistant à demander à l’électeur de se prononcer sur des sujets qui le dépassent a conduit à préconiser sa correction par la « technocratie », qui serait en principe le gouvernement des experts. Le problème est que, depuis des années maintenant, les acteurs de cette technocratie modérée, les technocrates donc, sont accusés de tous les maux, notamment de promouvoir des politiques éloignées des réalités.

Gastinel reprit : « Je rage ! On nous annonce maintenant qu’on doit supprimer l’E.N.A. Je n’ai pas fait l’E.N.A. et je n’ai pas l’esprit de ce corps, mais je me demande si, dans l’incapacité dans laquelle le pays se trouve de faire face à toutes sortes de difficultés, notamment celles qu’il se crée, on ne casse pas le thermomètre parce qu’on ne sait comment faire tomber la fièvre. On nous raconte que l’Institut qui doit remplacer l’École permettra une meilleure mixité sociale, une meilleure adaptation à notre société… Lorsqu’on sait que la création de l’E.N.A., en 1945 correspondait déjà à la volonté de démocratiser le recrutement des hauts fonctionnaires, on peut se demander si on n’amuse pas la galerie car les grandes dynasties qui colonisent les grands corps sauront comment s’y perpétuer ».

Béraud osa : « Ce dans quoi s’est embourbée notre vie publique, qui a débouché, entre autres, sur la crise des Gilets jaunes, et par voie de conséquence discutable sur la réforme de l’E.N.A., pourra peut-être se trouver clarifié, décanté, mis à plat dans les réflexions qui, dans un an, vont précéder l’élection présidentielle ? Les grands enjeux seront enfin étalés sur la table ».

« Si ça vous fait plaisir de le croire », gloussa Mimiquet à qui vous avez demandé de reprendre le jeu de vos volets et que l’ondée avait contraint à s’abriter chez nous, « ne vous en privez pas, mais au train où vont les choses j’ai plutôt l’impression qu’au lieu de nous aider à prendre du recul pour mieux voir le paysage, on va surtout chercher à nous pousser dans les bras d’un guide providentiel pour aborder le monde à venir. Comme si nous ne l’avions pas déjà fait ! Et avec quel résultat ? Nous avons besoin de guides, de pilotes bien entourés, de premiers de cordée… mais moins pour l’avenir que pour le monde actuel dans lequel nous ne comprenons plus rien ! Il est déjà assez compliqué, non ? »

Gastinel se crut obligé de dire : « Paul Claudel a écrit, je cite de mémoire, que le poète est celui qui lit la marche du navire dans les étoiles ; c’est beau, cela fait rêver mais lire la marche du navire dans les étoiles n’empêchera pas de heurter l’iceberg. Il faut des cartes maritimes, des instruments de navigation, un équipage, pour éviter de s’égarer et pour pouvoir corriger la route. On ne peut avancer seul et, ce qui est frappant dans cette future élection présidentielle, c’est que les partis politiques, sur qui le candidat élu doit pouvoir s’appuyer, sont cette fois-ci absents, hors jeu. Il y a une sorte de décalage entre les candidats qui sont censés être la figure de proue d’un parti et le contenu du discours des partis qui se demandent ce qu’ils peuvent mettre dans leurs programmes ».

Béraud ajouta : « Et même lorsqu’on a cartes marines et équipages, on ne peut être assuré de ne pas s’échouer ; voyez l’histoire de l’Ever Given, ce gros porte-containers qui a bloqué le canal de Suez pendant une semaine. Quelle histoire ! Dire que 10 % du commerce maritime mondial emprunte une rigole de 300 mètres de large creusée dans le sable ! J’ignorais que l’économie mondiale était aussi fragile et je suis surpris que les pirates du désert du type de Daesch ne se soient pas encore amusés à nous faire des niches en y coulant de temps en temps un navire. J’en ai profité pour relire l’histoire – passionnante – de ce canal ; le moins qu’on puisse dire est que les Anglais n’ont pas ménagé leurs efforts pour mettre des bâtons dans les roues à Ferdinand de Lesseps et à son équipe. Et nous n’en étions pas encore à Fachoda2 ! »

