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Lettre du Villard – mars 2020

LETTRE DU VILLARD

Le Villard, le 15 mars 2020

Cher ami,

À peine ai-je utilisé cette formule que j’en ressens la sottise, ces deux mots étant redondants. Si vous êtes mon ami, n’est-ce pas parce que vous m’êtes cher ? Des amis qui ne seraient pas chers seraient-ils de vrais amis ? Certes, les exemples ne manquent pas d’amitiés qui ne le sont que de nom. Il n’est que de voir les propositions d’amitié qu’on reçoit sur Facebook. En d’autres temps, on distinguait les amis, des camarades, des collègues, des connaissances, des relations, des proches, etc, mais dans notre société qui ne s’embarrasse pas .des nuances, tout a été mis dans le sac de l’amitié. Ceci signifie non pas que l’amitié n’existe plus mais que l’usage du terme est galvaudé. Alors, comment vous saluer ? « Ami ! », fait un peu cavalier, pour ne pas dire ostentatoire, dans le genre « Eh ! Mon brave ! ». « Mon ami » est également dans la redondance, puisqu’on ne peut imaginer que celui qui vous écrit s’adresse à une autre personne qu’à vous. Alors ? « Mon cher » ? On peut, là encore, objecter que faire précéder « cher » du possessif « mon » ne se justifie pas puisque, lorsqu’on est cher à quelqu’un, on est déjà dans une relation d’appartenance. Je n’imagine pas, non plus, vous bailler du simple « Cher ! » qui ferait un peu précieux sinon tendancieux. J’attends vos remarques et vos propositions sur ce sujet qui doit occuper dans les préoccupations de nos contemporains la surface d’une tête d’épingle.
Nous sommes heureux que les chûtes de neige du mois de février aient pu permettre à toute votre famille d’éprouver les joies qu’elle attendait de son séjour hivernal dans notre bout du monde ; je me remémore avec plaisir les promenades en raquettes que nous avons faites et les conversations que nous avons eues tant entre nous qu’avec les amis du Villard. À ce sujet, je reviendrai sur une des remarques que vous avez faites, alors que nous grimpions vers les Trois cabanes. Vous m’avez rappelé une opinion que j’avais émise dans ma précédente lettre, à savoir que l’idée de morale est désormais exclue du débat public. Vous considériez, au contraire, que notre société est devenue moralisatrice, à la façon de ce qu’on voit outre atlantique, où, à ce qu’on dit, le message des Pères fondateurs puritains reste toujours révéré, du moins dans la forme. La rudesse de la montée m’a alors privé du souffle qui m’aurait permis quelques objections puis nous avons dérivé vers d’autres sujets. Je voudrais cependant y revenir, pour constater en premier lieu notre accord sur le fait qu’en certains domaines, mais en certains domaines seulement, on ne compte plus le nombre de groupes de pression qui nous font la morale. Ma remarque avait cependant un objet légèrement différent : elle faisait référence aux situations où, notamment devant le tribunal de l’opinion publique et, en certains cas, devant les tribunaux judiciaires, il n’est pas politiquement correct, ni recevable, de relever les infractions à la morale dès lors qu’elles ne sont pas pénalement répréhensibles. On vient certes de loin, et pendant des siècles, le droit a en grande partie découlé de la morale, elle-même façonnée à partir de la religion dominante. À partir du moment où la religion est exclue de l’organisation sociale, une morale sociale privée de bases hésite à émerger. Cela fait bien l’affaire de ceux qui veulent vivre à leur guise. L’exemple récent de l’abandon par un candidat de la course à la Mairie de Paris montre cependant à mon sens qu’un fond de consensus moral reste partagé par le plus grand nombre. Si cette personne n’avait pas eu conscience que ce qu’elle avait fait serait considéré dans l’opinion publique comme « quelque chose qui n’était pas bien », elle n’aurait pas abandonné. Cela me rassure un peu de voir que les notions de bien et de mal, qu’écarte le discours public, n’ont pas disparu chez l’individu.
« Jusqu’à quand ? » s’interrogeait l’ami Beraud avec qui nous en parlions. Eh bien, sur ce point-là, je ne suis pas trop pessimiste. Je ne doute certes pas que ceux qui ne veulent pas des valeurs que notre société occidentale a mises en exergue, sans toujours les respecter, ne se sentent pas encouragés par le laxisme ambiant pour essayer de faire triompher leur nihilisme. Il me semble cependant qu’au cœur de l’homme « du peuple » subsiste la conscience du bien et du mal. « Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste loi ! »1 a justement lancé Rousseau qui par ailleurs souvent m’agace. Cet instinct « divin (…) parle la langue de la nature que tout nous fait oublier » souligne Jean-Jacques. Je crois qu’il restera toujours en nous un fonds incompressible d’humanité, qui nous fait distinguer, sans nécessairement que cela procède d’une réflexion de notre part, à la fois le Bien du Mal et le caractère artificiel des propositions de ce que Gastinel nomme Satan. Le problème, reprend notre ami, est que le contexte n’est pas neutre et que, s’il faut reconnaître une qualité à Satan, c’est bien celle de la persévérance. « Perseverare diabolicum »2, ajoute sentencieusement Gastinel.
Cette persévérance est illustrée par ce qu’on a appelé l’affaire Matzneff, masquée depuis par l’affaire Polanski. Il faut alors avoir à l’esprit que dans les années 1970-1980 des personnes comme Louis Aragon, Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault et les groupes dans la mouvance de l’idéologie de mai 68, ne voyaient pas les agissements d’individus de ce type d’un trop mauvais œil. Le fait pour des adultes d’avoir avec des enfants des relations que la morale et la société condamnaient était alors considéré par eux comme une étape dans la libération de l’individu. Agir ainsi devenait acte de rébellion contre la société, épisode dans la déconstruction d’une société basée, selon eux, sur l’ignorance, les préjugés et les traditions. Sous l’égide de Marx, qui n’est pas en cause dans cette affaire, mais qui était attaché à combattre les logiques de domination, celle « des patrons sur leurs ouvriers, des professeurs sur les élèves, des médecins sur les malades, des parents sur les enfants »3, et avec la bienveillance des précités se présentaient comme des libérateurs, le mineur émancipé du joug de ses parents, accédant à son plein épanouissement et à sa liberté.
« On en est revenu » nota Me Beraud – « J’en doute, reprit Gastinel, lorsqu’on voit toutes les tentatives de déconstruction de notre monde, toujours selon les mêmes arguments. On a l’impression que tout est oppression pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans une société d’expérience, élaborée par des siècles d’histoire, de culture et d’usages. Alors tout est bon pour grignoter le socle culturel, pour nous faire perdre nos repères ». Beraud, toujours moins catastrophiste que Gastinel, développait son idée selon laquelle les seules idéologies qui durent sont celles qui correspondent vraiment à ce qu’est l’homme ; il avançait que tout ce qui nie la meilleure part de l’homme finit un jour ou l’autre par disparaître… « Comme le coronavirus, peut-être, gronda le colonel. Vous étiez certain il y a quelques semaines que l’épidémie serait sans effet majeur ! Et maintenant, j’ose à peine vous serrer la main, les écoles sont fermées, les gens âgés confinés, les entreprises mettent leur personnel au chômage et cela va coûter une fortune aux misérables contribuables que nous sommes, tant en indemnisations qu’en perte de recettes fiscales ». Me Beraud convint que les informations dont il disposait alors l’avaient conduit à sous estimer le phénomène, mais qu’il restait confiant dans les possibilités des pays de limiter le nombre de victimes ainsi que les conséquences économiques. « Ah ! Ne recommencez pas, lui lança Gastinel ; n’oubliez pas, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, que perseverare (est) diabolicum ! Je me demande ce qui me retient de vous envoyer au bûcher avec les suppôts de Satan ! »
J’espère que ce petit mot vous trouvera en bonne santé, ainsi que toute votre famille… et que, lorsque nous recevrons votre réponse, nous serons dans le même état !
Prenez soin de vous, car, à ce qu’on dit, ce n’est pas vain.
Mon épouse se joint à moi pour vous redire notre amitié.

