Spiritualité

L’Évangile du mois de septembre 2020

Proclamé le 6 septembre, l’Évangile de ce mois sera le 23e dimanche du temps ordinaire. Nous célébrerons à cette occasion les baptêmes des jeunes de l’œuvre et des adultes qui devaient avoir lieu lors de la nuit de Pâques et qui ont été reportés à cause de la crise sanitaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Si ton frère a péché, va le reprendre toi seul avec lui. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes de façon que toute l’affaire se règle en présence de deux ou trois témoins. S’il ne les écoute pas, dis-le à l’Église, et s’il n’écoute pas l’Église, qu’il soit désormais pour toi comme un païen ou un publicain.
En vérité je vous le dis : tout ce que vous liez ici sur terre sera lié dans le ciel, et ce que vous déliez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis également que si deux d’entre vous se mettent d’accord ici, sur terre, pour demander quoi que ce soit, mon Père dans les cieux fera qu’ils l’obtiennent. Car dès que deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.

Le contexte
Cet extrait nous propose une partie du quatrième discours de Jésus qui aborde la question du pardon. La communauté devra s’organiser après le départ de Jésus lorsque des tensions inévitables apparaitront. Il leur donne quelques indications valables aussi pour nous.

Progressivité
Jésus enseigne que si un frère commet une faute contre moi, s’il m’offense, je dois user de charité envers lui et, avant tout, lui parler personnellement, en lui expliquant que ce qu’il a dit ou fait n’est pas bon. Et s’il ne m’écoute pas ? Jésus suggère une intervention progressive : d’abord, retourner lui parler avec deux ou trois personnes, afin qu’il soit plus conscient de l’erreur qu’il a faite ; s’il persiste, le dire à la communauté ; et à la fin, il faut lui faire percevoir la fracture et la séparation qu’il a provoquées, en diminuant la communion avec ses frères dans la foi.
Les étapes de cet itinéraire indiquent l’effort que le Seigneur demande à la communauté pour accompagner celui qui se trompe, afin qu’il ne se perde pas. Il faut d’abord éviter le bruit des faits divers et le potin de la communauté – c’est la première chose, éviter cela. Cette attitude est faite de délicatesse, de prudence, d’humilité, d’attention à l’égard de celui qui a commis une faute, en évitant que les paroles blessent et tuent le frère. Car, on le sait d’expérience, les paroles aussi peuvent faire très mal ! Quand je médis, quand je fais une critique injuste, je blesse très profondément mon frère.

Discrétion
Lui parler seul à seul permet de ne pas impressionner inutilement le pécheur. C’est à la lumière de cette exigence que se comprend aussi la suite qui prévoit l’implication de quelques témoins, puis de la communauté. Le but est d’aider la personne à se rendre compte de ce qu’elle a fait, et que par sa faute elle a offensé non seulement une personne, mais tous. Le but est aussi de nous aider à nous libérer de la colère ou du ressentiment, qui ne font que du mal.

Tous pécheurs
En réalité, devant Dieu nous sommes tous pécheurs et nous avons besoin du pardon. Tous. Jésus en effet nous a dit de ne pas juger. La correction fraternelle est un aspect de l’amour et de la communion qui doit régner dans toute communauté chrétienne, c’est un service réciproque que nous pouvons et devons nous rendre les uns aux autres. Corriger le frère est un service, qui n’est possible et efficace que si chacun se reconnaît pécheur et reconnaît qu’il a besoin du pardon du Seigneur. La même conscience qui me fait reconnaître la faute de l’autre, me rappelle d’abord que j’ai moi-même fait des fautes et que je fais si souvent des fautes.
Au début de la Messe, nous sommes invités à reconnaître devant le Seigneur que nous sommes pécheurs, en exprimant par les paroles et par les gestes le repentir sincère du cœur. Et nous disons : « Aie pitié de moi, Seigneur. Je suis pécheur ! » Nous ne disons pas : « Seigneur, aie pitié de celui-là qui est à côté de moi qui est pécheur ». Tous nous avons besoin du pardon du Seigneur. C’est l’Esprit-Saint qui parle à notre esprit et nous fait reconnaître nos fautes à la lumière de la parole de Jésus. Nous devons toujours nous rappeler cela.

Je suis là au milieu de vous
Jésus est présent lorsque se renouent les liens entre deux personnes. Lorsque ensemble, nous prenons la décision d’aller l’un vers l’autre pour le bien de la communauté, Jésus est là et nous soutient. La démarche quoique délicate nous relie au Christ.

Didier Rocca

Le mot du jour : Deux ou trois

Dans cet extrait d’Évangile ou dans d’autres, l’auteur sacré insiste sur la présence de « deux ou trois » témoins. Pourquoi donc ? Dans la loi juive, pour qu’un témoignage soit validé, il faut absolument qu’il soit prononcé par « deux ou trois » personnes. Seul le témoignage de Dieu ou du Christ ne nécessite pas d’autres témoins.

2020-08-27T19:54:10+02:00

Édito juin 2020 > Responsabiliser

Parmi les missions éducatives de l’Œuvre, la prise de responsabilité a une place de choix. Dès que cela est possible, les jeunes sont invités à être responsables. Cela commence par la responsabilité personnelle, l’autonomie, puis une étape supplémentaire est rapidement mise en œuvre, à savoir la responsabilité vis-à-vis des autres, dans le service, la participation aux tâches quotidiennes, l’organisation d’activités, la prise d’initiatives. Depuis la création de l’Œuvre par Jean-Joseph Allemand, cette notion a été primordiale, sans doute parce qu’elle est un fondement de la construction de la personne et qu’elle permet de grandir dans la confiance et dans la foi. Très tôt dans l’histoire de l’Œuvre, les grands ont eu la charge des plus jeunes.