Gastinel l’interrompit en lui faisant valoir qu’évoquer ces péripéties en ce jour d’enterrement de feu l’époux de la reine du Royaume-Uni manquait de courtoisie. « Vous avez raison », convint Beraud ; « la vie de la monarchie anglaise a ceci de précieux qu’elle nous fournit des sujets d’attention, voire d’intérêt, qui nous font du bien en ce sens qu’ils ne nous perturbent pas ; l’homme a un tel besoin de divertissement que son goût pour les belles, et parfois moins belles, histoires est inextinguible. On nous dit que les gens aiment l’Histoire ; je crois qu’à tout âge, ils aiment surtout les histoires, qu’elles soient vraies ou fausses, qu’elles soient tirées du passé ou contemporaines, qu’elles prennent racine dans l’évocation d’une période de l’Histoire ou dans les vies des stars de cinéma, des gangsters, mais aussi des têtes couronnées. Pourvu qu’on rêve, c’est-à-dire qu’on ne soit plus confronté à ce qui gêne dans l’existence, tout est bon. On aime bien les récits d’histoire, tels que celui de l’assassinat d’Henri IV, mais personne ne vibrera à l’évocation des controverses religieuses et princières en Allemagne à la fin du xvie siècle3. L’histoire savante, avec ses méthodes d’analyse, sa rigueur, ses doutes, n’intéresse que les historiens. En revanche, les imprécisions, les raccourcis, les zones d’ombre sont des ingrédients précieux pour l’histoire de divertissement. Pourquoi le condamner ? »

Serait-ce une opinion que vous feriez vôtre ? Je vous la livre, me réjouissant à l’avance de vos commentaires. Écrivez-nous vite pour nous donner de vos bonnes (bien sûr !) nouvelles.

Avec toute notre amitié.

P. Deladret

  1. Le bitcoin est une monnaie constituée de « crypto actifs » c’est-à-dire, d’après l’analyse du G20, « d’actifs virtuels stockés sur un support électronique permettant à une communauté d’utilisateurs les acceptant en paiement de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale ». Se non e vero
  2. Fachoda : incident diplomatique franco-anglais en 1898.
  3. Rencontres princières et controverses religieuses dans l’espace germanique (1525-1605), Marguerite Richelme, Mémoire, Paris 1 Panthéon Sorbonne..
2021-04-26T11:00:24+02:00