P. Deladret

  1. L’Emile ou De l’éducation, 1762.
  2. Persévérer (dans l’erreur) est diabolique.
  3. Enquête du Monde du 29 février, sous la plume d’Anne Chemin.
2020-12-18T08:50:33+01:00

L’Évangile du mois d’avril 2020

L’Évangile du mois sera lu le soir du 11 avril pour la veillée pascale.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala était allée visiter la tombe avec l’autre Marie.Mais voici que la terre tremble. L’ange du Seigneur descend du ciel et s’approche, il fait rouler la pierre, puis il s’assied dessus. Son apparence est celle de l’éclair et son vêtement est blanc comme neige. Il provoque une telle frayeur parmi ceux qui montent la garde, qu’ils restent sous le choc et sont comme morts.
Mais l’ange s’adresse aux femmes et leur dit : « Vous, ne craignez pas ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Mais il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Approchez et voyez l’endroit où on l’avait déposé, et puis, vite, allez dire à ses disciples qu’il s’est relevé d’entre les morts. Déjà il vous précède en Galilée, et là vous le verrez. C’est là tout mon message. »
Vite elles partirent de la tombe, partagées entre la joie immense et la frayeur, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Jésus lui-même vint à leur rencontre et leur dit : « Jour de joie !” » Elles s’approchèrent pour embrasser ses pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Ne craignez pas. Allez dire à mes frères qu’ils partent en Galilée, là, ils me verront. ».

