Spiritualité

L’Évangile du mois de mai 2020

Dimanche 17 mai, nous célébrerons le 5e dimanche du temps pascal. Où intervient encore Thomas.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Que votre cœur ne se trouble pas : croyez en Dieu et croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Sinon, je ne vous aurais pas dit que je m’en vais pour vous préparer une place. Quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai près de moi, de sorte que vous soyez aussi là où je suis. Et vous savez le chemin pour aller où je vais. »

Thomas lui dit alors : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas, comment pouvons-nous en savoir le chemin ? »

Jésus lui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père sans passer par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. D’ailleurs, dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu. »

Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. »

Jésus lui dit : « Philippe, j’ai été si longtemps avec vous et tu ne me connais pas encore ? Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Tout l’enseignement que je vous ai donné ne vient pas de moi, mais le Père demeure en moi pour accomplir ses propres œuvres. Je suis dans le Père et le Père est en moi ; faites-moi confiance en cela, ou sinon, croyez-le à cause de ces œuvres.En vérité, en vérité, je vous le dis : si quelqu’un croit en moi, il fera lui aussi les œuvres que je fais, et comme je retourne vers le Père, il en fera de plus grandes encore. »

Le contexte

La première phrase résume bien tout ce discours. « Ne soyez pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Il est bien évident que si Jésus leur dit cela, c’est que les disciples ne cachaient pas leur angoisse et ils ont de bonnes raisons de l’être. Ils se sentent cernés par la méfiance voire l’hostilité générale, ils réalisent progressivement que le compte à rebours est commencé.

Un Messie tel qu’on ne l’attendait pas…

Non seulement, ils sont dans l’angoisse mais certains témoignent d’une grande déception, ils espéraient que Jésus délivrerait Israël de l’occupation romaine. On comprend donc que Jésus déplace leur espérance sur un autre terrain. La libération qu’il apporte se situe ailleurs, s’il ne comble pas l’attente terrestre de son peuple, il est pourtant celui qu’Israël attend depuis si longtemps.

Croire

Faisant appel à leur foi, Jésus revient à plusieurs reprises sur le verbe « croire ». Seulement, une chose est de croire en Dieu, une autre est de croire en Jésus, au moment précisément où il semble avoir définitivement perdu la partie. De plus, pour accorder à Jésus la même foi qu’à Dieu, il faut, pour ses contemporains, faire un saut considérable : saisir l’unité profonde entre le Père et lui. On comprend mieux la question de Philippe qui n’arrive pas à comprendre que le visage du Père n’est autre que celui de Jésus.

Je suis le Chemin…

Sous-entendu le chemin vers le Père. Autrement dit, pour aller vers le Père, nous sommes invités à emprunter la même route que celle de Jésus. Laquelle ? Vivre le commandement de l’amour. Aimer de tout notre cœur sans avoir peur du mépris, des difficultés et même de la mort. Ce chemin pascal de mort et de résurrection est celui de Jésus auquel nous sommes conviés dès aujourd’hui.

Je suis la vérité et la vie

Ces paroles de Jésus qui commencent par « je suis » dont Jean raffole dans son Évangile ne sont pas sans rappeler la révélation de Dieu à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent : « Je suis qui je suis ». Elles disent inséparablement l’identité de Dieu et de son Fils.

Le faire et le croire

Dans le dernier verset, Jésus dit clairement que c’est la foi en lui qui produit les œuvres. Mais de quoi s’agit-il ? Les œuvres de Dieu renvoient pour ses auditeurs à cette grande œuvre de libération de son peuple au temps de Moïse. Cela veut donc dire que désormais les disciples sont associés à l’œuvre entreprise par Dieu pour libérer l’humanité de tout esclavage au sens large. Cette promesse du Christ qui clôt l’Évangile de ce dimanche devrait nous convaincre que cette libération est possible.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Thomas

Il est l’un des douze et intervient à trois reprises selon les Évangiles. En plus de celui de ce mois-ci, il y a l’épisode bien connu ayant lieu une semaine après la Résurrection qui donne lieu à cette béatitude prononcée par Jésus et qui nous est adressée : « Heureux qui croit sans avoir vu ! » Mais Thomas n’est pas qu’une figure de l’incrédulité. Au moment de la mort de Lazare, Thomas s’écrie : « Allons-y, nous aussi, nous allons mourir avec lui ! » Reconnaissons-lui aussi de la fougue et un zèle missionnaire qui le mènera à aller annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’en Inde.

2020-04-30T20:41:47+02:00

Semaine Sainte 2020

Lectures disponibles sur le site AELF (https://www.aelf.org/

LA SEMAINE SAINTE :
SEMAINE DE CONTEMPLATION

1. La Semaine Sainte commence le dimanche des Rameaux.
Jésus entre à Jérusalem, acclamé par une foule de disciples et d’amis comme le Messie : Celui qui vient au nom du Seigneur. Ils étendaient des branches de rameaux sous ses pas en son honneur C’est après coup que les disciples ont compris : Jésus n’a pas l’habitude de se faire acclamer, mais ce jour-là il l’a fait exprès, et dans un comportement inattendu : le Messie monté sur un ânon – le contraire des rois puissants avec chars et chevaux ; il mettait en scène la prophétie de Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse ». L’entrée des Rameaux, c’est l’entrée dans notre histoire de « Jésus, doux et humble de cœur », qui substitue la douceur à la violence pour instituer la paix.
Nous écoutons ensuite le récit de la Passion, en saint Matthieu cette année. Comme le récit de Marc, il laisse voir en Jésus le modèle des justes, innocents, exposés, moqués, violentés, dont Dieu est le seul recours, comme dans la prière de s Psaumes qui est sur ses lèvres – et le modèle des prophètes rejetés avant d’être reconnus : ils le seront seulement après leur mort ; dans le récit de Matthieu, au moment où Jésus meurt, « les tombeaux s’ouvrent et de nombreux corps des trépassés ressuscitent » ; manière symbolique de dire le salut final inauguré par la mort de Jésus.