La confiance

Pour prendre des responsabilités il est nécessaire de grandir dans la confiance, qui est d’abord reçue. Ce sont les autres qui expriment par leurs paroles et leurs actes qu’ils croient en nous. Ce regard encourageant et bienveillant permet de croire en soi et d’être capable de répondre de ses actes en assumant des responsabilités. C’est ce qui fonde une grande partie du travail éducatif : faire comprendre à la personne qu’elle est capable, qu’elle peut réussir, que l’on croit en elle et qu’elle peut s’engager au service des autres. Nous savons bien que la confiance donne des ailes et nous permet de réaliser ce qui aurait paru impossible si nous n’avions pas été encouragés. Si l’on ne faisait pas comprendre à l’enfant que l’on croit qu’il est capable de marcher ou de faire du vélo, il s’arrêterait à la première chute en pensant que ce n’est pas dans ses capacités et qu’il n’est pas fait pour cela. Dans tous les apprentissages nous avons besoin du regard des autres et de leurs encouragements. Avant que la confiance soit intériorisée nous avons besoin de la recevoir des autres.

La foi

Dans un registre plus spirituel on emploie un terme qui a la même racine que la confiance : la foi. Nous exprimons par cela que nous fondons notre vie sur l’invisible, sur ce qui n’est pas palpable ou matériellement prouvé. Combien de femmes et d’hommes ont réalisé des merveilles en s’appuyant sur leur foi… Sans avoir de certitude, ils ont pris des risques, ils se sont engagés dans des missions qui paraissaient folles ou impossibles et ont accompli des œuvres extraordinaires. De manière paradoxale, nous constatons que cette dimension de la foi est dans la nature humaine. Même hors du registre religieux : la vie amoureuse se fonde sur ce qui est invisible pour les yeux. On ne peut pas vérifier l’amour matériellement, c’est un sentiment, une émotion, une énergie qui donne la force de poser des actes. Et Dieu sait combien l’amour est le moteur de l’existence. Dans la religion, la foi est aussi à recevoir de la part de Dieu qui exprime qu’il croit en l’humanité, qu’il ne désespère jamais de l’homme, qu’il le sait capable de se relever et de faire les bons choix. Jésus, à l’occasion de toutes ses rencontres, n’enferme jamais l’homme dans son péché mais lui offre le pardon et la guérison, une promesse d’avenir.

La responsabilité

Le responsabilité est le fruit d’une éducation qui a posé de bonnes fondations afin que le jeune soit capable de répondre non seulement de ses propres actes mais aussi de l’existence des autres. Cela peut être vertigineux, par exemple lorsque l’on est parent et que l’on se sait responsable de la vie d’une personne qui n’existait pas avant qu’elle soit conçue par notre désir d’amour et de vie… Je crois que d’une manière moins impressionnante mais tout aussi belle les animateurs vivent cette expérience de la responsabilité lorsqu’ils accompagnent les jeunes dans les années de leur croissance à l’Œuvre. L’éducateur responsable aide à grandir les autres et ce faisant il poursuit sa propre maturation, c’est non seulement vertigineux mais surtout merveilleux ! Savoir répondre de soi, de ses actes et des autres, c’est cela la responsabilité. C’est une manière de nous ouvrir à ce que l’Église appelle la « communion des saints » : nous ne sommes pas des être isolés dans des bulles, comme cela a été imposé à beaucoup d’entre nous durant le confinement, nous sommes des personnes reliées, nourries par les relations, responsables de nous-mêmes et de ce que nous nous donnons les uns aux autres

Olivier

2020-05-30T09:05:02+02:00

L’Évangile du mois de juin 2020

L’Évangile de ce mois sera proclamé le 14 juin prochain à l’occasion de la journée familiale qui devrait avoir lieu à Carabelle.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

Après la multiplication des pains, Jésus dit à la foule : « Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. Et ce pain que je donnerai, c’est ma chair livrée pour la vie du monde ». Les Juifs commencèrent à se diviser. Ils disaient : « Cet homme va-t-il nous donner à manger de la chair ? » Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang vit de vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Ma chair est vraiment nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. De même que je vis par le Père, car le Père qui m’a envoyé est vivant, de la même façon celui qui me mange vivra par moi. Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce ne sera pas comme pour vos pères qui ont mangé, et ensuite ils sont morts : celui qui mange ce pain vivra pour toujours. »

La réception de ces paroles…

À la suite de ce discours, de nombreuses personnes ont cessé de suivre Jésus. Ce qu’il disait était inacceptable. Alors, il s’est retourné vers les Douze et il leur a demandé s’ils voulaient partir. C’est à ce moment-là que Pierre a répondu : « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ».

La chair à manger ?

Comme les contemporains de Jésus, nous pouvons aussi nous interroger : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » Même avec du recul, « manger Jésus » reste une question. Sa présence dans ce bout de pain reste délicate à saisir et à exprimer. Pour s’en convaincre, il suffit d’essayer d’en parler autour de nous, en particulier à ceux qui ne partagent pas notre foi. D’ailleurs, ce n’est pas un petit paradoxe : les paroles que nous adresse Jésus semblent incompréhensibles et pourtant elles nous font vivre. Comment donc s’en sortir ? Il nous faut suivre le chemin de Pierre. Vivre de ces paroles, les laisser pénétrer en nous sans d’abord vouloir les expliquer ; autrement dit, pour comprendre l’Eucharistie, il faut avant tout la vivre, en vivre et laisser l’Esprit nous faire saisir peu à peu ce qu’elle est vraiment. Que cela ne nous empêche pas d’aller plus avant dans ce texte…

La vie…

Le mot « vie » avec ses dérivés revient souvent dans ce passage : « Je suis le pain vivant », « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement », « le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Que peut-on dire de cette vie dont nous parle Jésus ? Elle est d’abord un cadeau, cette vie est un don, elle nous est offerte par grâce. Cette vie que Jésus nous donne nous rend vivants, elle nous transforme en être vivant, en être capable de donner, de se donner et même de pardonner. 