Le contexte

Jésus est mort puis est déposé dans un tombeau, le vendredi soir avant que commence le sabbat. Matthieu nous raconte la résurrection de Jésus.

Le premier jour de la semaine
Matthieu nous fait comprendre par ce détail temporel que nous sommes au début d’une nouvelle création. Quelque chose qui semblait impossible va être inauguré dans cette scène. La mort n’a plus le dernier mot. C’est la vie qui va gagner !

Un ange
L’ange n’est pas n’importe quel messager, il agit avec la puissance de Dieu comme le souligne le symbole du séisme. La pierre, signe de la mort implacable est comme balayée et l’ange s’assoit sur la mort. En principe, les femmes devraient être effrayées par cette présence angélique. Or, ce sont les gardes qui ont peur. Pourquoi ? Ce sont ceux qui gardaient un mort qui deviennent comme morts et n’entendront rien au message de la résurrection.

Ne craignez pas
Les femmes sont dehors et ne font rien. Elles cherchent un mort mais l’ange leur indique qu’il s’agit de rechercher un vivant qui n’est pas dans le tombeau, vide à présent mais en Galilée. Cela confirme les paroles de Jésus qu’il avait prononcées avant d’arriver à Jérusalem.

Le tombeau vide
Il ne représente pas une preuve de la résurrection. Elle est une réalité qui; d’ailleurs, ne peut pas être représentée. Objet central de la foi des croyants révélé par Dieu, nous pouvons être déçus par ce que Matthieu nous en raconte. Pour évoquer la présence du Ressuscité, un ange parle d’un tombeau vide. C’est un peu décevant pour assouvir notre curiosité mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit de comprendre que Jésus nous comble de sa présence dans notre vie ordinaire, notre Galilée.

Il vous précède en Galilée
En demandant à ses disciples de venir le rejoindre sur les lieux où débuta leur aventure commune, le Ressuscité nous invite à lire les Évangiles à la lumière de Pâques. Jésus n’est pas qu’un faiseur de miracles ou une personne impressionnante par son éloquence ou sa charité, il est le Ressuscité. Sur lui, la mort n’a aucun pouvoir.

Jésus comme signe
Après l’ange, c’est Jésus lui-même qui invite les disciples à aller en Galilée. Pourquoi cette répétition a priori inutile ? C’est que les deux paroles ne sont pas tout à fait les mêmes. Jésus parle de ses disciples comme de ses frères. C’est la première fois ! Comme si la résurrection venait sceller une relation nouvelle avec les croyants, un lien qui s’appuie sur leur amitié qui va au-delà et que Jésus appelle la fraternité les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Galilée

C’est la région nord de la Terre Sainte, très verte par rapport à la désertique Judée. C’est aussi le lieu de l’enfance et de la plus grande partie de la vie publique de Jésus. En cadeau, un court extrait d’un texte du pape François qui nous parle de la Galilée : « Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la croix et de la victoire. Tout relire (la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison), tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour. Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie revenir là, à ce point où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. ».