2. Le Jeudi saint célèbre l’engagement personnel de Jésus dans sa Pâque
Ce qui sera vécu à l’extérieur, en public, est d’abord anticipé dans l’intimité du cercle des disciples. C’est cet engagement personnel qui donne sens à la Passion. Avant d’être livré, c’est lui qui se livre. Le Jeudi saint, c’est la Passion dans le secret par les gestes de Jésus à portée hautement symbolique (ce qui ne veut pas dire irréels) : l’eucharistie et le lavement des pieds. À la manière des prophètes Jésus accomplit des actions symboliques, actions dans lesquelles il s’engage.
• Dans le pain partagé et la coupe, il se donne personnellement, il donne part à sa vie donnée par amour. Son geste accomplit le sens du rite de l’agneau pascal (1re lecture) : inaugurer la délivrance et le passage vers la liberté en entraînant dans sa Pâque ceux qui se laissent marquer par le don de sa vie.
• Le lavement des pieds, avant d’être un exemple et pour être un exemple, est d’abord un symbole du service par lequel Jésus sur la croix va purifier l’humanité : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ».
Après la Cène du jeudi soir, la communauté se rend au reposoir pour accompagner Jésus dans sa prière de Gethsemani. Prière de détresse mais aussi d’abandon confiant au dessein du Père.

3. Le Vendredi saint célèbre la croix
Cette liturgie est d’abord une grande liturgie de la Parole, suivie de la prière universelle, qui se veut la plus universelle possible en accord avec l’ouverture sans limite des bras étendus du Crucifié.
La première lecture évoque la quatrième Chant du Serviteur dans le livre d’Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12). Est-ce Israël ? Est-ce un prophète singulier ? En tout cas, il est ce « serviteur de Dieu » dont les gens n’ont pas saisi, sur le moment, pourquoi il était à ce point affligé, humilié, meurtri, méprisé de la naissance à la mort. Après coup ils se rendent compte que son destin n’était pas une punition divine, mais un acte de solidarité spirituelle avec eux, pécheurs, qui leur valait le pardon en provoquant leur conversion. Celui qui n’avait plus d’apparence humaine était devenu l’homme-pour-tous. En sa passion Jésus « remplit » cette figure.
La deuxième lecture est empruntée à l’épître aux Hébreux avec cette phrase magnifique : « tout Fils qu’il était, il apprit par ce qu’il souffrit ce que c’est que d’obéir ». Dans les passages qui précèdent, l’auteur explique la raison d’être de cette souffrance : le Fils de Dieu voulait être le frère des hommes.
Puis le récit de la Passion selon saint Jean met en relief la liberté souveraine de Jésus ; c’est lui qui se livre quand on vient l’arrêter (« Je-Suis ») ; devant Pilate on ne sait plus qui est interrogé et qui interroge ; il porte lui-même sa croix ; il confie l’un à l’autre sa mère et le disciple bien-aimé pour constituer le noyau de la communauté des croyants avec le groupe des femmes qui sont là ; il meurt avec la conscience d’avoir tout accompli ; il ne rend pas le souffle, il livre l’Esprit.

4. Le saint Samedi : que se passe-t-il aujourd’hui ? Grand silence sur la terre !
Pas de célébration liturgique, mais la contemplation du Christ Jésus qui descend victorieux aux enfers. « C’est le premier homme qu’il va chercher comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui sont confinés dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui c’est vers Adam captif, en même temps que vers Eve captive, elle aussi, que Dieu se dirige… Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : Monseigneur avec nous tous ! Et le Christ répondit à Adam : et avec ton esprit ».
Dialogue stupéfiant qui inverse notre salutation liturgique, parce qu’il inverse les positions habituelles de Dieu et de ses créatures. Le confinement actuel est une invitation à vivre cette année le samedi saint comme un temps de silence, d’étonnement et d’accueil devant ce Dieu qui descend au plus bas de notre condition humaine pour nous rendre notre dignité.

5. La nuit pascale
Nuit pour célébrer la résurrection, celle de Jésus, mais aussi la nôtre par la célébration des baptêmes. « Si le grain de blé tombe en terre et meurt il porte beaucoup de fruits ». La veillée pascale, appelée à se prolonger jusqu’à l’aurore, relit toute l’histoire du salut depuis la première création jusqu’à la nouvelle création, parce que c’est le livre de notre vie. En cette nuit nous pourrons nous arrêter personnellement davantage à telle ou telle de ces lectures parce qu’elle dit davantage un moment de notre histoire : appel à la vie ; passage de la mer pour la liberté ; épreuve où comme Abraham j’ai été amené à tout donner et où j’ai tout reçu ; expérience de l’exil, de l’éloignement de Dieu, qui a été, par grâce, lieu de pauvreté pour accueillir l’Esprit de la résurrection. À vivre dans une immense action de grâces.