Carburant hebdomadaire

Si au jour de notre baptême, nous avons reçu la vie de Dieu en nous, celle-ci a besoin d’un carburant qui pourra permettre à cette vie divine de s’exprimer dans notre vie quotidienne. Jésus en parle en termes de nourriture et de boisson. De la même manière que sans eau et sans alimentation, la vie humaine n’est pas possible au simple sens biologique, sans le corps et le sang du Christ reçus lors de la messe, notre vie spirituelle meurt peu à peu. Cette nourriture est absolument vitale. La communion, c’est notre pain pour la route.

Communion et confinement…

Ces derniers mois, nombreux ont été ceux qui ont été privés de la communion. S’ils n’ont pas pu communier concrètement parce que cela leur était interdit, ils ont pu vivre cette communion dans leur cœur. On appelle cela la communion de désir. C’est un peu comme lorsque ne pouvant pas embrasser la personne aimée parce qu’elle est en voyage ou absente, on lui envoie une lettre ou un message. Heureusement, cela est exceptionnel. Mais ce jeûne eucharistique forcé est un rappel pour chacun d’entre nous de réaliser son importance.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Vie

Ce mot désigne à la fois l’état de celui qui possède de la vitalité, ou qui est animé mais aussi et surtout dans le contexte de cet évangile la plénitude absolue de Vie, la Vie vouée à Dieu, bénie, même dans ce monde, pour ceux qui mettent leur confiance en Christ.

2020-05-30T09:48:21+02:00

Édito mai 2020 > Promouvoir la liberté

Parmi les objectifs de la mission de l’Œuvre et de la pédagogie mis en pratique dans nos maisons, il y a la promotion de la liberté. Avec les semaines de confinement que nous vivons, privation de liberté parfois difficile à supporter, nous avons sans doute une meilleur compréhension de la chance que nous avons d’être libres. Ce n’est pas l’apanage de l’Œuvre de promouvoir la liberté, puisque tout acte éducatif doit avoir pour but d’aider les personnes à découvrir ce que c’est qu’être libre. Dans le cadre de l’année du bicentenaire de l’installation de l’Œuvre à St-Sa, nous poursuivons notre réflexion sur notre mission.

Qu’est-ce que la liberté ? Si l’on croit que la liberté consiste à faire tout ce qu’on veut, alors on risque d’aboutir à promouvoir le caprice et le nombrilisme. En effet, tout ce que l’on veut n’est pas toujours bon, ni pour nous ni pour les autres. Il y a des pratiques, des consommations ou des activités qui sont attirantes, qui procurent une certaine jouissance, qui sont fascinantes, et qui cependant sont dangereuses. Si nous écoutons toujours nos envies nous risquons de devenir esclaves de nos pulsions, ce qui est l’inverse de la liberté. Promouvoir la liberté consiste à éduquer les jeunes pour qu’ils sachent discerner ce qui est bon pour eux et pour ceux qui les entourent, et pour qu’il se donnent les moyens de découvrir quel est leur réel désir.

Savoir faire des choix

Être libre, ce n’est pas faire tout ce qu’on veut mais c’est savoir choisir. Une image peut nous aider : dans un rond-point il y a le choix entre plusieurs routes. La liberté peut être comprise comme la possibilité offerte de toutes ces directions multiples, et elle serait amoindrie si l’on faisait un choix, puisqu’il faudrait renoncer aux autres routes possibles ;  « être libre » nous inciterait à « tourner en rond » avec la fausse satisfaction d’avoir toujours autant de possibilités devant nous. Il est une autre conception de la liberté : c’est la capacité de faire un choix et donc de renoncer, en connaissance de cause et en se donnant les moyens de discerner pour faire le meilleur choix possible. Il y a un paradoxe apparent dans cette conception, car être libre c’est savoir choisir, et donc accepter de renoncer à une part de liberté.

Oser s’engager

Lorsque l’on fait un choix réfléchi, on s’engage totalement, sans regret, avec tout son être, en se donnant les moyens de la réussite. Il n’est pire erreur que de prendre un chemin et de passer son temps à regretter les autres voies possibles, cette attitude est vouée à l’échec. La tentation de penser que « l’herbe est plus verte dans le pré du voisin » est grande ; c’est une illusion car, vues de loin, les choses peuvent sembler plus faciles alors que la réalité n’est jamais idéale. La seule manière de dépasser les crises, c’est de les traverser et de regarder en avant. Mais cela ne doit pas être un dogme…

Le droit à l’erreur

Cette compréhension de la liberté peut faire peur car lorsqu’on emprunte une voie on tourne le dos à d’autre chemins possibles. Que se passe-t-il si l’on se rend compte que l’on fait fausse route ? Il est évident que tenir coûte que coûte alors que l’on va droit dans un mur est dangereux. Parfois il faut avoir la lucidité de comprendre qu’il faut changer de voie, que l’on s’est trompé, que la route que l’on suit n’est pas une autoroute mais un sentier qui se trace au fur et à mesure de l’avancée et qu’il faut redresser la barre ou carrément changer de direction. Il ne s’agit pas de tout remettre en cause à la moindre difficulté ou à la moindre crise, mais il faut savoir prendre du recul pour regarder l’itinéraire de notre vie et discerner si la direction prise est toujours la bonne. Il n’est jamais trop tard pour se convertir.