2020-03-23T15:36:12+01:00

Lettre du Villard – février 2020

LETTRE DU VILLARD

Le Villard, le 15 février 2020

Cher ami,

Nous comptons les jours qui nous séparent de celui où nous aurons la joie de vous revoir avec votre famille dans votre maison du Villard. Ne tardez pas trop car, si un temps plus frais a heureusement succédé au redoux, nous ne sommes pas à l’abri d’un réchauffement qui serait particulièrement mal venu. Dans notre hameau du bout du monde, nous avons bénéficié jusqu’à présent du bel enneigement qui a malheureusement assez tôt déserté la vallée et nous serions ravis que vous en bénéficiez. Nous espérons que vous nous arriverez plein d’énergie, d’idées et de réflexions pour nous aider à ne pas nous laisser aller au ronron des certitudes et de l’indifférence au temps qui passe. Nous essayons, avec l’ami Béraud et avec le colonel Gastinel, quand ce n’est pas avec Mimiquet, de nous « frotter et limer (la) cervelle contre celle d’aultruy », comme l’a écrit Montaigne (1) non pour acquérir l’expérience que donnent les voyages (à notre âge !) mais pour rester éveillés et je ne jurerai pas qu’à la lecture de mes lettres vous ne restiez pas dubitatif quant aux résultats de nos efforts.
L’expérience montre cependant, du moins m’amène à considérer, que ce qu’ont pu penser les moralistes n’a malheureusement jamais modifié le cours des choses. On pourrait croire qu’à la lecture de Montaigne, de Molière, de Vauvenargues ou de La Rochefoucauld, pour ne citer que des auteurs français, leurs lecteurs aient pris conscience des travers de leur caractère et se soient attachés à s’en corriger. Force est de constater qu’il n’en est rien ; Tartuffe n’a pas fait disparaître les tartuffes ; le moraliste met le défaut de caractère en évidence comme le fait le biologiste pour un virus, mais il ne guérit pas, précisément parce que le virus qui affecte celui qu’analyse le moraliste lui interdit de se rendre compte qu’il en est infecté. Le talent du moraliste réside finalement moins dans ses effets que dans l’art de son expression ; on se dit « Comme c’est bien dit ! Comme c’est vrai ! » et puis on passe à autre chose.
Pour en revenir à tout ce qui devrait nous aider à ne pas nous endormir, il suffit de survoler ce qui a constitué l’actualité du mois écoulé. Nous étions montés l’autre jour en raquettes à l’Aupillon avec Me Beraud et le colonel Gastinel ; s’offrant une petite halte pour reprendre souffle, l’ami Béraud nous a demandé de but en blanc quel ordre d’importance nous pensions que nous accorderions dans un an ou deux, à ce dont on parle actuellement, à la situation créée par la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, aux affrontements que provoque la réforme du régime des retraites ou à l’épidémie de coronavirus… La prophétie étant un art difficile, « surtout lorsqu’elle concerne l’avenir », comme l’a dit Mark Twain (2) nous nous sommes bien gardés de vaticiner ; tout au plus Gastinel a-t-il remarqué que parmi les raisons de la difficulté qu’il y avait à réformer les régimes de retraite figurait la durée réduite du mandat présidentiel ; le quinquennat ne se prête effectivement pas à des entreprises de longue haleine qui demandent une préparation en profondeur et un accompagnement permettant de juger des effets. Notre tabellion n’a pu s’empêcher de pronostiquer que l’épidémie resterait sans doute sans effet majeur (sauf pour ceux qui en seront morts, lui fit remarquer Gastinel…), que la réforme des retraites, malgré les 19 000 amendements déposés par les députés qui, sous l’égide de Jean-Luc Mélanchon, entendent paralyser le débat, aboutirait, cahin-caha, à une situation dont personne ne se satisferait sans qu’elle soit pour autant insupportable, mais que le Brexit était potentiellement l’évènement le plus dangereux. Il lui paraît inquiétant moins par les négociations difficiles qui vont s’engager pour régler les conséquences financières du divorce que parce que cette sortie peut donner à certains partis ou États qui verraient bien leur pays hors de l’Union européenne la conviction qu’on peut en sortir, alors que jusqu’à maintenant, les europhiles ont soutenu que ce serait trop difficile. « Le Brexit, conclut-il, c’est une maille du tissu européen qui lâche. Il va falloir, dare-dare, la faire stopper ! » (3) « Mais, mon pauvre ami, le métier de stoppeuse a disparu ! » lui lança Gastinel.
Le lendemain, par acquit de conscience, j’en ai dit un mot à Mimiquet dont la femme sait encore faire quelques travaux d’aiguilles. Il m’a rasséréné en m’apprenant qu’une échoppe de retouches venait de s’installer dans la vallée. J’en ai touché un mot à Me Béraud qui a relevé que cela s’inscrivait sans doute dans un mouvement plus large et que, notamment, le développement de l’apprentissage figurait parmi les bonnes nouvelles du mois, au même titre que la baisse de 4 % du chômage en 2019. Gastinel a eu beau jeu de dire qu’on faisait dire aux chiffres ce qu’on voulait mais Béraud lui a rétorqué que l’important en la matière était la tendance. Sur ce, nous avons repris notre marche dans une neige qui, en cette fin d’après midi, commençait à coller un peu trop aux raquettes.
« Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent » comme aurait dit la marquise (4), Mimiquet se présente aux élections municipales du 15 mars, sur la liste d’intérêt local. Il m’a communiqué le modeste, dans la forme et dans le fond, programme de sa tête de liste qui n’entend pas interdire les expériences atomiques sur sa commune et qui s’engage à maintenir la qualité et le prix de l’eau potable. Cela nous change heureusement des programmes des candidats à d’autres élections qui se croient tenus de promettre ce qu’ils ne pourront tenir et, surtout, omettent d’évoquer le cadre préexistant dans lequel devra s’inscrire leur action. Connaissant votre intérêt pour la démocratie américaine et sensibilisé, comme tout un chacun, aux élections primaires qui viennent d’y commencer, j’ai essayé de savoir quel était le nombre de votants au fameux « caucus » (5) de l’Iowa, dont le vainqueur acquiert bien souvent un avantage déterminant pour être ultérieurement désigné pour représenter son parti à l’élection présidentielle. Autant il est facile de connaître les pourcentages de suffrages qu’ont recueillis les différents candidats, autant le nombre de votants l’est moins ; j’ai trouvé un chiffre, celui de 2004, mais la population n’a pas beaucoup évolué. Il y avait eu alors 124 000 électeurs. Lorsqu’on sait que les élections des délégués des autres états sont largement influencées par celles de l’Iowa, on ne peut que s’inquiéter de cet alignement, en quelque sorte moutonnier, qui fait qu’un aussi petit nombre de personnes peut influencer une aussi grande démocratie.
« Est ce vraiment important ? » me dit Gastinel « Regardez la Belgique, il n’y a pas de gouvernement, donc d’action politique, depuis 18 mois et les Belges ne s’en portent pas plus mal ; les fonctions régaliennes sont assurées et la machine administrative tourne ; nos candidats seraient bien avisés de s’interroger sur leur utilité réelle ». J’en ai convenu tout en lui faisant remarquer que les pratiques des États n’étaient pas toujours transposables car l’histoire des nations, leurs cultures, leurs mentalités sont différentes.
Et l’actualité est là pour nous montrer qu’en un même pays les mentalités évoluent fortement dans le temps ; regardez le cas de Gide ; il a obtenu le prix Nobel de littérature en 1947 alors qu’on connaissait la vie sulfureuse qu’il menait et qui aujourd’hui lui vaudrait la prison. Et il est vraisemblable que les « réseaux sociaux » le cloueraient au pilori pour avoir osé amuser son monde avec l’acte gratuit (6) lorsque le rapprochement serait fait avec le cas de cet individu qui a assassiné une personne de rencontre parce qu’« il voulait voir ce que ça fait de tuer. ».
Nous allons avoir besoin, en matière de mœurs, de retrouver un équilibre, mais l’idée même de morale ayant été exclue du débat public, sur quel point d’appui reposera le fléau de la balance ? Voilà qui nous vaudra de savoureux débats, n’est-ce pas ?
N’oubliez pas de nous rappeler votre heure d’arrivée pour que nous mettions votre maison en température…
Nous vous assurons, si nécessaire, de notre amitié.