Paul Bony
2 avril 2020

2020-04-02T21:22:14+02:00

Édito avril 2020 > Pâques en confinement

L’épidémie de Coronavirus et le confinement qui nous est imposé m’obligent à revoir ma copie. Je pensais poursuivre le parcours des grands thèmes de la mission et de la pédagogie de l’Œuvre en cette année du bicentenaire de son installation à la rue St-Savournin. Mais on ne maîtrise pas tout, et ce qui se passe en France et dans le monde bouleverse plus que nos petits projets locaux, familiaux, associatifs, professionnels ou personnels.

Manquer pour s’émerveiller
Avec le confinement, nous vivons, sans l’avoir voulu, une des dimensions du Carême qu’on appelle le jeûne, ce qui représente la privation, le manque. Il ne s’agit pas de se priver pour se faire du mal mais de retrouver le véritable goût des choses alors que souvent nous sommes gavés de superflu et que nous ne prenons pas conscience de la chance que nous avons. En ce temps de confinement, nous jeûnons de beaucoup de choses : de liberté, de relations, de proximité, de travail, de sport, de loisirs à l’extérieur, de contact avec la nature, d’engagement solidaire, et ce faisant nous retrouvons le goût de l’essentiel. Combien de témoignages de personnes et de familles qui trouvent du positif dans ce recentrement et ces privations que personne n’aurait accepté de s’imposer. Dans quelques semaines, quand l’épidémie sera passée, nous allons retrouver nos proches avec une autre attitude, quand nous retournerons au travail ou à nos études nous ne serons plus les mêmes, notre relation au monde et à la nature sera transformée, nos voisins et toutes les personnes que nous croiserons dans la rue auront un visage et non plus un masque. Nous qui sommes souvent dans des relations virtuelles ou à distance via les réseaux sociaux nous serons heureux de voir de véritables personnes et de retrouver physiquement nos amis sans écran interposé. Je ne sais pas le temps que ces effets dureront, mais nous aurons changé de regard sur la vie, et cette expérience sera enracinée dans notre mémoire. Nous aurons appris à nous émerveiller de ce qui nous semble acquis et normal. Nous saurons rendre grâce !

L’essentiel est invisible
Avec ce virus, invisible et minuscule, nous comprenons aussi que l’essentiel n’est pas toujours à portée de vue : des choses qui nous dépassent et que nous ne percevons pas agissent de manière très efficace. L’air de rien, ce microbe a bouleversé l’ordre du monde plus sûrement que toutes les décisions politiques, les armes lourdes ou les grands de ce monde : les guerres se sont interrompues, la productivité a été stoppée, nous avons accepté de rester isolée dans notre cellule familiale, nos responsables politique ont fait des choix radicaux pour le soutien au monde hospitalier et aux entreprises en péril, des élections ont été reportées, la solidarité s’est réorganisée, nous avons découvert qu’une vie sans surconsommation n’était pas synonyme de malheur, la pollution a diminuée… Tout a été remis à plat. Ce qui concerne cette maladie qui se répand sournoisement concerne aussi les forces positives qui, de manière mystérieuse peuvent porter beaucoup de fruits et déplacer des montagnes. C’est ce que nous appelons la grâce de la charité qui se diffuse et change le monde discrètement mais sûrement. C’est l’espérance que nous sommes invités à porter.

Vivre Pâques
Les fêtes pascales, précédées par la semaine sainte qui s’ouvre avec le dimanche des Rameaux, sont habituellement un temps de retrouvailles et de fête en communauté et en famille. Cette année nous allons les vivre dans l’intimité, sans pouvoir participer à des célébrations religieuses dans les églises ni à des repas de famille. Si nous ne pouvons pas vivre ces temps dans les églises, nous pouvons tout de même les vivre en Église, car l’Église est avant tout un peuple, une communauté, une famille qui existe même dans la distance. Cela est vrai aussi pour ces moments de fête qui nous donnent habituellement l’occasion de retrouvailles familiales et qui seront vécus de manière symbolique mais bien réelle. Nos liens affectifs et spirituels sont plus forts que nos séparations physiques, et nous avons des ressources en nous qui nous soudent et nous relient d’une manière mystérieuse et invisible mais bien réelle !

Olivier

2020-03-25T10:40:30+01:00

L’Évangile du mois d’avril 2020

L’Évangile du mois sera lu le soir du 11 avril pour la veillée pascale.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala était allée visiter la tombe avec l’autre Marie.Mais voici que la terre tremble. L’ange du Seigneur descend du ciel et s’approche, il fait rouler la pierre, puis il s’assied dessus. Son apparence est celle de l’éclair et son vêtement est blanc comme neige. Il provoque une telle frayeur parmi ceux qui montent la garde, qu’ils restent sous le choc et sont comme morts.
Mais l’ange s’adresse aux femmes et leur dit : « Vous, ne craignez pas ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Mais il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Approchez et voyez l’endroit où on l’avait déposé, et puis, vite, allez dire à ses disciples qu’il s’est relevé d’entre les morts. Déjà il vous précède en Galilée, et là vous le verrez. C’est là tout mon message. »
Vite elles partirent de la tombe, partagées entre la joie immense et la frayeur, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Jésus lui-même vint à leur rencontre et leur dit : « Jour de joie !” » Elles s’approchèrent pour embrasser ses pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Ne craignez pas. Allez dire à mes frères qu’ils partent en Galilée, là, ils me verront. ».