Lettre du Villard – mars 2021

Lettre du Villard

Le Villard, le 15 mars 2021

Bien cher homme des plaines,

Ça y est ! Le printemps arrive. On ne le voit pas vraiment mais on sent qu’il est là. Les sommets et les hautes pentes défendent de leur mieux leur enneigement mais la neige qui a glissé des toits et qui s’est amassée à l’ombre des maisons ne résiste plus à la douceur des milieux de journée. Le moindre brin d’herbe semble s’enhardir chaque jour un peu plus et on surprend parfois de légers souffles d’air tiède le long des murs. Quelque chose va se produire ; on le sent au frémissement de l’air.
Nous baignions dans cette heureuse insouciance en prenant le café sur le balcon. Mimiquet feignait de tailler votre haie en donnant quelques coups de sécateur. Me Beraud venait de nous confier que ce climat d’imminence d’un évènement lui causait la même émotion que celle qu’il éprouvait lorsqu’il entendait le célébrant dire, dans la bénédiction solennelle à l’issue de la messe de Pâques, « Ils sont finis, les jours de la Passion… ». Il sentait, disait-il, l’avenir s’ouvrir sur ces mots. Gastinel tout fier d’avoir trouvé un itinéraire compliqué mais peu ensoleillé, qui lui avait permis de venir nous voir en raquettes, s’était mis à l’unisson en citant, ému, les vers du vieil Horace « Solvitur acris hiems… » « Il s’est dissipé, l’âpre hiver… » que des générations de lycéens ont appris1. Nous étions heureusement déconnectés de tout ce qu’on entend à la radio et à la télé. L’arrivée du courrier nous ramena sur Terre.
J’espérais une lettre de vous mais il n’y avait là que le quotidien auquel je suis abonné. Gastinel me reprocha une fois de plus d’apporter ma contribution financière à un groupe de presse qui, il en est bien conscient, ne reflète pas vraiment mes idées, et surtout pas les siennes… Il fit valoir, ce qui est la vérité, que je ne lisais qu’une infime partie du journal, et que, par ailleurs, pour me donner l’illusion d’avoir un esprit large, je parcourais des articles qui n’emportaient pas vraiment mon assentiment ; Beraud releva qu’il fallait un esprit un peu pervers pour s’astreindre à creuser des opinions qui ne sont pas les siennes. J’étais un peu gêné ; je savais qu’ils avaient raison en ce sens qu’enkysté dans mes convictions comme je le suis à mon âge, une lecture n’allait pas me faire changer d’avis… Mais, par ailleurs, comment leur exprimer sans qu’ils y voient un reproche, qu’il est difficile d’admettre qu’on ne veuille rien connaître d’autre que ce qui est conforme à ses idées ?
Beraud m’a, sans le vouloir, tiré d’affaire en relevant que le traitement de l’actualité de ces jours derniers par les médias, de partisane devenait caricaturale, le moindre incident accédant, du fait des « réseaux sociaux », au statut d’information commentée sans considération pour son importance réelle. La vie publique est, de ce fait, encombrée de scories qui font d’un rien une affaire d’État, qui donnent aux uns et aux autres des prétextes pour invoquer une carence de gouvernance ou de moyens que l’on impute au Gouvernement, lequel se croit généralement obligé de faire des promesses qui ne satisfont personne… Gastinel pense que cette dérive est irréversible et qu’il sera de plus en plus difficile de se faire une idée personnelle des choses, du fait de la diversité croissante des opinions qui nous atteignent par des canaux dont, selon son expression, nous ignorons tout ce ceux qui manœuvrent les écluses… Ce qui renvoie aux calendes grecques le retour à un minimum de cohésion sociale.