P. Deladret

  1. Montaigne, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne 1533-1592, moraliste et homme politique, auteur des Essais.
  2. Mark Twain, écrivain américain (1835-1910). Auteur, entre autres, des Aventures de Tom Sawyer.
  3. Stoppage : opération de tissage sophistiquée consistant à reconstituer la trame et la chaîne des brins manquant du tissu, fil à fil, en respectant l’armure.
  4. La Marquise de Sévigné, dans sa lettre du 15 décembre 1670 à M. de Coulanges, lui annonçant le mariage de la Grande Mademoiselle.
  5. Caucus : réunion de militants de base d’un parti politique.
  6. Qui fait que le personnage de Lafcadio précipite sans raison un vieillard dans le vide, dans Les caves du Vatican, 1914.
2020-12-18T08:50:16+01:00

Camp d’hiver 2020 > les ‍Benjamins ‍à ‍Larche

Le camp de ski a offert aux Benjamins une nouvelle vision car, pour la plupart, ce fut une découverte. Certains enfants n’avaient jamais skié, voire même vus la neige ! Pour les autres, ce furent six jours d’amusement. Les journées étaient bien rythmées et les enfants n’ont pas eu le temps de s’ennuyer. Ils ont fait une balade en chiens de traineaux, ce qui a enlevé la peur des chiens pour certains. Puis un conteur est venu nous raconter de merveilleuses histoires.
Même s’il y avait peu de neige, ça ne nous a pas empêché de nous amuser. On a fait des jeux, de la luge et d’autres choses encore. Nous avons passé deux jours à Sainte-Anne, durant lesquels les débutants, moyens et confirmés ont bien progressé et se sont entraidés.
Nos 5/7 (temps libre entre 17 h et 19 h) et nos veillées étaient animées par des célébrités, des pronostiqueurs et d’autres personnes farfelues qui avaient besoin de notre aide. Et pour le thème de l’année, des Aztèques sont venus nous demander de les aider à chercher un moyen qui leur permettrait de rentrer chez eux !
Après ce merveilleux camp amusant et bénéfique pour les Benjamins et les animateurs, on espère les revoir au camp de Pâques.