Le contexte

Jésus est mort puis est déposé dans un tombeau, le vendredi soir avant que commence le sabbat. Matthieu nous raconte la résurrection de Jésus.

Le premier jour de la semaine
Matthieu nous fait comprendre par ce détail temporel que nous sommes au début d’une nouvelle création. Quelque chose qui semblait impossible va être inauguré dans cette scène. La mort n’a plus le dernier mot. C’est la vie qui va gagner !

Un ange
L’ange n’est pas n’importe quel messager, il agit avec la puissance de Dieu comme le souligne le symbole du séisme. La pierre, signe de la mort implacable est comme balayée et l’ange s’assoit sur la mort. En principe, les femmes devraient être effrayées par cette présence angélique. Or, ce sont les gardes qui ont peur. Pourquoi ? Ce sont ceux qui gardaient un mort qui deviennent comme morts et n’entendront rien au message de la résurrection.

Ne craignez pas
Les femmes sont dehors et ne font rien. Elles cherchent un mort mais l’ange leur indique qu’il s’agit de rechercher un vivant qui n’est pas dans le tombeau, vide à présent mais en Galilée. Cela confirme les paroles de Jésus qu’il avait prononcées avant d’arriver à Jérusalem.

Le tombeau vide
Il ne représente pas une preuve de la résurrection. Elle est une réalité qui; d’ailleurs, ne peut pas être représentée. Objet central de la foi des croyants révélé par Dieu, nous pouvons être déçus par ce que Matthieu nous en raconte. Pour évoquer la présence du Ressuscité, un ange parle d’un tombeau vide. C’est un peu décevant pour assouvir notre curiosité mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit de comprendre que Jésus nous comble de sa présence dans notre vie ordinaire, notre Galilée.

Il vous précède en Galilée
En demandant à ses disciples de venir le rejoindre sur les lieux où débuta leur aventure commune, le Ressuscité nous invite à lire les Évangiles à la lumière de Pâques. Jésus n’est pas qu’un faiseur de miracles ou une personne impressionnante par son éloquence ou sa charité, il est le Ressuscité. Sur lui, la mort n’a aucun pouvoir.

Jésus comme signe
Après l’ange, c’est Jésus lui-même qui invite les disciples à aller en Galilée. Pourquoi cette répétition a priori inutile ? C’est que les deux paroles ne sont pas tout à fait les mêmes. Jésus parle de ses disciples comme de ses frères. C’est la première fois ! Comme si la résurrection venait sceller une relation nouvelle avec les croyants, un lien qui s’appuie sur leur amitié qui va au-delà et que Jésus appelle la fraternité les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Galilée

C’est la région nord de la Terre Sainte, très verte par rapport à la désertique Judée. C’est aussi le lieu de l’enfance et de la plus grande partie de la vie publique de Jésus. En cadeau, un court extrait d’un texte du pape François qui nous parle de la Galilée : « Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la croix et de la victoire. Tout relire (la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison), tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour. Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie revenir là, à ce point où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. ».

2020-03-23T15:36:12+01:00

Édito mars 2020 > La mission de l’Œuvre : sanctifier les jeunes

Nous poursuivons la réflexion engagée sur la pédagogie et la mission de l’Œuvre à l’occasion de la célébration du bicentenaire de St-Sa. Et en ce mois de mars qui va être marqué par l’entrée dans le temps du Carême qui nous prépare à bien vivre la fête de Pâques, je vous propose de prolonger la réflexion sur la vocation propre de l’Œuvre telle qu’indiquée par Jean-Joseph Allemand au temps de sa fondation : la « sanctification des jeunes gens ». L’expression est d’un autre âge mais le fond reste d’actualité.

Devenir des saints
La mission de l’Œuvre est donc d’accompagner les jeunes pour qu’ils deviennent des saints. La barre est mise très haute, et nous pouvons être pris de vertige à l’évocation de cet idéal fixé comme objectif. Si nous pensons que la sainteté est équivalente à la perfection alors nous risquons qu’être rapidement découragés. C’est mal comprendre ce qu’est la sainteté. Il nous faut relire la vie des saints – qu’ils soient des proches de Jésus ou des saints plus actuels et connus du grand public – pour nous rendre compte que ce ne sont pas des personnes sans défaut, sans tache, sans crainte ou sans doute. Ce qui définit la sainteté, c’est l’attachement à la personne du Christ et à son message. Une personne peut se tromper de chemin et reprendre sa vie en main en assumant son passé et en prenant la ferme décision de mettre ses pas dans ceux qui Christ, elle n’est pas bannie de la sainteté. Ceux qui suivent le Christ et qui s’engagent dans une vie consacrée ne sont pas à l’abri de commettre des fautes et de faire de mauvais choix, ni de manquer de confiance et de ne pas oser avancer, leur engagement n’est pas un gage de sainteté. Nous savons tous d’expérience que personne ne peut réussir à être parfaitement bon, cependant il est possible de tout mettre en œuvre pour rester dans une dynamique d’espérance, de foi et de charité. La sainteté n’est pas la récompense d’une vie idéale ni un chemin tout tracé, c’est une direction, un phare qui oriente la marche et encourage à poursuivre la route.