Je lui ai rappelé qu’il ne servait à rien de jouer les Cassandre2. Ceux qu’elles entendent alerter ne prennent pas les mesures qui pourraient épargner les désastres qu’elles annoncent. l’Histoire déborde de situations dramatiques qui avaient été prévues, annoncées, mais dont les prophètes n’ont pas été écoutés. Dans Notre Histoire contemporaine, Gide avait vu, dès 19363 ce qu’il advenait d’un pays sous la coupe d’un parti communiste, et l’ambassadeur de France à Berlin de 1931 à 19384 alertait dès 1936 la France sur le réarmement allemand. On entend et on lit aujourd’hui de multiples mises en garde, que ce soit au sujet des manipulations génétiques, des changements qu’on apporte au droit de la famille, des conséquences du développement de l’islamisme dans notre société, de l’évolution préoccupante de notre système d’enseignement, de l’instauration de zones de non-droit dans le pays, des modifications qu’on entend introduire dans le droit des associations cultuelles, etc. Qu’à cela ne tienne ! « Tout va très bien, Madame la marquise ! »5 chantaient Ray Ventura et ses Collégiens. Les Cassandre ont toujours tort… sur le moment. Après… On sait comment a fini Troie. Le problème est qu’on ignore toujours si celui qui vaticine est Cassandre ou un farceur.
Le problème des écluses et des canaux tracasse Gastinel depuis que l’ex-président Trump s’est vu interdire l’accès à des réseaux sociaux. Vous le connaissez assez pour savoir que notre ami n’est pas un admirateur inconditionnel de l’ancien président, mais il est ulcéré que des sociétés privées exercent une censure sans base légale. Les protestations ont été faibles car il est de bon ton de dénigrer Trump, mais cette privation d’accès n’est rien d’autre qu’une atteinte à la liberté d’expression sur laquelle les voltaire-au-petit-pied-autoproclamés sont assez chatouilleux. Comment admettre qu’un « machin » s’arroge le droit de laisser diffuser ce qu’il est bon à dire et ce qui ne l’est pas ? Et, Gastinel en est convaincu, le phénomène va s’amplifier car on va ajouter à la censure privée de ceux qui tiennent les « tuyaux » celle de la myriade de groupes de pression qui hurlent sans arrêt et qui ont vu le parti qu’ils pouvaient tirer en exerçant contrainte croissante sur les Facebook et assimilés. Qui nous dit que des ONG opaques, des courants de pensée fondamentalistes, de puissants États ne vont pas chercher à contrôler les tuyaux ? Propos de Cassandre ? Au train où vont les choses, on ne devrait pas avoir à attendre trop longtemps pour savoir. Après tout, il a fallu moins d’un demi-siècle pour se rendre compte que la société imaginée en 1949 par George Orwell6 dans son roman 1984 était en passe de ne plus être une fiction.
Mimiquet était tout défait ; il s’était présenté à l’hôpital pour se faire vacciner contre le virus mais avait été refoulé : « Trop jeune ! M’a dit le toubib ! C’est la première fois qu’on me trouve trop jeune. Ça m’ennuierait de mourir à cause d’un pangolin ! » Gastinel, qui avait eu plus de chance, s’employait à le rassurer, en lui disant que rien ne permettait d’affirmer qu’il serait contaminé avant d’être vacciné et que, de toute façon, cette épidémie aurait bien une fin. J’ai cru donner une autre perspective au débat en leur citant une phrase tirée d’une interview récente de la philosophe Claire Marin au journal Le Monde et qui m’avait bien plu : « Pour traverser une épreuve, on a besoin de se dire qu’elle aura une fin ». Mimiquet me fit sans ménagement remarquer que ce n’était qu’une autre façon de dire que l’espoir fait vivre… Beraud releva que ceux qui entendent guider les peuples leur promettent un « après », c’est-à-dire autre chose que ce que les gens vivent, que ce soient des lendemains qui chantent, selon le mot de Gabriel Péri7 voire le Paradis, pour ceux qui relèvent d’autres croyances. Gastinel, outré, lui déclara que ses propos sentaient le fagot et – image hautement improbable – qu’il s’engageait sur la pente savonneuse de l’Enfer… Je leur fis alors simplement remarquer qu’ils paraissaient ne plus être sensibles aux effluves des prémices du printemps.
J’espère que lorsque nous aurons la joie de vous lire la belle saison sera effectivement installée. Peut être pourrez-vous venir au Villard pour Pâques ? La montagne est parfois encore un peu maussade mais de belles promenades commencent à y être possibles…
Soyez assurés de notre amitié.