‍Carole

2020-08-27T22:35:31+02:00

Ciné-club > mars 2020 : Dodes’ka-den

Dodes’kaden s’intéresse à la vie d’habitants d’une sorte de bidonville au milieu de décombres anonymes… C’est un saut dans la culture japonaise, à la façon d’un microscope plongeant au cœur des situations. De la misère environnante sortent, grâce à des personnages colorés, et dans une mise en scène un peu théâtrale, au sens classique, l’illustration de la diversité des facettes humaines, de la quasi-sainteté à l’abominable, en passant par la folie.
Et comme les films précédent, une esthétique recherchée : dans dans les palettes colorées et picturales, comme une suite de tableaux vivants tantôt sombres, tantôt lumineux. Vous trouverez sur le net que Dodes’kaden est le premier film en couleur de Kurosawa. Qu’il a fait beaucoup d’essais durant le tournage, comme peindre des ombres sur le sol ou tendre des draps colorés pour remplacer le ciel. Le titre du film est l’onomatopée du bruit du tramway que « conduit » Rokuchan. Face à l’échec commercial, la critique virulente à l’encontre du film et ses problèmes de santé, Kurosawa commettra une tentative de suicide. Il survit puis se remet à tourner, marquant une seconde période dans sa carrière.

Kurosawa a marqué une énorme générations de cinéastes : G. Lucas, S. Kubrick, S. Lumet… La Rédemption et plus globalement Le Mystère de la Rédemption sont un sujet de prédilection pour accompagner et guider sa création artistique. Synthèse originale des cultures orientales et occidentales, par leur force expressionniste, les films de Kurosawa reflètent sa personnalité ; son enracinement dans le patrimoine japonais comme son admiration pour l’art de Van Gogh, Cézanne, Chagall ou Rouault ainsi que ses lectures de Shakespeare, Gorki, Dostoïevski ou Tolstoï. Dessinateur exceptionnel (expo au petit palais en 2009), mettant le trait et la couleur au service d’une force émotionnelle rare, le Dodes’kaden est la première salve en couleur pour Kurosawa au cinéma.

Point de vulgarité, le respect du format académique 1,37/1 et le propos extrêmement clair : il s’agit de fustiger le boom économique japonais des années 1970, qui se construit sur la misère humaine. Le cinéma comme une arme pour changer le monde. Kurosawa monte ses rushes le soir même, sans attendre la fin du tournage, un forcené du travail. Un mois lui suffit pour parachever cette œuvre plus que singulière et fort incomprise à sa sortie dans les salles.

Dans un environnement fantastique, irréel avec ses décors peints en trompe-l’œil filmés en studio (exemple : Le cabinet du docteur Caligari, le chef-d’œuvre de Robert Wiene), la mise en scène fonctionne comme un gigantesque huis-clos rappelant le bidonville dépeint dans Les Bas-fonds (d’après une pièce de Gorki du même nom) mais là le ton a partiellement changé. Ce n’est plus l’humanisme coutumier du réalisateur qui anime ses protagonistes mais une noirceur surprenante où l’entraide et la fraternité semblent avoir laissé la place à la folie, la méchanceté, la violence, la prostitution et l’ivrognerie ! La description est volontairement poussée à l’extrême et tempérée par plusieurs magnifiques scènes oniriques et par la présence de quelques belles figures positives encore capables d’humanité. Au centre de cet univers et le ponctuant par ses apparitions, le jeune garçon Rokuchan est montré comme un être singulier, peut-être un fou (quoique…), se réfugiant dans un monde parallèle de son imaginaire. Dans ses dessins d’enfant et quotidiennement il s’acharne à conduire son tramway chimérique (splendidement matérialisé par les effets sonores). Véritable expérience d’onirisme réaliste et d’esthétisme pictural, Dodes’kaden est un des films les plus curieux d’Akira Kurosawa dont le montage fut raccourci de deux heures par la production (quel dommage…).

2020-03-15T23:00:46+01:00

Camp d’hiver 2020 > les ‍Jeunes Cadets ‍à ‍Larche

Bienvenue à Larche, c’est ici que les JKD’s vont passer les cinq prochains jours, entre disputes, joies, peines, rigolades et surtout beaucoup de ski, ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
Dès le premier soir, ils voient arriver Cupidon et Fée Erie qui voulaient leurs inculquer les valeurs de l’amour.
Nous avons également eu affaire à Li et La, deux bébés qui avaient perdu leur poupée. Le troisième jour, c’est Pierre Hatte qui a réveillé les petits moussaillons pour continuer son apprentissage de la piraterie, ce jour-là c’est chez l’équipage de Luffy au chapeau de paille que Pierre Hatte s’est rendu. Nous avons fini ce magnifique séjour de skieurs avec une soirée dansante organisée par deux fans de musique, Jojo et Michou.