Éduquer à la sainteté
La mission de l’Œuvre est d’aider les jeunes qui la fréquentent à devenir des saints. Objectif exigeant et qui demande beaucoup d’humilité et de bienveillance. La pédagogie mise en œuvre passe surtout par la vie collective et la vie spirituelle, et je vous invite à reprendre les thèmes abordés dans l’éditorial du mois dernier. Les gestes, les paroles, les regards que posent les éducateurs sur les jeunes peuvent être structurants… ou destructeurs. S’ils sont pleins de confiance, signes d’espérance en l’autre même s’il est tombé ou n’a pas osé se mettre en route, alors ils seront une façon d’exprimer la Bonne Nouvelle chrétienne et de la mettre en acte. Pour éduquer les jeunes à la sainteté, il est nécessaire de les encourager, de les relever, de leur ouvrir un avenir au-delà des difficultés et des chutes inévitables. Il faut que par nos paroles et nos actes les jeunes puissent entendre Dieu leur dire : « Je t’aime, quoi qu’il arrive. Je crois en toi et je compte sur toi pour que tu sois porteur d’amour et de bonheur autour de toi. Je ne te demande pas d’être parfait mais je t’invite à donner le meilleur de toi-même. Je t’assure que c’est une voie sûre et merveilleuse pour trouver la joie parfaite. Ce ne sera pas facile tous les jours, mais tu auras une vie qui sera belle, qui aura du sens et qui portera du fruit ».

Relier sa vie
Pour que les jeunes découvrent cette bonne nouvelle que Dieu leur adresse, il est important de leur donner l’occasion et le temps de relire leur vie et de relier leur existence à ce qui est de l’ordre de la profondeur sans se contenter de rester à la surface des choses. Deux moyens sont à notre portée, en particulier dans le cadre de l’Œuvre : l’accompagnement des jeunes dans la vie quotidienne en les aidant à poser un regard juste sur ce qu’ils vivent, sur les choix à prendre. Et la prière comme lieu privilégié de la rencontre avec le Seigneur qui désire nous nourrir de sa force d’amour. Pour le dire avec une expression plus religieuse, c’est vivre la conversion : se retourner vers Dieu. Dans cette dynamique, le Carême est un temps privilégié.

Olivier

2020-02-12T08:45:58+01:00

L’Évangile du mois de mars 2020

L’évangile du mois sera proclamé le dimanche 22 mars, le quatrième dimanche du carême.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

Le contexte

Ce chapitre 9 de l’Évangile selon saint Jean s’inscrit dans la liturgie de la fête des tentes, une fête qui est vécue par les juifs avec des illuminations autour et dans le Temple.

Symbolique de ce récit
Ce récit est composé autour du chiffre 7 dont on sait l’importance dans la Bible : 7 scènes se succèdent avec 7 dialogues. « Ouvrir les yeux » est mentionné 7 fois. Et, le plus important, Jésus est désigné de 7 façons différentes : Jésus, prophète, Seigneur, fils de Dieu, fils de l’homme, Rabbi, l’Envoyé.

Introduction curieuse
Aucune donnée d’espace et de temps. La situation décrite est donc universelle. C’est bien notre situation qui est décrite, la naissance de toute personne à la foi. L’aveugle représente le genre humain. Au fond, tout homme est né aveugle. En avons-nous conscience ? Non pour nous en lamenter mais pour creuser en nous le désir de voir vraiment.

D’où vient ce handicap ?
Les disciples cherchent dans le passé la raison de l’handicap de cet aveugle-mendiant. Dans la compréhension juive de l’époque, celui qui a péché doit être puni ici-bas puisqu’il n’y a pas de résurrection. Toute cécité est la conséquence directe d’un péché. Évidemment, cela nous heurte, alors qu’on pourrait attribuer le malheur d’un homme à son péché personnel, on ne peut le faire à un aveugle de naissance.

La guérison
Jésus fabrique lui-même la boue, un peu à la manière de Dieu qui, dans le livre de la Genèse, crée Adam à partir de la glaise. Il applique un onguent sur les yeux de l’aveugle, il l’envoie se laver et celui-ci voit. Comment ne pas penser à l’eau du baptême qui nous fait accéder a une vie nouvelle, à une vision différente du monde ? Il voit clair à présent.
Enfin, pas tout à fait. C’est à l’issue de sa dernière rencontre avec Jésus que cet homme voit vraiment qui l’a guéri, il est alors capable de dire : « Je crois Seigneur ! »
On comprend l’importance de ce passage dans le cheminement des futurs baptisés. Jésus est celui qui nous donne de voir la vie, les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.
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Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Siloé

Le bassin de Siloé désigne différents réservoirs situés dans la partie inférieure de la cité de Jérusalem du temps du  royaume de Juda. Il collecte l’eau le long du flanc est de la colline. C’est un lieu mentionné dans l’Ancien Testament construit par Ézéchias (-700) pour permettre à la ville d’être approvisionnée en eau même en cas de guerre. C’est aussi l’endroit où Jésus envoie l’aveugle de naissance se laver.

2020-02-12T08:45:39+01:00

Édito février 2020 > La pédagogie de l’Œuvre : éduquer

Le bicentenaire de l’installation de l’Œuvre à la rue Saint-Savournin nous donne l’occasion de revenir sur la pédagogie que Monsieur Allemand a mise en place et qui s’est actualisée au fur et à mesure des évolutions de la société. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur le thème de l’éducation, étant bien entendu que c’est une des missions principales de St-Sa que de faire œuvre d’éducation.