Éduquer à la liberté

Chaque vie est unique. « Il est du devoir de chacun de prendre en considération qu’il est au monde unique en son genre et qu’aucun homme pareil à lui n’a existé dans le monde car, si un homme pareil à lui avait déjà existé dans le monde, il n’aurait pas lieu d’être au monde », dit Martin Buber. La mission de l’Œuvre est d’éduquer à la liberté. Expression qui peut paraître étrange si l’on réduit l’éducation à l’apprentissage ou à l’imitation. Mais en réalité l’éducation vise à faire grandir l’autre pour qu’il advienne à sa véritable personnalité, car personne n’a de modèle à imiter. Disciples du Christ, nous sommes invité à veiller à ce que tous ceux que nous rencontrons grandissent en liberté.

Olivier

2020-04-30T20:46:35+02:00

L’Évangile du mois de mai 2020

Dimanche 17 mai, nous célébrerons le 5e dimanche du temps pascal. Où intervient encore Thomas.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Que votre cœur ne se trouble pas : croyez en Dieu et croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Sinon, je ne vous aurais pas dit que je m’en vais pour vous préparer une place. Quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai près de moi, de sorte que vous soyez aussi là où je suis. Et vous savez le chemin pour aller où je vais. »

Thomas lui dit alors : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas, comment pouvons-nous en savoir le chemin ? »

Jésus lui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père sans passer par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. D’ailleurs, dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu. »

Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. »

Jésus lui dit : « Philippe, j’ai été si longtemps avec vous et tu ne me connais pas encore ? Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Tout l’enseignement que je vous ai donné ne vient pas de moi, mais le Père demeure en moi pour accomplir ses propres œuvres. Je suis dans le Père et le Père est en moi ; faites-moi confiance en cela, ou sinon, croyez-le à cause de ces œuvres.En vérité, en vérité, je vous le dis : si quelqu’un croit en moi, il fera lui aussi les œuvres que je fais, et comme je retourne vers le Père, il en fera de plus grandes encore. »

Le contexte

La première phrase résume bien tout ce discours. « Ne soyez pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Il est bien évident que si Jésus leur dit cela, c’est que les disciples ne cachaient pas leur angoisse et ils ont de bonnes raisons de l’être. Ils se sentent cernés par la méfiance voire l’hostilité générale, ils réalisent progressivement que le compte à rebours est commencé.

Un Messie tel qu’on ne l’attendait pas…

Non seulement, ils sont dans l’angoisse mais certains témoignent d’une grande déception, ils espéraient que Jésus délivrerait Israël de l’occupation romaine. On comprend donc que Jésus déplace leur espérance sur un autre terrain. La libération qu’il apporte se situe ailleurs, s’il ne comble pas l’attente terrestre de son peuple, il est pourtant celui qu’Israël attend depuis si longtemps.

Croire

Faisant appel à leur foi, Jésus revient à plusieurs reprises sur le verbe « croire ». Seulement, une chose est de croire en Dieu, une autre est de croire en Jésus, au moment précisément où il semble avoir définitivement perdu la partie. De plus, pour accorder à Jésus la même foi qu’à Dieu, il faut, pour ses contemporains, faire un saut considérable : saisir l’unité profonde entre le Père et lui. On comprend mieux la question de Philippe qui n’arrive pas à comprendre que le visage du Père n’est autre que celui de Jésus.

Je suis le Chemin…

Sous-entendu le chemin vers le Père. Autrement dit, pour aller vers le Père, nous sommes invités à emprunter la même route que celle de Jésus. Laquelle ? Vivre le commandement de l’amour. Aimer de tout notre cœur sans avoir peur du mépris, des difficultés et même de la mort. Ce chemin pascal de mort et de résurrection est celui de Jésus auquel nous sommes conviés dès aujourd’hui.

Je suis la vérité et la vie

Ces paroles de Jésus qui commencent par « je suis » dont Jean raffole dans son Évangile ne sont pas sans rappeler la révélation de Dieu à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent : « Je suis qui je suis ». Elles disent inséparablement l’identité de Dieu et de son Fils.

Le faire et le croire

Dans le dernier verset, Jésus dit clairement que c’est la foi en lui qui produit les œuvres. Mais de quoi s’agit-il ? Les œuvres de Dieu renvoient pour ses auditeurs à cette grande œuvre de libération de son peuple au temps de Moïse. Cela veut donc dire que désormais les disciples sont associés à l’œuvre entreprise par Dieu pour libérer l’humanité de tout esclavage au sens large. Cette promesse du Christ qui clôt l’Évangile de ce dimanche devrait nous convaincre que cette libération est possible.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Thomas

Il est l’un des douze et intervient à trois reprises selon les Évangiles. En plus de celui de ce mois-ci, il y a l’épisode bien connu ayant lieu une semaine après la Résurrection qui donne lieu à cette béatitude prononcée par Jésus et qui nous est adressée : « Heureux qui croit sans avoir vu ! » Mais Thomas n’est pas qu’une figure de l’incrédulité. Au moment de la mort de Lazare, Thomas s’écrie : « Allons-y, nous aussi, nous allons mourir avec lui ! » Reconnaissons-lui aussi de la fougue et un zèle missionnaire qui le mènera à aller annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’en Inde.