P. Deladret

  1. Horace poète latin (65 – 8 av. J.-C.), Odes 1,4.
  2. Cassandre : princesse troyenne qui avait reçu le don de prophétie ; Apollon décréta cependant que ses prédictions ne seraient jamais crues.
  3. Retour d’URSS, Paris, Gallimard, 1936.
  4. André François-Poncet, Souvenirs d’une ambassade à Berlin, Paris, Flammarion, 1946.
  5. Chanson de Paul Misraki, 1935.
  6. George Orwell, auteur britannique (1903-1950), créateur du concept de Big Brother.
    Gabriel Péri (1902-1941), ournaliste et député communiste, mort fusillé.
2021-03-27T10:11:20+01:00

Camp d’hiver 2021 > Semaine 1

Semaine 1 : activités à l’Oeuvre

Allô ? Ici la planète ! Voici le carnet de bord de l’Œuvre à la rescousse de la planète !
Lundi, pour bien commencer cette semaine, nous sommes allés chercher les étoiles perdues pour aider Canopée, Antarctus et Vegas, des étoiles désespérées d’avoir perdu leurs amis. Après un repas bien mérité, nous sommes partis à la découverte de l’astrologie avec de grandes voyantes. Grâce à elles et leurs différentes méthodes de voyance, nous avons pu nous préparer à l’invasion des mutants. Mission accomplie !
Mardi, rencontre avec les animaux qui peuplent la planète ! Le matin, nous avons reçu la visite du Petit Prince accompagné de ses amis, le mouton et le loup. Ces trois compères nous ont appris de quelle manière prendre soin des animaux et encourager leur vie avec les humains. Plus tard dans la journée, un ours brun, un panda et un ours polaire sont venus nous demander de les aider à savoir qui allait arriver en premier dans la grotte en évitant les pièges des autres. Nous avons réussi à nous mettre dans la peau de ces drôles de bêtes pour mieux les comprendre et pouvoir les aider.
Mercredi, le dérèglement climatique a frappé notre planète ! Au début de la journée, Dieu a contacté Ama, Tatiane et Karima pour les informer qu’elles avaient jusqu’à midi pour réparer leurs erreurs. Ainsi, nous les avons aidées à préserver l’eau, à s’habiller en fonction de la température pour donner un coup de pouce à la planète et pour qu’elles puissent rentrer dans leurs pays respectifs. Plus tard, nous avons rencontré les professeurs Doofenshmirtz, Darwin et Juarez pour élire la meilleure solution pour refroidir la planète. Résultat, la technique du professeur Doofenshmirtz a été choisie : vous devriez bientôt voir des bombes de glace atterrir dans vos jardins !
Jeudi, c’était objectif zéro déchet ! Nous sommes tous partis aux Goudes pour ramasser un maximum de déchets. Évidemment nous avons aussi profité du soleil et du paysage ! Les plus grand ont fait tout le tour du Cap Croisette et les plus jeunes ont répondu à un quizz sur le développement durable, installés à la Baie des singes, et se sont lancés dans le ramassage du plus beau coquillage !
Vendredi, c’était une journée pleine de rebondissements ! Le matin était dédié au mélange des cultures que sont venu leur inculquer Zoubida, Angèle et Esmeralda.
L’après-midi, c’était encore d’autres individus qui avaient perdu leurs repères et qui cherchaient à rentrer dans leurs pays respectifs qui sont venus demander de l’aide aux jeunes. Cette belle journée s’est clôturée par un grande remise des diplômes !
Finalement les jeunes ainsi que l’équipe d’animation ont réussi tous ensemble cette semaine à participer à leur manière à la protection de la planète.
Ils ont pu aussi découvrir et participer à de nombreuses activités sportives et manuelles comme le basket, la fresque, la confection de photophores, un concours d’énigmes, le twister et encore beaucoup d’autres activités…

Jeanne DV et Zoë

2021-03-27T09:58:32+01:00

Édito avril 2021 > Dieu de la vie

Dieu se révèle comme le maître de la vie dans toutes les religions, et dans la Bible en particulier. Il est source de vie, créateur, il prend soin de sa création. Dans les Évangiles, il s’incarne en Jésus Christ et nous donne à découvrir son projet de vie et de salut : il s’identifie à l’humanité souffrante et lui ouvre un avenir, il guérit, il relève, il sauve. Il traverse la mort… C’est ce que nous venons de célébrer lors de la fête de Pâques.

L’Église au service de la vie
L’Église, comme incarnation du corps du Christ, se doit d’être aussi au service de la vie. C’est sa mission, sa priorité. Cependant, aux yeux des gens, cette mission n’est pas toujours perçue et l’attitude de l’Église se réduit parfois au moralisme et au jugement sur la vie des personnes. Sur les grandes questions de morale et d’éthique, il est normal que l’on attende de l’Église qu’elle se positionne et qu’elle s’exprime. Dans l’absolu, les représentants de l’Église peuvent répondre à certaines grandes questions sur la procréation, l’avortement, la fin de vie ou la sexualité, mais ces prises de position peuvent devenir blessantes si les personnes qui les reçoivent les interprètent comme des critères de jugement sur leur vie. En effet, il y a une différence entre l’idéal que nous pouvons promouvoir et la prise en compte de tous les cas particuliers et des situations concrètes que vivent les personnes que nous rencontrons.