Faire grandir
Éduquer vient d’un mot latin qui évoque le fait de faire sortir, faire advenir, faire grandir, élever. Cette notion est importante car elle indique qu’il s’agit moins d’apporter des éléments extérieurs que de faire jaillir ce qui est déjà présent en germe et qui peut s’épanouir, grandir. L’image du sculpteur peut être une belle évocation de ce qu’est l’éducation : le sculpteur n’ajoute pas de la matière, il en enlève pour faire émerger la forme qui était présente au cœur de la matière, il révèle ce qui était caché pour que le beau apparaisse. Ce travail de simplification, de purification est un travail d’orfèvre qui demande beaucoup de tact, de patience, de bienveillance. Nous pouvons souhaiter que tous ceux qui prennent leur part à cette mission y soient attentifs et utilisent les outils de formation et de relecture pour assumer cette tâche au mieux.

Éduquer à la liberté
La dimension de la liberté est essentielle dans l’acte éducatif, car ceux qui sont en responsabilité peuvent avoir une forte influence sur les jeunes, et ils pourraient devenir, même à leur corps défendant, des manipulateurs. La réussite de l’éducation se mesure à la capacité que l’on a offerte à l’autre de savoir prendre les décisions qui seront bonnes pour lui, en sachant que pour cela il aura fait tout un travail de réflexion et de discernement. La liberté n’est pas seulement l’absence de contrainte extérieure qui imposerait par la force des choix, elle est aussi la liberté par rapport à nos propres réflexes naturels et parfois instinctifs, à nos pulsions, à notre ressenti qui souvent ment et devient du ressentiment… Pour éduquer une personne à la liberté il faut à la fois être à son écoute pour l’accompagner à s’écouter elle-même, à savoir voir en elle ce qui est de l’ordre du désir profond au-delà des mirages des plaisirs de surface, il faut aussi lui apporter des éléments qui donnent un éclairage et proposent un chemin d’accès au bonheur, et il faut lui donner la possibilité d’exercer son esprit critique en remettant en cause tout cela afin que la réflexion devienne véritablement personnelle et intérieure. Les parents, les éducateurs, les animateurs veulent le meilleur pour les jeunes dont ils ont la charge, mais ce meilleur ne peut être décidé pour l’autre. Il y a des conduites à risques et des impasses à éviter absolument, mais il faut accepter que l’autre, tout en étant en sécurité, fasse son expérience et trouve en lui les ressources qui lui permettront de faire les bons choix, même si ce ne sont pas ceux que d’autres auraient faits.

Éduquer par le jeu
Dans le cadre de l’Œuvre, le fondateur, Jean-Joseph Allemand, nous a proposé deux dimensions pour vivre ce projet éducatif : le jeu et la prière. Pour les jeunes, le jeu représente la vie collective dans laquelle on est en relation avec les autres. Par le jeu l’enfant apprend à vivre avec les autres, à faire équipe, à respecter l’adversaire en face de lui qui n’est pas un ennemi mais un compagnon de jeu, à respecter les règles au point de les intérioriser non comme des contraintes insupportables mais comme les conditions du vivre ensemble. C’est dans ce cadre que nous éduquons les jeunes en leur proposant une manière de vivre avec les autres basée sur le respect, l’entraide, la bienveillance, la fraternité.

Éduquer par la prière
L’autre dimension essentielle de la proposition de l’Œuvre est spirituelle. Par la prière nous invitons les jeunes à comprendre qu’ils ne sont pas des individus isolés et seuls au monde, qu’ils ont en eux un trésor qui est appelé à s’épanouir et à porter du fruit : l’amour de Dieu. C’est ce trésor qui est le fond de leur être et qui est appelé à se révéler au fur et à mesure de leur croissance pour laisser émerger ce qu’il y a de plus beau en eux. Pour reprendre l’image de la sculpture, nous croyons que toute personne est habitée par l’amour de Dieu qui prend forme en chacun d’une manière originale. Éduquer, c’est aider les jeunes à prendre conscience qu’ils ont ce cadeau en eux et qu’ils vont le partager avec les autres en inventant leur propre manière de vivre : c’est ce qu’on appelle trouver sa vocation.

Olivier

2020-02-10T22:39:25+01:00

L’Évangile du mois de février 2020

L’Évangile du mois est celui du 2 février, le jour de la Chandeleur, une grande fête pour les Marseillais.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Puis quand vint le jour où, suivant la loi de Moïse, ils devaient être purifiés, ils l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (ainsi qu’il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur) et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux petits pigeons. Or, il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint était sur lui. Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint alors au temple poussé par l’Esprit et quand les parents de l’enfant Jésus l’amenèrent pour faire ce que la Loi prescrivait à son sujet, il le prit dans ses bras et il bénit Dieu en ces termes : « Maintenant, Maître, c’est en paix, comme tu l’as dit, que tu renvoies ton serviteur car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé face à tous les peuples : Lumière pour la révélation aux païens et gloire d’Israël ton peuple ».
Le père et la mère de l’enfant étaient étonnés de ce qu’on disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie sa mère: « Il est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe contesté – et toi-même, un glaive te transpercera l’âme; ainsi seront dévoilés les débats de bien des cœurs ».
Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge; après avoir vécu sept ans avec son mari, elle était restée veuve et avait atteint l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’écartait pas du temple, participant au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières. Elle se mit à célébrer Dieu et à parler de l’enfant à tous ceux qui attendaient la libération de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. Quant à l’enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui.