‍Louis

2020-08-27T22:41:52+02:00

Camp d’hiver 2020 > les ‍Cadets ‍à ‍Larche

Départ. 4 heures de répit au chaud dans le car avant d’affronter la banquise et le corona. Sortie du car. Attention il y a 10 mètres à parcourir jusqu’à la maison. Ouverture de la porte du car dans 3, 2, 1… Machine arrière on s’est trompé de destination on est au Sahara y’a pas un gramme de neige. Un pic-nic, des règles de vies, les chambres faites, le soir arrive et c’est le drame : quelqu’un est mort et il faut inspecter toutes les salles de la maison pour chercher le moindre petit indice pour reconstituer le crime.
Le lendemain, et tous les jours à partir de maintenant, réveil 7 heures pour être à 9 heures sur les pistes. Après le Sahara, la Sibérie ! – il vente, il neige ; les Cadets, transis sur leurs skis ont le nez bleu. Par ce vilain soir de février, qu’il ferait bon garder la chambre, devant son feu ! Mais c’est le zga, et 2 docteurs nous font subir d’étranges tests d’aptitude après avoir malencontreusement perdu leur dernier patient.
9 heures, la tempête continue, le blizzard est sur les pistes. Nous bravons les forces de la nature pour l’amour de la glisse et des gamelles. Mais le chocolat chaud de Béa tarde à venir à cause des routes bloquées par la neige. De plus, nos voisins ont de terribles petits secrets et risquent de perdre leur poste dans leur émission sur TF1.
Le lendemain, le soleil daigne se montrer. Un temps parfait pour affronter la bosse du snow-park avec les confirmés et les moyens +. Malheureusement, le Dôme est fermé pour risque d’avalanches. Le soir, un groupe d’animaux musiciens vient nous recruter.
Enfin, sous un ciel gris, nous pouvons profiter à fond de cette dernière journée de ski (il n’y a personne sur les pistes en plus). Puis messe, ménage, bilan, raclette pour conclure.
Réveil à 6 heures 30 pour le retour. C’est un groupe dont le potentiel ne demande qu’à éclore au prochain camp. 4 heures passent. Arrivée.

‍Alexis

2020-08-27T22:42:52+02:00

Camp d’hiver 2020 > les ‍Grands Cadets ‍à ‍Larche

Un camp de ski avec les GKD’s c’est :
Un film qui promet…
des rigolades,
des chansons d’Aya Nakamura,
une découverte du monde des paris grâce à nos snapchateurs préférés,
une reconversion dans la Haute Couture avec Josette, Fred et Mapia, couturiers en devenir,
une lutte contre le « moulaga virus » de l’ami Hakim avec le docteur et son assistant,
une émission télé Super Sauze par nos présentatrices JP, JB et JT (la stagiaire) avec nos p’tits skieurs les BJ’s,
des blagues pas drôles,
des pique-niques à base de pâté, sardines et chips,
une descente tumultueuse de la piste noire pour Anto, Sanaé et Elora,
des chocolats chauds à la cabane à Jo,
une rencontre avec Gringe et Oreslan qui a permis à Fabio de se révéler dans le rôle de Serge le Mytho,
des épreuves pour comprendre et communiquer avec une sourde, une muette et un aveugle perdus,
l’apprentissage du snow pour Maud grâce à la meilleure des profs : Sanaé,
une messe chaleureuse tous ensemble réunis,
des chutes au téléski,
de belles photos au Dôme,
des sauts de malades pour Eliott, Zach, Mattéo, Maud, Sanaé, Diego, Anton…
une raclette délicieuse pour compenser les goûters,
des coups de barres et des petites fatigues pour Éva et Zoë notamment, sauvées par Béa,
une jolie réflexion sur l’amour,
des virages hasardeux de notre pilote Olivier,
avec des super anim’s qui ont mis le feu,
et un groupe GKD’s d’enfer !

Elora et Sanaé

2020-08-27T22:39:41+02:00

Ciné-club > février 2020 : Coffee & cigarettes

Coffee and cigarettes, film de Jim Jarmush de 2003, est une série de courts métrages déguisés en long. Chaque séquence fait intervenir plusieurs personnages qui, autour de quelques tasses de café, le temps de deux ou trois cigarettes, discutent de sujets aussi variés que la caféine, les glaces à l’eau, Abbott & Costello, les théories du complot contre Elvis, l’art de préparer le thé anglais, les inventions de Nikola Tesla, le groupe rock imaginaire Sqürl, le Paris des années vingt ou l’utilisation de la nicotine comme insecticide.

Souvent irrésistibles, avec un casting de rêve et des cadrages réjouissants, c’est une pépite. Coffe and cigarettes s’installe aux Etats-Unis, on aurait pu dire dans les années 1950 si quelques détails – un smartphone par exemple – ne nous avaient pas rapprochés, et rassemble une brochette de stars (Tom Waits, Iggy Pop, Roberto Benigni, Cate Blanchett, Bill Muray…) autour de conversations anodines, d’un café, d’une cigarette. Cela ne fait pas une histoire avec un début et une fin, mais c’est croustillant !