2020-04-30T20:41:47+02:00

Semaine Sainte 2020

Lectures disponibles sur le site AELF (https://www.aelf.org/

LA SEMAINE SAINTE :
SEMAINE DE CONTEMPLATION

1. La Semaine Sainte commence le dimanche des Rameaux.
Jésus entre à Jérusalem, acclamé par une foule de disciples et d’amis comme le Messie : Celui qui vient au nom du Seigneur. Ils étendaient des branches de rameaux sous ses pas en son honneur C’est après coup que les disciples ont compris : Jésus n’a pas l’habitude de se faire acclamer, mais ce jour-là il l’a fait exprès, et dans un comportement inattendu : le Messie monté sur un ânon – le contraire des rois puissants avec chars et chevaux ; il mettait en scène la prophétie de Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse ». L’entrée des Rameaux, c’est l’entrée dans notre histoire de « Jésus, doux et humble de cœur », qui substitue la douceur à la violence pour instituer la paix.
Nous écoutons ensuite le récit de la Passion, en saint Matthieu cette année. Comme le récit de Marc, il laisse voir en Jésus le modèle des justes, innocents, exposés, moqués, violentés, dont Dieu est le seul recours, comme dans la prière de s Psaumes qui est sur ses lèvres – et le modèle des prophètes rejetés avant d’être reconnus : ils le seront seulement après leur mort ; dans le récit de Matthieu, au moment où Jésus meurt, « les tombeaux s’ouvrent et de nombreux corps des trépassés ressuscitent » ; manière symbolique de dire le salut final inauguré par la mort de Jésus.

2. Le Jeudi saint célèbre l’engagement personnel de Jésus dans sa Pâque
Ce qui sera vécu à l’extérieur, en public, est d’abord anticipé dans l’intimité du cercle des disciples. C’est cet engagement personnel qui donne sens à la Passion. Avant d’être livré, c’est lui qui se livre. Le Jeudi saint, c’est la Passion dans le secret par les gestes de Jésus à portée hautement symbolique (ce qui ne veut pas dire irréels) : l’eucharistie et le lavement des pieds. À la manière des prophètes Jésus accomplit des actions symboliques, actions dans lesquelles il s’engage.
• Dans le pain partagé et la coupe, il se donne personnellement, il donne part à sa vie donnée par amour. Son geste accomplit le sens du rite de l’agneau pascal (1re lecture) : inaugurer la délivrance et le passage vers la liberté en entraînant dans sa Pâque ceux qui se laissent marquer par le don de sa vie.
• Le lavement des pieds, avant d’être un exemple et pour être un exemple, est d’abord un symbole du service par lequel Jésus sur la croix va purifier l’humanité : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ».
Après la Cène du jeudi soir, la communauté se rend au reposoir pour accompagner Jésus dans sa prière de Gethsemani. Prière de détresse mais aussi d’abandon confiant au dessein du Père.

3. Le Vendredi saint célèbre la croix
Cette liturgie est d’abord une grande liturgie de la Parole, suivie de la prière universelle, qui se veut la plus universelle possible en accord avec l’ouverture sans limite des bras étendus du Crucifié.
La première lecture évoque la quatrième Chant du Serviteur dans le livre d’Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12). Est-ce Israël ? Est-ce un prophète singulier ? En tout cas, il est ce « serviteur de Dieu » dont les gens n’ont pas saisi, sur le moment, pourquoi il était à ce point affligé, humilié, meurtri, méprisé de la naissance à la mort. Après coup ils se rendent compte que son destin n’était pas une punition divine, mais un acte de solidarité spirituelle avec eux, pécheurs, qui leur valait le pardon en provoquant leur conversion. Celui qui n’avait plus d’apparence humaine était devenu l’homme-pour-tous. En sa passion Jésus « remplit » cette figure.
La deuxième lecture est empruntée à l’épître aux Hébreux avec cette phrase magnifique : « tout Fils qu’il était, il apprit par ce qu’il souffrit ce que c’est que d’obéir ». Dans les passages qui précèdent, l’auteur explique la raison d’être de cette souffrance : le Fils de Dieu voulait être le frère des hommes.
Puis le récit de la Passion selon saint Jean met en relief la liberté souveraine de Jésus ; c’est lui qui se livre quand on vient l’arrêter (« Je-Suis ») ; devant Pilate on ne sait plus qui est interrogé et qui interroge ; il porte lui-même sa croix ; il confie l’un à l’autre sa mère et le disciple bien-aimé pour constituer le noyau de la communauté des croyants avec le groupe des femmes qui sont là ; il meurt avec la conscience d’avoir tout accompli ; il ne rend pas le souffle, il livre l’Esprit.

4. Le saint Samedi : que se passe-t-il aujourd’hui ? Grand silence sur la terre !
Pas de célébration liturgique, mais la contemplation du Christ Jésus qui descend victorieux aux enfers. « C’est le premier homme qu’il va chercher comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui sont confinés dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui c’est vers Adam captif, en même temps que vers Eve captive, elle aussi, que Dieu se dirige… Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : Monseigneur avec nous tous ! Et le Christ répondit à Adam : et avec ton esprit ».
Dialogue stupéfiant qui inverse notre salutation liturgique, parce qu’il inverse les positions habituelles de Dieu et de ses créatures. Le confinement actuel est une invitation à vivre cette année le samedi saint comme un temps de silence, d’étonnement et d’accueil devant ce Dieu qui descend au plus bas de notre condition humaine pour nous rendre notre dignité.