Le contexte

Quarante jours après la naissance de Jésus, selon la loi juive, Marie et Joseph viennent présenter leur enfant, leur premier-né au Temple. Luc qui est le seul évangéliste à nous raconter cette scène insiste sur le respect scrupuleux des parents de Jésus vis-à-vis de la Loi.

Deux « laïcs »
Luc présente à cette occasion deux personnages, Syméon et Anne. Ils représentent l’espérance d’Israël, cette attente résolue du Messie pour ce peuple qui patiente depuis si longtemps. Il est significatif que Luc ne mette pas en scène la présence de prêtres mais plutôt deux membres ordinaires du peuple, rempli d’Esprit Saint et fidèle dans leur attente.

Conduit par l’Esprit
Luc note à trois reprises le rôle de l’Esprit Saint dans la vie de Syméon. Il avait mentionné l’importance de la Loi au début. Comme si ce récit relatait une rencontre entre l’obéissance à la Loi et l’accueil de l’Esprit en ce Temple, lieu de la présence de Dieu.

Le cantique de Syméon
Lors de la prière de fin de journée appelée complies, les chrétiens chantent le cantique de Syméon. Il est repérable en gras sur le texte ci-dessus. On peut remarquer que le salut n’est pas limité à Israël, il englobe en fait toute l’humanité. Jésus est proclamé « lumière des nations » ; Le rôle que joue Jésus sera porté après la résurrection par l’Église.

Pas de salut sans la croix
Après le cantique de Syméon évoquant la Lumière, Syméon adresse à Marie une parole sombre qui évoque la division et la mort. Cette épée qui lui transpercera le cœur n’est autre que la Croix que devront subir conjointement Jésus et sa mère. La joie d’accueillir le Messie est mêlée à la tristesse de la Croix. Lors de son récit de la nativité, Luc avait déjà insisté sur cette réalité qui a habité les premières communautés chrétiennes : il n’y a pas de salut sans la croix, il n’y a pas de joie évangélique sans sacrifice. Dans nos vies, nous réalisons cela si souvent : que d’efforts à accepter avant de sortir d’une addiction, que de couleuvres à avaler pour qu’une réconciliation se fasse….

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Chandeleur

La chandeleur, fête de la lumière ou fête des chandelles renvoie à la parole de Syméon qui parle de Jésus comme de la Lumière qui éclaire toutes les nations. Cette fête s’appelle aussi la fête de la rencontre : elle marque en effet  la première rencontre entre Jésus et son peuple, représenté par Siméon et Anne » au Temple. Il s’agit aussi d’une rencontre « entre jeunes et anciens » : entre les jeunes Marie et Joseph et les personnes. âgées Siméon et Anne. Cette fête célèbre aussi la présentation de Jésus au Temple, rite religieux que ses parents ont observé comme tous les juifs de son époque.

2020-02-10T14:42:05+01:00

Édito janvier 2020 > Bicentenaire – Action de grâces

2020 : année du bicentenaire de l’installation de l’Œuvre à la rue Saint-Savournin, en novembre 1820. C’est pour nous l’occasion de célébrer cet anniversaire et de rendre grâces pour tout ce que nous avons reçu et pour ce que nous vivons encore aujourd’hui à St-Sa. Que nous soyons jeune actif, animateur, ancien, parent, adulte responsable, nous avons la chance d’expérimenter à l’Œuvre une vie collective fondée sur les principes humanistes et spirituels de la Bonne Nouvelle chrétienne, dans l’équilibre proposé par Jean-Joseph Allemand, notre fondateur. Il nous invite à comprendre que la vie chrétienne peut s’accomplir dans le jeu et la prière, les deux étant liés comme les deux mouvements d’une même respiration : la relation aux autres et la relation à Dieu. Depuis 220 ans c’est ce qui se vit dans les Œuvres Allemand, et depuis 200 ans à St-Sa. Certes de manière imparfaite et loin de l’idéal recherché, mais toujours orienté vers cette perfection à laquelle Dieu nous appelle et qui nous pousse à toujours mieux discerner comment rendre compte de l’espérance qui nous habite et qui peut nous aider à assumer notre existence humaine.

Rendre grâce
Nous pouvons rendre grâce pour les personnes qui ont incarné cette belle vision de la vie. Nous avons été marqués par des amis, des animateurs, des adultes, qui ont été des repères, des modèles, des appuis dans les années importantes de notre jeunesse et de notre adolescence. Il n’y a pas eu que du bon : des maladresses et parfois même des blessures ont assombri ce tableau qui n’est pas idyllique. Nous sommes appelés à rendre grâce avec grande humilité car l’institution est constituée d’hommes faillibles, fragiles et qui font parfois des choses regrettables. Mais cette action de grâces doit dépasser la glorification des hommes pour rendre compte de ce qui nourrit véritablement le projet de l’Œuvre : l’incarnation dans un lieu et un contexte donné, avec des personnes et des activités concrètes, d’une vie fondée sur l’Évangile.

Église : signe du Royaume
Comme lieu d’Église, l’Œuvre peut nous donner à voir et à comprendre ce que c’est que vivre selon l’Évangile : nous sommes invités à nous considérer comme sœurs et frères, enfants du même Père, dans une solidarité et un amour indéfectibles. C’est bien ce que nous proposons aux jeunes qui participent à la vie de la maison et qui viennent en camp avec nous. Avec leurs amis et les grands qui les accompagnent, ils expérimentent une vie établie sur l’amitié, l’entraide, le respect, l’accueil de l’autre avec ses différences, le souci du plus petit et du plus fragile. L’Église doit être un signe de ce qu’est la vie selon le projet de Dieu, et l’Œuvre fait partie de ces lieux d’Église qui ont pour vocation de l’incarner.