2020-03-15T22:56:21+01:00

Édito mars 2020 > La mission de l’Œuvre : sanctifier les jeunes

Nous poursuivons la réflexion engagée sur la pédagogie et la mission de l’Œuvre à l’occasion de la célébration du bicentenaire de St-Sa. Et en ce mois de mars qui va être marqué par l’entrée dans le temps du Carême qui nous prépare à bien vivre la fête de Pâques, je vous propose de prolonger la réflexion sur la vocation propre de l’Œuvre telle qu’indiquée par Jean-Joseph Allemand au temps de sa fondation : la « sanctification des jeunes gens ». L’expression est d’un autre âge mais le fond reste d’actualité.

Devenir des saints
La mission de l’Œuvre est donc d’accompagner les jeunes pour qu’ils deviennent des saints. La barre est mise très haute, et nous pouvons être pris de vertige à l’évocation de cet idéal fixé comme objectif. Si nous pensons que la sainteté est équivalente à la perfection alors nous risquons qu’être rapidement découragés. C’est mal comprendre ce qu’est la sainteté. Il nous faut relire la vie des saints – qu’ils soient des proches de Jésus ou des saints plus actuels et connus du grand public – pour nous rendre compte que ce ne sont pas des personnes sans défaut, sans tache, sans crainte ou sans doute. Ce qui définit la sainteté, c’est l’attachement à la personne du Christ et à son message. Une personne peut se tromper de chemin et reprendre sa vie en main en assumant son passé et en prenant la ferme décision de mettre ses pas dans ceux qui Christ, elle n’est pas bannie de la sainteté. Ceux qui suivent le Christ et qui s’engagent dans une vie consacrée ne sont pas à l’abri de commettre des fautes et de faire de mauvais choix, ni de manquer de confiance et de ne pas oser avancer, leur engagement n’est pas un gage de sainteté. Nous savons tous d’expérience que personne ne peut réussir à être parfaitement bon, cependant il est possible de tout mettre en œuvre pour rester dans une dynamique d’espérance, de foi et de charité. La sainteté n’est pas la récompense d’une vie idéale ni un chemin tout tracé, c’est une direction, un phare qui oriente la marche et encourage à poursuivre la route.

Éduquer à la sainteté
La mission de l’Œuvre est d’aider les jeunes qui la fréquentent à devenir des saints. Objectif exigeant et qui demande beaucoup d’humilité et de bienveillance. La pédagogie mise en œuvre passe surtout par la vie collective et la vie spirituelle, et je vous invite à reprendre les thèmes abordés dans l’éditorial du mois dernier. Les gestes, les paroles, les regards que posent les éducateurs sur les jeunes peuvent être structurants… ou destructeurs. S’ils sont pleins de confiance, signes d’espérance en l’autre même s’il est tombé ou n’a pas osé se mettre en route, alors ils seront une façon d’exprimer la Bonne Nouvelle chrétienne et de la mettre en acte. Pour éduquer les jeunes à la sainteté, il est nécessaire de les encourager, de les relever, de leur ouvrir un avenir au-delà des difficultés et des chutes inévitables. Il faut que par nos paroles et nos actes les jeunes puissent entendre Dieu leur dire : « Je t’aime, quoi qu’il arrive. Je crois en toi et je compte sur toi pour que tu sois porteur d’amour et de bonheur autour de toi. Je ne te demande pas d’être parfait mais je t’invite à donner le meilleur de toi-même. Je t’assure que c’est une voie sûre et merveilleuse pour trouver la joie parfaite. Ce ne sera pas facile tous les jours, mais tu auras une vie qui sera belle, qui aura du sens et qui portera du fruit ».

Relier sa vie
Pour que les jeunes découvrent cette bonne nouvelle que Dieu leur adresse, il est important de leur donner l’occasion et le temps de relire leur vie et de relier leur existence à ce qui est de l’ordre de la profondeur sans se contenter de rester à la surface des choses. Deux moyens sont à notre portée, en particulier dans le cadre de l’Œuvre : l’accompagnement des jeunes dans la vie quotidienne en les aidant à poser un regard juste sur ce qu’ils vivent, sur les choix à prendre. Et la prière comme lieu privilégié de la rencontre avec le Seigneur qui désire nous nourrir de sa force d’amour. Pour le dire avec une expression plus religieuse, c’est vivre la conversion : se retourner vers Dieu. Dans cette dynamique, le Carême est un temps privilégié.

Olivier

2020-02-12T08:45:58+01:00