Une parole absolue
Si l’on attend de l’Église qu’elle donne une réponse théorique idéale, alors elle ne peut que prôner le respect sans condition de la vie. Il serait choquant de comprendre que Dieu pourrait vouloir autre chose. Dans l’idéal, toute atteinte à la vie doit être évitée, ce qui explique les positions radicales sur l’avortement, l’euthanasie, ou la recherche médicale sur les embryons humains ; si l’on ouvre la boîte de Pandore et que l’on accepte par principe que la vie puisse devenir un objet et qu’elle n’a pas une valeur inaliénable, alors on risque au bout du compte d’en arriver à accepter l’inacceptable : l’eugénisme, la marchandisation de la vie, et toutes les dérives qui ont par exemple été mises en œuvre par le régime nazi, qui s’est arrogé le droit de juger de la valeur de la vie de personnes considérées comme inférieures ou inutiles.

Tu ne jugeras pas
Lorsque l’Église rappelle l’idéal, ce n’est pas un jugement, c’est une promesse, une direction, un cap proposé pour promouvoir le bon, le vrai, le beau. L’Église est constituées d’hommes imparfaits qui ont eux-mêmes besoin du pardon de Dieu dans leur vie. L’Église peut critiquer des attitudes, alerter sur des comportements, donner son avis sur des conduites à suivre, mais si elle s’autorise à juger les personnes, alors elle outrepasse sa mission, car le seul juge, pour le croyant, c’est Dieu, et son jugement n’est pas le même que celui des hommes. Le jugement des hommes est un jugement de condamnation et de punition, qui réduit la personne à ses actes et qui l’enferme dans ses erreurs. Le jugement de Dieu est une main tendue vers celui qui a chuté, c’est une promesse de guérison possible, d’avenir ouvert, de relèvement, de pardon et de progrès. Si l’Église se permet de juger alors que le Christ lui-même ne l’a pas fait lorsqu’il a rencontré des personnes en état de pêché, alors elle trahit ce Dieu qu’elle prétend servir et elle pervertit la Bonne Nouvelle qu’elle devrait annoncer.

Le respect absolu de toute personne
Accueillir la Bonne Nouvelle, c’est se sentir accueilli soi-même, malgré ses erreurs. Pour être capable de témoigner de l’amour de Dieu il faut se reconnaître pécheur pardonné, et avoir expérimenté le pardon plus fort que ses faiblesses ou ses péchés. Il est facile d’accueillir ceux qui vont bien, qui sont « dans les clous », qui traversent la vie comme un long fleuve tranquille, mais c’est plus difficile d’accompagner ceux qui traversent des difficultés, qui n’ont pas fait les bons choix, qui ont été blessés par la vie, qui ont été séduits par des dieux artificiels. Ce sont pourtant ces personnes qui ont le plus besoin de l’amour de Dieu que l’Église doit transmettre. Il pourrait être facile de les juger et de les enfermer dans des préjugés moralisateurs, mais cela ne ferait qu’augmenter leur malaise et leur mal-être. Être au service de la vie, c’est reconnaître que nous sommes tous de cette même pâte humaine fragile et faillible et que nous avons besoin de nous sentir soutenus, relevés, pardonnés. Être au service de la vie, c’est prendre à bras le corps celles et ceux qui sont dans la difficulté et leur offrir une espérance.

Une nouvelle morale
À la suite du Christ, l’Église et tous les chrétiens qui la constituent ont pour mission de rappeler l’idéal de promotion de la vie, en se rappelant que faire cela, c’est précisément ne jamais réduire la personne au pêché qui détruit sa vie, mais c’est au contraire l’aimer et lui ouvrir un avenir. Il ne s’agit pas de dire que le mal est comme le bien, mais de dire que le mal n’a pas le dernier mot et que toute personne, même celle qui a été engluée dans le mal, peut sortir victorieuse de ce combat.