5. La nuit pascale
Nuit pour célébrer la résurrection, celle de Jésus, mais aussi la nôtre par la célébration des baptêmes. « Si le grain de blé tombe en terre et meurt il porte beaucoup de fruits ». La veillée pascale, appelée à se prolonger jusqu’à l’aurore, relit toute l’histoire du salut depuis la première création jusqu’à la nouvelle création, parce que c’est le livre de notre vie. En cette nuit nous pourrons nous arrêter personnellement davantage à telle ou telle de ces lectures parce qu’elle dit davantage un moment de notre histoire : appel à la vie ; passage de la mer pour la liberté ; épreuve où comme Abraham j’ai été amené à tout donner et où j’ai tout reçu ; expérience de l’exil, de l’éloignement de Dieu, qui a été, par grâce, lieu de pauvreté pour accueillir l’Esprit de la résurrection. À vivre dans une immense action de grâces.

Paul Bony
2 avril 2020

2020-04-02T21:22:14+02:00

Édito avril 2020 > Pâques en confinement

L’épidémie de Coronavirus et le confinement qui nous est imposé m’obligent à revoir ma copie. Je pensais poursuivre le parcours des grands thèmes de la mission et de la pédagogie de l’Œuvre en cette année du bicentenaire de son installation à la rue St-Savournin. Mais on ne maîtrise pas tout, et ce qui se passe en France et dans le monde bouleverse plus que nos petits projets locaux, familiaux, associatifs, professionnels ou personnels.

Manquer pour s’émerveiller
Avec le confinement, nous vivons, sans l’avoir voulu, une des dimensions du Carême qu’on appelle le jeûne, ce qui représente la privation, le manque. Il ne s’agit pas de se priver pour se faire du mal mais de retrouver le véritable goût des choses alors que souvent nous sommes gavés de superflu et que nous ne prenons pas conscience de la chance que nous avons. En ce temps de confinement, nous jeûnons de beaucoup de choses : de liberté, de relations, de proximité, de travail, de sport, de loisirs à l’extérieur, de contact avec la nature, d’engagement solidaire, et ce faisant nous retrouvons le goût de l’essentiel. Combien de témoignages de personnes et de familles qui trouvent du positif dans ce recentrement et ces privations que personne n’aurait accepté de s’imposer. Dans quelques semaines, quand l’épidémie sera passée, nous allons retrouver nos proches avec une autre attitude, quand nous retournerons au travail ou à nos études nous ne serons plus les mêmes, notre relation au monde et à la nature sera transformée, nos voisins et toutes les personnes que nous croiserons dans la rue auront un visage et non plus un masque. Nous qui sommes souvent dans des relations virtuelles ou à distance via les réseaux sociaux nous serons heureux de voir de véritables personnes et de retrouver physiquement nos amis sans écran interposé. Je ne sais pas le temps que ces effets dureront, mais nous aurons changé de regard sur la vie, et cette expérience sera enracinée dans notre mémoire. Nous aurons appris à nous émerveiller de ce qui nous semble acquis et normal. Nous saurons rendre grâce !

L’essentiel est invisible
Avec ce virus, invisible et minuscule, nous comprenons aussi que l’essentiel n’est pas toujours à portée de vue : des choses qui nous dépassent et que nous ne percevons pas agissent de manière très efficace. L’air de rien, ce microbe a bouleversé l’ordre du monde plus sûrement que toutes les décisions politiques, les armes lourdes ou les grands de ce monde : les guerres se sont interrompues, la productivité a été stoppée, nous avons accepté de rester isolée dans notre cellule familiale, nos responsables politique ont fait des choix radicaux pour le soutien au monde hospitalier et aux entreprises en péril, des élections ont été reportées, la solidarité s’est réorganisée, nous avons découvert qu’une vie sans surconsommation n’était pas synonyme de malheur, la pollution a diminuée… Tout a été remis à plat. Ce qui concerne cette maladie qui se répand sournoisement concerne aussi les forces positives qui, de manière mystérieuse peuvent porter beaucoup de fruits et déplacer des montagnes. C’est ce que nous appelons la grâce de la charité qui se diffuse et change le monde discrètement mais sûrement. C’est l’espérance que nous sommes invités à porter.

Vivre Pâques
Les fêtes pascales, précédées par la semaine sainte qui s’ouvre avec le dimanche des Rameaux, sont habituellement un temps de retrouvailles et de fête en communauté et en famille. Cette année nous allons les vivre dans l’intimité, sans pouvoir participer à des célébrations religieuses dans les églises ni à des repas de famille. Si nous ne pouvons pas vivre ces temps dans les églises, nous pouvons tout de même les vivre en Église, car l’Église est avant tout un peuple, une communauté, une famille qui existe même dans la distance. Cela est vrai aussi pour ces moments de fête qui nous donnent habituellement l’occasion de retrouvailles familiales et qui seront vécus de manière symbolique mais bien réelle. Nos liens affectifs et spirituels sont plus forts que nos séparations physiques, et nous avons des ressources en nous qui nous soudent et nous relient d’une manière mystérieuse et invisible mais bien réelle !