Église : moyen du Royaume
L’Église est aussi le moyen par lequel cette vie selon la Bonne Nouvelle peut être davantage réalisée. Cela nous donne une responsabilité, car si nous désirons que le Royaume de Dieu soit présent sur terre, il nous est demandé d’y contribuer avec courage et persévérance. C’est la raison pour laquelle tant de moyens humains et spirituels sont mis en œuvre pour réaliser ce projet exigeant. Ce n’est pas pour rien que nous insistons sur la dimension de la prière, comme une nourriture spirituelle qui nous aide à vivre la relation à Dieu et qui transforme notre relation aux autres ; de même que pour les sacrements et la messe en tout premier lieu. C’est aussi pour cette raison que les animateurs et les responsables se forment, spirituellement et humainement, en particulier sur l’animation et la juste relation avec les enfants. C’est aussi la raison pour laquelle les jeunes ont des temps de réflexion et de bilans, pour prendre conscience de ce qu’ils vivent et pour comprendre leur responsabilité vis-à-vis des autres.

Épiphanie
Nous célébrons en ce début d’année la grande fête de l’Épiphanie, particulièrement solennisée à l’Œuvre selon la volonté de Jean-Joseph Allemand. Elle donne à comprendre que Dieu se révèle dans l’humilité et la discrétion, et qu’il vient à la rencontre de tous, en leur confiant la mission de transmettre sa Bonne Nouvelle. Nous sommes tous des signes et des moyens de l’engagement de Dieu dans le monde !

Olivier

2020-02-10T22:40:18+01:00

L’Évangile du mois de janvier 2020

Nous lirons ce passage le 26 janvier à l’occasion du troisième dimanche du temps de l’Église. En ce jour et désormais chaque année à la même période, le pape François nous propose d’honorer particulièrement la Parole de Dieu à travers les textes qui seront lus et priés, en particulier cet Évangile. Une occasion supplémentaire de le méditer avec attention.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :
« Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée ». À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ».

Le contexte

Nous sommes au début de l’Évangile. Matthieu après avoir raconté l’enfance de Jésus, poursuit son récit par le début de la vie publique de Jésus. Précisément ici, nous assistons à une forme de passage de relais entre Jésus et son cousin. Jean-Baptiste est arrêté, il va bientôt mourir. Le lecteur est invité à comprendre que Jésus suivra les pas de Jean-Baptiste. Il est clair que cet événement a été pour Jésus décisif dans la compréhension progressive qu’il a eu de son identité et de sa mission. Comme si le Père lui disait « le précurseur te laisse la place, à toi de jouer ».

Une lumière s’est levée
Maintenant que Jean-Baptiste n’est plus sur le devant de la scène, Jésus revient dans la Galilée de son enfance mais il ne reste pas à Nazareth. Il part pour Capharnaüm, ville de garnison à la frontière entre la Palestine et la Décapole, un territoire païen. Sa mission commence véritablement maintenant avec les responsabilités et les dangers qui vont avec. Matthieu use de la symbolique de la lumière pour nous faire comprendre le sens de l’arrivée de Jésus dans la région de Capharnaüm. Jésus vient comme la lumière des nations. Il vient dans ces terres de mixité religieuse pour y apporter la lumière de la foi. Il ne vient pas s’adresser à des convaincus mais il prend le risque de l’échec au risque de sa vie.

Jean-Baptiste et Jésus
Ce passage nous annonce tout l’enjeu de l’Évangile. Se convertir afin d’accueillir la personne, le message de Jésus. « Convertissez-vous »… Jean-Baptiste ne disait pas autre chose lorsqu’il était dans le désert. Jésus, au fond reprend la même thématique mais l’oriente différemment. Il ne s’agit pas seulement de se convertir pour extirper le péché de sa vie mais plus encore de libérer son cœur de tous ses conditionnements afin de pouvoir être attentif à un autre type de discours. Le message que Jésus délivre, c’est sa propre personne, seule capable d’éclairer notre vie.

De Nazareth à Capharnaüm
D’un côté, Nazareth, le lieu de sa vie cachée, de l’enfouissement, des racines familiales. De l’autre, Capharnaüm, lieu de passage, de frontière, de la vie publique. À Nazareth, il est le fils de Joseph et de Marie. À Capharnaüm, il est reconnu peu à peu comme le Messie. Ce passage d’une ville à l’autre souligne un changement radical. Ces 30 km qui séparent ces deux bourgades, au fond, ont été parcourus en trente ans. À Nazareth, il est bien connu, du moins le croit-on. À Capharnaüm, il est reconnu en vérité pour ce qu’il est vraiment. Parfois, à nous aussi, il faut du temps pour reconnaître l’autre pour ce qu’il est vraiment.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Zabulon et Nephtali

Le pays de Zabulon est un petit territoire, au sud de la montagne de Galilée ; c’est là que se trouve ­Nazareth. Le pays de Nephtali est plus étendu, à l’est des collines en remontant la haute vallée du Jourdain, ici se trouve Capharnaüm. Zabulon et Nephtali désignent deux des douze tribus d’Israël correspondant aux douze fils de Jacob (appelé aussi Israël).

2020-02-10T14:51:30+01:00