Olivier

2021-03-27T08:54:23+01:00

L’Évangile du mois d’avril 2021

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc

Une fois terminé le sabbat, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums afin d’embaumer le corps. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles vinrent au tombeau au lever du soleil.
Elles s’étaient bien posé la question : « Qui nous roulera la pierre de devant le tombeau ? »
Mais au premier regard, elles virent que la pierre avait été roulée de côté, et il s’agissait d’une pierre énorme.
Elles entrent alors dans le tombeau et elles voient un jeune homme assis à droite, vêtu d’une tunique blanche. Elles sont saisies de frayeur, mais il leur dit : « Ne vous effrayez pas ! Vous cherchez Jésus le Nazaréen, celui qu’on a crucifié ? C’est bien ici qu’on l’avait mis, mais il est ressuscité, il n’est pas ici. Allez dire à ses disciples, et à Pierre, qu’il vous précède en Galilée ; là vous le verrez comme il vous l’a dit »..

Le contexte
Marc vient de relater la mort de Jésus et son ensevelissement la veille du sabbat au soir du vendredi saint. Le samedi sera le temps du silence. Marc n’en dit rien. Même s’il n’y a aucun témoin de la résurrection proprement dite, certaines femmes ont été témoins de la présence du Ressuscité. Comment Marc en parle-t-il ?

Une re-création
Des détails mentionnés par Marc peuvent attirer notre attention : le premier jour de la semaine, au lever du soleil. Nous sommes invités à comprendre que ce qui va suivre évoque l’idée d’une nouvelle création qui complète en quelque sorte celle racontée dans la Genèse.

Qui va déplacer la pierre ?
Remarquons aussi un élément bien étrange : les femmes préparent leur expédition depuis la veille au soir et elles ne s’étaient pas encore posé cette question toute simple : « Qui va rouler la pierre ? » On se dit qu’elles auraient pu y penser avant ! Mais heureusement, la pierre est déjà roulée. Elles peuvent entrer et voient un jeune homme habillé de blanc. Et là, leur étonnement commence : elles venaient embaumer un cadavre et elles rencontrent un ange ! Et ce qu’il leur dit leur révèle la véritable raison de leur périple matinal : non pas embaumer un corps, mais plutôt chercher Jésus. Et l’ange leur délivre alors le message de Pâques : « Vous cherchez Jésus ? Il est ressuscité ; il n’est pas ici ; voyez le lieu où on l’avait placé ».

La mission donnée par l’ange
Dans un deuxième temps, l’ange va leur donner une mission : « Allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre qu’il vous précède en Galilée. Là, vous le verrez, comme il vous l’a dit ».
Pourquoi la mention de Pierre ? Peut-être parce qu’il en a encore plus besoin que les autres, lui qui vient de renier son maître. Et puis brusquement, plus rien ne se passe. Les femmes sortent, s’enfuient toutes tremblantes et en définitive nous dit Marc, elles ne disent rien à personne, car elles avaient peur…
Comme cela nous ressemble ! Comme il est difficile d’être témoin ! On aurait envie de leur dire : « Allez, foncez, faites ce que Jésus vous dit, c’est tellement grand ». Les disciples avaient abandonné Jésus au fur et à mesure que les événements tournaient mal pour lui… Comme il est difficile parfois pour nous de rester fidèles quand les événements tournent mal ou quand on fait l’objet, à cause de notre foi, de dérision. Mais voici maintenant, que ces femmes elles aussi, fuient, affolées par l’expérience qu’elles viennent de faire et par la mission qui leur est confiée. Cela n’est pas bien réjouissant…

La résurrection, nous bouleverse
Ce que Marc veut dire, c’est que l’Évangile n’est pas une Bonne Nouvelle que l’on pourrait accepter « comme ça », pépère, sans en être bouleversé ! La foi chrétienne, ce ne sont pas des valeurs auxquelles il suffirait d’adhérer uniquement quand tout va bien. La foi pascale, c’est l’expérience d’une vie nouvelle, une expérience que seuls ceux qui ont déjà vécu une certaine mort, un certain trouble peuvent saisir au plus profond. La foi pascale, c’est la certitude que de la vie peut jaillir de la mort au sens propre comme au figuré. La foi pascale, c’est l’attachement à une personne qui nous ouvre à une vie vraiment nouvelle.
La réaction des femmes nous rappelle que des mots ne suffisent pas à porter un message, il faut aussi que les messagers soient préparés à le transmettre. Ce qui doit nous rassurer : Vraiment mal partie, cette bonne nouvelle se transmet encore partout dans le monde.