Olivier

2020-03-25T10:40:30+01:00

L’Évangile du mois d’avril 2020

L’Évangile du mois sera lu le soir du 11 avril pour la veillée pascale.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala était allée visiter la tombe avec l’autre Marie.Mais voici que la terre tremble. L’ange du Seigneur descend du ciel et s’approche, il fait rouler la pierre, puis il s’assied dessus. Son apparence est celle de l’éclair et son vêtement est blanc comme neige. Il provoque une telle frayeur parmi ceux qui montent la garde, qu’ils restent sous le choc et sont comme morts.
Mais l’ange s’adresse aux femmes et leur dit : « Vous, ne craignez pas ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Mais il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Approchez et voyez l’endroit où on l’avait déposé, et puis, vite, allez dire à ses disciples qu’il s’est relevé d’entre les morts. Déjà il vous précède en Galilée, et là vous le verrez. C’est là tout mon message. »
Vite elles partirent de la tombe, partagées entre la joie immense et la frayeur, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Jésus lui-même vint à leur rencontre et leur dit : « Jour de joie !” » Elles s’approchèrent pour embrasser ses pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Ne craignez pas. Allez dire à mes frères qu’ils partent en Galilée, là, ils me verront. ».

Le contexte

Jésus est mort puis est déposé dans un tombeau, le vendredi soir avant que commence le sabbat. Matthieu nous raconte la résurrection de Jésus.

Le premier jour de la semaine
Matthieu nous fait comprendre par ce détail temporel que nous sommes au début d’une nouvelle création. Quelque chose qui semblait impossible va être inauguré dans cette scène. La mort n’a plus le dernier mot. C’est la vie qui va gagner !

Un ange
L’ange n’est pas n’importe quel messager, il agit avec la puissance de Dieu comme le souligne le symbole du séisme. La pierre, signe de la mort implacable est comme balayée et l’ange s’assoit sur la mort. En principe, les femmes devraient être effrayées par cette présence angélique. Or, ce sont les gardes qui ont peur. Pourquoi ? Ce sont ceux qui gardaient un mort qui deviennent comme morts et n’entendront rien au message de la résurrection.

Ne craignez pas
Les femmes sont dehors et ne font rien. Elles cherchent un mort mais l’ange leur indique qu’il s’agit de rechercher un vivant qui n’est pas dans le tombeau, vide à présent mais en Galilée. Cela confirme les paroles de Jésus qu’il avait prononcées avant d’arriver à Jérusalem.

Le tombeau vide
Il ne représente pas une preuve de la résurrection. Elle est une réalité qui; d’ailleurs, ne peut pas être représentée. Objet central de la foi des croyants révélé par Dieu, nous pouvons être déçus par ce que Matthieu nous en raconte. Pour évoquer la présence du Ressuscité, un ange parle d’un tombeau vide. C’est un peu décevant pour assouvir notre curiosité mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit de comprendre que Jésus nous comble de sa présence dans notre vie ordinaire, notre Galilée.

Il vous précède en Galilée
En demandant à ses disciples de venir le rejoindre sur les lieux où débuta leur aventure commune, le Ressuscité nous invite à lire les Évangiles à la lumière de Pâques. Jésus n’est pas qu’un faiseur de miracles ou une personne impressionnante par son éloquence ou sa charité, il est le Ressuscité. Sur lui, la mort n’a aucun pouvoir.

Jésus comme signe
Après l’ange, c’est Jésus lui-même qui invite les disciples à aller en Galilée. Pourquoi cette répétition a priori inutile ? C’est que les deux paroles ne sont pas tout à fait les mêmes. Jésus parle de ses disciples comme de ses frères. C’est la première fois ! Comme si la résurrection venait sceller une relation nouvelle avec les croyants, un lien qui s’appuie sur leur amitié qui va au-delà et que Jésus appelle la fraternité les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.

Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Galilée

C’est la région nord de la Terre Sainte, très verte par rapport à la désertique Judée. C’est aussi le lieu de l’enfance et de la plus grande partie de la vie publique de Jésus. En cadeau, un court extrait d’un texte du pape François qui nous parle de la Galilée : « Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la croix et de la victoire. Tout relire (la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison), tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour. Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie revenir là, à ce point où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. ».

2020-03-23T15:36:12+01:00

Édito mars 2020 > La mission de l’Œuvre : sanctifier les jeunes

Nous poursuivons la réflexion engagée sur la pédagogie et la mission de l’Œuvre à l’occasion de la célébration du bicentenaire de St-Sa. Et en ce mois de mars qui va être marqué par l’entrée dans le temps du Carême qui nous prépare à bien vivre la fête de Pâques, je vous propose de prolonger la réflexion sur la vocation propre de l’Œuvre telle qu’indiquée par Jean-Joseph Allemand au temps de sa fondation : la « sanctification des jeunes gens ». L’expression est d’un autre âge mais le fond reste d’actualité.

Devenir des saints
La mission de l’Œuvre est donc d’accompagner les jeunes pour qu’ils deviennent des saints. La barre est mise très haute, et nous pouvons être pris de vertige à l’évocation de cet idéal fixé comme objectif. Si nous pensons que la sainteté est équivalente à la perfection alors nous risquons qu’être rapidement découragés. C’est mal comprendre ce qu’est la sainteté. Il nous faut relire la vie des saints – qu’ils soient des proches de Jésus ou des saints plus actuels et connus du grand public – pour nous rendre compte que ce ne sont pas des personnes sans défaut, sans tache, sans crainte ou sans doute. Ce qui définit la sainteté, c’est l’attachement à la personne du Christ et à son message. Une personne peut se tromper de chemin et reprendre sa vie en main en assumant son passé et en prenant la ferme décision de mettre ses pas dans ceux qui Christ, elle n’est pas bannie de la sainteté. Ceux qui suivent le Christ et qui s’engagent dans une vie consacrée ne sont pas à l’abri de commettre des fautes et de faire de mauvais choix, ni de manquer de confiance et de ne pas oser avancer, leur engagement n’est pas un gage de sainteté. Nous savons tous d’expérience que personne ne peut réussir à être parfaitement bon, cependant il est possible de tout mettre en œuvre pour rester dans une dynamique d’espérance, de foi et de charité. La sainteté n’est pas la récompense d’une vie idéale ni un chemin tout tracé, c’est une direction, un phare qui oriente la marche et encourage à poursuivre la route.

Éduquer à la sainteté
La mission de l’Œuvre est d’aider les jeunes qui la fréquentent à devenir des saints. Objectif exigeant et qui demande beaucoup d’humilité et de bienveillance. La pédagogie mise en œuvre passe surtout par la vie collective et la vie spirituelle, et je vous invite à reprendre les thèmes abordés dans l’éditorial du mois dernier. Les gestes, les paroles, les regards que posent les éducateurs sur les jeunes peuvent être structurants… ou destructeurs. S’ils sont pleins de confiance, signes d’espérance en l’autre même s’il est tombé ou n’a pas osé se mettre en route, alors ils seront une façon d’exprimer la Bonne Nouvelle chrétienne et de la mettre en acte. Pour éduquer les jeunes à la sainteté, il est nécessaire de les encourager, de les relever, de leur ouvrir un avenir au-delà des difficultés et des chutes inévitables. Il faut que par nos paroles et nos actes les jeunes puissent entendre Dieu leur dire : « Je t’aime, quoi qu’il arrive. Je crois en toi et je compte sur toi pour que tu sois porteur d’amour et de bonheur autour de toi. Je ne te demande pas d’être parfait mais je t’invite à donner le meilleur de toi-même. Je t’assure que c’est une voie sûre et merveilleuse pour trouver la joie parfaite. Ce ne sera pas facile tous les jours, mais tu auras une vie qui sera belle, qui aura du sens et qui portera du fruit ».

Relier sa vie
Pour que les jeunes découvrent cette bonne nouvelle que Dieu leur adresse, il est important de leur donner l’occasion et le temps de relire leur vie et de relier leur existence à ce qui est de l’ordre de la profondeur sans se contenter de rester à la surface des choses. Deux moyens sont à notre portée, en particulier dans le cadre de l’Œuvre : l’accompagnement des jeunes dans la vie quotidienne en les aidant à poser un regard juste sur ce qu’ils vivent, sur les choix à prendre. Et la prière comme lieu privilégié de la rencontre avec le Seigneur qui désire nous nourrir de sa force d’amour. Pour le dire avec une expression plus religieuse, c’est vivre la conversion : se retourner vers Dieu. Dans cette dynamique, le Carême est un temps privilégié.

Olivier

2020-02-12T08:45:58+01:00

L’Évangile du mois de mars 2020

L’évangile du mois sera proclamé le dimanche 22 mars, le quatrième dimanche du carême.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

Le contexte

Ce chapitre 9 de l’Évangile selon saint Jean s’inscrit dans la liturgie de la fête des tentes, une fête qui est vécue par les juifs avec des illuminations autour et dans le Temple.

Symbolique de ce récit
Ce récit est composé autour du chiffre 7 dont on sait l’importance dans la Bible : 7 scènes se succèdent avec 7 dialogues. « Ouvrir les yeux » est mentionné 7 fois. Et, le plus important, Jésus est désigné de 7 façons différentes : Jésus, prophète, Seigneur, fils de Dieu, fils de l’homme, Rabbi, l’Envoyé.

Introduction curieuse
Aucune donnée d’espace et de temps. La situation décrite est donc universelle. C’est bien notre situation qui est décrite, la naissance de toute personne à la foi. L’aveugle représente le genre humain. Au fond, tout homme est né aveugle. En avons-nous conscience ? Non pour nous en lamenter mais pour creuser en nous le désir de voir vraiment.

D’où vient ce handicap ?
Les disciples cherchent dans le passé la raison de l’handicap de cet aveugle-mendiant. Dans la compréhension juive de l’époque, celui qui a péché doit être puni ici-bas puisqu’il n’y a pas de résurrection. Toute cécité est la conséquence directe d’un péché. Évidemment, cela nous heurte, alors qu’on pourrait attribuer le malheur d’un homme à son péché personnel, on ne peut le faire à un aveugle de naissance.

La guérison
Jésus fabrique lui-même la boue, un peu à la manière de Dieu qui, dans le livre de la Genèse, crée Adam à partir de la glaise. Il applique un onguent sur les yeux de l’aveugle, il l’envoie se laver et celui-ci voit. Comment ne pas penser à l’eau du baptême qui nous fait accéder a une vie nouvelle, à une vision différente du monde ? Il voit clair à présent.
Enfin, pas tout à fait. C’est à l’issue de sa dernière rencontre avec Jésus que cet homme voit vraiment qui l’a guéri, il est alors capable de dire : « Je crois Seigneur ! »
On comprend l’importance de ce passage dans le cheminement des futurs baptisés. Jésus est celui qui nous donne de voir la vie, les autres, les situations et aussi soi-même avec un regard juste. Le baptême renvoie au geste du Christ qui redonne la vue à l’aveugle de naissance.
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Didier Rocca
Monsieur de l’Œuvre

Le mot du jour : Siloé

Le bassin de Siloé désigne différents réservoirs situés dans la partie inférieure de la cité de Jérusalem du temps du  royaume de Juda. Il collecte l’eau le long du flanc est de la colline. C’est un lieu mentionné dans l’Ancien Testament construit par Ézéchias (-700) pour permettre à la ville d’être approvisionnée en eau même en cas de guerre. C’est aussi l’endroit où Jésus envoie l’aveugle de naissance se laver.

2020-02-12T08:45:39+01:00