Didier Rocca

Le mot du jour : Pâques

Ce terme signifie « passage » en hébreu. À l’origine, il s’agit du passage du peuple hébreu de l’esclavage en Égypte à la libération en Terre Promise. Cette dynamique de libération prend un sens nouveau dans la résurrection de Jésus puisque Jésus réalise cette Pâque en passant de la mort à la vie. Dans ce mouvement de mort-résurrection que l’on appelle mystère pascal, tout homme y est associé. Telle est l’espérance chrétienne. La mort n’a pas le dernier mot. Dans le Christ, nous mourrons et nous ressusciterons.

2021-03-27T10:07:16+01:00

Camp d’hiver 2021 > Semaine 2

Semaine 2 : activités à l’Oeuvre

Jour 97 Aujourd’hui j’ai appris que de nouveaux prisonniers intégraient l’OJJA Pénitenciers. Les gardiens et mes codétenus ont pris la peine de les intégrer comme il se doit au sein de la prison. Dès leur arrivée ils leur ont remis leur badge et leurs tenues personnalisées. Les surveillants les ont répartis dans quatre différentes cellules qui ont été mises en compétition pour sortir de la prison à la fin de la semaine. Après une matinée d’intégration et leur premier repas en prison, les prisonniers vétérans Ive et Tortor-la-Menace ont entraîné les nouveaux arrivants à s’en sortir dans le dangereux OJJA Pénitencier. C’est la cellule 3 qui a su briller vaillamment.
Jour 98. Les deux surveillantes L’as Hermass, sœurs jumelles des Dalton, ont demandé de l’aide aux jeunes détenus pour faire évader leurs frères. Sans succès, elles ont décidé d’abandonner leur plan et de les laisser purger leur peine. À midi la gamelle était bien agréable. L’après-midi ce fut au tour des surveillants Slad et Philippe d’apprendre aux prisonniers à trouver les objets litigieux cachés par leurs codétenus, la cellule 4 a su faire preuve d’observation et de discipline. Je me demande comment va se passer le jour suivant.
Jour 99. Mon partenaire de cellule Billy the Kid et moi-même avons fait part de notre expérience de prisonniers à ces jeunes délinquants, les cellules 1 et 2 ont su assimiler au mieux cette expérience. Après un temps de promenade bien mérité et un repas riche, l’ensemble des détenus de l’OJJA Pénitencier, ont aidé des prisonniers fraîchement transférés dans la journée à s’évader, les 4 cellules ont su faire preuve d’intelligence en résolvant les énigmes afin de les libérer. Une collation fut donnée aux jeunes cerveaux en guise de remerciement. Demain une journée spéciale nous attend.
Jour 100. Ce matin nous pouvons enfin voir le monde extérieur. Les travaux d’intérêts généraux nous ont permis de visiter les calanques de Sormiou afin d’y ramasser les déchets. Après cette éprouvante matinée, le pique-nique fut plus qu’agréable. La journée s’est finie sur un retour au pénitencier. Quel plaisir de prendre l’air.
Jour 101. De nouveaux prisonniers plus expérimentés ont diverti leurs codétenus. L’après-midi Totor-la-Menace et Zipec ont anticipé la sortie des détenus en leurs inculquant un comportement adéquat à la vie extérieure. À la fin de cette journée, grâce à leur bonne conduite, les quatre cellules se sont vues libérées mais se sentiront grandies de ce séjour en prison. Ce fut un plaisir de les rencontrer et de les avoir guidés. Quant à moi et au reste de l’OJJA pénitencier nous restons là pour finir de purger notre peine…

Clémentine et Nayef

2021-03-27T10:05:06+01:00